10 février 2014

Les Suisses se tirent une balle dans le pied : l'extrême droite pavoise


2009 : Les Suisses votaient sur l'orientation des élèves. (photo JCH)
Ce matin, 49,7 % des membres de la confédération helvétique et bien des habitants de nombreux pays de l’Union européenne ont la gueule bois. Pas par excès d’alcool mais par excès de votation en faveur de l’UDC qui, contrairement à son nom, n’a rien de centriste puisqu’il s’agit d’un parti d’extrême droite.
La gueule de bois pourquoi ? Parce que les Suisses, à la majorité — même faible et contre l'avis du gouvernement — ont remis en cause les schémas actuels de l’immigration de travail obligeant le gouvernement de Berne à user, dorénavant, de tracasseries administratives et à imposer des quotas contre les étrangers qu’ils soient Français, Allemands ou Italiens, ou Portugais. Quelle victoire ? Alors que la Suisse tire sa richesse de son marché du travail ouvert et efficace, de son marché bancaire (de moins en moins secret) son peuple vient de se tirer une balle dans le pied puisque la conséquence de ce résultat va être une remise en cause des accords de 2002 entre la Suisse et l’Union européenne.
La Suisse va devenir un pays fermé. Avec une économie fermée alors que le taux de chômage est extrêmement faible et que nombre d’emplois non spécialisés sont occupés par des étrangers. Dès hier, l’UE a annoncé que les accords avec la Suisse allaient remis en cause si le gouvernement entérine le résultat du vote.  Comment pourrait-il ne pas l’entériner alors que la participation électorale a été élevée et donne du sens au résultat. Les Suisses ont été sensibles aux messages xénophobes de l’UDC. Ce parti s’était déjà fait connaître avec son référendum sur les minarets…il nous donne un avant-goût de ce que signifierait l’arrivée du Front national au pouvoir en France. Fermeture des frontières, autarcie maladive, expulsion d’étrangers…un cauchemar.
Il donne aussi à relativiser la valeur d'un référendum. La démocratie directe quand elle est utilisée à la hache aboutit à des décisions brutales, voire violentes car émotionnelles. Un état policé et démocratique a besoin de relais, de tribunes de discussion, d'échanges et de dialogue et seule la démocratie représentative peut garantir ces échanges et donc la compréhension des enjeux.

Aucun commentaire: