18 novembre 2013

Le retour de Sarkozy ne se fera pas sur un lit de roses


Robin Wright
L’ancien feuilleton du jeudi soir de Canal Plus mettait en scène un homme politique amer après que son candidat, devenu président, n’a pas tenu les promesses faites à son endroit. Cette déception finit de le convaincre de la vacuité des politiciens de métier et de la naïveté manifestée par les militants, les colleurs d’affiches, les faiseurs de rois en un mot. A l’évidence, aucun élu ne doit son siège à ses seules capacités. Je sais bien qu’il est de bon ton de le croire, surtout chez les égocentristes très nombreux dans ce métier, mais sans un entourage à la dévotion et sans des petites mains pour faire le boulot matériel ingrat, Hollande ne serait pas ce qu’il est et Copé non Plus.
« House of Cards », puisque tel est le titre de ce feuilleton, a fourni un rôle en or à Kevin Spacey et à Robin Wright. Tous deux formaient un couple formidable selon un scénario exceptionnel de cynisme et de manigances. Intelligents, malins, dominateurs ils ont tiré toutes les ficelles possibles et imaginables pour arriver à leurs fins.  Cela tombe bien puisque les deux héros ne manquaient pas d’imagination pour mener la vie dure à leur entourage et à ceux et celles qui leur devaient tant. Un slogan résume à merveille l’esprit des histoires : « faites lui (leur) confiance pour vous trahir. »
Je trouve que ce slogan s’applique bien à Jean-François Copé. Le président de l’UMP est un rouleau compresseur sans foi ni loi. Sa conquête de la présidence du parti ex-gaulliste restera dans les annales comme l’histoire d’un putsch parfaitement réussi et maîtrisé. A côté de lui, reconnaissons-le, François Fillon fait  figure d’amateur. Le favori des sondages s’est fait avoir dans les grandes largeurs et depuis, il rame, rame tant et tant parfois à contre courant que les électeurs de droite continuent de placer Sarkozy en tête des sondages. Ils le connaissent, celui-là, ils savent tout sur ses tours de passepasse, ses fausses promesses et ses vrais mensonges. Sarko est un vrai politicien madré et expérimenté. Il utilise toutes les méthodes, sacrifie tous les amis ( ?) tous les obligés, tous les redevables. Seul compte son avenir à lui.
Copé copie le maître mais il est encore en phase d’apprentissage. En proposant un inventaire du sarkozysme, le maire de Meaux a montré le bout de son nez, la pointe émergée de l’iceberg de l’ambition et de la conquête du pouvoir. Mais l’inventaire a fait pschiitt ! Avec un ami comme Copé, Sarkozy n’aura de cesse que de le circonscrire. Si l’on ajoute Fillon, Bertrand, Wauquiez, Juppé, Le Maire et les autres, il devra se méfier à sa gauche et à sa droite. Le retour de Sarkozy ne se fera pas sur un lit de roses.

Aucun commentaire: