18 octobre 2013

La direction du FN suspend une candidate qui avait comparé Mme Taubira à un singe


Une candidate du Front national aux futures élections municipales vient d’être suspendue par la direction nationale de ce parti pour avoir comparé Mme Christiane Taubira, ministre de la justice, à un singe. On sait qu’une des blagues principales des racistes et des xénophobes consiste à jeter des bananes aux joueurs de football noirs, lesquels figurent souvent parmi les meilleurs joueurs des équipes européennes notamment. La fédération internationale de football a pris des mesures pour empêcher ces invectives racistes mais en Italie, notamment, nombre de fanatiques continuent de faire le salut nazi et d’insulter les joueurs noirs.
Qu’une candidate aspirant à représenter les électeurs et donc les citoyens de ce pays se sente autorisée à user des images les plus éculées de la panoplie des xénophobes et indigne d’une personne humaine en dit long sur les sentiments profonds et la haine qui animent ces pauvres militants d’un parti réputé pour compter ces individus peu recommandables.
Ne nous y trompons pas. L’entreprise de dédiabolisation et de respectabilité que mène Marine Le Pen masque les vrais points de vue de la plupart des militants de l’extrême droite. Historiquement, les partis et les groupes de cette mouvance sont construits sur la soi-disant identité nationale, sur la peur des métèques et autres étrangers, sur la « pureté de la race blanche » comme si ces notions avaient une quelconque valeur scientifique ou philosophique.
Avant la campagne des municipales, il nous faudra débusquer tous ces chauvins, ces homophobes, ces amateurs de ratonnades…bien plus nombreux que ce qu’on croit généralement. Il y va de la survie de notre société fondée sur l’égalité et sur la fraternité. Être capable de comparer Mme Taubira à un singe est une régression infâme. Elle rend indigne celle qui la profère et devrait entraîner des suites judiciaires plus marquantes qu’une simple suspension opportuniste.

17 octobre 2013

« La France ne peut accueillir toute la misère du monde mais elle doit prendre sa part. »


A l’heure où j’écris ces lignes, je ne connais pas les conclusions de l’enquête administrative diligentée par le Premier ministre sur l’interpellation et l’expulsion de Léonarda, cette jeune Kosovare, fille de parents sans papiers, eux-mêmes expulsés dans leur pays d’origine il y a quelques jours. Que cette enquête exonère le préfet ou Valls ou qui que ce soit d’autre d’une responsabilité directe ne changera rien au fait que les faits condamnent ceux qui les ont accomplis. Le Réseau éducation sans frontières, sollicité par les enseignants du collège de Léonarda, a rendu publiques les conditions de l’intervention de la police lors du voyage scolaire auquel participait la jeune fille. Il ne fait aucun doute que l’application stricte d’un arrêté de reconduite à la frontière ne peut se justifier s’agissant de quelqu'un vivant en France depuis près de cinq années, ne parlant que le Français, ne connaissant que la France, n’ayant aucun lien avec son pays d’origine. Certains, nombreux à gauche, jugent totalement scandaleuse cette interpellation-expulsion et ils ont raison. Ce n’était pas la peine de virer Sarkozy et ses méthodes si c’est pour avoir un succédané (damné ?) de gauche accomplissant les mêmes actions particulièrement en contradiction avec les valeurs et les principes auxquels on se réfère quand on est de gauche.
Qu’on ne me parle pas d’angélisme ou de culture de l’excuse ! Qu’on ne me parle pas de laxisme ou de laisser-faire ! Ce vocabulaire est bon pour Estrosi et Hortefeux. Quand on est de gauche, on l’est par choix, par un jugement libre, on l’est pour appliquer des politiques forcément différentes de celles de la droite extrême. La droitisation des esprits aurait-elle corrompu notre logiciel pourtant programmé en fonction de la déclaration des droits de l’homme et d’une certaine idée de la vie en société. Qu’un Coppé, qu’un Ciotti, qu’un Sarkozy, qu’un Le Pen expulsent une jeune fille de 15 ans au-delà de nos frontières, ce serait ignoble mais conforme à leur vision du monde. Qu’un gouvernement de gauche soit complice (jusqu’à preuve du contraire) de cette ignominie a de quoi nous inquiéter et nous blesser.
J’entends déjà le chœur des bonnes âmes : Et vous qu’avez-vous à proposer en matière de politique migratoire ? Michel Rocard avait trouvé la réponse adaptée : « La France ne peut accueillir toute la misère du monde mais elle doit prendre sa part. » Quand on sait que sous Hollande, 30 000 personnes sont expulsées de France, chaque année, il serait bien qu’on nous dise quelle part la France est prête à prendre pour éviter qu’une famille ayant passé près de cinq années dans notre pays soit jetée sous les ponts de Pristina.

16 octobre 2013

Brignoles n'est pas la France tout de même


A quoi bon chercher tel ou tel responsable du vote FN à Brignoles et surtout pourquoi le généraliser à la France entière ? Un habitant de Brignoles interrogé sur Canal Plus s’étonnait — et nous avec — du « festival de Cannes » organisé par les médias autour d’une élection cantonale dont le seul objectif était d’élire un conseiller général d’opposition. Il s’agit d’un Marseillais parachuté à Brignoles par Marine Le Pen qui aura à s’occuper d’aide sociale, d’état des routes et des collèges. Ce n’est pas rien mais reconnaissons que tout le pouvoir ne se résume pas à ces uniques compétences.
Nous savons bien aussi que le FN manque de cadres, de militants formés à l’exercice normal et quotidien de la démocratie. Évident dans la mesure où le FN est un parti d’apparatchiks. Il ne fonctionne que de manière verticale, du chef vers la base qui n’a qu’un objectif : exécuter les ordres. Chez eux, le mandat impératif est une règle de vie. Le chef a toujours raison.
A Louviers, la future tête de liste du Front national ne connaît rien au fonctionnement administratif, technique, juridique, financier de la commune et de l’agglomération Seine-Eure. Ses seuls écrits sont d’une pauvreté affligeante parce qu’il se retrouve là contraint et  forcé par un parti qui ne tient qu’en un mot : Le Pen. Sans le père ou la fille, ce parti n’est rien. Sans les idées ( ?) de la fille, le FN ne représente rien sinon la nostalgie d’une pensée mieux construite et plus habile qu’au temps de la Révolution nationale quand les juifs étaient des cibles toutes choisies, remplacées aujourd’hui par les musulmans responsables de tout. Et de rien.
Je me demande d'ailleurs si l'entrée des militants du FN dans les conseils municipaux sera une si mauvaise chose. On pourra apprécier le vide de leur opposition et leur insondable balourdise, la pauvreté de cette pensée ne pouvant servir de programme municipal. Gérer une ville c’est bien autre chose que demander la sortie de l'Euro, le rétablissement de la peine de mort ou la fermeture des frontières. Quant à la préférence (pardon priorité) nationale, on a vu à Vitrolles ce qu'elle donnait : les coups de pouce aux copains.
Quand Fillon propose que ces élections locales servent de référendum anti-Hollande, il fait lui aussi un contre sens et commet une grave erreur. Les élections municipales ne servent pas à régler des comptes. Leur but est d’élire des élus compétents, désintéressés, passionnés par leur ville et son avenir.

Les opérations d'intoxication ont commencé


Les opérations d’intoxication ont commencé. Il a suffi que la section du Parti socialiste de Louviers se réunisse (et discute de la stratégie municipale) pour que José Alcala commente faussement cette séance où n’étaient présents que des socialistes. Aujourd’hui, je veux mettre en garde les lecteurs à l’égard de certains blogs. Seul un communiqué signé du premier secrétaire de la section PS de Louviers permettra de connaître précisément la position et le vote des membres de cette section. M. Alcala est bien prétentieux pour oser affirmer que la section a décidé « à l’unanimité » de se rallier au panache blanc de Franck Martin.
Sans entrer dans les détails, je démens totalement cette affirmation péremptoire. Le vote de la section aura lieu prochainement — car un vote ne peut être confirmé ou infirmé que par un autre vote — et ce n’est qu’après ce vote à bulletins secrets que l’on connaîtra l’orientation définitive des socialistes de Louviers et le choix des adhérents.
Compte tenu de ce que je sais, une majorité se dégagera sans doute en faveur de l’union avec le maire sortant. Mais d’unanimité, il ne sera pas question.

14 octobre 2013

Nicolas Mayer Rossignol marchera dans les pas d'Alain Le Vern


On peut imaginer que Nicolas Mayer-Rossignol a voté pour lui-même. (photo JCH)
Ils se sont congratulés longuement et avec émotion. D’ailleurs, il ne s’en est pas caché, Nicolas Mayer-Rossignol marchera dans les pas d’Alain Le Vern, l’ex-président de la Région Haute-Normandie. D’où l’éloge attendu de l’action d’un homme qui, pendant quinze ans, a mis toute son énergie au service de la région et des deux départements que sont l’Eure et la Seine-Maritime. Reconnaissons aussi qu’Alain Le Vern avait bien préparé son affaire. Discret mais décidé, il a mijoté sa démission de tous ses mandats pendant les vacances estivales, conservé le secret sur son avenir laissant libre cours à toutes les spéculations, préparé une passation de pouvoir intelligente.
A contrario, on ne retiendra pas comme un grand moment d’éloquence le discours de Mme Préjean, doyenne de l’assemblée et membre du groupe Front National. A l’écouter on entendait une passionaria à la Tixier-Vignancourt, ciselant ses propos de remarques acerbes et félonnes pour vanter le résultat de la cantonale de Brignoles, dénoncer la politique d’Alain Le Vern alors qu’elle salua les qualités intellectuelles et morales de l’ancien président. Au FN, on trouve de tout, des costauds balourds et musclés, des Maurassiens pur jus et des élus polis qui n’en pensent pas moins.
Nicolas Mayer Rossignol élu avec 37 voix contre 14 à Bruno Le Maire (le mari de Pauline) ne s’accorda aucun temps mort. Au boulot tout de suite après les remerciements de circonstance et les allusions aux cumulards spécialistes de la vérité au-delà et de l'erreur en deçà. Chacun s’y reconnaîtra. Est-ce pour cette raison que Franck Martin brillait par son absence ?
Le programme des semaines à venir ne manque pas de contenu. Dès le 4 novembre, les élus régionaux se retrouveront. Ils débattront des priorités budgétaires après une réunion de la commission permanente. NMR en profitera pour rencontrer préfets, parlementaires, Conseil économique et social, élus départementaux de Seine-Maritime et de l’Eure, présidents des régions de France en lien avec la Haute-Normandie. Après qu’il a rappelé la priorité des priorités « l’emploi et notamment l’emploi des jeunes » le nouveau président a annoncé sa présence aussi souvent que possible sur le terrain. Dans les entreprises, les lycées, les lieux de formation…Il n'a pas oublié les dossiers chauds : lignes SNCF, contournement Est de Rouen, nouvelle gare rouennaise…
Les douze vice-présidents ont été élus dans la foulée. La Région est en ordre de marche. Les cinq abstentions n'en sont que plus anecdotiques.
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Les vice-présidents sont :

1ère Vice présidente : Emmanuèle JEANDET-MENGUAL

2ème Vice-président : Marc-Antoine JAMET

3ème Vice-présidente : Hélène SEGURA

4ème Vice-président : Laurent LOGIOU

5ème Vice-présidente : Sophie MOLLE

6ème Vice-président : Claude TALEB

7ème Vice-présidente : Céline BRULIN

8ème Vice-président : Dominique GAMBIER

9ème Vice-présidente : Charlotte LEMOINE

10ème Vice-président : Kader CHEKHEMANI

11ème Vice-présidente : Véronique BEREGOVOY

12ème Vice-président : Noël LEVILLAIN