25 avril 2013

Le mur des cons du Syndicat de la magistrature


Le Syndicat de la magistrature a érigé, dans une pièce de son siège à Paris, un mur dit « mur des cons » (avec photos et légendes) qu’une bonne âme s’est dépêchée de filmer en caméra cachée (avec un téléphone portable sans nul doute) et de rendre public afin que nul n’en ignore. Il n’est évidemment pas agréable d’être traité de con. Georges Brassens en a d’ailleurs tiré une très belle chanson que les personnes visées — en majorité classées à droite — feraient bien d’écouter afin d’en apprécier toute la subtilité et la profondeur.
Le syndicat de la magistrature ne cache pas ses préférences à gauche même s’il n’est inféodé à aucun parti politique. Les magistrats qui en sont membres ont eu à souffrir vexations et humiliations constantes, comme d’autres magistrats de l’USM d’ailleurs, de la part de Nicolas Sarkozy et de ses dévots. Eu égard au peu de considération accordée aux magistrats en général et aux juges du SM en particulier, comment s’étonner que des syndicalistes détachés, des permanents non en situation de juger, s’amusent comme ils l’entendent dans des locaux privés non accessibles au public et encore moins aux hommes et femmes politiques considérés comme des adversaires.
Que Nadine Morano ou Brice Hortefeux — je les ai choisis au hasard — soient mécontents, c’est bien le moins. Ce ne sont pourtant pas des personnes très regardantes sur le vocabulaire surtout quand il s’agit de dénigrer des opposants ou le président de la République. J’ai également souvenir d’un « casse toi pov con » d’un certain président. L’expression fit florès et le tour de la toile et à aucun moment, ces messieurs et dames de la droite ne s’en sont offusqués.
Auraient-ils le con sélectif ? J’apprends qu’un député veut porter plainte pour diffamation. La première condition pour que sa plainte soit recevable est que l’expression visée ait été publique et que c’était bien l’intention des auteurs. En l’occurrence, il s’agit d’un vol d’images indépendant de la volonté des animateurs du Syndicat de la magistrature, une image que tout un chacun a bien le droit d’exposer dans sa chambre ou dans ses toilettes. La liberté d’expression intime et privée n’est pas punissable du moins dans une démocratie.

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