13 mars 2014

Les affaires Sarkozy : la gauche de gouvernement se ridiculise


Roland Cayrol a raison. Il faudra expliquer aux Français comment ce gouvernement a réussi le tour de force de devenir l’accusé dans une nouvelle affaire qui, a priori, met en cause l’ancien président de la République et son avocat. Une fois encore, on a droit à des cafouillages, des contradictions, des contre-vérités, de la part des ministres alors que l’évidence voudrait que la droite, suite aux affaires Copé, Buisson et Sarkozy-Herzog, soit au tapis. Quelle folie a saisi ces ministres régaliens qui, au lieu de reconnaître bêtement la normalité du fonctionnement judiciaire, s’emploient à vouloir nier ce qui n’est pas niable ? Qui peut croire que la mise sur écoute des téléphones de Nicolas Sarkozy est un acte anodin et que personne au gouvernement ne s’en est soucié ? Qui peut croire que le contenu (même synthétique) des conversations de l’ancien président (qui savait être écouté et a tenté de déjouer la vigilance des policiers) n’intéressait pas François Hollande et ses ministres ? Alors que tous les éléments étaient sur la table pour préparer au mieux la séquence électorale prochaine, la gauche de gouvernement doit faire face à un déferlement d’accusations et de comportements sans commune mesure avec les faits reprochés à Sarkozy ! Quelle pitoyable semaine.
Voilà des ministres qui ont réussi l’invraisemblable. Prendre le boomerang en pleine tête alors que les turpitudes de Sarkozy apparaissent depuis hier sur le site Internet du Monde et cruellement pour lui, même s’il y a présomption d’innocence. On lit noir sur blanc dans les notes de synthèse des juges d’instruction que Nicolas Sarkozy et son avocat étaient au courant du cheminement des délibérations des membres de la Cour de Cassation informés qu’il étaient par un magistrat, que Me Thierry Herzog savait en amont qu’il allait être perquisitionné…ce qui rappelle le fâcheux précédent du directeur de la PJ de Paris informant Brice Hortefeux des questions que les juges allaient lui poser. Si ces faits sont confirmés là seraient les vrais scandales et seuls ces sandales devraient intéresser le public.
Jean-Marc Ayrault peut parler d’enfumage… le mal est fait. Au fond les Français s’interrogent sur la capacité de ce gouvernement à faire face à l’adversité. Une adversité bien légère puisqu’il ne s’agit que d’actes judiciaires n’ayant rien à voir avec telle ou telle pression, telle ou telle nomination politique. La justice est indépendante a rappelé avec raison Christiane Taubira. Quel besoin avait-elle d’agiter les notes de synthèse aussitôt photographiées par des journalistes-photographes bien équipés ? Quel besoin avait-elle d’en faire trop alors que la raison aurait voulu qu’elle fît le minimum. Il y a bien un grave problème de gouvernance et François Hollande serait bien inspiré de le constater le plus tôt possible.

Aucun commentaire: