12 avril 2013

On ne demande pas aux élus de se mettre à nu


François Hollande au Bourget. (photo JCH)
Moralisation ou transparence, peu importe le mot qu’on utilise. Les Français, pas tant que cela dit-on, sont demandeurs d’honnêteté et de rigueur de la part de leurs élus. Il est vrai que l’affaire Cahuzac a traumatisé de nombreux ministres et parlementaires. Même au-delà. Les élus des communes, des départements et des régions sont eux aussi sous le regard suspicieux des citoyens. A tort ou à raison, c’est ainsi.
A droite comme à gauche, les déclarations publiques de patrimoine s’épanouissent comme violettes au printemps. Elles revêtent parfois un caractère grotesque comme celle qu’a produite Jean-Luc Mélenchon. Le patron du Parti de gauche nous gratifie de la pointure de ses chaussures et de la taille de son encolure. Il le fait avec dérision et une forme de déraison. Nous ne demandons pas que les élus de la nation ou les élus européens se mettent à nu. Nous ne demandons pas la publicité à 100 % de ce qu’ils possèdent ou croient posséder. Nous ne demandons pas l’inquisition. Comme le dit bien Daniel Cohn-Bendit, « il n’y a que dans les dictatures que l’on sait tout sur n’importe qui. »
Que demandent les citoyens ? Une certaine clarté et surtout une certaine vérité. Personne n’est totalement irréprochable, personne ne dit la vérité, rien que la vérité, toute la vérité, même devant un juge. Au fait, la vérité c’est quoi au juste ? C’est simple, c’est ne pas nier devant les députés avoir un compte en Suisse quand on est ministre du budget et qu’on en a un. La vérité ? C’est rechercher, en tout temps et en tout lieu, le respect dess valeurs et des principes qui forment la trame d’un engagement et d’une manière de vivre avec les autres. J’ai écrit sur ce blog qu’il n’était pas nécessaire de porter des pulls qui grattent et de gagner le SMIC pour être de gauche. Heureusement, un engagement à gauche se situe très largement au-delà de la seule situation matérielle des hommes et des femmes qui luttent pour le progrès, l’amélioration des conditions vie, la justice sociale, un impôt large et bien réparti, qui croient à l’ascenseur social et ne se résignent pas à ce que les conditions de la naissance constituent un déterminisme indépassable.
Quand François Hollande affirmait au Bourget : « notre ennemi c’est la finance » il pensait aux paradis fiscaux, à l’évasion fiscale, à ces 60 à 80 milliards d’euros qui échappent au fisc chaque année en France. Le seul — mais il est de taille — reproche à adresser à François Hollande, c’est de ne pas avoir mis fin aux fonctions de Jérôme Cahuzac dès le début du mois de janvier 2013 lors de l’ouverture d’une enquête préliminaire par le parquet. A cette date, Médiapart affirmait que la bande sonore était authentique et Edwy Plenel avait raison d’assurer : « On me demande des preuves mais tout le monde les a sous les yeux ! Il suffit de savoir regarder. Et écouter. »
Le projet de loi sur la transparence du gouvernement va arriver rapidement sur le bureau du Parlement : parquet financier renforcé, contrôle (privé pourquoi pas ?) des patrimoines des ministres, des parlementaires, des hauts fonctionnaires, haute autorité morale, échange d’informations au niveau de l’Europe, traque systématique des exilés fiscaux partout dans le monde…le mouvement en cours est positif. Il suffira de savoir regarder et écouter. L’opposition de Jean-François Copé à toutes ces mesures est là pour l’attester.

11 avril 2013

« Quand tu lis ce canard, tu as la nausée et les mains sales »


Je ne me lasse pas de revenir sur le cas de Jean-Marie Le Pen. Quand la droite accuse la gauche de donner des leçons de morale, ce n’est rien comparativement à celles que nous administre à longueur d’antennes Marine Le Pen et ses opérations « mains propres ».
Ce qu’on savait depuis l’héritage Lambert et les legs des vieilles dames, c’est que Jean-Marie Le Pen n’est pas indemne de la maladie de l’argent. Une maladie qu’on n’attrape pas par la salive ou la sueur — ce qu’il disait élégamment du SIDA — mais par celle de l’appât du gain. Pour financer son train de vie personnel et financer ses campagnes électorales, le président d’honneur du Front national n’a reculé devant aucun des moyens existants.
Ainsi, Jean-Marie Le Pen lui-même a reconnu l’existence de son compte en Suisse. Il l’a ouvert en 1981 car UBS (L’Union des banques suisses) offrait soi-disant de meilleures conditions que les banques françaises. Même si Médiapart prouve — documents à l’appui — que des sommes non négligeables ont transité par la suite sur ce compte, Le Pen affirme qu’il n’en a plus eu besoin oubliant jusqu’à son existence. Quand on vieillit on perd la mémoire.
Voilà pourquoi Marine Le Pen s’est montrée très discrète sur l’affaire Cahuzac utilisant tantôt des métaphores, tantôt des mots empreints de prudence pour qualifier l’attitude de l’ancien ministre du budget. Elle s’est  bien gardée de dénoncer le « tous pourris » craignant sans doute que les Français assimilent son père à cette frange minoritaire des hommes et des femmes politiques.
A Evreux, hier, Marine Le Pen était forcément gênée aux entournures. Venue dans l’Eure pour motiver ses troupes à l’occasion des futures élections, elle sait que le compte suisse de son père reviendra en boucle dans l’argumentaire de ses opposants. Il lui sera, dorénavant, difficile de justifier l’injustifiable et de plaider l’exception. Au Front national aussi, des gens aiment l’argent et le pouvoir. Comme disait Coluche en parlant du journal Minute, journal d’extrême-droite, « quand tu lis ce canard tu as la nausée et les mains sales. »

10 avril 2013

Le compte suisse de Jean-Marie Le Pen…les mesures fortes de François Hollande


En saluant l’indépendance de la justice et des Médias (il a même cité Médiapart) François Hollande salue aussi l’attitude de son gouvernement et des ministres concernés. Jamais depuis le mois de mai 2012, l’exécutif n’est intervenu dans les affaires conduites par les juges d’instruction, quels que soient les dossiers ouverts. C’est donc avec avidité et une certaine satisfaction que j’ai entendu le président de la République présenter lui-même les mesures fortes qu’il préconise pour assurer la transparence du patrimoine des ministres, des élus et des directeurs d’administration centrale, moraliser la vie politique, lutter contre la fraude et l’évasion fiscales, faire obstacle aux conflits d’intérêts, restaurer la confiance des Français envers leurs élus.
La création d’un parquet financier indépendant et d’une haute autorité apte à vérifier et contrôler les déclarations des personnes concernées sont bien la preuve que François Hollande a décidé de porter la barre très haut et de faire œuvre pédagogique et égalitaire. Rien ne serait pire, en effet, que de laisser croire aux citoyens ordinaires que nous sommes, que les élus d’en haut sont protégés et que ceux d’en bas sont des cochons de payants et seulement des contribuables. L’égalité devant l’impôt est une nécessité démocratique, l’impôt lui-même étant la preuve de notre adhésion au régime représentatif dans lequel l’expression du peuple s’épanouit.
A l’instant où j’écris ces lignes, j’ignore quelle sera la réaction des politiques. J’ai bien compris, grâce à Médiapart, que les Le Pen père et fille ne pourront plus se réjouir  longtemps des malheurs de Jérôme Cahuzac, Jean-Marie Le Pen ayant lui-même goûté au bon air de la Suisse et de son secret bancaire. J’ai bien compris aussi que Jean-François Copé et Jean-Louis Borloo n’étaient pas favorables à la publicité de leur patrimoine. Ils attendent le vote d’une loi qui ne devrait plus tarder maintenant. Tous deux avocats d’affaires, ils seront peut-être concernés par la mesure sur les conflits d’intérêts ! les socialistes devraient eux applaudir ces propositions du président car elles vont dans le bon sens, en France et en Europe où tant de paradis fiscaux attirent les grandes fortunes.
L’affaire Cahuzac fait mal à gauche mais elle ne rassure visiblement pas à droite. Le coup de balai dont parle Jean-Luc Mélenchon n’aura peut-être pas besoin de son huile de coude. Le capitaine de Pédalo a décidé de changer d’embarcation. Et de ramer tout seul comme un grand vers des horizons plus dégagés et moins tempétueux.

9 avril 2013

« Coups de pied à Andé, coups de menton à la région, coup de bluff à Evreux : le FN ne change pas » Le PS appelle à manifester mercredi à 17 h 30 à Evreux

« L'imposture du Front national est permanente. Il ne parviendra jamais à gouverner la France. Pourtant, il fait comme si, un jour, il le devait. Il ne pipe pas mot sur l’emploi ou la croissance. Pourtant, il prétend se préoccuper des priorités des Français. La République n’est soluble ni dans la haine, ni dans la bêtise. Pourtant, faute d’idées, faute de programme, il s’accroche à des solutions qui n’en sont pas. Il prétend combattre ceux que frappent le désespoir, la violence, la pauvreté. Pourtant, il en vit. Pire, il s’en repaît  Pendant la crise, sa petite boutique des horreurs reste ouverte. Intégrisme et intolérance, tout est à disposition sur son étal. Populisme et Poujadisme, racisme et ostracisme, telles sont les mamelles du Front National.
Madame Le Pen junior, à la fois héritière des ciments Lambert et du groupuscule OAS paternel, devenu consortium familial à Carpentras, a donc décidé de gratifier l’Eure d’une de ces visites provocatrices et inutiles dont elle a le secret. Ainsi le chapiteau du cirque brun s’installera-t-il demain à Evreux. Après le meeting du père, agrémenté des nombreux coups de poing de son service d’ordre, à Andé, l’année dernière, après les coups de menton de ses adjoints sur les plateaux de télévision aux dernières élections, la sous-marine y ira donc de son coup de bluff. Elle tentera, chez nous, ce qui à Hénin-Beaumont n’a pas fonctionné, une de ses manœuvres d’approche qui lui permettent, dans les médias ou en meeting, de cacher la façade lépreuse où s’abrite son idéologie : xénophobie, exclusion, ultralibéralisme à tous les étages, expulsions immédiates, étrangers non acceptés, intégrisme et affairisme sur demande, gros bras en option. Mercredi, la patronne de l’extrême-droite, dans l’Eure, nous servira, en outre, une énième palinodie. Elle partira à la recherche des soi-disant 600 militants qui forment ses phalanges dans le département, elle qui n’arrive pas, dans nombre de nos villes, à constituer une simple liste de gens connus et reconnus ; honnêtement inscrits sur nos listes électorales. Elle félicitera ses faisceaux de conseillers municipaux qui, partout, ne siègent pas, ne travaillent pas, ne s’investissent pas, ne font rien de vrai, de concret pour nos concitoyens. Elle agitera son habituel rideau de fumée. Une parole incantatoire pour diviser, faire mal et reculer.
Parce que le FN, derrière ses mèches blondes et une apparence grotesque, est l’ennemi de la démocratie, du respect et du progrès, les socialistes eurois appellent chacun à participer, avec l’ensemble des forces politiques et associatives de la Gauche et de l’écologie, à la manifestation prévue mercredi 10 avril à 17h30 au Miroir d’Eau à Evreux. La fédération de l’Eure du Parti socialiste y sera à sa place. Parmi tous les Républicains. »
Marc-Antoine Jamet 
premier secrétaire de la fédération de l'Eure du PS

Gaétan Gorse, sénateur socialiste : « après les affaires DSK et Cahuzac, tout cela fait système »


Lu sur le blog de Gaétan Gorse, sénateur socialiste : 
« Cahuzac après Strauss-Kahn, et alors que d'autres affaires sont en cours : tout cela ne peut plus être mis sur le compte seulement des personnes. Tout cela au contraire fait système ! Je le dis sans ambages, et d'autant plus à l'aise que je n'ai cessé de le dénoncer depuis des années : c'est la dérive clanique qui s'est emparée du parti socialiste qui a conduit presque mécaniquement à cette situation. DSK, pas plus que Cahuzac, ne sont des accidents. Leur attitude, et plus encore le sentiment d'impunité qui, manifestement, les habitait, sont la conséquence d'un processus d'oligarchisation de l'appareil dirigeant du parti : à mesure que les luttes de clan ont perdu toute dimension idéologique se sont constitués des groupes d'intérêt visant seulement à perpétuer le pouvoir et l'influence de leurs chefs, le cynisme prenant la place des convictions, le rapport de force celle de la confrontation d'idées.
La  belle série de victoires remportées aux élections locales durant la dernière décennie a fait le reste, offrant mandats et emplois à des ribambelles d'alliés, clients et porte-flingues  en tout genre, peu portés du coup à dénoncer des errements auxquels ils étaient indirectement associés. Le tout a été facilité par un triple processus auquel n'échappe aucun parti mais qui s'est révélé mortel pour le PS (car le PS n'est plus ! Il lui faut désormais renaître !).
D'abord sa confiscation par une bourgeoisie d'appareil, qui a pris soin de remplacer l'intervention et le vote  des adhérents par une cooptation systématique dont la désignation d'Harlem Désir à Toulouse a été la caricaturale illustration, la lâche passivité des cadres du parti à cette occasion témoignant également de l'ampleur du mal.
Mais comment  ne pas voir qu'il s'agit là aussi du produit d'une professionnalisation à outrance de la vie publique qui fait que l'on devient toujours plus tôt, toujours plus jeune, dépendant, pour vivre, d'un mandat ou de celui ou celle qui l'exerce ? Loin de corriger cette déviance, la parité comme le non-cumul des mandats vont conforter cette tendance en favorisant l'ascension de clones sans jamais contribuer à un quelconque renouvellement, notamment celle INDISPENSABLE relative à l'origine sociale des dirigeants.
Ici enfin se trouve la troisième caractéristique de la déliquescence de ce que fut le parti socialiste qui a cédé à son tour à une "peopolisation" de la politique qui a conduit pour une partie de ses dirigeants à faire de la notoriété médiatique et des facilités  qu'elle offre une fin en soi et développe connivences et passe-droits.
Là est le principal échec du parti socialiste : son mode de sélection des élites ne diffère en rien de celui à l'œuvre dans le reste de la société. Son mode de fonctionnement ne promeut aucune valeur propre distincte de celles qui gouvernent le reste du monde politique. Aussi est-il désormais incapable de produire en interne les anti-corps qui lui permettraient de prévenir ou de stopper l'ascension  d'hommes ou de femmes dont l'attitude comme les choix de vie se situent aux antipodes de ses principes.
Tout cela est-il réversible ?
Sans doute, à la condition de changer brutalement de cap ! Puisque le mal trouve sa source dans une pratique du pouvoir et un mode de fonctionnement, il faut en changer de fond en comble pour se doter d'une nouvelle charte qui partout fasse vivre la démocratie, le libre choix des adhérents, l'influence des sympathisants; qui permette de casser les féodalités locales ; qui retire aux clans et courants le pouvoir de décider de la composition des instances; qui encourage une vraie diversité dans l'origine sociale de ses membres et de ses chefs.
Pour y réussir, j'en appelle à la formation d'une équipe de crise restreinte qui de façon autonome et indépendante de la direction du parti, travaillerait à réfléchir et mettre en place assez rapidement de nouvelles mesures propices à la rénovation du parti: une sorte de comité "des irréprochables" autour par exemple de Robert Badinter pour engager un véritable travail de refondation du PS en s'inspirant des valeurs éthiques et démocratiques qui forment son héritage le plus précieux ! A défaut, si rien ne change qu'à la marge, nous, socialistes, connaîtrons la lente agonie de tous ceux qui un jour ont refusé de voir la vérité en face et d'en tirer les conséquences.
Le regard que porte déjà sur nous une bonne partie des Français, et parmi les plus modestes, n'est-il pas déjà suffisamment douloureux à supporter ? »

Margaret Thatcher avait pris le thé avec Pinochet


« Quel que soit le jugement que l’on peut porter sur sa politique économique ultralibérale, qu’elle menait conjointement avec Ronald Reagan et dont les effets dévastateurs sont largement à l’origine de la crise actuelle, Margaret Thatcher était, incontestablement, une femme d’Etat qui a profondément marqué son pays et son époque. Après Churchill, elle a été le dirigeant politique qui a exercé la plus grande influence sur la Grande-Bretagne. François Mitterrand entretenait avec elle une relation courtoise et coopérative qui s’était, tout particulièrement, traduite dans le percement du Tunnel sous la Manche. Et le président français lui avait apporté un soutien total lors de la guerre des Malouines.
Pour autant, il faut se garder d’oublier la part d’ombre de Margaret Thatcher. Elle a commis d’insignes turpitudes. D’un côté, elle traitait Nelson Mandela de « terroriste » ; de l’autre, elle avait exprimé une solidarité sans faille avec Pinochet pour lequel elle est activement intervenue quand le dictateur chilien a été arrêté à Londres en 1998. Elle prit même le thé avec lui.
L’histoire jugera…»

François Loncle
Député de l’Eure

Greenpeace lance un appel pour sauver les abeilles


Lu dans « Le Monde » daté de demain :
« Greenpeace demande l'interdiction de sept pesticides accusés de contribuer au déclin des abeilles, dont trois sont déjà dans le collimateur de la Commission européenne, dans un rapport scientifique rendu public mardi 9 avril.
"Les données scientifiques sont claires et montrent que la nocivité potentielle de ces pesticides est largement supérieure à tous les avantages qu'ils pourraient apporter en termes de lutte contre les parasites et d'augmentation des rendements agricoles", estime l'ONG, à l'initiative de ce rapport conduit par des scientifiques d'Exeter (Grande-Bretagne) et d'Europe centrale.
Pour Greenpeace, sept pesticides présentent "les dangers potentiels les plus immédiats pour la santé des pollinisateurs" et doivent être interdits. Y figurent notamment trois néonicotinoïdes (clothianidine, imidaclopride et thiaméthoxame), utilisés pour le maïs, le colza, le tournesol et le coton, que la Commission européenne souhaite suspendre pendant deux ans. Bruxelles se fonde sur un avis très négatif rendu par l'Autorité européenne pour la sécurité des aliments.
LES FACULTÉS D'ORIENTATION ET D'APPRENTISSAGE PERTURBÉES
La proposition de la Commission a pu être adoptée à la mi-mars, faute de majorité qualifiée, mais Bruxelles a annoncé un nouveau vote au printemps en espérant une entrée en vigueur au 1er juillet. Les quatre autres pesticides dans le collimateur de Greenpeace sont le fipronil, le chlorpyriphos, la cyperméthrine et la deltaméthrine. S'appuyant sur plusieurs études récentes, le rapport souligne que le déclin des abeilles s'explique par des causes multiples, "agissant séparément ou en combinaison".
Les maladies et les parasites, comme le Varroa destructor, représentent les principales menaces. Les pesticides, eux, agiraient notamment en affaiblissant les abeilles domestiques ou en perturbant leurs facultés d'apprentissage et d'orientation. Le changement climatique et l'agriculture intensive, à travers les monocultures, semblent aussi jouer un rôle. Le déclin des abeilles a un impact économique, souligne Greenpeace, les insectes pollinisant "environ un tiers des cultures destinées à notre alimentation". »
Cet appel de Greenpeace rejoint celui lancé par des députés britanniques, hier, lesquels demandent à David Cameron d’interdire les produits en question. Évidemment, les grandes firmes de la chimie proposent des mesurettes pour autoriser le commerce des semences enrobées de toxiques.

8 avril 2013

ATTAC adresse une lettre ouverte à François Hollande


Lettre ouverte à François Hollande 
Monsieur le président,

L'affaire Cahuzac révèle brutalement à tous les citoyens la négligence et même la complaisance de nos dirigeants vis-à-vis de l'évasion fiscale.
Pourquoi l'administration fiscale a-t-elle perdu 25 000 agents depuis 2002 ? Pourquoi le nombre de vérifications approfondies de situations personnelles a-t-il chuté de 12 % entre 2006 et 2011 ? Pourquoi laisse-t-on chaque année 60 à 80 milliards d'euros échapper à l'impôt, tout en prétextant les déficits publics ainsi creusés pour sacrifier les retraites, les allocations sociales, les emplois publics, les investissements écologiques d'avenir ?
M. le président, assez de discours, prenez sans tarder cinq mesures clés pour en finir avec la complaisance :
                embauchez sous 12 mois au moins 1 000 agents de contrôle fiscal pour renforcer les 5 000 vérificateurs actuellement en poste. Chacune des nouvelles recrues rapportera à l'État au moins 2,3 millions d'euros par an grâce aux redressements fiscaux opérés, soit 40 fois le montant de son traitement !
                exigez des banques la communication de l'identité de tous les ressortissants français détenteurs de comptes à l’étranger. La loi FATCA oblige depuis début 2013 tous les groupes bancaires opérant aux Etats Unis à communiquer sur demande du fisc américain les données concernant ses ressortissants: ce n'est qu'une simple question de volonté politique !
                établissez, en lien avec les associations spécialisées, une liste crédible des paradis fiscaux, ces trous noirs de la finance occulte et de la corruption 
                donnez 12 mois aux banques opérant en France pour fermer leurs filiales dans ces territoires, sous menace de retrait de la licence bancaire. Les banques françaises ont 527 filiales dans les paradis fiscaux dont 360 pour la seule BNP Paribas !
                imposez le « reporting par pays » aux multinationales établies en France : cette transparence sur le chiffre d'affaires, les bénéfices et les impôts payés dans chaque pays permettra au fisc de déjouer les manipulations des prix de transfert entre filiales des multinationales et d'en finir avec l'évasion fiscale qui permet à Total ou Google de ne payer quasiment aucun impôt sur les bénéfices.
Le changement, c'est maintenant ou jamais ! »

Les personnes désirant signer la pétition mise en ligne par ATTAC peuvent le faire à l'adresse suivante :  http://www.france.attac.org/dossiers/stoppez-levasion-fiscale

Marc-Antoine Jamet : « Libération a perdu son âme »


Marc-Antoine Jamet et Laurent Fabius. (photo JCH)
« Entre l'honnêteté totale, absolue, vue, constatée et admirée, au plus près, depuis 30 ans et les rumeurs débilitantes du journal Libération, le choix est simple. Tous derrière Laurent Fabius. 
Mille fois et jusque sous mes yeux, l'élu normand aurait pu embrasser une carrière différente, plus généreuse et moins dolente, à son propre service, à celui d'une faction, d'une élite ou bien d'une entreprise. Il n'y a jamais cédé. Son intelligence et son talent lui auraient, sans la moindre difficulté, permis d'aller vers d'autres horizons. Il n'a jamais varié de la ligne qu'il s'était fixée. Un destin contrarié aurait pu le décevoir ou le décourager. Il n'en a démontré, encore aujourd'hui au Mali, aux Nations Unies, à la tête de notre diplomatie, qu'une ardeur inégalée. Sa naissance ou son expérience, comme tant d'autres, aurait pu lentement l'éloigner des causes les plus dures, les plus désespérées. L'adage ne dit-il pas : "on grandit à gauche, on vieillit à droite". Demeuré fidèle à ses idées, à ses valeurs, à ses combats, il n'a jamais renoncé à défendre les plus faibles, les plus nombreux. De nous, socialistes de l'Eure, vers lui qui nous a aidés et donné, vont le respect, la reconnaissance et, surtout, ce beau sentiment indissociable de la confiance, l'amitié.
Alors, il faut cette fois élever la voix. Avoir, à juste titre, condamné le jour d'avant un homme qui, moralement, a failli, maladivement, nous a collectivement trompés, ne donne pas, le jour d'après, le droit, en imprimant n'importe quoi, de s'en prendre à un autre homme qui, lui, nous a guidés, inspirés, honorés en 1981, en 1997, en 2012. 
En des temps troublés plus qu'à l'ordinaire, la panique n’est pas une méthode d’information. L'injure n’est pas une ligne éditoriale. La rumeur n'est pas un fait. La diffamation n'est pas un filon. Ce n'est pas que la violence qui a fait Jean-Paul Sartre, c'est la pensée. Ce n'est pas l'outrance qui a fait Serge July, c'est le courage. Salir un homme par désinvolture, mettre en cause son honneur par facilité, oublier son dévouement au service public, à l'intérêt général, par commodité, était autrefois le lot sinistre des populistes et des poujadistes. Pourquoi ajouter à un scandale immense une injustice odieuse ? Un journal qui a tardé à dénoncer le premier a cru utile d'imaginer la seconde. Pour aller à la pêche aux lecteurs. Libération, en prétendant retrouver son portefeuille dans un caniveau, n'a pas perdu « la tête ». Il a perdu son âme. »

La Société civile des personnels de Libération (SCPL), qui représente les salariés au Conseil de surveillance du journal, a publié lundi le communiqué suivant :
 
«La SCPL déplore que Libération ait relayé ce matin une rumeur sans fondement sur un prétendu compte en Suisse de Laurent Fabius, avec pour effet de l’accréditer. Notre travail de journaliste ne consiste pas à rendre publique une rumeur, mais à enquêter pour savoir si elle correspond à des faits. Ce travail élémentaire n’a pas été fait.
«Il s’agit là d’une faute déontologique grave.
«Cet épisode dommageable à l’image de Libération, qui engage la responsabilité de Nicolas Demorand, illustre une nouvelle fois la mauvaise gouvernance du journal. Il confirme l’urgence de l’élection d’un directeur de la rédaction de plein droit, en vertu des statuts de l’entreprise, réclamée depuis le 19 mars par 94% de l’équipe. A nouveau, la SCPL l’exige dans les plus brefs délais.»

Edwy Plenel : « La faute du journal Libération est un avertissement »


Arrêter le massacre ! Il faut que les journaux et les journalistes dignes de ce nom arrêtent de toute urgence la surenchère et la propagation de rumeurs. La Une du journal Libération de ce matin est exemplaire de ce qu’il ne faut pas faire. Je souhaite que les étudiants des écoles de journalisme travaillent sur le choix d’une rédaction en chef d’un grand journal national qui annonce qu’un ministre de la République dément posséder un compte en Suisse suite à une révélation que n’a pas faite le site Médiapart mais qu’il aurait pu faire ou qu’il fera plus tard. Du jamais vu !
Comme le dit Edwy Plenel, directeur de Médiapart sur le site qu’il a créé: « Libération prétend en effet savoir ce qu’il en est des enquêtes en cours de notre rédaction, au point de dévoiler les supposés rendez-vous honorés par tel ou tel d’entre nous. Nous n’aurions jamais imaginé qu’un journal se voulant sérieux puisse ainsi violer le secret professionnel qui protège sources et investigations d’autres confrères.
Nous ne doutons pas qu’au sein de la rédaction de Libération, nombreux sont celles et ceux qui partagent notre stupeur. Car cette faute est un avertissement : rien ne serait pire, dans le moment troublé que traverse notre démocratie, qu’une presse sortie de ses gonds, sans repères professionnels ni rigueur déontologique. Le discrédit du journalisme serait encore aggravé si, à la trop grande indifférence qui a entouré ces derniers mois les informations de Médiapart, s’ajoutait aujourd’hui un zèle dévastateur d’ouvriers de la onzième heure, faisant feu de tout bois, y compris de n’importe quoi. »
L’article de Libération est donc du grand n’importe quoi et Laurent Fabius a bien raison de réagir très vite en saisissant la justice pour diffamation et donc atteinte à son honneur et à sa considération.
Vigilance, prudence, patience…sont des vertus journalistiques. Elles ont tendance à se perdre à cause de la course au scoop. La concurrence d’Internet et des sites en prise directe sur la réalité contraint les journaux à une course à l’échalote devenue grotesque dans le cas qui nous occupe. Libération (et d’autres aussi) doit faire attention. Si ce journal veut conserver des lecteurs, il doit impérativement se contenter de faire ce qu’il sait faire. Et ne pas jouer au plus malin ou au mieux informé. Surtout quand il n’a rien à dire.

7 avril 2013

Alain Juppé n'est pas le mieux placé pour donner des leçons de vertu


S’il y en un a qui peut se taire dans l’affaire Cahuzac, c’est bien Alain Juppé. L’ancien Premier ministre, bras droit de Jacques Chirac, condamné à un an de prison avec sursis et à une peine d’inéligibilité est-il le mieux placé pour donner des leçons de vertu au gouvernement et au président de la République comme il le fait aujourd’hui au cours d’une interview ? Et s’il n’y avait eu que l’affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris où avec son mentor Jacques Chirac, les fonds publics ont servi à donner à manger à beaucoup de monde. Mais tout avait commencé avec l’appartement du fiston. Rappelez-vous.

« …Qui adoucit les sanctions fiscales des fraudeurs »

 Alain Juppé a été ministre délégué au Budget auprès du ministre d'État, ministre de l'Économie, des Finances et de la Privatisation, Édouard Balladur, ainsi que porte-parole du gouvernement, durant la première cohabitation, du 20 mars 1986 au 11 mai 1988. À ce poste, il a supervisé une baisse généralisée de la fiscalité avec surtout la suppression de l'impôt sur les grandes fortunes par la loi de finance rectificative pour 1986 du 16 avril de cette année, suivie dans les budgets 1987 et 1988 par le relèvement du seuil d’exonération de l’impôt sur le revenu, l'abaissement des différents taux de TVA, la réduction du taux de l'impôt sur les sociétés de 50 à 42 %, l'abolition de la taxe sur les frais généraux et la mise au point d’une fiscalité de groupe pour les entreprises. Le but de cette politique est de favoriser l'investissement des ménages et du secteur privé. Cet allègement souhaité de la pression fiscale sur les particuliers et les sociétés se traduit également dans la loi du 8 juillet 1987, dite « loi Aicardi », qui adoucit les sanctions fiscales en offrant aux contribuables de nouvelles garanties juridiques dans le cadre des procédures de contrôle et de contentieux fiscal ou douanier : une charte des droits et obligations du contribuable vérifié est rédigée, le délai de reprise de l’administration est réduit, la charge de la preuve n’incombe plus au contribuable, la durée des vérifications sur place est limitée. » Et Alain Juppé et ses copains voudraient passer pour des parangons de vertu !

Prise illégale d’intérêts !

En juin 1995, Le Canard enchaîné publie un document interne de la Ville de Paris, signé par Alain Juppé, donnant ordre à ses services de diminuer le loyer de son fils Laurent, logé dans un appartement relevant des propriétés de la ville de Paris, rue Jacob. Il est locataire, à un prix défiant toute concurrence, d’un appartement de 189 m² dans la même rue, où sont réalisés des travaux pour plusieurs millions de francs aux frais des contribuables ! Une plainte pour « prise illégale d’intérêts » est déposée par l’Association des contribuables parisiens, créée ad hoc par Arnaud Montebourg, à l’époque jeune avocat et adhérent du Parti socialiste.
Une information judiciaire est ouverte par le procureur de la République de Paris, Bruno Cotte, qui a considéré que le délit de « prise illégale d'intérêts » était établi. Il annonce cependant son intention de classer le dossier si Alain Juppé quitte son appartement. Le procureur général près la cour d'appel de Paris, Jean-François Burgelin, publie alors un communiqué, approuvé par le ministère de la Justice, affirmant que l’infraction n’était pas constituée et qu’elle était de toute façon prescrite. Cependant, la décision de classement impose à Alain Juppé de déménager.

Emplois fictifs de la Ville de Paris

En 1999, Alain Juppé est mis en examen pour « abus de confiance, recel d’abus de biens sociaux, et prise illégale d’intérêt » pour des faits commis en tant que secrétaire général du Rassemblement pour la République et maire adjoint de Paris aux finances, de 1983 à 1995. Il est considéré comme un élément clé d’un système de financement occulte d’emplois au sein du RPR financés par la mairie de Paris et des entreprises désireuses de passer des contrats publics (sa secrétaire personnelle au RPR fut elle-même rémunérée par une entreprise, le groupe immobilier Ségur, puis par la ville de Paris).
Le 30 janvier 2004, il est condamné par le tribunal correctionnel de Nanterre à dix-huit mois de prison avec sursis dans l’affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris et à une peine de dix ans d’inéligibilité. Le tribunal juge notamment que :
« Alain Juppé dans la quête de moyens humains lui apparaissant nécessaires pour l’action du RPR a délibérément fait le choix d’une certaine efficacité en recourant à des arrangements illégaux […] Que la nature des faits commis est insupportable au corps social comme contraire à la volonté générale exprimée par la loi ; qu’agissant ainsi, Alain Juppé a, alors qu’il était investi d’un mandat électif public, trompé la confiance du peuple souverain. […] »
L’appel interjeté par Alain Juppé, immédiatement après sa condamnation, a pour effet de suspendre l’application de cette décision jusqu’à l’arrêt de la cour d'appel. Le 1er décembre 2004, celle-ci réduit la condamnation à quatorze mois de prison avec sursis et un an d’inéligibilité.
La cour d'appel formule quant à elle que :
«  Il est regrettable qu’au moment où le législateur prenait conscience de la nécessité de mettre fin à des pratiques délictueuses qui existaient à l’occasion du financement des partis politiques, M. Juppé n’ait pas appliqué à son propre parti les règles qu’il avait votées au parlement. Il est également regrettable que M. Juppé, dont les qualités intellectuelles sont unanimement reconnues, n’ait pas cru devoir assumer devant la justice l’ensemble de ses responsabilités pénales et ait maintenu la négation de faits avérés. »
Franchement, M. Juppé, êtes-vous bien inspiré en vous érigeant en vertueux ? Avec Internet, notre mémoire demeure fraîche et il est sain que vous soyez ramené à la triste réalité qui fut la vôtre. (source Wikipédia)

Un référendum avec questionnaire à choix multiples ? Pourquoi pas ?


Un référendum QCM ? Pourquoi pas. Un référendum avec questionnaire à choix multiples tel que proposé par Guillaume Bachelay (notre photo) et neuf autres députés socialistes pourrait offrir une porte de sortie de crise élégante au président. Laurent Wauquiez, l’ancien ministre de Sarkozy, un jeune UMP aux dents longues, suggère lui aussi au président de la République un référendum sur la moralisation de la vie politique, une moralisation, soit dit en passant, qui ferait autant de bien à gauche qu’à droite si l’on en juge par les affaires en cours et celles que nous promet le site Médiapart.
Dois-je le rappeler ? Je n’aime pas le référendum. C’est un outil bizarre. Il affiche la volonté populaire mais en général, les électeurs ne répondent pas à la question posée mais à celui ou celle qui la pose. Il est évident que si le référendum potentiel comportait plusieurs questions et donc plusieurs réponses, il pourrait jouer un rôle d’arbitre différent et crédible. Ce serait une innovation et une originalité dans le paysage politique français et inciterait, peut-être, les citoyens à s’exprimer. François Hollande, sans précipitation, devrait réfléchir à cette solution. Évidemment, reste à choisir les questions. En tant que militant socialiste, j’aimerais qu’il pose toutes les questions relatives aux propositions contenues dans son programme présidentiel et que la droite rejette systématiquement et par pure opposition. Au-delà de l’affaire Cahuzac et de la publicité du patrimoine des parlementaires et des ministres — jusqu’où ira-t-on dans la vie privée et intime des élus de la République — d’autres nécessités démocratiques demeurent : le droit de vote des étrangers non résidents européens, le statut pénal du chef de l’Etat, la suppression de la nomination des anciens présidents de la République au conseil constitutionnel, la fin du cumul des mandats, l’inéligibilité à vie des élus auteurs ou complices d’actes de corruption, le vote à la majorité des 3/5e du Parlement sur les propositions de nomination de ministres régaliens etc…Il me semble que les esprits sont prêts à entériner un certain nombre de ces mesures. Alors chiche ?

Ces chevaliers du démon aux chaussures cloûtées…


Jusqu’où iront-ils ? Erwan Binet (photo) député et rapporteur à l’Assemblée nationale du projet de loi sur le mariage pour tous et Esther Benbassa, sénatrice écologiste, viennent tous deux de vivre dans leur chair et dans leurs biens les affres de l’engagement. Erwan Binet ne peut plus se déplacer ni faire de conférence sans que les salles où il est invité soient envahies par des hordes délirantes invoquant la puissance céleste ou sans qu’il soit menacé physiquement. Esther Benbassa vient de voir sa voiture pulvérisée, au cours de la nuit dernière, alors qu’elle défend âprement le projet de loi gouvernemental. Une permanence socialiste parisienne a été elle aussi vandalisée.
Aujourd’hui même, devant le sénat, le mouvement Civitas, dont le but est « la restauration de la royauté sociale de Notre Seigneur Jésus-Christ » va hurler devant un palais de la République. Ce sont ses membres qui avaient tenté d’interdire la représentation d’une pièce de théâtre au Rond-Point des Champs Elysées et ce sont eux, également, qui avaient agressé les Femen en les frappant violemment à terre de coups de poing et de coups de pied. La journaliste Caroline Fourest, elle-même, avait été poursuivie et frappée.
Cette généralisation de la violence directe ou indirecte, favorisée par les déclarations irresponsables et pour tout dire «sataniques» d’une Christine Boutin ou d’un Jean-François Copé, doit inquiéter tous les Républicains et tous ceux dont le l’ardent souhait est que la démocratie fonctionne. Je ne suis pas hostile à l’expression d’une contestation. J’ai défilé plus d’une fois dans les rues de Paris, d’Evreux ou de Louviers pour défendre les idées auxquelles je crois. Jamais je n’ai utilisé la violence ni la menace. Même en mai 1968, les défilés lovériens ont brillé par la responsabilité de leurs animateurs et de leurs participants. Pas un horion, pas un coup : seulement l’expression d’un grand mouvement populaire. Je souhaite sincèrement que La manifestation organisée le 5 mai prochain par Jean-Luc Mélenchon soit l’occasion d’un mécontentement politique argumenté plutôt que l’occasion de moquer le capitaine de Pédalo, surtout quand on a été longtemps membre de l’équipage.
Quelle n’a pas été ma surprise, enfin, d’apprendre que Jérôme Cahuzac avait été un proche des Gudards, ces membres du GUD, Le Groupe union défense, une organisation étudiante française d'extrême droite réputée pour son activisme violent. C’est en effet l’un de ses membres, proche de Marine Le Pen qui, en 1992 a ouvert le compte Suisse de l’ancien ministre socialiste. GUD, Civitas, Frigide Barjot, Christine Boutin…la droite extrême et l’extrême droite veulent tenir la rue. Il serait temps que la DCRI (direction centrale du renseignement intérieur) s’intéresse de près aux projets de ces chevaliers du démon aux chaussures cloûtées et adorateurs de la Croix du Saint-Esprit.