21 mars 2013

Deux juges d'instruction vont travailler sur le dossier Cahuzac


Les juges d’instruction Van Ruymbecke et Le Loire ont été désignés par le procureur de Paris pour instruire le dossier Cahuzac. Ces deux magistrats ne sont pas connus pour leur laxisme ou leur laisser aller. Au contraire. Quand ils prennent en main une affaire, on est certain qu’ils iront jusqu’au bout des investigations et que la vérité sortira en utilisant tous les moyens juridiques à leur disposition : expertises, perquisitions, témoignages…auditions et, s’il le faut, mise en examen. Les citoyens ont la garantie qu’aucune pression ne sera exercée sur l’instruction et qu’elle sera conduite dans les formes.
En lisant le journal « Le Monde », ce matin, je découvre qu’il sera très difficile d’identifier le compte suisse éventuel de Jérôme Cahuzac. Les intermédiaires financiers ont, semble-t-il, l’habitude de transférer l’argent à Genève ou ailleurs et éventuellement à Singapour en utilisant des codes non nominatifs afin de conserver le secret sur les citoyens français désirant demeurer anonymes pour des raisons bien faciles à comprendre.
Je ne suis pas juriste mais face à cette difficulté, les juges d’instruction auront pour tâche principale de déterminer la nature des fonds — si fonds il y a — que Jérôme Cahuzac aurait perçus et qu’il aurait ensuite transférés en Suisse avec le concours de spécialistes. Quels ont été les circuits empruntés, quand, comment, avec quel(s) soutien(s) ? On peut imaginer que ces enquêtes vont durer des mois voire des années. Jérôme Cahuzac pourra, entre temps, revenir siéger à l’Assemblée nationale (dans un mois) et réconforter tous ses amis élus (de gauche et de droite) très tristes de sa démission et très compatissants.
Je ne suis pas toujours d’accord avec Jean-Luc Mélenchon mais en l’écoutant, ce matin sur France Info, comparer la démission de M. Cahuzac avec les licenciements de milliers de salariés chaque mois et affirmant que la solidarité devrait plutôt s’appliquer aux plus pauvres et aux moins protégés, je me disais qu’il est des situations tout de même pires que celle de l’ancien ministre du budget dont on ne peut nier ni l’intelligence, ni la connaissance des dossiers, ni sa faculté à débattre et à rebondir. Puisqu’il est bien connu que les hommes politiques rebondissent tous, un jour ou l’autre. Quelles que soient les turpitudes qui les assaillent et dont ils sont les principaux responsables.

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