12 décembre 2013

Veyrat s'efface, Priollaud monte en première ligne, NKM dans un trou d'air, Védrine juge Obama


Lors de la venue à Val-de-Reuil d’Hubert Védrine, je lui ai demandé s’il considérait que la poignée de main entre Barack Obama et Raoul Castro signifiait « le début de la fin de l’embargo contre Cuba. » Depuis 1962, une année après la rupture des relations diplomatiques entre les Etats-Unis et le gouvernement de Fidel Castro, John Kennedy et ses successeurs ont fait appliquer un embargo total contre l’île des Caraïbes. Il s’agit d’un embargo économique, commercial et financier mis en place à la suite des nationalisations expropriant des compagnies américaines. Cet embargo, encore en cours en 2013, est l’un des plus longs de l’histoire.
Pour Hubert Védrine, le geste de Barack Obama, pour sa force symbolique, indique peut-être une évolution de la doctrine des Etats-Unis à l’égard de Cuba. Depuis plusieurs mois, certains signes démontrent que le président américain souhaite faire évoluer une situation tendue et inadmissible sur le plan des droits humains. L’URSS n’existe plus, le contexte de guerre froide n’est plus exacerbé, à Cuba même les gouvernants aussi semblent prêts à accepter certains changements.
Pourtant, Hubert Védrine ne semble pas accorder une excessive confiance à Barack Obama. Il le sent tiède voire un peu mou. Certes, le Congrès américain demeure très hostile à Cuba et le président doit tenir compte des majorités existantes en interne. Mais Hubert Védrine compare le langage de Barack Obama à l’égard d’Israël (plus de colonisations sinon…à celui qu’il tient à l’égard de Cuba. La colonisation israélienne continue et le président américain se tait. L’embargo contre les Cubains se poursuit et on attend des actes.
Une question sur l’Ukraine a par ailleurs permis à l’ancien ministre des Affaires étrangères de souligner l’affaiblissement réel et sérieux de la Russie sur la scène mondiale. Pour lui, M. Poutine peut bomber le torse, la Russie ne peut plus être comparée à l’hyper puissance américaine. La Russie  a ouvert un nouveau chapitre de son histoire. Un pays à la puissance régionale, défendant son pré carré, pouvant gêner tel ou tel pays mais incapable de peser sur les grandes orientations mondiales. La Chine, à ce titre, notamment en Asie-Pacifique et en Afrique risque plus de perturber les situations acquises.

-->
 M. Benoit Veyrat ne sera pas la tête de liste de l’UMP aux prochaines élections municipales de Louviers. Il abandonne pour « raison de santé ». Nous respecterons donc sa décision sans la commenter puisque la santé de chacun demeure (encore et pour combien de temps ?) du domaine privé. Qui va prendre sa succession pour affronter les autres listes présentes à Louviers ? Il semble bien que François-Xavier Priollaud, conseiller régional UDI, ancien membre du cabinet d’Hervé Morin, ancien ministre de la Défense, va devenir le leader d’une liste de droite relookée. Une liste dont les espérances s’avéraient de toutes façons réduites à compter le nombre d’élus d’opposition.
François Xavier Priollaud. (DR)
L’éventuelle promotion interne de M. Priollaud ne serait pas un signe d’accalmie. J’ai en tête la campagne législative qu’il mena avec son compère Moglia, maire d’Andé. La lecture de ses tracts et de ses journaux ne laissait aucun doute sur le fond de sa pensée et sur ses engagements. FXP est un politicien dans l’âme. Ses convictions sont très à droite et s’il ne se fait guère d’illusion sur le résultat final, il hantera les quartiers de Louviers qu’il connaît aujourd’hui très mal pour tenter d’imprimer une marque utile à terme puisqu’on le reverra inévitablement lors des prochaines élections législatives. En attendant, François Xavier Priollaud devra quand même exprimer ce qu’il souhaite pour une ville dont la mémoire lui échappe et dont l’avenir des habitants était, jusqu’aujourd’hui, le cadet de ses soucis.

La Dépêche a bien voulu m’accorder un espace conséquent pour que je puisse y exposer les raisons de mon refus de siéger dans l’assemblée communale. Durant l’heure passée en compagnie de Marion Bouchalais, la journaliste qui m’a reçu, j’ai pu préciser le sens du combat politique qui m’anime et les objectifs que je m’assigne. Marion a surtout retenu mes amitiés passées et mon actuelle loyauté à l’égard de mes amis socialistes mais elle a fait l’impasse sur les faits et actes concrets de la municipalité actuelle que je conteste. Je ne lui reprocherai pas ce choix car je sais combien un localier est soumis à l’arbitrage de l’espace disponible et de ce qu’il considère comme essentiel.

« Pas de problème, si les socialistes viennent, ils n’existeront pas et ils ne vont pas exister. » Voilà ce qu’aurait déclaré Franck Martin lorsqu’il a proposé l’union au PS lovérien et qu’il en informait ses troupes. C’est en tout cas ce que rapporte avec gourmandise Jacky Bidault, ex-adjoint du maire actuel et futur adjoint d’Anne Terlez…si celle-ci gagne les municipales à Louviers. Mais quel bookmaker se risquerait à faire miser un euro sur une victoire aussi improbable qu’inattendue.
Franck Martin est-il capable de prononcer une phrase pareille ? La réponse est oui. Est-il capable de penser qu’il ne fera qu’une bouchée de ses nouveaux alliés socialistes et Verts ? La réponse est oui. S’agissait-il d’un positionnement tactique destiné à amadouer ses colistiers réticents à un accord avec Christian Renoncourt et ses camarades ? La réponse est encore oui. Considère-t-il l’union comme un combat permanent ? La réponse est oui de nouveau. Les socialistes sont-ils conscients des difficultés et des obstacles qu’ils auront à surmonter ? La réponse est toujours oui. Car la politique n’est pas une réunion du Rotary club ou d’un autre club service. En politique, il n’y pas d’amis. Que des relations. Durables ou provisoires.

Je suis avec attention la campagne de NKM à Paris et évidemment celle d’Anne Hidalgo dont j’espère l’élection comme première magistrate de la capitale. Le (ou la) maire actuel de Longjumeau a bien de la peine. Non seulement sa campagne connaît un profond trou d’air mais en plus elle doit faire face à des dissidences multiples dans maints arrondissements. L’appareil de l’UMP a décidé de suspendre les récalcitrant(e)s jusqu’à prononcer leur exclusion dans un certain délai, délai mis à profit pour réfléchir. NKM affirme que ces candidats n’obtiendraient pas plus de 1 % des suffrages et semble les toiser autant qu’elle les méprise.
Certes, les Borlooistes l’ont rejointe, certains MODEMS (pas tous) aussi mais ce qui devait être un feu d’artifice s’est transformé en pétard mouillé. Franchement, je ne vois pas — aujourd’hui — ce qui pourrait empêcher la gauche unie de conserver Paris.





Aucun commentaire: