11 octobre 2013

Les petits travaux de Mme Pauline Le Maire, épouse de l'ancien ministre, député d'Evreux


Bruno Le Maire, ancien ministre de l’Agriculture et des Affaires européennes, candidat aux prochaines élections municipales à Evreux sur la liste de Guy Lefrand (sans c) est un donneur de leçons. Du haut de sa suffisance, il distribue les bons et les mauvais points et se voit beau comme un astre au point d’imaginer être candidat à l’élection présidentielle en 2017…ou plus tard. Il joue les donneurs de leçons appuyé sur des critères de moralité et de désintérêt pour les biens matériels. Bruno Le Maire, revendiqué comme anti-cumulard, n’hésite d’ailleurs pas à tacler les vilains élus de métier alors que lui pratiquerait plutôt le sacerdoce. Loin de l’argent qui pollue tout selon la formule d’un ancien président.
Mais dans la France de 2013, rien n’échappe à la vigilance des médias qu’ils soient écrits, télévisés ou présents sur Internet. L’un d’entre eux, du nom de Médiapart, est devenu le spécialiste des révélations aussi curieuses qu’inattendues. Ainsi, récemment, Médiapart a consacré un long article à l’emploi d’assistante parlementaire de Pauline Le Maire auprès de Bruno Le Maire, son mari, d’abord et Guy Lefrand, devenu député (ex-suppléant) ensuite. S’il n’est pas illégal d’employer quelqu’un de sa proche famille — Médiapart a recensé 50 députés dans ce cas — la loi exige que face à toute rétribution, un travail effectif soit accompli. Guy Lefrand a bien tenté de justifier les qualités de rédaction de Mme Le Maire et la subtilité qu’elle a manifestée à préparer des entretiens avec la presse, le problème est qu’il reste peu de traces de ce travail et que, surtout, Bruno Le Maire n’a jamais évoqué publiquement l’emploi de son épouse dont on ne sait rien de ses qualités ni de ses défauts, si elle en a. Etait-il gêné aux entournures ?
Pour un homme à la parole facile et au ton péremptoire, la mise au jour de cet emploi (comment le qualifier ?) bizarre va l’obliger à rabaisser son caquet. Même s’il écrit bien, il va lui être ardu de démontrer que les milliers d’euros, pris sur les fonds publics pendant plusieurs années, et octroyés à Pauline Le Maire, correspondent bien à un travail effectif. Faisons cependant confiance à Bruno Le Maire pour qu’il rende publics les travaux de son épouse et nous les fasse, à notre tour, apprécier.

Le 14 octobre : loin des tribunaux, proche de la police

« Lundi 14 octobre se tiendra la première audience dans l'annexe du tribunal de grande instance de Meaux accolée au centre de rétention administrative (CRA) du Mesnil-Amelot, le plus grand de France, où sont enfermé-e-s des étranger-e-s en attente d'éloignement forcé.
Ni Manuel Valls ni Christiane Taubira n'auront donc été ébranlés par la forte mobilisation suscitée par les projets d'ouverture de cette annexe et de celle programmée dans la zone d'attente de l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle. Seule concession : un report de quinze jours de l'ouverture de la salle d'audience du Mesnil-Amelot - initialement fixée au 30 septembre -, l'administration ayant omis de faire connaître cette date d'ouverture à La Cimade et aux ordres des avocats, ce qui démontre le peu de considération accordée aux droits de la défense.
Les ministres restent ainsi sourds aux appels que leur ont personnellement adressé la Commission Nationale Consultative des Droits de l'Homme (CNCDH), le Conseil National des Barreaux (CNB) et de très nombreux parlementaires, élus, personnalités, associations…
Située à proximité immédiate des pistes de l’aéroport de Roissy et dans les locaux d’une caserne de CRS, l'annexe du Mesnil-Amelot accueillera donc à partir de lundi les audiences du juge des libertés et de la détention (JLD), et potentiellement celles du juge administratif, chargés de se prononcer sur le maintien en rétention des étranger-e-s que l'administration veut éloigner de notre territoire. Jusqu'ici, ces audiences se tenaient au sein du tribunal de Meaux situé à une trentaine de kilomètres, dans un lieu de justice commun à tous les justiciables. Désormais, les étranger-e-s retenus au CRA du Mesnil-Amelot relèveront de ce tribunal d’exception. Au choc d’un enfermement souvent incompréhensible, s’ajoute pour les étranger-e-s l’isolement d’une justice rendue loin des tribunaux et sous le seul regard de l’administration et des forces de l’ordre. Par ailleurs, très peu desservies par les transports en commun, ces annexes judiciaires seront difficilement accessibles aux familles et aux avocat-e-s des personnes. Ce sont plus de 3000 personnes placées au CRA du Mesnil-Amelot et près de 7000 maintenues en zone d’attente de Roissy qui seront susceptibles d’être présentées chaque année devant ces tribunaux d’exception. 
Ces projets, initiés par la majorité précédente, sont indignes d’une justice respectueuse des standards internationaux les plus fondamentaux. Parce que la délocalisation de ces audiences dans des lieux de police heurte les principes d’indépendance et d’impartialité de la justice, parce qu'elle compromet la publicité des audiences, garantie pourtant essentielle du droit à un procès équitable, l’Observatoire de l’enfermement des étrangers (OEE), ainsi que l'ensemble des associations et syndicats signataires, dénoncent la mise en place de cette justice d’exception et demandent au gouvernement d'y renoncer. »
 
Organisations signataires membres de l'OEE:
ACAT-France, Avocats pour la défense des droits des étrangers (ADDE), Association nationale d'assistance aux frontières pour les étrangers (Anafé), COMEDE, FASTI, Genepi, GISTI, La Cimade, Ligue des droits de l'homme, MRAP, Observatoire Citoyen du CRA de Palaiseau, Revue Pratiques, Syndicat des avocats de France (SAF), Syndicat de la magistrature (SM), Syndicat de la médecine générale (SMG)
Autres signataires :
Observatoire Citoyen de la Rétention 77, Réseau éducation sans frontières (RESF), Réseau Education Sans Frontières 77, Syndicat national CGT des chancelleries et services judiciaires, Union syndicale des magistrats administratifs (USMA)

Ne nous faisons pas peur : le FN, c'est l'impuissance et l'absence de solutions aux problèmes


Le résultat de l’élection partielle et cantonale de Brignoles confirme l’élimination de la gauche pour cause de divisions locales et partisanes et le faible score de l’UMP, extrême-droitisée mais à laquelle les électeurs n’accordent pas leur confiance. Le vote ramasse-tout pour le FN dans une région fortement marquée à droite (l’Algérie française des rapatriés!) doit être relativisé par le niveau de l’abstention (67 %) et par le fait que le canton avait déjà été gagné par le Front national avant que l’élection ne soit invalidée et qu’un communiste, élu, le soit à son tour.
Mélenchon n’ y va pas par quatre chemins : le fautif, le galeux, le pelé, c’est Hollande et sa politique. Ce n’est pas tout à fait vrai mais ce n’est pas totalement faux. Les feuilles d’impôts reçues par les Français en ont choqué plus d’un. Et comme l’emploi ne décolle pas franchement et que les fins de mois s’annoncent difficiles, il faut trouver un responsable. Le gouvernement de gauche fait l’affaire. Autant dire que les municipales s’annoncent périlleuses pour la gauche en général et le PS en particulier d’où la nécessité d’adopter des stratégies opportunes afin de limiter la casse.
Revenons au FN. Toutes les recettes moralistes, les narrations historiques, les détails de l’histoire de Le Pen père n’y font rien. La fille d’icelui parvient à donner du crédit à un parti que la chère dame veut nous interdire de qualifier d’«extrême droite» quand toutes les racines de ce front se trouvent derrière les masques, ceux de Vichy et Pétain, ceux de l’OAS et des colons, ceux du Vlams blang, sans oublier ceux des fans de Jorg Haider, l’ancien jeune führer autrichien décédé dans un accident d’automobile. Il n’est qu’à voir le service d’ordre des lepénistes pour comprendre où nous mènerait leur aventure politique. On a le souvenir de Vitrolles et de Toulon, ce n’était pas beau à voir et encore moins à vivre. Ne nous faisons pas peur. Le FN au pouvoir, c’est rapidement l’impuissance et l’absence de solutions aux problèmes.
Avec 2600 et quelques voix pour le FN, la France est pourtant sens dessus dessous. La gauche, la droite, le centre, les médias, les Apathie et consorts commentent et re-commentent. Mais l’événement de ce dimanche dernier c’est la forte abstention de la gauche et de la droite. Les électeurs des partis de gouvernement font la grève des urnes. Une manière comme une autre d’exprimer un ras-le-bol. Sauf que, en démocratie, seule l’expression des suffrages a de l’importance et de l’intérêt. Même si le FN ne progresse pas en voix, il progresse en pourcentage et va gagner, à l’évidence, le second tour. Ne nous voilons pas la face : des électeurs de gauche vont apporter leur suffrage aux lepénistes. Surtout les jeunes qui ne connaissent pas l'Histoire du fascisme et encore moins celle de leur pays. Le département du Var aura donc un conseiller général frontiste de plus mais la terre ne s’arrêtera pas de tourner pour autant.

10 octobre 2013

Bernard Amsalem fait officier de la Légion d'honneur par François Hollande


Bernard Amsalem avec François Hollande et les autres médaillés. (photo JCH)
François Hollande aime le sport et les sportifs. Il l’a prouvé, une fois de plus, hier soir dans la grande salle des fêtes du palais de l’Elysée où il a remis des croix de chevalier et d’officier de la Légion d’honneur à des athlètes, des dirigeants…et des commentateurs. Parmi eux, Bernard Amsalem, président de la Fédération française d’athlétisme, ancien maire de Val-de-Reuil, membre de la Fédération internationale et président du club de handball rouennais. A ses côtés, se tenaient Marie-José Pérec, Christine Aron, Joël Delplanque, Cécile Nowak, Jean-Claude Perrin, Pape Diouf et d’autres sportifs de renom. Jacques Vendroux, de France Inter, l’homme de la planète foot, a été particulièrement salué par le président, très heureux de pouvoir mettre un visage sur une voix.

Parmi les invités de Bernard, Alain Le Vern et son futur successeur à la présidence de la région, Nicolas Mayer-Rossignol, François Loncle et Sandrine Hurel, députés, et bien évidemment toute la famille du récipiendaire dont Patricia, son épouse, son fils Mickaël et sa compagne, sa fille Rachel accompagnés de leurs enfants.

Dans son éloge, devant Valérie Fourneyron et Philippe Martin, ministres, le président Hollande a vanté l’engagement de Bernard Amsalem. Engagement de l’homme politique et du maire d’une ville nouvelle, engagement d’un sportif handballeur, engagement d’un dirigeant éminent et bon connaisseur de la chose sportive. Bernard a souvent l’occasion de développer ses idées devant des parterres d’élus ou de collègues dirigeants. On sait qu’il privilégie la formation des jeunes et le développement d’un état d’esprit fait de courage moral, de recherche de la performance comme une victoire sur soi-même et pas seulement sur les autres. Il est de ceux qui croient aux vertus du sport, à l'école et dans la vie. Au sein de la fédération et du comité Olympique, Bernard Amsalem est respecté. Mais pas seulement dans le monde sportif. Charles Berling ne lui a-t-il pas promis de courir l’Ekiden du Marathon de Paris au sein d’une équipe d’artistes férus de course à pied ?
François Hollande a souhaité bonne chance à Nicolas Mayer-Rossignol. (photo JCH)
La soirée fut l’occasion pour François Hollande de saluer les amis, les familles des récipiendaires, d’apprécier un moment sans doute reposant eu égard aux responsabilités du président. Un autographe par ci, une photo par là. François Hollande tel qu’en lui-même : simple, direct, aimable. Une bien belle soirée pour tous.

9 octobre 2013

Médiapart révèle « Le comportement manifestement abusif de Nicolas Sarkozy dans l'affaire Bettencourt »

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S’abonner au site Mediapart va devenir un signe de bonne santé. Bonne santé journalistique, d’abord et bonne santé informative ensuite. Il devient de plus en plus évident que pour connaître la face cachée de ce qui nous est proposé comme acquis les lecteurs vont devoir lire avec attention les conclusions des enquêteurs de Mediapart démontrant des faits bien différents voire contradictoires avec les banalités répandues par certains.
Prenons le cas du non lieu récent de Sarkozy dans l’affaire Bettencourt. Les juges d’instruction n’étant pas parvenus à établir la preuve formelle de la remise des espèces devant servir à financer la campagne présidentielle de 2007, ont été contraints de prononcer ce non lieu. Contrairement à ce que tous les amis de Sarkozy racontent, les Hortefeux, Morano et compagnie, Sarkozy ne sort pas blanchi de cette affaire. Son innocence est sujette à bien des interrogations.

Le site Mediapart publie de larges extraits de l’ordonnance des juges bordelais. Elle fait plus qu’égratigner l’ancien président. Les juges tiennent pour acquis l’abus de faiblesse et la demande d’argent mais ne peuvent constituer un dossier à charge faute d’aveux ou de preuves matérielles. Les juges confirment les différents rendez-vous de Sarkozy avec les Bettencourt, ils confirment que Sarkozy savait que Mme Bettencourt était sourde comme un pot, ils ont établi formellement les demandes de sous pour financer la campagne. Pour toutes ces raisons, les juges évoquent le « comportement abusif de Nicolas Sarkozy…la phrase exacte étant « Le comportement incriminé de Nicolas Sarkozy, à savoir sa demande d’un soutien financier occulte (...) formulée  à Liliane Bettencourt, personne âgée et vulnérable, alors (...) qu’il est candidat déclaré à l’élection présidentielle, est un comportement manifestement abusif ». Ils ajoutent : « Nicolas Sarkozy avait connaissance de l’état de vulnérabilité particulièrement apparent de Liliane Bettencourt », exposent les juges. Il avait notamment « parfaitement connaissance du handicap de surdité de Liliane Bettencourt et de ses conséquences, à savoir son impossibilité de communication, et de réelle compréhension ».
« Par ailleurs, hormis sa connaissance de la vulnérabilité apparente de Liliane Bettencourt, en raison de son handicap de surdité, il est impossible que Nicolas Sarkozy n’ait pas constaté, le 24 février 2007, la très grande fragilité particulièrement apparente de cette dame âgée (que malgré ses dénégations il a rencontré ce jour-là), alors que cette fragilité était soulignée et décrite par le personnel qui était présent, et attestée par une permanence médicale à son domicile 24 heures sur 24 depuis le 1er septembre 2006. »
« C’est en raison de ces déclarations spontanées, trop affirmatives, que de nouvelles investigations étaient réalisées », écrivent les juges. « Elles ont mis en évidence des contradictions entre la version de Nicolas Sarkozy et celles des témoins, contradictions qui ont été corroborées par des éléments documentaires venant accréditer l’existence de deux visites de Nicolas Sarkozy au domicile du couple Bettencourt entre le 14 janvier 2007, date de son investiture comme candidat aux élections présidentielles, et les 26 mars 2007, date à laquelle il quittait le ministère de l’intérieur. De ces témoignages et éléments matériels, il ressort que Nicolas Sarkozy est venu à deux reprises au domicile de Liliane Bettencourt, le 24 février 2007 et auparavant le 10 février 2007. »

Sur les conditions de ce rendez-vous, « les affirmations de Nicolas Sarkozy selon lesquelles il n’a, le 24 février 2007, rencontré qu’André Bettencourt, sont totalement démenties par les déclarations concordantes des membres du personnel de Liliane Bettencourt d’astreinte ce samedi », à savoir quatre témoins différents.« Il est donc manifeste que ces affirmations peu crédibles de Nicolas Sarkozy au sujet de sa rencontre avec le seul André Bettencourt, ce 24 février 2007, n’ont pour seul but que d’éviter de s’expliquer sur les véritables motifs de sa rencontre avec Liliane Bettencourt », assènent les juges d’instruction.
Les juges enchaînent en mettant en cause Patrice de Maistre et Eric Woerth, trésorier de l’UMP, lesquels devront comparaître devant un tribunal correctionnel en 2014.
La conclusion de tout cela est claire : Sarkozy a mis les mains dans le pot de confiture mais comme il les a vite léchées, il n’y a plus de trace de sucre. Pour autant, le bocal n’est plus aussi plein.
(les passages en italique sont extraits de l'article paru sur le site Mediapart).