5 mai 2013

Jean-François Copé, un Pinochet au petit pied…


« La France a besoin d’un mai 1958 » vient de déclarer Jean-François Copé. Les Français d’un certain âge et ceux qui connaissent leur histoire savent qu’en cette année 1958, un certain général de Gaulle prit le pouvoir sous la pression des militaires en Algérie et devint président du conseil avant de supprimer la 4e République et de doter la France d’une nouvelle constitution sous laquelle nous continuons de vivre.
Plusieurs éminentes personnalités de gauche ont, à l’époque, refusé ce que François Mitterrand a qualifié de coup d’état. Pierre Mendès France était évidemment de ceux-là. Le général de Gaulle a habilement joué des peurs et des angoisses du peuple, de la menace de guerre civile et a profité de l’image forte qu’il façonna pendant la seconde guerre mondiale comme chef de la Résistance et de la France Libre. François Mitterrand ne lui pardonna jamais ce 13 mai et sa prise de pouvoir en pleine guerre d’Algérie et de 4e finissante.
De la part de Copé, la formule fait sens. Il veut signifier qu’à la tête de l’Etat se trouvent, selon lui, un président et un gouvernement « faibles » « incompétents » pas à la hauteur des problèmes d’ailleurs causés, pour la plupart soit dit en passant, par la gestion Sarkozy. Chez Copé, il ne s’agit pas d’une parole en l’air. Le président de l’UMP (désigné comme on sait par un pu-putch interne) est un bonapartiste dans l’âme. Un 18 Brumaire et un 13 mai 1958 ne lui font pas peur. Voilà pourquoi, il y a quelques semaines sur ce blog, j’avais raison d’émettre la crainte de ces comportements dignes de l’Amérique du sud des années soixante, quand les coups d’état militaires se succédaient les uns aux autres.
A mon sens, cette parole de Copé n’a pas été suffisamment commentée par les politiques et notamment par les responsables du Parti socialiste. Copé est sans doute un Pinochet au petit pied mais ses propos sont bien suffisants pour mettre en doute ses vrais sentiments républicains. (Le site Médiapart évoque aujourd’hui les propos de Copé dans le même sens que moi). Je le répète, on ne pourra pas dire que nous ne savions pas.

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