30 avril 2013

N'ayons pas la mémoire courte, souvenons-nous des années Sarkozy !


François Hollande à 24 % d’opinions favorables, quatre Français sur cinq d’accord pour un gouvernement d’union nationale, François Bayrou plébiscité pour être ministre…décidément les Français n’ont pas compris grand-chose au film dont ils sont pourtant les principaux spectateurs. Rappelons que le scénario de la crise a été écrit par Sarkozy et les banques. Que les Français ont dû faire face aux mensonges répétés des dirigeants de l’UMP et de ses alliés, que la dette s’est creusé comme jamais, tout comme les déficits et que, depuis des mois et des mois, le chômage a connu une croissance exponentielle fruit des plans sociaux retardés pour cause électorale et soutien du MEDEF à la droite alors au pouvoir.
Dix mois de présidence Hollande face à dix années de droite et on voudrait que tous les problèmes soient réglés, que la croissance soit au rendez-vous, que les déficits soient résorbés et que l’âge de la retraite soit abaissé à 58 ans ! Quand je dis que les Français n’ont pas compris grand ‘chose au film, je veux dire qu’ils se laissent intoxiquer chaque jour un peu plus par les discours morbides et les agressions tous azimuts contre la personne Hollande et sa soi-disant faiblesse ou indécision. Dans un entretien récent, le président de la République récuse cette critique : « On peut ne pas aimer mes choix mais on ne peut pas dire que je n’en ai pas faits. Je serai jugé après cinq ans de mandat pas après dix mois de pouvoir. Une politique se juge sur la durée. » L’impatience de ceux qui  n’ont pas de travail, de ceux qui souffrent, de ceux que l’angoisse étreint est pourtant légitime.
Pourtant pourquoi ne s’intéressent-ils pas plus à Sarkozy, le vrai responsable des malheurs de la France. Pourquoi ont-ils si rapidement oublié l’héritage qu’il a laissé à ses successeurs, excepté les documents détruits et passés à la broyeuse comme dans l’affaire des sondages de l’Elysée.
Parlons un peu de la situation de Sarkozy. Les électeurs de droite, orphelins de chef, souhaitent qu’il revienne dans le jeu politique. Mais l’homme aime l’argent et le luxe. A 200 000 euros la conférence (!!) pourquoi se priverait-il de créer un fonds d’investissement de 500 millions d’euros avec le Qatar, un pays qu’il adore sans doute comme exemple de pays démocratique et ouvert. N’oublions pas les affaires judiciaires dans lesquelles Sarkozy trempe de près ou de loin : Le financement des campagnes électorales de Balladur et de 2007, les soupçons d’aide matérielle des Libyens à sa campagne, l’affaire Bettencourt, l’affaire Karachi, l’affaire Tapie que Sarkozy a rencontré maintes fois à l’Elysée en un moment sensible, l’affaire des sondages passés sans appel d’offres… Sarkozy n’est pas un chevalier blanc. Rien ne prouve, toutefois, qu’il sera jugé et encore moins condamné. Comment prouver une remise éventuelle d’enveloppe sans témoin ? Les Français ne doivent pas avoir la mémoire courte. Le passé et le passif de Sarkozy obèrent gravement les marges de manœuvre du gouvernement et de la majorité de gauche. Que le gouvernement communique mal, soit. Qu’il y ait des couacs, soit. Que Claude Bartolone règle de vieux comptes, pourquoi pas. L’essentiel est ailleurs et tient en une seule question : la stratégie de François Hollande est-elle la bonne ? Au fond, à Paris et à Louviers, la priorité devrait être la même : diminuer l’endettement pour retrouver des marges de manœuvre et donner du grain à moudre à ceux qui ont faim.

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