31 décembre 2014

Louviers, Val-de-Reuil et l'agglomération Seine-Eure gagnent des habitants


L'Eure, la Seine, l'autoroute A 13, la voie ferrée, que d'atouts pour Seine-Eure ! (photo JCH)
On aurait tort de faire une trop forte fixation sur l’évolution du nombre d’habitants dans une commune surtout quand elle ne se fait qu’à la marge. Pourtant, il n’est pas indifférent de constater une croissance (même faible) ou une perte. Dans une certaine mesure, cette évolution donne une idée de la force d’attraction ou de répulsion de la commune. A ce jeu-là, notre département, sans doute sous l’impulsion d’un conseil général dynamique et d’un président offensif, a vu sa population croître de 3 et quelques pour cent au cours des cinq dernières années. Avec 591 616 habitants au 31 décembre 2014, l’Eure se situe au 43e rang national entre les Côtes du Nord et la Somme.
Sans entrer dans le détail des centaines de communes de l’Eure, j’ai noté que la ville d’Evreux reprenait un peu de poil de la bête avec 49 634 habitants (en hausse donc) et que, pour ce qui nous concerne, notre bassin de vie se portait assez bien. Alors que Vernon perd des habitants (-2,66 %) Louviers en gagne près de 300 avec une hausse de 1,56 % et un total 17 973 habitants tandis que Val-de-Reuil en gagne près de 200 avec 13 407 habitants étant entendu qu’il s’agit de la population dite municipale. Ces chiffres ne prennent pas en compte les étudiants, les populations migrantes et autres personnes non définitivement fixées dans les villes. A Val-de-Reuil, le centre de détention rassemble 800 personnes !
Quand on sait que Pont-de-l’Arche progresse également, on constate que l’agglomération Seine-Eure est une sur une pente ascendante ce qui n’est pas très étonnant eu égard aux efforts déployés pour attirer les PME-PMI sur les parcs industriels, les salariés ayant évidemment besoin de se loger. A lire La Dépêche d’aujourd’hui et les programmes de construction prévus à Val-de-Reuil (logements, équipements culturels et commerciaux, gare etc.) la croissance de la ville nouvelle, et par voie de conséquence celle de l’agglomération, se poursuivra en 2015-2016.
Le maire de Louviers, François-Xavier Priollaud, interrogé par un journaliste, affirme que la main qu’il a tendue à son collègue de Val-de-Reuil n’a pas été saisie. Le nouveau premier magistrat de Louviers ne veut pas que le duel « Martin-Jamet » se perpétue eu égard aux dommages collatéraux déplorés ces dernières années. Pour lui, il n’y a pas de lieu de mettre en concurrence les deux villes, l’une ancienne, l’autre nouvelle. Il considère que les deux cités disposent de forces intrinsèques nécessaires à l’agglomération tout entière. Il n’a pas tort sauf que M. Priollaud n’est pas le président de l’agglomération et que l’attitude de Bernard Leroy à l’égard de Val-de-Reuil n’a pas toujours été coopérative ni positive. Et si M. Priollaud parvenait à convaincre son collègue du Vaudreuil ? Voilà un beau challenge pour 2015 !

29 décembre 2014

Le mouvement Syriza fait peur aux capitalistes et à la bourse d'Athènes


Alexis Tsipras.
Le mouvement Syriza en Grèce fait peur aux capitalistes et aux rentiers. La bourse d’Athènes a chuté de 11 % aujourd’hui après un dimanche considéré comme noir par les financiers, les élus du pays de Socrate et de Platon ayant refusé de désigner le nouveau président de la République proposé à la candidature par la majorité conservatrice. Ce refus a une conséquence : de nouvelles élections législatives sont programmées en janvier et février de l’an prochain de manière à donner une majorité au futur gouvernement.
Alexis Tsipras, le principal animateur de Syriza, est même largement favori pour occuper la place de premier ministre. Avec près de 30 % des suffrages, le parti d’extrême-gauche rallie actuellement les mécontents, très nombreux, victimes des différents plans d’austérité imposé par la troïka composée de la Commission Européenne (CE) la Banque centrale européenne (BCE) et du Fonds monétaire international (FMI). Christine Lagarde, la directrice du FMI, est d’ailleurs consciente de la violence des efforts demandés aux Grecs et a senti venir le bouleversement démocratique en cours.
Les boursiers ont-ils raison d’avoir peur ? Oui si l’on considère qu’Alexis Tsipras veut remettre en cause la politique économique imposée par la troïka. Non si l’on se réfère à ses propositions institutionnelles et à son action. Pour Syriza, il n’est pas question de sortir de l’Europe et d’abandonner l’Euro. Et puis l’extrême-gauche n’est pas l’extrême-droite. La première est démocratique, antifasciste, ne fait preuve d’aucune xénophobie ni d’aucun racisme et n’utilise pas la violence physique comme moyen politique. Son combat est un combat d’idées, il passe par le suffrage universel et non par un quelconque « régime des colonels. » Il privilégie le peuple, ses conditions de vie et de travail.
Ce mouvement grec n’est d’ailleurs pas isolé en Europe. En Espagne, le mouvement Podemos a les mêmes objectifs et sa popularité grandit de jour en jour dans la péninsule ibérique. Ce mouvement « nous pouvons » rallie nombre de jeunes et de laissés pour compte à la suite de la crise économique et face à une corruption toujours plus importante puisque même la famille royale est touchée !
Les pays du sud, excepté la France, notamment ceux qui ont connu Franco, Salazar et les colonels, préfèrent — et on les comprend — la gauche à l’extrême droite. Ils ne veulent plus connaître les assassinats, les attaques contre les partis, les syndicats et la disparition d’une presse libre.
Les Français devraient regarder vers ces frontières du sud. Plutôt que de compter sur un Front national ringard, autocratique et autarcique (à l’heure de la mondialisation vous vous rendez compte !) mieux vaut choisir des partis de gouvernement respectueux du pluralisme et de la constitution. Cela passera, tôt ou tard, par un accord des partis de gauche dont celui de Jean-Luc Mélenchon, l'un des animateurs du…Parti de gauche proche des contestataires grecs et espagnols.

28 décembre 2014

Pourquoi les présidents de la République s'entourent-ils de chiens de race Labrador ?


Les présidents de la République qui se sont succédés depuis Valéry Giscard d’Estaing ont tous un point commun. Qu’il s’agisse de François Mitterrand, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et maintenant François Hollande, tous étaient entourés d’un chien et, pour la plupart d’entre eux, d’un canin de race Labrador. Le président de la République actuel a même fait une référence savante à l'actualité en lui donnant le nom de Philaé, comme cette sonde posée sur la comète Tchouri.
Je me suis interrogé sur le besoin qu’ont nos présidents de choisir un animal de compagnie et sur la race de chien pour laquelle ils ont optée. Ainsi, je me suis souvenu de cette citation délicieusement britannique de John Major, un ancien premier ministre conservateur de Grande-Bretagne, écarté du pouvoir à la suite de manœuvres internes au grand Parti appelé à gouverner avec le Labour depuis des décennies : « Si un homme veut de la reconnaissance, il ne doit pas entrer en politique mais acheter un chien. » Si nos présidents se sont vu offrir ce dernier c’est sans doute parce qu’ils occupent les plus hautes fonctions mais surtout parce qu’ils ont un grand besoin de cette reconnaissance que le peuple, forcément ingrat, et les membres des cabinets plus préoccupés à réussir leur carrière qu'à lier leur sort aux chefs d'état, lui chipotent. A moins que les présidents pas aussi sûrs du bien fondé de leur politique et de ses résultats, préfèrent ces Labradors (1) très appréciés comme chiens d’aveugles…
(1) Le retriever du Labrador, plus communément appelé labrador ou labrador retriever est une race de chien originaire du Royaume-Uni. C'est un chien de taille moyenne, à l'allure ronde et robuste, de couleur entièrement jaune, marron ou noire. Issu du chien de Saint-John, la race a été importée puis développée au Royaume-Uni à partir du XIXe siècle. Le labrador est actuellement l'une des races les plus répandues dans le monde.
Race très docile, joueuse et intelligente, le labrador est d'abord sélectionné comme chien de chasse et notamment comme chien de rapport. Cependant, son caractère exceptionnel a fait de lui un chien très recherché comme chien de compagnie et chien de travail, notamment comme chien guide d'aveugle.

27 décembre 2014

700 journalistes tués depuis 2005


66 journalistes tués, 19 net-citoyens et citoyens-journalistes tués, 179 journalistes emprisonnés, 178 net-citoyens emprisonnés (selon Reporters sans frontières) aujourd’hui même on apprend qu’un journaliste congolais a été assassiné dans la province du nord Kivu (République démocratique du Congo) où sévissent des groupes armés depuis une vingtaine d’années. Ce pays est d’ailleurs classé à la 151e place des pays « respectant » la liberté de la presse c’est dire si les conditions d’exercice du métier d’informer est difficile dans ce pays africain qui ignore les droits de l’Homme. Malheureusement, il est loin d’être le seul en Afrique ou ailleurs.
Ce bilan, une fois encore catastrophique (plus de 700 journalistes tués depuis 2005) indique combien le métier de journaliste est un métier difficile, dangereux, risqué dans les pays où règnent la violence et l’arbitraire, où la vie d’un homme ou d’une femme n’a que peu d’importance. Ce qui compte pour les tyrans, les dictateurs, les groupes sectaires et fanatiques, c’est de faire taire ceux et celles dont le devoir est de raconter au public les comportements aberrants ou malhonnêtes, qu’ils soient justifiés par l’appât du gain, la religion, le terrorisme ou l’idéologie ou tout autre mobile tout aussi redoutable.
Finalement, ils sont bien peu nombreux les pays où la liberté de la presse est acquise. Il s’agit pourtant d’une nécessité citoyenne. C’est d’ailleurs sur la base de ce critère, notamment, qu’on peut qualifier de démocratique un état comme la France : il faut que les journalistes soient indépendants des pouvoirs politiques et économiques, qu’ils respectent la charte professionnelle édictée entre les deux guerres mondiales et que les lois protègent le secret des sources tout comme le droit de mener des investigations. Sans liberté d’informer il n’est pas de société harmonieuse même si les journalistes sont souvent porteurs de mauvaises nouvelles.

Marc-Antoine Jamet rend un hommage sensible à Gérard Thurnauer


Marc-Antoine Jamet avec Gérard Thurnauer et Jean-Eudes Roulier. (photo JCH)
« L'architecte et urbaniste Gérard Thurnauer vient de mourir, peu avant Noël, à l'âge de 88 ans. C'était un grand homme, à la fois très beau et très bon. Son regard limpide en imposait. Son intelligence également. Sa simplicité aussi. Il pétillait d'esprit et de charme. Son charisme ne laissait personne indifférent.

Né aux confluents du judaïsme et du protestantisme, résistant à 15 ans, élève des Beaux-Arts de Paris à 20 ans, à l'origine de travaux sur l'agencement moderne de Karachi, au Pakistan, à 25 ans, avant de se passionner pour le renouveau de quartiers populaires de Paris (La Villette, en 1984, ou la Goutte d'Or, en 1986), la transformation de Bagnolet (en 1986) ou, plus récemment, en 2000, pour l'aménagement de la baie de Tarhazoute, au Maroc, auteur, parmi d'innombrables projets de logements ou d'équipements, du siège d'EDF à Issy-les-Moulineaux (auquel une exposition à la Cité de l'Architecture avait rendu hommage avant sa destruction), de la Petite Bibliothèque Ronde de Clamart (Hauts-de-Seine) qu'il affectionnait, du bâtiment 264 d'Aubervilliers, du centre des Mureaux ou du Village de Vacances du Merlier à Cap Camarat (Var) qui devait précéder d'importantes réflexions sur l'Île de Porquerolles ou, encore, artisan du choix de l'Arche de Spreckelsen pour conclure le quartier d'affaires de La Défense grand prix national d'architecture en 1981, il était, avec l'atelier de Montrouge (fondé avec Jean Renaudie, Pierre Riboulet et Jean-Louis Véret), le concepteur de la Val-de-Reuil. 

Influencé évidemment par Le Corbusier, inventeur de son plan de voirie en grille, adepte d'une construction de forme scandinave, passionné d'écologie avant l'heure voulant une "ville-pilote en matière de qualité environnementale", il avait toujours soutenu la "cité contemporaine". Elle occupait dans son cœur une place à part et, comme au premier jour, il y croyait dur comme fer, s'enthousiasmant de chacune de ses réalisations, même les plus récentes ou les plus lointaines. Comme Jean-Paul Lacaze, ancien directeur de l'établissement public du Vaudreuil-Ville-Nouvelle et autre père fondateur de notre commune, décédé l'année dernière, dont la sévérité amère à l'égard de notre Commune avait peu à peu disparue devant ses efforts, il y voyait le renouveau ou la prolongation de son propre dessein. A grands pas, veste de tweed, pantalon de velours, chemise écossaise, épaisses et élégantes chaussures de marche, écharpe de laine, il arpentait la dalle qu'il voulait poursuivre jusqu'à la Gare nouvelle pour donner de l'urbanité à l'Eure, pour lui extension naturelle, sur l'eau, de Val-de-Reuil. Il y était chez lui. Chaque année amenait une de ses visites de chantier. C'était une tradition sacrée. Nous nous réunissions autour de lui. Ce n'était ni un prophète, ni un oracle, encore moins un des ces pénibles gardiens du temple implorant qu'on ne change rien à rien. Pourtant ce n'était un témoin. Il était resté un acteur proposant des solutions, des évolutions, des réparations. Jamais il ne critiquait. Il commentait. Il conseillait. Il corrigeait. Avec bienveillance. L'humain était au cœur de sa démarche. Le renouvellement urbain, celui de l'ORU, celui de l'ANRU, celui du PNRU2, n'avait pas de plus grand partisan. Il en demandait des nouvelles, guettait ses avancées, constatait, avec délectation, ses résultats. Subtil, moderne et drôle, il était tout sauf un conservateur et détestait qu'on enveloppe son œuvre dans une naphtaline imbécile.

La Ville Nouvelle se souvient de sa participation au dernier débat d'orientations budgétaires de la municipalité, en février 2014, où, déjà malade, il avait donné à chacun une leçon de courage, de force, d'engagement. Le Monde du 26 décembre rappelle que c'est à Val-de-Reuil, évoquant une donation d'une soixantaine d'œuvres qu'il souhaitait faire aux Rolivalois, qu'il avait déclaré : "les sociétés modernes ne peuvent survivre sans l'art et sans regarder le passé". Il était, en effet, notre avenir. Depuis le 22 décembre et son départ, la plus jeune commune de France est orpheline. Nous portons tous ce chagrin et ce deuil. »

Marc-Antoine JAMET

26 décembre 2014

Gérard Thurnauer, architecte de la ville nouvelle du Vaudreuil, est décédé le 22 décembre à Paris


Gérard Thurnauer en 1974 au Vaudreuil Ville nouvelle. (photo JCH)
Gérard Thurnauer s’est éteint paisiblement chez lui, à Paris, ces derniers jours suite à une maladie implacable. L’avis de décès paru dans le journal Le Monde, annonce donc la mort de celui qui a été l’un des fondateurs de la ville nouvelle du Vaudreuil et un grand architecte. Il se trouve qu’au fil des ans et des rencontres, nous étions devenus amis. Pas seulement parce qu’il avait fait œuvre de création et que j’avais été conduit à en rendre compte mais aussi parce qu’il appartenait à cette caste d’intellectuels dont l’esprit ouvert permet d’aborder tous les arts, toutes les cultures, toutes les idées.
Marc-Antoine Jamet, maire de Val-de-Reuil, tout en n’ignorant rien des « défauts » originels de la ville qu’il dirige, notamment son surdimensionnement dû aux excès d’espérance de développement, sait aussi quel a été l’apport considérable et visionnaire de « Thurnau » comme l’appelaient avec sympathie ses collaborateurs. Imaginer une ville autour de l’eau, celle de l’Eure et de la Seine, un système constructif évolutif, des circulations piétonnes et routières différenciées, tout cela était le produit de ses réflexions sur le monde de demain sans oublier les contraintes écologiques et vertes indispensables à l’équilibre des habitants…et tout cela bien avant que ce fut la mode.
Avec Jean-Paul Lacaze, directeur général de l’Etablissement public de la ville nouvelle, décédé il y a quelques mois, Gérard Thurnauer formait un couple inventif dont la principale tâche et aussi la principale difficulté furent d’imaginer ex-nihilo, des modes de vie, d’habitat, de circulation, sans oublier les équipements industriels, de loisirs et sportifs. Victimes de l’incompréhension des élus locaux rétifs à la nouveauté, ces deux hommes exceptionnels ont su surmonter les querelles de clochers et les petitesses de certains hobereaux plus attachés à leur fromage qu’au destin de toute une région.
Sur le plan purement architectural, dépassant le cadre strict de l’aménagement urbain, Gérard Thurnauer a jalonné sa vie de réalisations importantes en France et à l’étranger. Soutien indéfectible des hommes et des femmes de l’art, il a conservé l’état d’esprit qui avait contribué à la création du célèbre atelier de Montrouge. « Nous étions une bande de copains » aimait-il raconter.
http://www.lemoniteur.fr/153-profession/article/actualite/26810904-disparition-de-l-architecte-gerard-thurnauer

Antoine de Caunes nominé pour le « Gérard » du pire animateur

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Antoine de Caunes
Antoine de Caunes est nominé pour le Gérard (1) du pire animateur de l’année. Il n’est pas tout seul dans la liste mais s’il ramasse le premier prix, je n’en serai pas plus surpris que cela. Nous sommes nombreux, en effet, à faire de plus en plus l’impasse sur le Grand journal de Canal Plus dans l’attente du Petit journal de Yann Barthès. Tous les sondages le montrent, Canal Plus perd des points d’Audimat, le soir, entre 19 heures et 20 h 20 malgré la présence des Guignols et de PPD.
Malgré tous ses défauts dont une certaine propension à cirer les pompes des invités, Michel Denizot parvenait à prendre de la hauteur et à manifester une certaine distance notamment avec les politiques. De Caunes, visiblement, s’en moque éperdument, concentré qu’il est sur la lecture de son prompteur.
Je n’oublie pas que Le Grand journal est une émission de variétés payée par la publicité absolument dantesque à cette heure de la soirée. On ne peut donc en attendre ni profondeur ni analyse et les invités, quels qu’ils soient, doivent souvent se contenter d’une phrase ou d’une mimique. La stratégie des producteurs, si on peut appeler cela une stratégie, c’est de faire de l’info avec « du gros rouge qui tache » comme Sarkozy aimait à le dire avec ses arguments frappés au coin de l’islamophobie par exemple.
Pourquoi cela ? Parce que Jean-Michel Apathie, celui qui sait tout de tout et ne doute jamais, parce que Natacha Polony, encore pire que lui dans la suffisance et le mépris, occupent tout le temps d’antenne, tout obsédés de préempter leur présence et leurs fantasmes…Qui ne se souvient d’Apathie, vraiment haineux à l’égard d’Edwy Plenel lors de l’affaire Cahuzac et qui n’a jamais reconnu ses torts ? Qui ne constate, soir après soir, que Natacha Polony est engagé dans une course effrénée à une forme de zemmourisation soft en tenant des propos de plus en plus indigestes, du moins pour les téléspectateurs un peu informés ou éduqués…
La dégradation de l’image de Canal Plus est évidente. Il serait temps que les responsables de la chaîne revoient leur programmation et utilisent les hommes et les femmes actuels pour ce qu’ils et elles sont : des amuseurs…mais sans l’humour et l’esprit de finesse.
(1) Les Gérard de la télévision est une cérémonie satirique qui récompense les plus mauvais programmes et animateurs de la télévision française, en parodiant les codes des cérémonies du type 7 d'Or.

Luttons contre la « zemmourisation » des esprits


Zemmour ne rime pas avec amour.
La municipalité d’Angoulême a décidé de retirer les grillages qui entouraient les bancs publics de la ville. Ces grillages avaient été installés quelques jours avant les fêtes de Noël afin de dissuader des SDF de venir s’y asseoir, d’y manger et éventuellement d’y boire. Si ces mesures physiques ont satisfait la frange la moins humaniste de la population, elles ont révolté les riverains et les associations de défense des droits de l’homme.
La municipalité UMP, face à la vague d’oppositions, a considéré que les inconvénients étaient supérieurs aux avantages et a donc décidé (provisoirement) d’ôter les marques de cette infamie. Cette municipalité n’est pas la seule à voir dans certains marginaux de la société des « ennemis » de la bienséance. Récemment, une société d’HLM a trouvé le moyen d’apposer des affiches dans les halls d’entrée de ses immeubles locatifs afin d’y interdire l’accès à ceux qui, sans toit ni chauffage, venaient s’y mettre à l’abri des intempéries et de la froidure.
Notre système secrète ses injustices, ses victimes, non consentantes le plus souvent, et personne ne pourra affirmer péremptoirement, que le sort de ces pauvres parmi les pauvres doit nous laisser indifférents voire susciter notre vindicte. Car la différence, justement, entre une société civilisée et une société brutale c’est la compassion et le respect de la dignité humaine.
Le rôle des élus n’est pas de condamner ou d’ostraciser. S’ils sont là où ils sont, c’est pour aider à résoudre des problèmes collectifs ou individuels dans la mesure de leurs moyens. Depuis les lois de décentralisation, les élus locaux disposent ainsi d’une panoplie de possibilités destinées à renforcer le lien social. Je sais bien que la mode est à la zemmourisation des esprits et au rejet à la mer de tous ceux qui ne plaisent pas pour X raisons. Notre devoir de citoyen est de lutter contre ces fléaux même s’ils ont du succès en librairie. Le vrai suicide français serait d’oublier ce qu’est la France des Lumières !

24 décembre 2014

Laurent Fabius serait atteint de la maladie de Parkinson


Laurent Fabius à la fête de la rose de 1984 à Val-de-Reuil. (photo JCH)
J’ignore si l’information publiée par le réseau Voltaire, le 20 décembre dernier, sera confirmée. Ce réseau affirme détenir la nouvelle de deux sources distinctes et émanant de Paris. Laurent Fabius serait atteint de la maladie de Parkinson et François Hollande serait à la recherche d’un nouveau ministre des Affaires étrangères, l’ancien maire de Grand-Quevilly ne pouvant plus assumer totalement ses fonctions.
Si cette information se trouve être exacte, j’avoue qu’elle me navre, tout d’abord pour la personne de ce grand serviteur de l’Etat et qu’elle me touche sur le plan humain, et qu’ensuite elle ne me surprend pas. Pour l’avoir approché au cours de ces dernières années, je l’avais trouvé fragilisé sur le plan physique. J’ignorais de quel mal il souffrait, toujours est-il que ses endormissements répétés, dans le cadre de ses hautes fonctions, laissaient penser que des médicaments lui étaient prescrits. Les médias ont beaucoup moqué le ministre des Affaires étrangères et ancien Premier ministre. J’avais jugé ces comportements à la fois déplacés et inappropriés. Mais qu’un membre du gouvernement, très important pour des fonctions nécessitant de nombreux voyages et décalages horaires, représentant la France à l’étranger, soit victime des effets secondaires de son traitement médical ne pouvait indéfiniment demeurer à son poste. Il est logique, eu égard à la personnalité de Laurent Fabius et à la nécessité de confier ce poste à une personne en bonne santé, que le président de la République songe à le remplacer.
On va beaucoup gloser sur la carrière politique de Laurent Fabius. J’aurais l’occasion d’y revenir plus en détail dans un prochain billet. Qu’on sache que sa grande intelligence en faisait un vrai homme d’Etat même si certaines de ses orientations politiques pouvaient parfois surprendre compte tenu de son extraction sociale. Je n’ai, quant à moi, jamais douté de la sincérité de ses convictions notamment lorsqu’il appela à voter non au traité constitutionnel qu’il considérait comme mauvais pour la France et les Français. Ceux qui l’accusent d’avoir fait preuve d’opportunisme ont oublié qu’il appela à voter non quand les Français étaient 65 % à vouloir voter oui ! Pour un opportuniste, il y a meilleur calcul !

1,2 million de voyageurs chaque année entre Louviers et Val-de-Reuil ! D'où sortent ces statistiques ?


Val-de-Reuil est une ville choyée par le gouvernement. (photo JCH)
Dans son édition du 23 décembre, un article de Paris-Normandie consacré aux transports urbains de Louviers, indique que la ligne Louviers-Val-de-Reuil va bénéficier d’un coup de pouce de l’état grâce aux rentrées de la surtaxe appliquée aux consommations de gazole. Les recettes prévues par la taxe eco-mouv ayant disparu corps et biens suite aux protestations des bonnets rouges, le gouvernement a, en effet, décidé de taxer les véhicules les plus polluants circulant au diesel. Ces rentrées iront donc abonder les projets des collectivités territoriales favorisant les transports publics et notamment les transports par bus. Emmanuel Macron, le ministre favorable à plus de liberté dans ce domaine, sera donc comblé.
L’article du quotidien régional indique que chaque année, « 1,2 million de voyages sont réalisés. » J’imagine qu’il s’agit de voyageurs plutôt que de voyages mais une fois cette remarque sémantique faite, venons-en à l’essentiel. Voilà plusieurs années qu’on nous présente ces statistiques, toujours les mêmes, elles méritent qu’on s’y arrête un instant. 1,2 millions de passagers en 365 jours (fêtes, dimanches et jours fériés compris) cela représente 3280 navettes soit, à raison de 50 voyageurs par car (le maximum) 60 voyages par jour ! Qui a vu des cars de cinquante personnes pleins à ras bord 60 fois quotidiennement ! Je me demande d’où sortent ces statistiques et surtout, je m’interroge sur l’efficacité d’une répétition aussi extravagante ?
D’autres faits me surprennent. J’avais cru comprendre, durant la campagne électorale municipale de M. Priollaux, que la plate forme multimodale imaginée par Franck Martin sur la place Thorel n’était pas une bonne idée et que ce projet « farfelu » selon le maire actuel serait supprimé par la nouvelle municipalité. A lire cet article, il n’en est rien puisque l’axe dit structurant entre Louviers et Val-de-Reuil passera bien par les rues du 11 novembre et Winston Churchill élargies et qu’une plate forme multimodale sera implantée sur la place Ernest Thorel. Il fallait bien trouver une structure centrale permettant aux bus des circuits en étoile d’en rejoindre le centre. Il est vrai que la subvention de l’Etat porté à 3,2 millions d’euros en faveur de la ligne de bus à « haut niveau de service » offre de nouveaux moyens à l’agglomération Seine-Eure. Ces moyens seront augmentés si la Région et le Département abondent la subvention de l’Etat et les moyens propres de la CASE. Tout de même, il serait intéressant de connaître la fréquentation réelle de la ligne tant vantée, hier et aujourd’hui. La vérité des chiffres n’enlèverait rien à la nécessité de ces liaisons en site réservé permettant de gagner quelques minutes sur le trajet actuel…

21 décembre 2014

Cantonales 2015 : si certain(e)s savent déjà pour qui, ils ignorent encore pour quoi ils ou elles vont voter ?


Patrice Yung et Leslie Cléret sont pressentis pour une union PS-PRG
Pour éviter la collision entre la grande conférence sur le climat qui aura lieu en décembre 2015 à Paris, le président Hollande veut modifier la date prévue pour les élections régionales. Il souhaite avancer le vote de quelques semaines si bien que les élections pourraient se tenir en octobre. Mais tout cela c’est de l’intendance. Le plus important est tout de même de connaître les compétences dont seront dotées les nouvelles entités territoriales.
Ainsi, la campagne des cantonales s’engage-t-elle sans que le Parlement ait encore approuvé la loi de décentralisation préparée par Maryse Lebranchu. On ignore donc, aujourd’hui, alors que les partis désignent leurs candidats, si les conseils départementaux (ils vont perdre leur compétence générale) continueront d’être responsables des routes, des collèges et autres détails d’une réelle importance.
J’avoue ne pas bien comprendre la stratégie du gouvernement. Alors même que la gauche, dans son ensemble, s’attend à une nouvelle vague bleue, comment se peut-il qu’un gouvernement responsable accepte d’engager le fer avec des adversaires déjà avantagés par la situation globale du pays sans apporter tout le soutien possible aux candidats de la gauche. François Hollande, pour avoir été pendant dix ans premier secrétaire du PS, sait que les batailles électorales ne s’improvisent pas. Il sait aussi que les changements de mode d’élection, les découpages de cantons, les modifications des compétences des assemblées, favorisent d’autant plus l’abstention que les Français sont par habitude, peu concernés par les cantonales.  
En réservant au Parlement la discussion et finalement le vote des changements, le pays n’a pas pu s’emparer du sujet. On sait que sans une médiatisation minimum, les électeurs vont découvrir tardivement l’ensemble des données. Drôle de vie démocratique qui suspend un scrutin au rythme de travail de l’Assemblée nationale, le Sénat étant revenu dans l’opposition. Nous n’aurons donc que nos yeux pour pleurer au lendemain de ces élections départementales de mars 2015.

18 décembre 2014

Le maire de Louviers étudie la possibilité de doter sa police municipale de tasers : il a tort !



Le taser est une arme non létale qui équipe la police nationale et la gendarmerie. Il arrive que des policiers municipaux en soient dotés, notamment quand les maires des communes qui les emploient leur ont donné la permission de porter une arme de poing. Mais le taser, pour être officiellement non létal, arme de catégorie B, doit être employé avec des précautions techniques et juridiques très lourdes. Plusieurs bavures très graves ont suscité des commentaires acerbes de Martine Aubry et Olivier Besancenot très remontés contre cette arme dangereuse dont ils demandent l'interdiction.
Savoir utiliser cette arme nécessite donc une formation adaptée, voire continue, de la part des forces de l’ordre et la preuve judicieuse de son utilisation émane d’une vidéo (go pro) obligatoirement jointe au rapport circonstancié du policier qui en fait l’usage. Autrement dit, manier correctement un taser n’est pas donné à tout de monde encore moins quand il s’agit de policiers municipaux dont l’objectif principal devrait être la prévention et le dialogue avec la population.
Ayant lu, ici et là, que François-Xavier Priollaud, maire de Louviers, étudiait la possibilité d’armer les policiers municipaux de tasers, je dois lui dire qu’il fait fausse route et que donc il a tort. S’il lui appartient de rechercher à rassurer la population et à prévenir les actes de délinquance, le maire dispose de moyens humains à la hauteur de la tâche. La force de la police municipale c’est sa proximité avec les habitants de la commune. Les policiers municipaux ne sont pas là pour sanctionner à tout va ou verbaliser à tout crin encore moins pour interpeller des délinquants sauf cas de flagrant délit, très rare.
Leur uniforme les distingue des autres Lovériens et leur donne la capacité d’être à l’écoute des doléances et des remarques de leurs concitoyens. Au maire d’en tirer le plus grand bénéfice d’autant que la vidéosurveillance — qui a coûté les yeux de la tête — ne semble pas avoir apporter tout le bénéfice qu’en attendait l’ancien maire puisque les caméras ne sont pas en parfait état de fonctionnement. Ce n’est pas moi qui m’en plaindrai eu égard aux dangers que fait courir la vidéosurveillance à notre liberté individuelle bien supérieurs aux avantages qu’elle est sensée procurer.
J’ai bien peur qu’il en aille de même un jour (ou une nuit) avec les tasers. La technologie avancée ne résout pas tous les problèmes et je suggère au maire de prendre langue avec les responsables de la police nationale dont les conseils seront précieux afin que l’investissement envisagé ne le soit pas en pure perte et qu’un éventuel et maladroit usage ne se termine pas devant un tribunal…

17 décembre 2014

Le 18 décembre, Reconnaître enfin les droits universels et indivisibles des migrants


« Chaque année, à l’occasion de la journée internationale des migrants célébrée le 18 décembre, l’AEDH joint sa voix à celles des organisations de la société civile européenne pour demander à l’UE et à ses États membres de signer et ratifier la convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille, adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies le 18 décembre 1990.
Notre association regrette de devoir réitérer cet appel, en cette année 2014 marquée par l’adoption finale du « paquet » européen concernant l’immigration de travail. Ces directives témoignent de ce que l’UE s’obstine à ne considérer les migrants qui viennent travailler et vivre dans nos pays qu’à l’aune de leur contribution à la création de richesses dans nos nations. Elle s’avère incapable de respecter les conventions internationales dont les États membres sont pourtant parties, voire ses propres règles, notamment l’article 20 de la Charte des droits fondamentaux qui stipule que « toutes les personnes sont égales en droit ».
La convention onusienne n’édicte pourtant aucun « nouveau » droit ; elle ne prend pas parti dans le débat sur les politiques d’immigration et les législations nationales ; elle se limite à rassembler les droits civils et politiques, d’une part, économiques, sociaux et culturels, d’autre part, déjà présents dans les pactes internationaux ratifiés par la plupart de nos pays. Ce faisant, elle considère le migrant dans l’indivisibilité et l’universalité des droits fondamentaux sans établir de différence – si ce n’est à la marge – sur le caractère « régulier » ou non de son statut. De la même façon et comme son intitulé le précise clairement, elle ne dissocie pas le migrant de son unité familiale, étendant à ses membres la reconnaissance des mêmes droits fondamentaux.
Pourquoi les États membres refusent-ils ce texte ? Sans doute parce qu’il marque la frontière de l’inacceptable et les rappellerait donc à leurs devoirs de garant des droits, y compris pour ceux qui n’en sont pas ressortissants et qui sont bien plus cibles de contrôle ou de répression qu’objets de respect.
L’AEDH appelle expressément les parlementaires européens à renouveler l’invitation adressée par leur Assemblée aux États membres en février 2005 et octobre 2005 pour qu’ils ratifient ladite convention [1] des Nations unies et soutiennent sa ratification universelle. Elle demande au Conseil européen d'appuyer les initiatives contribuant à la reconnaissance des droits universels et indivisibles des migrants. Elle appelle les organisations de la société civile et les citoyens européens à proclamer, encore et encore, leur volonté de voir pleinement reconnus les droits des travailleurs migrants qui vivent à leurs côtés. »
Les signataires : Association européenne pour la défense des droits de l’homme (AEDH), Österreichische Liga Für Menschenrechte (OLFM) – Autriche, Ligue des Droits de L’Homme (LDH) – Belgique, Liga voor Mensenrechten (LVM) – Belgique, European Association For The Defence Of Human Rights – Bulgarie, Hrvatski Pravni Centar / Croatian Law Center – Croatie,Action For Equality, Support, Antiracism (KISA) – Chypre, Czech Helsinki Committee – République Tchèque, Legal Information Centre for Human Rights (LICHR) – Estonie,Ihmisoikeusliitto / Finnish League For Human Rights – Finlande, Ligue des droits de l’homme – France, Internationale Liga Für Menschenrechte (ILMF) – Allemagne, Hellenic League for Human Rights (HLHR) – Grèce, Lega Italiana Dei Diritti Dell’uomo (LIDU) – Italie, Latvian Human Rights Committee (LHRC) – Lettonie, Lithuanian Human Rights Association (LHRA) – Lituanie,
Action Luxembourg Ouvert Et Solidaire (ALOS – LDH) – Luxembourg,Malta Association Of Human Rights (MAHR) – Malte, Liga Voor De Rechten Van De Mens (LVM) – Pays-Bas, Otwarta Rzeczpospolita – Pologne, Black and Ethnic Minorities Infrastructure in Scotland (BEMIS) – Ecosse, Asociación Pro Derechos Humanos de Andalucía (APDHA) – Espagne,Institut de Drets Humans de Catalunya (IDHC) – Espagne, Ligue Suisse Des Droits De L’homme (LSDH) - Suisse



16 décembre 2014

Marc-Antoine Jamet : « J'ai atteint l'objectif que je m'étais fixé : tout faire pour le bien de ma Ville et de ses habitants. »


 
Jean-Louis Borloo a joué un rôle essentiel dans l'opération de renouvellement urbain. (photo JCH)
« Il est des tournants qu'une Ville doit savoir prendre, qu'elle ne peut pas manquer qu'elle n'a pas le droit de rater. Par trois fois en quinze ans seulement, le destin, la place, l'avenir de Val-de-Reuil, se seront joués autour du dossier de son renouvellement urbain.

En 2001, la plus jeune commune de France se relève à peine d'une situation financière dramatique qui lui fait cumuler une dette colossale, une fiscalité brutalement et massivement augmentée à la demande conjointe du préfet et de la chambre régionale des comptes, une adhésion à Seine-Eure, qui n'est alors qu'une communauté de communes, marquée par la cession à l'établissement public nouvellement créé et en position de force de l'ensemble de ses terrains disponibles et jusqu'à l'instruction des permis de construire. L'inscription de la dernière-née des Villes Nouvelles parmi les premières opérations de renouvellement urbain, décision fondamentale prise par Claude Bartolone, va desserrer l'étau qui enserre Val-de-Reuil et lui permettre, en lui redonnant une capacité d'investissement, en la dotant de trente millions d'Euros, de procéder aux aménagements, aux réparations, aux améliorations que ses habitants exigeaient.

En 2005, sélectionnée une fois encore, dès les premiers jours de son existence, par l'agence nationale de rénovation urbaine, l'ANRU, Val-de-Reuil, avec l'aide  du département, grâce à Jean Louis Destans toujours présents, de la région avec Alain Le Vern, puis Nicolas Mayer-Rossignol, fidèles entre les fidèles, des Préfets, deus ex machina de ce miracle, Bernard Fragneau, Jacques Laisné,  Richard Samuel, Fabienne Buccio, Dominique Sorain, René Bidal, mais aussi de ses partenaires et de ses bailleurs, je songe à IBS, à Eure Habitat, à la Siloge, va prendre un nouvel essor. Il s'agit pour la Ville de redonner confiance aux milieux économiques, aux promoteurs et aux autorités administratives afin de relancer l'activité sur les parcs industriels à son profit comme à celui de ses voisines, de compenser un contrat d'agglomération plus que chiche à son égard et d'entamer, enfin, sa modernisation en utilisant au mieux les 100 millions d'euros que lui accorde alors Jean-Louis Borloo, Ministre de la Ville. Equipements publics (commissariat, collège Alphonse Allais, jardin sportif, théâtre, etc...), espaces publics (route des Falaises, dalle piétonne, place des Quatre Saisons, etc), habitat (déconstruction, réhabilitation, construction) qui va voir 3000 logements résidentialisés et réhabilités, une centaine disparaître et 500 être construits, cadre de vie et environnement (énergie solaire, chauffage au gaz, parkings, caméras de vidéo-vigilance, fibre numérique), une centaine d'actions urbaines, prolongées par l'effet multiplicateur de leur dynamique, vont accompagner la renaissance économique et démographique de Val-de-Reuil.

En 2014, cependant, la question se posait de voir la "cité contemporaine" rejoindre les agglomérations retenues pour le PNRU2, Plan National de Renouvellement Urbain de 2ème génération doté de 5 milliards d'Euros. Rien n'était sûr. La Ville était plus petite que les autres candidates. Leur liste est sur ce point éloquente. Peu de dossiers devaient être sélectionnés dans l'ouest français, ainsi que le démontre également la carte des villes retenues. L'Eure n'était pas la cible choisie par les concepteurs du plan. Alors que la Commune connaît encore de vraies difficultés et notamment le drame du chômage, certains disaient que la situation de Val-de-Reuil s'était déjà considérablement améliorée en termes d'implantations d'entreprises, de qualité du paysage, de sécurité garantie. Plus de la moitié des crédits étaient fléchés vers l'Ile-de-France et ses banlieues en difficulté : PACA soumis à la violence, la périphérie de la métropole lilloise, les bassins industriels de l'Est du pays confrontés à l'agonie de la sidérurgie et du charbon, les DOM-TOM oubliés des deux premières campagnes. On prédisait à la Ville qu'elle ne serait retenue, au mieux, que parmi les plans régionaux beaucoup plus limités, beaucoup moins dotés.

La sélection de Val-de-Reuil n'est donc que plus méritante et plus heureuse. Comment s'est-elle faite alors que Vernon, les Andelys et Louviers n'y sont pas, alors que Evreux-Nettreville profite de la porte ouverte par sa cadette de Gauche ? Sur trois arguments.

Sérieuse, solide et solidaire, Val-de-Reuil a joué le jeu qui lui était proposé, respecté les règles, privilégié l'efficacité et cela méritait récompense. Le parcours a été accompli tel qu'il avait été balisé par les architectes conseils de la Ville au premier rang desquels Philippe Vignaud. La maquette de l'ANRU a été scrupuleusement suivie ainsi qu'elle avait été définie avec l'agence jusqu'à la construction du théâtre devenue indispensable. Le budget municipal a su donner la priorité aux opérations labellisées ORU quitte à retarder d'autres réalisations sans doute plus gratifiantes pour des élus, mais moins porteuses de subventions, moins indispensables. Lorsque des collectivités se sont montrées défaillantes ou réticentes, la Ville a pris leur relais devenant un des financeurs les plus importants de son propre redressement. Enfin Val-de-Reuil a toujours accepté les audits, les vérifications, les contrôles de ses tutelles emportant leur confiance, acceptant que, chaque semaine, habitants, bailleurs, agents des services sociaux et techniques de la ville effectuent « un diagnostic en marchant » pour vérifier la bonne marche des chantiers, et réalisant un des cinq plans stratégiques locaux réalisés dans l'hexagone, dispositif créé par l’Agence Nationale de Rénovation Urbaine (ANRU) et l’Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances (ACSé), pour marquer la fin des travaux du renouvellement. La transparence était au rendez-vous.

Ouverte sur l'extérieur, citée en exemple par l'Agence, offrant la preuve par l'exemple d'une opération maîtrisée, la Ville a pu dans les derniers jours compter sur son réseau d'appuis et d'amis. Le Président de la République, en premier lieu, venu le 5 janvier 2013 inspecter une "opération de renouvellement urbain réussie" n'a pas oublié la promesse qu'il avait faite au maire qui le recevait. Laurent Fabius qui, depuis le Grand-Quevilly ou au Gouvernement, a toujours apporté à la commune son aide, ses conseils, sa force tranquille et son expérience unique, a mis, comme d'autres de ses collègues, son poids dans la balance. Les ministres de la Ville ont été décisifs : Patrick Kanner évidemment qui a donné son feu vert, Myriam El Khomry qui annonce déjà sa venue prochaine dans la ville, Jean-Louis Borloo téléphonant et bondissant pour son "bébé rolivalois", Claude Bartolone agissant et protégeant son action initiale. Combien de rencontres faites avec Fabrice Barbe, Catherine Duvallet, Fadilla Benamara, Jean-Jacques Coquelet, d'antichambres en bureaux parisiens, ont-elles permis de construire ce résultat collectif fondé sur le courage des habitants et la compétence des agents de la Ville ?

Que ferons-nous de cette chance ? Comment utiliserons-nous cet argent ? Vers la croissance, vers l'emploi, vers le développement, vers la modernité. Les immeubles du Mail pourront être refaits. Le prolongement de la dalle jusqu’à la Gare sera permis. La maison des services publics sera  réalisée.  « L’îlot 14 » sera enfin investi par des commerces.

Aujourd'hui Val-de-Reuil a gagné le droit d’envisager son existence avec optimisme pour les six prochaines années. A titre personnel, j'ai l'impression, en ayant réussi à qualifier ma Ville trois fois dans un processus difficile, d'avoir rempli précisément ma tâche, mérité la confiance que les Rolivalois ne m'ont jamais refusée, atteint l'objectif que je m'étais fixé : tout faire pour le bien de ma Ville et de ses habitants. J'en suis très fier. J'ai tenu mes promesses. J'ai rempli mon contrat. Retroussons-nous les manches et travaillons. »

Marc-Antoine Jamet
Maire de Val-de-Reuil

15 décembre 2014

Patrick Buisson, promoteur du rapprochement idélologique entre l'UMP et le FN, doit se frotter les mains…


Les dirigeants de l’UMP ne se sont pas gênés pour fustiger François Hollande, pas assez vigilant sur la moralité voire l’honnêteté de certains de ses ministres ou secrétaires d’état contraints à la démission. Sur le plan formel ils avaient raison même si plusieurs élus de ce parti de droite traînent des casseroles nombreuses à l’image du nouveau président Sarkozy.
La mésaventure survenue à Nathalie Kosciusko-Morizet démontre que nul n’est à l’abri d’une forme de laxisme ou de naïveté selon qu’on est bienveillant ou qu’on l’est moins. En nommant Fatima Allaoui, secrétaire nationale de l’UMP chargée de la formation professionnelle, Nicolas Sarkozy, sur proposition de sa vice-présidente NKM, a promu une adhérente du SIEL, un micro-parti d’extrême droite lié au Front national. Sur France Info, ce matin, NKM a fait l’étonnée et n’a pas manqué de faire part de sa surprise ajoutant que si Mme Allaoui avait frayé avec le SIEL, elle en tirerait toutes les conséquences.
Ça, c’est de la cuisine interne. Je souhaite seulement insister sur deux aspects de ce dossier relativement mineur, j’en conviens. Primo, il est maintenant acquis que les responsables politiques de haut niveau ne prennent pas suffisamment de précautions avant de désigner des responsables engageant une collectivité quelle qu’elle soit : parti, gouvernement, etc. A gauche et à droite, la preuve est faite que n’importe qui, n’importe quand, peut tirer profit d’une amitié, d’une relation privilégiée, pour arriver au faîte du pouvoir.
Secundo, la proximité des théories et idées de Sarkozy permet des rapprochements idéologiques avec l’extrême-droite qu’on aurait pu croire impossibles il y a dix ou vingt ans. A force de siphonner les idées du FN, l’UMP est devenue poreuse à toutes ces théories plus ou moins fantasmées sur « le grand remplacement », l’immigration et l'insécurité…en un mot, Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen ne sont plus dans une différence de natures mais de degrés. Finalement le grand vainqueur du futur duel potentiellement en gestation entre les deux personnalités de droite et d'extrême droite est Patrick Buisson, ancien membre de l’extrême droite, devenu conseiller de Sarkozy avant l’embardée des fameux enregistrements…

« Le néolibéralisme conduira l'Europe à la catastrophe économique, écologique et sociale », les peuples n'en veulent plus


Jean-Claude Juncker le nouveau président de la Commission.
La récente mise en lumière des pratiques luxembourgeoises à l’égard des multinationales installées en Europe, éclaire d’un jour nouveau la personnalité et le rôle des principaux dirigeants de la Commission européenne passés et présents, à commencer par ses présidents.

Que le Luxembourg soit un paradis fiscal, ce n’est certes pas une découverte ! Mais ce qui est nouveau en revanche, c’est la mise au jour des mécanismes conçus et appliqués par les plus hauts responsables de ce petit pays pour faire évader les profits des plus grands groupes mondiaux opérant en Europe, tout en y retirant avantage. Cela en utilisant au détriment des autres pays de l’Union les outils d’un dumping fiscal éhonté. Mais aussi en tirant le meilleur parti du laxisme coupable de la législation communautaire en ce domaine.

Car ces pratiques scandaleuses, même si elles ne sont pas juridiquement condamnables, sont totalement immorales et parfaitement contraires à l’esprit qui présida à la fondation de ce qui se nomme aujourd’hui « Union européenne ». Plaisant euphémisme que cette union de façade derrière laquelle chaque pays membre défend égoïstement ses propres intérêts sans se soucier un seul instant de l’intérêt général des peuples qui la compose ni du préjudice qu’il porte aux autres membres. Cette soi-disant Union, où tous les coups tordus sont permis tant qu’on ne se fait pas prendre, ne fait le bonheur que de quelques uns.

Les maîtres d’œuvre de ce qu’il faut clairement dénoncer comme un système d’évasion fiscale à grande échelle sont désormais connus : ils sont les premiers ministres luxembourgeois qui se sont succédé depuis un quart de siècle à la tête de leur pays : Jacques Santer, de 1989 à 1995, et Jean-Claude Juncker, de 1995 à 2013. Et comme par hasard, ils ont été l’un et l’autre président de la Commission européenne : Jacques Santer de 1995 à 1999 et Jean-Claude Juncker depuis cette année 2014. Jacques Santer, contraint de démissionner avec toute la Commission européenne en 1999 après qu’un rapport ait été publié qui dénonçait la fraude et le népotisme régnant alors à Bruxelles. Parmi les commissaires européens épinglés par ce rapport, il n’est pas inutile de rappeler que figurait en bonne place la socialiste Édith Cresson, pour avoir recruté dans son cabinet de Bruxelles, un ami dentiste de Châtellerault dont la réalité de l’emploi apparaissait plus qu’hypothétique.

En forme de parenthèse, la présidence de José Manuel Barroso — idéologue borné et personnage inconsistant comme on les adore à Bruxelles car ils ne fâchent personne — a permis de laisser s’écouler le temps suffisant pour que soient oubliées dans l’opinion publique les turpitudes passées de son prédécesseur. Et ainsi au Luxembourg, au terme de sordides tractations, de revenir aux commandes de l’Union avec l’inoxydable Jean-Claude Juncker pas le moins du monde gêné par ces révélations qui le disqualifient. Gageons que la lutte contre l’évasion fiscale, véritable fléau européen, ne constituera pas sa première préoccupation.

Ne nous étonnons donc pas de l’état de déliquescence démocratique de cette Europe-là et du rejet qu’elle suscite chaque jour davantage auprès des peuples qu’elle humilie en bafouant leur vote quand il ne lui convient pas ou en leur infligeant avec la Troïka (Commission européenne, BCE et FMI) les souffrances et les ravages des cures d’austérité. Pas plus que des raisons pour lesquelles la Commission européenne n’a jamais véritablement cherché à combattre ces pratiques détestables de dumping fiscal. Cette Europe-là permet aux deux grandes formations politiques qui s’y partagent le pouvoir depuis des lustres au parlement, le PPE et le PSE, de s’y neutraliser en se partageant les places et en s’accordant sur l’essentiel. Tout en laissant les groupes d’intérêts transnationaux  — à commencer par les banques qui en sont dans l’ombre les vrais acteurs — imposer contre la volonté des peuples le néolibéralisme financier qui les gave mais détruit tout sur son passage et conduira l’Europe et le monde à la catastrophe économique, écologique et sociale.

Reynald Harlaut