22 décembre 2013

Quand l'humour de François Hollande froisse la presse algérienne


François Hollande est connu pour la qualité de son humour. Quand il était premier secrétaire du PS, nombre de ses adversaires et plusieurs de ses amis sont passés à la moulinette de ses formules redoutables et redoutées. Depuis qu’il a été élu président de la République, François Hollande est contraint de se retenir, d’être sur ses gardes, de mesurer ses propos. On sent bien qu’il doit faire des efforts.
Mais si vous chassez le naturel, il revient au galop et, hier, devant le CRIF, le Conseil représentatif des institutions juives de France, François Hollande, faisant allusion à Manuel Valls, ministre de l’Intérieur et à son voyage récent en Algérie en compagnie du Premier ministre n’a pas pu se retenir : « il nous est revenu sain et sauf et c’est bien là l’essentiel » a déclaré le président.
Ce qui n’était que de l’humour est devenu un scandale dont la presse algérienne fait des gorges chaudes. Elle attaque Hollande en exigeant des excuses publiques et en regrettant des propos pour le moins maladroits. L’humour, il est vrai, n’est jamais innocent. Qu’il procède par association d’idées, par hasard, par désir de plaire ou de flatter, par la volonté de se montrer brillant et drôle, l’humour exprime une vision de la vie, de l’histoire et du présent surtout quand on est président de la République.
Au fond, que voulait signifier François Hollande en déclarant que Manuel Valls était revenu sain et sauf ? Tout simplement qu’il fut un temps où l’Algérie n’avait rien d’une société sécurisée mais que les temps ont changé. C’est une hypothèse. Il a peut être voulu dire, aussi, que l’avion de Manuel Valls ne s’était pas crashé. Mais comme il s’adressait à un public particulier, composé de nos compatriotes juifs, j’ai tendance à penser qu’il faisait allusion à ce grand pays — notre ancienne colonie — dont les liens avec la France sont à la fois affectifs et exigeants. Dans ces conditions on pardonne moins aux amis leurs écarts et leurs…bouteflikades.

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