26 novembre 2013

Dominique Voynet place ses idéaux et principes au-dessus des contingences


Dominique Voynet met les pouces. (DR)
Dominique Voynet, maire de Montreuil, ancienne candidate écologiste à la présidence de la République, a annoncé qu’elle renonçait à se représenter aux élections municipales prochaines. Dans une lettre adressée aux habitants de la commune qu’elle dirige, elle met en avant des mœurs politiques exécrables, des attaques personnelles inqualifiables et un harcèlement redoutable de la part de certains hommes politiques parmi lesquels il est facile de reconnaître l’ancien maire, Jean-Pierre Brard, qui régna à Montreuil pendant plusieurs mandats. S’ajoutent à cela le désir de Razzy Hamadi, député socialiste de Seine-Saint-Denis, de constituer une liste concurrente et l’hostilité franche d’une ancienne socialiste devenue une adversaire politique après avoir été adjointe de Mme Voynet.
La décision de Mme Voynet s’explique donc par la violence de la vie politique et aussi, disons le, par sa cruauté. Dominique Voynet n’est pas réputée pour être une tendre. Elle a prouvé, dans ses responsabilités publiques, qu’elle savait tenir ses engagements et défendre les intérêts des citoyens avec une conviction inébranlable. Elue un peu par hasard il y a près de six ans, elle ne s’attendait quand même pas à trouver une situation financière très tendue et à faire face à une fronde permanente de nombreux membres du personnel communal embauchés par l’ancien maire. Elle a également dû composer avec un ensemble d’associations et de réseaux aidés, voire installés, par M. Brard avec tous les antagonismes liés à l’histoire locale. Ces données expliquent que sa tâche fut très difficile et suscita des mécontentements inévitables.
Elle a été contrainte de déployer une énergie colossale pour surmonter tous les problèmes d’une ville de plus de 100 000 habitants et il était évident qu’à un certain moment, Mme Voynet finirait épuisée. Sans union avec le PS, face à une liste conduite par l’ancien maire revanchard, la liste écologiste n’avait aucune chance (1) de l’emporter en mars 2014. Consciemment ou pas, Dominique Voynet devait sentir cette hostilité grandissante qui allait devenir de l’agression permanente d’ici le mois de mars. Elle ne l’a pas supporté. Comment la blâmer de renoncer à une charge qu’elle a jugée exaltante et gratifiante ? Comment la blâmer de ne pas accepter des compromis indignes d’elle et de ses idées ? Au contraire, il faut saluer ces élu(e)s pas si nombreux, capables de placer leurs idéaux au-dessus des contingences et des jeux politiques traditionnels. Il y en a tant qui pour un plat de lentilles sont prêt(e)s à fouler aux pieds principes et valeurs…
(1) Jean-Vincent Placé, sénateur EELV, a assuré ce soir qu’il était convaincu de la future victoire de Mme Voynet. Encore un qui fait son travail et manie très bien la langue de bois.

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