3 février 2013

Mariage pour tous : la messe est dite, l'article 1 de la loi est approuvé


Il y avait foule à la Bastille. (photo FC)
Une immense satisfaction. Une première victoire. La marche vers l’égalité réelle n’est plus seulement symbolique. En votant majoritairement pour l’article 1 de la loi proposée au Parlement par le gouvernement sur le mariage pour tous, les députés de gauche et ceux de droite qui en ont eu le courage moral ont accompli un premier pas décisif.
Et pourtant. Christian Jacob, président du groupe UMP et les siens ont utilisé toutes les ficelles, toutes les procédures visant à retarder ce qu’ils considèrent comme un recul de civilisation. Ils avaient usé du même argument lors du vote du PACS ou de la loi Veil sur l’interruption volontaire de grossesse. La société française est-elle moins exemplaire depuis le vote des ces lois décisives ? Pas du tout. Au contraire, la France inspire d’autres démocraties, d’autres pays, d’autres militants où le droit des femmes à l’égalité est bafoué, où les homosexuels continuent d’aller en prison, où la religion continue d’affirmer sa domination totale sur les citoyens.
Le vote d’hier n’est donc qu’un premier pas. Il ne s’agit que d’une première lecture à l’Assemblée nationale. Comme le gouvernement a décidé de ne pas passer en force mais de donner du temps au débat, il faudra attendre quelques semaines avant l’adoption définitive de la loi, une adoption quasi définitive aujourd’hui. Car aussi paradoxal que cela puisse paraître, c’est l’opposition farouche, irrationnelle des catho-boutin, des extrémistes du front national, de Civitas, des députés UMP excessifs qui a abouti à une cohésion sans faille à gauche un camp dans lequel on sentait quelques hésitations. PS, Front de gauche, EELV, auxquels s’agglomèrent quelques députés UMP ou UDI (à compter sur les doigts d’une main) ont voté comme un seul homme — ou comme une seule femme — en faveur de cet article 1 décisif puisqu’il reconnaît dorénavant le mariage pour tous. Le débat va se poursuivre pendant quelques jours encore. Mais, si j’ose dire, la messe est dite.

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