14 décembre 2013

Jean-Paul Lacaze, ancien directeur de l'établissement public de la ville nouvelle du Vaudreuil, est décédé


Jean-Paul Lacaze. (photo JCH)
Lors de la conférence que j’avais donnée dans le cadre de la Société d’études diverses de Louviers et consacrée aux rencontres importantes faites pendant ma vie journalistique, je n’avais pas omis de citer Jean-Paul Lacaze. A la tête de l’Etablissement public de la ville nouvelle du Vaudreuil pendant plusieurs années et en relation avec les élus de l’Ensemble urbain, il a eu pour tâche de tracer les grandes lignes de la réalisation et du développement de la ville nouvelle située dans la vallée de Seine.
Jean-Paul Lacaze est décédé récemment à l’âge de 83 ans et je souhaite évoquer son souvenir dans la mesure où bien des décisions et des orientations prises dans les années soixante dix continuent de faire sentir leurs effets en 2013. Peut-être les Rolivalois d’aujourd’hui lui sont-ils redevables d’une certaine qualité de vie et d’un certain art de vivre.
L’homme était évidemment d’une vive intelligence. Distingué, d’une élégance de caractère rare, Jean-Paul Lacaze faisait montre d’une autorité naturelle. Il lui en fallait d’ailleurs pour conduire des équipes pluridisciplinaires tout droit sorties de mai 68 et peu disposées à composer avec des élus locaux d’abord réfractaires puis ensuite très distants à l’égard de la technocratie. JPL ne s’en laissa pas conter, fort qu’il était du soutien de l’Etat et notamment de l’appui constant de Paul Delouvrier, le gaulliste républicain toujours au service de l’intérêt général. Malgré les oppositions farouches de René Tomasini et de Rémy Montagne, alors députés de l’Eure, le directeur de l’EPV fit preuve d’habileté sans rien céder d’essentiel sur le contenu du projet d’une ville nouvelle à la campagne où l’urbanisme, l’architecture, l’entreprise, l’équipement public, la culture et le sport avanceraient de conserve. Le tout en accord avec Gérard Thurnauer, architecte de l’Atelier de Montrouge, concepteur des principes d’aménagement.
JP Lacaze avec des élus du Syndicat mixte en 1976. (photo JCH)
Ce fut donc une belle aventure. A cet instant me reviennent les noms de quelques membres de l’équipe : Maillard, Rémy, Delafosse, Cardona, Lebeau, Pégard etc. tous appelés à poursuivre des carrières de haut niveau dans la fonction publique ou le secteur privé. Jean-Paul Lacaze avait écrit plusieurs ouvrages sur l’urbanisme. Il sera inhumé dans un village du sud de la France.

Quelques éléments biographiques : Jean-Paul Lacaze, Polytechnicien, ingénieur général des Ponts-et-Chaussées. Il a été enseignant à l’Ecole Nationale des Ponts et Chaussées puis à l’ESSEC. Il a, entre autres grandes étapes de sa carrière dans la fonction publique, dirigé l’OREAM de la Basse Seine, l’EPV de la ville nouvelle du Vaudreuil, l’aménagement touristique du littoral Languedoc-Roussillon, l’Etablissement Public d’Aménagement de la Défense et l’Agence Nationale d’Amélioration de l’Habitat.

En fin politique, Marc-Antoine Jamet relativise les propos de l'économiste Lionel Stoleru

Lionel Stoleru et Marc-Antoine Jamet. (photo JCH)

Lionel Stoleru est atteint de libéralisme économique. Cette maladie n’est pas contagieuse mais il existe tout de même une vaccination pour y échapper. C’est le message de conclusion qu’a souhaité faire passer Marc-Antoine Jamet avec courtoisie, lucide sur l’exposé très politique de son ami — invité d’un jour à Val-de-Reuil — et suffisamment avisé pour relativiser ses critiques autant que ses louanges.
Cela étant dit, les élèves du lycée Marc Bloch et, notamment, ceux de l’atelier sciences po, retiendront plein de bonnes choses de la causerie de l’ancien ministre de Raymond Barre et de Michel Rocard qu’il associe dans un même éloge. « Ministre avec la droite, ministre avec la gauche » Lionel Stoleru connaît son sujet.
Qu’il s’agisse de la micro ou de la macroéconomie, de la monnaie et des taux de change, de l’inflation, du rôle des banques centrales et des banques privées, de l’impulsion nécessaire de l’Etat dont il ne néglige pas le rôle décisif dans les grands projets, l’orateur est très à l’aise avec des notions complexes et des constatations simples : même si la droite et la gauche ne se ressemblent pas dans bien des domaines, une chose est certaine : avec le Front national, ce serait bien pire. Une sortie de l’Euro, comme préconisée par Marine Le Pen, reviendrait à sortir la France des échanges mondiaux. Le rappel de la situation allemande des années 30 n’est pas cité par hasard même si la science économique…n’est pas une science « puisque les mêmes causes ne produisent pas toujours les mêmes effets. »
Professeur à Polytechnique, Lionel Stoleru n’est donc pas le premier venu. Il jette l’opprobre sur Sarkozy et sur Hollande. Pour l’ancien conseiller économique de Valéry Giscard d’Estaing, ni l’un ni l’autre n’ont eu ou n’ont le courage d’aller au bout de leurs choix. Sur l’ISF et les 35 heures pour le premier, sur le rapport Gallois et l’aide aux entreprises pour le second. Il se souvient du bouclier fiscal et de la défiscalisation des heures supplémentaires — une catastrophe — et évoque l’impôt à 75 % de Hollande « qui pousse à l’exil fiscal nombre de Français. »
S’il reconnaît que les élus ne sont que les mandataires des électeurs et que ces derniers ont, en démocratie bien comprise « les élus qu’ils méritent » il a été vite évident que pour Lionel Stoleru la société française ainsi que ses élites demeurent tournées vers le 20e siècle plutôt que vers le 21e. Il prend l’exemple des Start up américaines ou israéliennes et l’incapacité de la France à conserver les jeunes pousses prometteuses « pressées de se vendre aux américains et de ramasser les millions. »
La Chine, ah la Chine ! Elle s’est éveillée et elle est bonne en tout. Elle va même vendre un TGV chinois aux Américains après avoir adopté le système allemand de Siemens quand Alsthom n’a pas su profiter de l’opportunité : « Si l’Europe avait uni ses forces et ses connaissances, on n’en serait pas là. »
L’inflation est vaincue mais le chômage est endémique. Le gouvernement organise un traitement social du chômage avec les emplois d’avenir et les emplois aidés : « L’état ferait mieux de subventionner les entreprises pour qu’elles embauchent des jeunes et leur offrent des emplois durables. Mais là, je sais que je vais choquer. » Et les 20 milliards du plan d’aide aux dites entreprises : « Une usine à gaz ! »
De cet exposé politico-économique (l’un ne va pas sans l’autre) on retiendra le coup de chapeau à Paul Walker (1) « un homme qui a changé le monde » en montrant ses muscles aux banquiers américains frivoles et laxistes. Faut-il attendre un Monsieur muscles en France ?
(1) Ancien responsable de la réserve fédérale américaine, la banque centrale des Etats-Unis.

13 décembre 2013

L'état soutient financièrement le village d'artisans de Pont-de-l'Arche. La lettre de Manuel Valls à François Loncle


Nicolas Beytout a les solutions au problème du chômage : des propositions cruelles et barbares socialement


Nicolas Beytout. (photo Wikipédia)
« En 2013, il crée un nouveau journal, L'Opinion, qu'il définit comme d'orientation « libérale, probusiness et proeuropéenne. » Après le Figaro, Les Echos, voilà Nicolas Beytout à la tête de son propre organe d’information. Ce n’est pas triste. Hier soir, dans l’émission C dans l’air, Beytout s’est lâché. Considéré jusqu’à maintenant comme un éditorialiste de droite, on peut dire qu’il a franchi un palier, le palier qui sépare les humanistes et les civilisés d’une forme de barbarie sociale.
Lisez bien : pour Beytout, il est simple de résoudre le problème du chômage en France. Pour ce faire, il suffit d’adopter des mesures iconoclastes mais réalistes. En diminuant la période de chômage indemnisée et en réduisant de manière drastique les indemnités de chômage, croyez-moi, on verra moins de chômeurs et, il ne l’a pas dit tout haut mais le pense tout bas, il y aura moins de fainéants dans les rues ou devant  BFMTV. Car Beytout en est certain : les hommes et les femmes préfèrent ne pas travailler. Ce qu’ils aiment c’est se la couler douce. C’est flâner, se balader. Ca c’est un but dans la vie, ça c’est le sublime de l’existence.
Je suis sûr et certain que Beytout croit ce qu’il dit. Je suis également sûr et certain qu’il n’est pas seul à le croire. Sauf que Beytout a tout faux. Lui, éditorialiste à 10 000, que dis-je 10 000, à 15 ou 20 000 euros mensuels ignore tout de la vie d’un chômeur. Il ignore le traumatisme du licenciement, il ignore l’humiliation qui en découle, il ne sait rien des problèmes psychiques des privés d’emplois et les drames familiaux, de couples et de parents. Il méconnaît l’angoisse du lendemain, l’absence de perspective.
Le raisonnement de Beytout est le suivant : plus l’écart entre le salaire de remplacement et l’ancien salaire sera important, moins le salarié, devenu chômeur, sera enclin à se tourner les pouces, une activité — comme chacun sait — passionnante autant qu’enrichissante. Bernard Maris, un autre économiste invité de l’émission, est intervenu pour reprocher à Beytout de pousser le bouchon trop loin. « Ce que vous proposez, en fait, c’est de remplacer les chômeurs par des travailleurs pauvres. C’est bon pour les statistiques mais ce n’est pas bon pour les chômeurs. »
Je propose à Beytout — qui n'a évidemment jamais connu le chômage — de passer une semaine dans une agence de Pôle emploi. Voilà un sujet intéressant pour un journaliste spécialiste de l’économie ! Il y rencontrera des hommes et des femmes de tous âges, jeunes et vieux, de toutes conditions, formés ou pas, il écoutera les dialogues entre ceux qui cherchent un job, un boulot et les conseillers de Pôle emploi. Je le mets au défi après cette semaine de stage non rémunéré de proposer à nouveau ses solutions aberrantes.

12 décembre 2013

Veyrat s'efface, Priollaud monte en première ligne, NKM dans un trou d'air, Védrine juge Obama


Lors de la venue à Val-de-Reuil d’Hubert Védrine, je lui ai demandé s’il considérait que la poignée de main entre Barack Obama et Raoul Castro signifiait « le début de la fin de l’embargo contre Cuba. » Depuis 1962, une année après la rupture des relations diplomatiques entre les Etats-Unis et le gouvernement de Fidel Castro, John Kennedy et ses successeurs ont fait appliquer un embargo total contre l’île des Caraïbes. Il s’agit d’un embargo économique, commercial et financier mis en place à la suite des nationalisations expropriant des compagnies américaines. Cet embargo, encore en cours en 2013, est l’un des plus longs de l’histoire.
Pour Hubert Védrine, le geste de Barack Obama, pour sa force symbolique, indique peut-être une évolution de la doctrine des Etats-Unis à l’égard de Cuba. Depuis plusieurs mois, certains signes démontrent que le président américain souhaite faire évoluer une situation tendue et inadmissible sur le plan des droits humains. L’URSS n’existe plus, le contexte de guerre froide n’est plus exacerbé, à Cuba même les gouvernants aussi semblent prêts à accepter certains changements.
Pourtant, Hubert Védrine ne semble pas accorder une excessive confiance à Barack Obama. Il le sent tiède voire un peu mou. Certes, le Congrès américain demeure très hostile à Cuba et le président doit tenir compte des majorités existantes en interne. Mais Hubert Védrine compare le langage de Barack Obama à l’égard d’Israël (plus de colonisations sinon…à celui qu’il tient à l’égard de Cuba. La colonisation israélienne continue et le président américain se tait. L’embargo contre les Cubains se poursuit et on attend des actes.
Une question sur l’Ukraine a par ailleurs permis à l’ancien ministre des Affaires étrangères de souligner l’affaiblissement réel et sérieux de la Russie sur la scène mondiale. Pour lui, M. Poutine peut bomber le torse, la Russie ne peut plus être comparée à l’hyper puissance américaine. La Russie  a ouvert un nouveau chapitre de son histoire. Un pays à la puissance régionale, défendant son pré carré, pouvant gêner tel ou tel pays mais incapable de peser sur les grandes orientations mondiales. La Chine, à ce titre, notamment en Asie-Pacifique et en Afrique risque plus de perturber les situations acquises.

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 M. Benoit Veyrat ne sera pas la tête de liste de l’UMP aux prochaines élections municipales de Louviers. Il abandonne pour « raison de santé ». Nous respecterons donc sa décision sans la commenter puisque la santé de chacun demeure (encore et pour combien de temps ?) du domaine privé. Qui va prendre sa succession pour affronter les autres listes présentes à Louviers ? Il semble bien que François-Xavier Priollaud, conseiller régional UDI, ancien membre du cabinet d’Hervé Morin, ancien ministre de la Défense, va devenir le leader d’une liste de droite relookée. Une liste dont les espérances s’avéraient de toutes façons réduites à compter le nombre d’élus d’opposition.
François Xavier Priollaud. (DR)
L’éventuelle promotion interne de M. Priollaud ne serait pas un signe d’accalmie. J’ai en tête la campagne législative qu’il mena avec son compère Moglia, maire d’Andé. La lecture de ses tracts et de ses journaux ne laissait aucun doute sur le fond de sa pensée et sur ses engagements. FXP est un politicien dans l’âme. Ses convictions sont très à droite et s’il ne se fait guère d’illusion sur le résultat final, il hantera les quartiers de Louviers qu’il connaît aujourd’hui très mal pour tenter d’imprimer une marque utile à terme puisqu’on le reverra inévitablement lors des prochaines élections législatives. En attendant, François Xavier Priollaud devra quand même exprimer ce qu’il souhaite pour une ville dont la mémoire lui échappe et dont l’avenir des habitants était, jusqu’aujourd’hui, le cadet de ses soucis.

La Dépêche a bien voulu m’accorder un espace conséquent pour que je puisse y exposer les raisons de mon refus de siéger dans l’assemblée communale. Durant l’heure passée en compagnie de Marion Bouchalais, la journaliste qui m’a reçu, j’ai pu préciser le sens du combat politique qui m’anime et les objectifs que je m’assigne. Marion a surtout retenu mes amitiés passées et mon actuelle loyauté à l’égard de mes amis socialistes mais elle a fait l’impasse sur les faits et actes concrets de la municipalité actuelle que je conteste. Je ne lui reprocherai pas ce choix car je sais combien un localier est soumis à l’arbitrage de l’espace disponible et de ce qu’il considère comme essentiel.

« Pas de problème, si les socialistes viennent, ils n’existeront pas et ils ne vont pas exister. » Voilà ce qu’aurait déclaré Franck Martin lorsqu’il a proposé l’union au PS lovérien et qu’il en informait ses troupes. C’est en tout cas ce que rapporte avec gourmandise Jacky Bidault, ex-adjoint du maire actuel et futur adjoint d’Anne Terlez…si celle-ci gagne les municipales à Louviers. Mais quel bookmaker se risquerait à faire miser un euro sur une victoire aussi improbable qu’inattendue.
Franck Martin est-il capable de prononcer une phrase pareille ? La réponse est oui. Est-il capable de penser qu’il ne fera qu’une bouchée de ses nouveaux alliés socialistes et Verts ? La réponse est oui. S’agissait-il d’un positionnement tactique destiné à amadouer ses colistiers réticents à un accord avec Christian Renoncourt et ses camarades ? La réponse est encore oui. Considère-t-il l’union comme un combat permanent ? La réponse est oui de nouveau. Les socialistes sont-ils conscients des difficultés et des obstacles qu’ils auront à surmonter ? La réponse est toujours oui. Car la politique n’est pas une réunion du Rotary club ou d’un autre club service. En politique, il n’y pas d’amis. Que des relations. Durables ou provisoires.

Je suis avec attention la campagne de NKM à Paris et évidemment celle d’Anne Hidalgo dont j’espère l’élection comme première magistrate de la capitale. Le (ou la) maire actuel de Longjumeau a bien de la peine. Non seulement sa campagne connaît un profond trou d’air mais en plus elle doit faire face à des dissidences multiples dans maints arrondissements. L’appareil de l’UMP a décidé de suspendre les récalcitrant(e)s jusqu’à prononcer leur exclusion dans un certain délai, délai mis à profit pour réfléchir. NKM affirme que ces candidats n’obtiendraient pas plus de 1 % des suffrages et semble les toiser autant qu’elle les méprise.
Certes, les Borlooistes l’ont rejointe, certains MODEMS (pas tous) aussi mais ce qui devait être un feu d’artifice s’est transformé en pétard mouillé. Franchement, je ne vois pas — aujourd’hui — ce qui pourrait empêcher la gauche unie de conserver Paris.





11 décembre 2013

« Je n'ai pas changé d'idées puisque notre liste se présente sans étiquette » (1)…ou l'histoire d'un transfuge amer qui ne faisait pas de politique (!)


Lors de la campagne des cantonales. (photo JCH)
En lisant ce matin dans « Paris Normandie » que Jacky Bidault, ex-adjoint de Franck Martin, démissionnaire contraint, rejoignait « la liste civile » d’Anne Terlez, animatrice du MODEM à Louviers, je me suis interrogé. La liste civile répond à une définition précise : c’est la somme allouée au chef de l’état pour subvenir aux dépenses et aux charges de sa fonction. L’usage de ce terme est en l'occurrence abusif ou mal utilisé. 
La liste MODEM se veut plutôt une liste dite de la « société civile », mais cela mérite quelques explications. D’autant plus que le MODEM vient de rejoindre l’UDI de Borloo et fait l’union avec l’UMP comme à Pau par exemple où François Bayrou espère ravir la mairie à une sortante socialiste. Le MODEM se situe bien à droite. Il y a donc une logique politicienne là derrière. Et un vrai combat politique à conduire puisque tous les candidats et candidates aux élections municipales sont par définition issu(e)s de la société civile composée de citoyen(ne)s éligibles.
Anne Terlez considèrerait que dans les mots « politique municipale », le mot politique serait un gros mot. Dans son esprit — c’est un cliché assez répandu — les investissements publics et la manière de faire fonctionner les services municipaux seraient des notions neutres, indépendantes des grands enjeux de pouvoir et des orientations « politiques » des dirigeants. Comme me l’a bien dit un membre de sa liste dont je tairai le nom : « je ne change pas d’idées puisque notre liste est sans étiquette. » La formule est savoureuse et je ne crois pas que son auteur en mesure toute la portée. Anne Terlez a donc tort. Une politique municipale répond à des objectifs politiques précis et nécessite des moyens financiers liés à un engagement du même nom. C’est une utopie que de croire le contraire et c’est une forme de tromperie que de tenter de le faire croire aux électeurs.
Car il existe bien des politiques de gauche et de droite. Favoriser la solidarité, investir massivement pour la jeunesse et pour les écoles, subventionner la vie associative, doter la ville d’équipements publics performants et accessibles à tous, privilégier la gestion publique sur la gestion privée, respecter les droits fondamentaux des citoyens notamment ceux des élus de l’opposition, les associer en amont, les informer en aval, mettre en place des organes de participation, gérer la dette d’une manière plutôt que d’une autre, tout cela répond à une politique de gauche…ou de droite. A la CASE par exemple, les prises de position de Bernard Leroy, maire du Vaudreuil, centriste lui aussi, répondent à des préoccupations d’homme de droite. Sur la  répartition et le montant des impôts, l’avenir du foncier, la situation du personnel de la fonction territoriale, le rôle des délégations de services publics, Bernard Leroy raisonne comme un homme de droite protecteur de l’entreprise privée, animé par une vision bucolique de la gestion communale.
Que va donc faire Jacky Bidault sur cette liste du MODEM ? Je sais bien que son adhésion au PRG — il en a démissionné récemment — n’était qu’une adhésion opportuniste. Cette étiquette lui a permis de faire campagne aux élections cantonales avec la conviction de l’emporter. Franck Martin, alors son mentor, et Olivier Taconet, son directeur politique, l’avaient convaincu de sa victoire. Il y a cru. La campagne contre Leslie Cléret (sortante socialiste) fut âpre, comme toutes les campagnes lovériennes d’ailleurs. Sèchement battu, Jacky Bidault ressentit de la déception, de l’amertume, du regret aussi, compte tenu de l’attitude de certains élus de la majorité municipale qu’il considérait, sinon comme des amis, du moins comme des « camarades » dont on connaît bien le sens en politique. Cette campagne a laissé des traces dans les esprits et il fallait bien qu’un jour ou l’autre l’addition fût payée. Jacky Bidault a pris le prétexte de l’union prochaine du maire avec les socialistes pour rompre un pacte majoritaire déjà sérieusement ébréché alors que son travail d’adjoint fut plus que méritoire. Les trottoirs et la voirie viennent toujours en tête des préoccupations citoyennes.
Autrement dit, M. Bidault retrouve sa famille naturelle. Celle du centre-droit, de la droite quoi, et c’est bien pourquoi Franck Martin a raison quand il dit que ce ralliement ne fera pas bouger un seul vote. Même à la marge. Je ne vois donc pas ce que Jacky Bidault a à gagner, en terme d’estime personnelle, à devenir un transfuge à quelques semaines du premier tour des élections municipales. Il sait que la liste MODEM fera un score de basses eaux. Pourquoi ne s’est-il pas contenté de conserver une image de victime d’un système broyeur d’espérance et cruel pour les égos ? Il faut savoir tirer les leçons de ses échecs. Et ne pas espérer une revanche là où il n'y aura que du dépit. Mais comme Jacky Bidault est un golfeur passionné et que pour cette raison, il ne peut être tout à fait mauvais (humainement s’entend) je lui souhaite de beaux parcours et de belles parties. 

(1) Cette citation n'est pas de Jacky Bidault mais d'un membre de la liste Terlez.

Précision
Sur Facebook, Jacky Bidault m'accuse de hurler avec les loups, Franck Martin en l'occurrence. Il m'a mal lu ou mal compris. On peut contester le maire de Louviers sur bien des points et juger que son analyse politique est juste. Je n'ai fait ni plus, ni moins. Je confirme qu'une liste sans étiquette est une liste de droite et que l'ancien adjoint à la voirie à tort de se fourvoyer dans ce qui va être une impasse. Peut-être me reproche-t-il d'avoir rendu public mon point de vue ? Pendant des années, j'en ai pris, j'en prends et j'en prendrai plein la tête selon des méthodes éprouvées et approuvées par le maire. Je n'ai pas vu ni lu que Jacky Bidault s'en était indigné publiquement. Ou alors, j'ai mal suivi le film ! Quand on est un homme public — tout candidat aux élections l'est — il faut savoir accepter la critique et le commentaire.


Val-de-Reuil s’associe à l’hommage rendu à Nelson Mandela


Vous voulez rendre un hommage à Nelson Mandela ? La Ville de Val-de-Reuil met à votre disposition un registre dans le hall de la mairie. Chaque Rolivalois qui le souhaite est invité à y rédiger un mot, un message, un témoignage, pour rendre hommage au Père de la Nation arc-en-ciel. 
Un stand de la Ville sera installé, vendredi 13 décembre, sur le marché de la place des 4 saisons, à côté du stand d’Amnesty International, pour permettre au plus grand nombre de signer ce registre.
Marc-Antoine Jamet, Maire de Val-de-Reuil, au nom du Conseil municipal, de la Municipalité et de tous les habitants, remettra la semaine prochaine le registre de l'hommage rolivalois à l’Ambassadeur d’Afrique du Sud en France.



10 décembre 2013

Hubert Védrine défend « l'autonomie de la politique étrangère de la France »


Hubert Védrine avec des lycéen(ne)s de Marc Bloch. (photo JCH)
Dans le cadre des conférences du cercle Marc Bloch, Marc-Antoine Jamet, maire de Val-de-Reuil et Jean-Pierre Cantrelle, proviseur du lycée, ont invité Hubert Védrine, ancien ministre des Affaires étrangères sous François Mitterrand et avec Lionel Jospin, à venir plancher devant les élèves de l’atelier « Sciences po » et de terminales et premières intéressés par l’histoire contemporaine. Quelques habitants de la région étaient également présents au théâtre des Chalands pour écouter l’expert des questions internationales.
Avec Hubert Védrine, tout semble simple. Le discours, extrêmement pédagogique, trace les grandes lignes de forces des puissances mondiales, qu’elles soient anciennes ou émergentes. Si les Etats-Unis demeurent la nation la plus influente sur les plans économique, militaire, idéologique, l’Europe occupe encore une place privilégiée car composée de pays où la démocratie n’est pas née d’hier. Et comme la démocratisation, c’est lent et long…
Le monde évolue à grande vitesse. La Chine, l’Inde, le Brésil, le Japon…deviennent des nations de premier plan ou le redeviennent dans le cas de l’empire du milieu. Le Moyen-Orient exerce une influence importante grâce à ses richesses naturelles (le pétrole) ou à des guerres de religion. Les sunnites et les chiites de l’Islam ne sont-ils pas les catholiques et les protestants de la chrétienté ?
Hubert Védrine explique bien les enjeux des négociations et des sommets qui les accompagnent. L’Iran, l’Irak, la Centre-Afrique, le Mali…l’Afrique du sud avec Nelson Mandela (1) l’Egypte, Israël, la Palestine…autant de terres et de territoires disputés sans que les nations dites unies ou la communauté internationale (qui n’a rien d’une communauté selon l’orateur) puissent intervenir utilement sur le chemin de la paix ou du développement.
Marc-Antoine Jamet interpelle son ami Védrine : quelle est la politique étrangère de la France ? La réponse tient en un mot : autonomie. Que l’on puisse encore, dans vingt ans, défendre les intérêts des Français ou des amis de la France de manière totalement indépendante, voilà qui peut définir une politique étrangère bien défendue, au demeurant par Laurent Fabius. Ce dernier, membre de la délégation présente en Afrique du sud ce jour n’a-t-il pas été en 1984 l’un de ceux qui ont le mieux plaidé contre le régime d’Apartheid et pour des sanctions plus sévères à l’égard du régime raciste ?
L'atelier Marc Bloch recevra prochainement MM. Stoleru et Vieworka.
(1) En relatant sa rencontre avec Nelson Mandela en 1994, Hubert Védrine se souvient d'un homme au charisme exceptionnel. « Il semblait flotter dans l'ai en marchant et respirait la bonté. »

Pourquoi je ne siègerai pas au sein du conseil municipal de Louviers

Le maire de Louviers m’a informé, samedi dernier, que je devenais conseiller municipal suite à la démission de Mme Evelyne Letellier. Elle me précédait sur la liste conduite par Christian Renoncourt en 2008. Ce lundi, je lui ai, à mon tour, adressé ma lettre de démission. Je ne siègerai donc pas au sein de l’assemblée communale le 16 décembre prochain, date de la réunion du conseil municipal. Je dois quelques explications à tous ceux qui ont voté pour la liste « Gagnons ensemble » et tous ceux qui suivent avec attention la vie politique lovérienne et au-delà, celle de l’agglomération Seine-Eure.
Lorsque la liste d’union de la gauche s’est présentée devant les électeurs lovériens il y presque six ans, elle se situait dans l’opposition au maire actuel pour des raisons sur lesquelles je ne vais pas m’appesantir mais que je rappelle en quelques mots : une gestion autocratique, un manque de confiance en la parole donnée, des orientations financières aventureuses avec un niveau d’impositions exorbitant, une politique d’investissements négligeant l’entretien courant des équipements publics et, enfin, un positionnement politique pour le moins ambigu. Je passe sur mon opposition absolue aux délégations de services publics et à un réseau de vidéosurveillance dont l’aspect préventif m’échappe et dont le coût devrait donc être supporté à 100 % par l’Etat puisqu’il s’agit de filmer des délinquants et de les poursuivre ensuite devant la justice. Les récentes polémiques entre le maire et son adjoint, Jacky Bidault, illustrent bien certaines de ces contradictions, M.Bidault affirmant qu’il a préféré les candidats de droite aux élections présidentielles justifia ainsi nos préventions de 2008. Les élections, pour être municipales, n’en sont pas moins des élections politiques. Elles nécessitent de la clarté et des choix solidaires notamment dans la pratique démocratique en associant la population et en l’informant en temps utile. Bien des progrès doivent encore être accomplis dans ce domaine à condition d’accepter de partager le pouvoir.
La Vidéosurveillance est un outil de répression. (JCH)
Pendant toutes ces années, ce blog m’a permis de dénoncer des comportements excessifs de la part du maire (l’affaire de l’écrêtement). Sa vision manichéenne de l’opposition, notamment, s’apparente plus à un jeu de massacre qu’à une écoute polie due à tout élu du suffrage universel quels que soient ses choix politiques. Sans insister sur ma contestation de certaines orientations urbanistiques ou architecturales. Je pense, par exemple, au mobilier urbain disparate du centre ville et à la Maison de l’emploi dont le caractère brejnévien s’accorde mal avec l’histoire de la place Thorel. Quant à la piscine intercommunale dans un cul de sac, on fait mieux…

Les temps changent

Mais les temps changent. Ils changent d’autant plus que mes camarades de la section de Louviers du Parti socialiste ont fait le choix ultime de rechercher l’union avec le maire et de rentrer, si les électeurs en décident ainsi, dans la future majorité municipale. Le vote ayant été acquis à la majorité des deux tiers, je serais malvenu de le contester. En apprenant ma nomination au sein du conseil municipal j’ai donc eu à faire face à un choix entre l’éthique de conviction et l’éthique de responsabilité. J’ai défendu, en son temps, le principe d’une liste autonome et d’union. Celle-ci ayant été impossible à mettre sur pied avec le PCF, les Verts, les socialistes et d’autres, une liste uniquement composée de socialistes n’aurait eu aucune chance de l’emporter, aucune chance d’appliquer son programme.
Nous savons aussi combien l’opposition est frustrante. Le ministère du verbe demeure le symbole de l’inaction même s’il faut des minorités pour empêcher les majorités de s’endormir. Les adhérents du Parti socialiste n’ont pas pour seule vocation de hurler dans le désert. Je comprends donc le choix de mes camarades et suis donc tenu par un devoir de loyauté à leur égard. C’est pourquoi j’ai opté pour l’éthique de responsabilité sur le plan collectif. Je ne ferai donc rien qui puisse nuire à leur action durant la campagne électorale, une campagne à laquelle je ne participerai pas directement. Je me vois mal en effet distribuant des portraits du maire de Louviers ou faire du porte à porte pour un homme dont le style me heurte et dont le comportement m’a souvent révulsé. C’est d’autant plus regrettable que j’ai longtemps soutenu l’action de Franck Martin dont le premier mandat fut un modèle de cohésion et d’efficacité. Dès qu’il s’est vu un destin national, tout a changé. Sans doute l’effet du pouvoir.
Pour autant, dois-je me taire ? Certes pas. Ce blog est le blog d’un homme libre, autonome, indépendant. Je m'y exprime en mon nom et seulement en mon nom. Il me permet et me permettra encore à l’avenir de commenter la vie politique lovérienne et régionale. Si les choix opérés par la future majorité municipale sont en contradiction avec les principes fondamentaux auxquels je crois depuis des décennies, je le dirai. Si la nouvelle majorité municipale prend en compte certaines exigences de l’ancienne minorité PS-PC (la non augmentation de la dette par exemple) je saurai le reconnaître. Franck Martin a écrit, un jour, qu’il n’accepterait sur sa liste que des socialistes martino-compatibles. Je l’avais mis à l’aise en assurant que je n’en serais pas. Il n’est pas mauvais que des hommes politiques fassent ce qu’ils ont dit qu’ils feraient. C’est aussi cela l’éthique de conviction.

8 décembre 2013

La victoire contre le Front national passe par l'éducation et la lutte contre l'obscurantisme


Aujourd’hui, la question centrale de nombreux politiques à gauche et à droite tient en quelques mots : comment empêcher le Front national de gagner des mairies et comment faire pour que le parti des Le Pen ne soit pas le premier de France lors des élections européennes ? La situation n’est pas la même partout. J’ai écrit sur ce blog que Brignoles n’était pas la France et qu’une élection cantonale ne fait pas le printemps national. S’il existe quelques régions hexagonales où le FN est historiquement installé : le nord, l’est, le sud, c’est loin d’être un cas général dans l’ouest ou la région parisienne par exemple…
Il serait par ailleurs idiot de nier une certaine popularité de Marine Le Pen. Elle est plus avenante que son père, fait moins d’erreurs de langage (encore que) mais il lui arrive d’être submergée par les vieux démons idéologiques toujours présents au sein du FN mais mieux dissimulés. Martine Le Pen aura beau faire, elle ne pourra empêcher des militants de faire le salut nazi, d’arborer la croix gammée, de publier des dessins et articles racistes ou xénophobes et de moquer Christiane Taubira.
Une chose est sûre : le combat contre le FN ne sera pas gagné avec des arguments moraux. Le bien et le mal ont peu à voir avec les scores des frontistes. Si la morale marchait en politique, cela se saurait depuis longtemps. La gauche organise colloques sur colloques pour dégager des pistes de combat contre le FN. Mais les paroles ont peu de poids contre un fait : le FN fonctionne comme une secte. Il ne rallie plus des adhérents mais des adeptes. Il recrute dans des milieux populaires et défavorisés lesquels côtoient des aristocrates ou des pétainistes et des antiparlementaristes.
A Louviers, il est frappant de voir comment un jeune issu du quartier des Acacias, ayant connu maints problèmes familiaux, délaissé voire oublié par une société riche, est devenu tête de liste du FN aux prochaines élections municipales. Il ne connaît rien au fonctionnement de la cité, il ignore les règles et les textes, il avoue devoir suivre une formation accélérée diligentée par un cadre ébroïcien lui-même apprenti et lors des conférences de presse, il est contraint de réciter un texte passe partout, d’utiliser des arguments appris par cœur et souvent décalés par rapport à la réalité locale. Qu’importe, la liste FN (si elle se présente) fera 15 ou 20 % des suffrages. Les électeurs ne voteront pas pour une tête de liste ou un programme mais pour un dégoût. Le dégoût des autres partis. Ils voteront pour la femme blonde. Pour son bagout et ses promesses dont ils savent bien qu’elles ne seront pas tenues puisqu’impossibles à tenir.
En lisant le blog de Bruno Golnisch, un important dirigeant du Front national, on constate cependant que les fondamentaux de ce parti ne changent pas. Je suis sûr que la tête de liste lovérienne n’est pas consciente de l’énormité des propos tenus par celui qui a osé affronter Marine Le Pen lors des élections internes. Alors qu’une unanimité mondiale se fait sur le nom de Nelson Mandela, l’homme de la réconciliation entre les noirs et les blancs d’Afrique du sud, l’homme révolté mais combatif contraint de soutenir la force d’une majorité noire contre la violence d’état d’une minorité blanche, Golnisch se couvre d’ignominie.
Ne rappelle-t-il pas que Jean-Marie Le Pen considérait l’apartheid comme une solution adaptée au pays et surtout à ses blancs ! Rien que cela. Il faut être gonflé pour oser juger qu’un régime obligeant ses citoyens à vivre séparés en tous temps et en tous lieux pour des couleurs de peau, est un régime qu’on peut défendre ou idolâtrer. Au FN, ils sont nombreux à penser ainsi. Golnisch souligne aussi que Mandela a été soutenu, dans sa prison et hors d’elle, par des communistes et des progressistes de tous les continents, ce qu’il ne lui pardonne pas. Autrement dit, le sous-chef FN se met délibérément hors jeu du monde civilisé, regrette le bon temps des plages et des banques réservées aux blancs et des violences réservées aux noirs. Des noirs longtemps humiliés, affectés aux emplois subalternes, logés dans les townships (des bidonvilles) avec une jeunesse non éduquée ou si peu.
Sur le plan économique, les thèses du FN sont indéfendables : quitter l’Union européenne, sortir de l’Euro, proposer un protectionnisme craintif, peureux, s’allier politiquement avec tous les mouvements d’extrême droite de Belgique, d’Autriche, de Hollande pour freiner la construction européenne…mais sur le terrain social, malheureusement, le FN marque des points. Alors que sous Le Pen père, le libéralisme le plus échevelé était revendiqué, sous Le Pen fille, on parle droits sociaux, pouvoir d’achat, préférence nationale ou plutôt priorité nationale. Ce discours séduit des sans emplois et les islamophobes de tous poils. Dans certains quartiers de Louviers, les jeunes de la 3e génération de l’immigration nord-africaine ne jurent que par Dieudonné, M. M’balah M’balah, le négationniste de service, pourfendeur des juifs et créateur de la fameuse quenelle. Ce geste qui ne serait rien d’autre qu’un salut hitlérien déguisé.
Revenons à la question du début : comment lutter contre le Front national et son idéologie « morbide et mortifère » comme l’a bien dit Mme Taubira ? En informant, en éduquant, en démontrant l’inanité des solutions préconisées par le FN. En se battant pied à pied contre l’obscurantisme et en ouvrant les yeux de tous ces hommes et de toutes ces femmes obnubilée par la gourou Marine. Le brouillard finira bien par se lever.