17 juin 2013

A Villeneuve-sur-Lot : faire barrage au Front national


Faire barrage au Front national par la constitution d’un front républicain. Le candidat UMP, en danger au second tour de la législative partielle de Villeneuve-sur-Lot, n’hésite pas à solliciter ouvertement les suffrages des électeurs socialistes. Les responsables de ce parti sont d’ailleurs d’accord avec lui et appellent à battre le candidat de Marine Le Pen passé, en une année, de 17,5 % des suffrages à plus de 26 %. Même si la participation au premier tour de cette partielle a été faible (46 %) il n’en demeure pas moins que le candidat FN fait courir un risque certain à l’ancienne circonscription de Jérôme Cahuzac dont la démission et les turpitudes n’en finissent pas de gâcher cette fin de printemps au PS.
Je souligne toutefois, que la ligne du candidat UMP est sensiblement différente de celle adoptée par Jean-François Copé. Souvenons-nous. Le président de l’UMP, confronté au choix d’un socialiste ou d’un FN, a proposé la théorie du ni-ni. Ni l’un, ni l’autre. Autrement dit, pas de Front républicain. Pas de désistement en faveur d’un homme ou d’une femme de gauche. Cette proposition, largement contestée par certains ténors de l’UMP, dont Fillon et quelques autres, démontre la haine recuite de Copé pour la gauche et ses représentants. Le candidat UMP de Villeneuve-sur-Lot ne devra pourtant son salut qu’à un excellent report des voix de gauche sur son nom, sinon…
Lors de l’élection partielle de Beauvais, les électeurs socialistes n’ont pas hésité à apporter leurs suffrages au candidat FN. Ce dernier a même réalisé un score historique avec plus de 47 % des voix ! Je ne connais pas le candidat UMP du Lot. J’imagine qu’il est plus fréquentable que le dénommé Mancel, connu pour ses démêlés judiciaires et raillé pour ses propos aussi excessifs que ceux du candidat du Front national. Il a donc quelque chance.
La majorité socialiste absolue à l’Assemblée nationale n’est plus que de trois sièges. Jean-Marc Ayrault peut encore gouverner mais avec le temps, les convictions s’effritent et la peur d’une défaite aux élections suivantes peut rendre fragiles les plus convaincus des député(e)s. Les municipales se profilent, ce sera la vraie première épreuve de la majorité actuelle. Ne craignons pas les élections. Elles sont la respiration de la démocratie. Les majorités doivent y défendre leurs réalisations et leurs projets, les oppositions mériter de leur succéder. Le flux, le reflux, éternel mouvement des marées…

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