16 septembre 2013

Le site Mediapart affirme que Serge Dassault, sénateur UMP, a payé des électeurs pour favoriser l'élection de son poulain


Le site d’informations Mediapart, encore lui, toujours lui, a annoncé, hier, qu’il détenait un enregistrement réalisé en 2012 démontrant que Serge Dassault, sénateur UMP et ancien maire de Corbeil-Essonnes, avait payé des électeurs lors des élections municipales partielles aboutissant à l’élection de Serge Bechter, UMP, en 2010.
Le site d’Edwy Plenel assure avoir vérifié, sécurisé, authentifié la voix de Serge Dassault. Ce dernier, enregistré à son insu par deux de « ses hommes de main » affirme qu’il ne sortira plus un sou de comptes libanais, qu’il en a assez distribué, et que Younès n’a qu’à se débrouiller avec la distribution des 1,7 millions d’euros engagés. Ce Younès est soupçonné d’avoir tiré sur les deux militants auteurs de l’enregistrement. Il a disparu depuis…en Algérie.
Ces citations reproduites par le site d’informations, sont terribles. Elles démontrent, si elles sont avérées comme le Canard Enchaîné l’avait d’ailleurs révélé il y a quelques mois, que certains hommes politiques sont prêts à utiliser toutes les méthodes même les plus crapuleuses pour parvenir à leurs fins.
La corruption, car il s’agirait bien de corruption, a d’ailleurs été reconnue par le Conseil d’Etat quand il a frappé d’inéligibilité Serge Dassault pour avoir payé des électeurs lors d’une précédente élection. Mais alors, le Conseil d’Etat n’était en possession que de témoignages. Aujourd’hui, la justice devrait se saisir des bandes enregistrées tandis que les sénateurs, contrairement à leur conduite corporatiste récente, devraient lever l’immunité de Serge Dassault pour qu’il puisse être entendu par les juges d’instruction saisis de l’affaire des électeurs payés.
Une fois de plus, il faut saluer le travail minutieux de Mediapart et des journalistes qui appartiennent à sa rédaction. Depuis que ce site Internet existe, on ne compte plus les affaires sorties au grand jour grâce à la vigilance et à la crédibilité des hommes et des femmes engagés au service des faits et de la vérité. L’affaire Cahuzac demeure sans conteste, le haut fait d’armes journalistiques de Mediapart. Il se pourrait que l’affaire Dassault devienne un feuilleton au moins aussi intéressant. Hier, le PS, Le Front national, aujourd’hui, l’UMP. Notre démocratie est malade mais le médecin est connu : le citoyen informé et éduqué laissera passer de moins en moins de ces excès aussi scandaleux que répétés.

PS : dans un billet récent j’ai écrit que Bernard Amsalem, président de la fédération française d’athlétisme avait contribué à donner le nom de Jesse Owens au stade couvert d’athlétisme de Val-de-Reuil. C’est une erreur de ma part. L’ancien maire m’a confirmé que l’idée et sa réalisation revenaient au maire actuel, Marc-Antoine Jamet.

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