26 février 2013

Manger mieux, acheter mieux, favoriser les circuits courts sont les nouveaux impératifs des consommateurs


Les poules sont granivores, carnivores, herbivores…(photo Jean-Charles Houel)
Le scandale de la viande de cheval utilisée à la place du bœuf dans les plats cuisinés n’est pas un scandale sanitaire. La santé des consommateurs n’est pas menacée. Il s’agit d’une escroquerie dont les objectifs — quoi d’étonnant — sont financiers. Le profit, toujours le profit ! La viande de cheval coûte trois fois moins cher que la viande de bœuf et bien des pays dont la Roumanie et l’Irlande mettent en place une politique de réduction des équidés. Cette viande de cheval, il faut l’écouler. Il se trouve toujours des petits malins pour l’acheter et la revendre…en se jouant des étiquettes. C’est ainsi que le cheval devient du bœuf. Et que le consommateur ne mange pas ce qu’il croit manger.

Vous n’ignorez plus, par ailleurs, que je suis apiculteur amateur. N’ayez crainte, ce n’est pas pour mettre en vente mon miel que je vous confirme cette information. C’est tout simplement pour expliquer l’attention que je porte aux productions les plus saines possibles des produits alimentaires. Les apiculteurs (les professionnels surtout) suivent avec attention l’emploi des pesticides, des semences dangereuses et s’inquiètent fort légitimement de leurs conséquences sur l’effondrement des colonies. Et comme je suis aussi un modeste aviculteur, je m’intéresse à la bonne santé des poules et à la qualité de leurs œufs. Autant qu’à la qualité des viandes ou du poisson.

J’ai reçu, hier, un nouveau journal intitulé « l’Echo de l’œuf » (1). Ce journal explique comment les aviculteurs français ont dû adapter leurs sites de production aux nouvelles normes européennes. Les poules doivent dorénavant disposer de 750 cm2 d’espace individuel et pouvoir picorer ainsi que se percher. (2) Il en aurait coûté plus d’un milliard d’euros aux producteurs pour répondre aux exigences des normes de l’Europe.

L’œuf est un produit exceptionnel. Manger deux œufs assure 25 % des besoins quotidiens en phosphore, 15 % des besoins en fer, 30 % des besoins en iode. Il apparaît que les œufs des poules élevées en plein air, en plus du confort de vie des volailles, ont l’avantage d’apporter plus d’Omega 3. Et comme la consommation de l’œuf, contrairement aux clichés, n’augmente (3) ni le risque de maladie cardio-vasculaire, ni le mauvais cholestérol (au contraire) il s’agit d’un aliment peu cher et dont le goût est excellent.

Qu’il s’agisse de la production de viande ou d’œufs, les Français figurent parmi les meilleurs du monde, en quantité et en qualité. Entre la viande et l’œuf il existe évidemment des différences. Parlons des œufs : il n’est qu’à voir celles existantes dans la couleur des jaunes et la viscosité des blancs d’œufs issus d’élevages en batterie ou d’élevages en plein air. Mes poules, comme toutes les poules, sont omnivores. Elles aiment la viande, le poisson, le maïs, le blé, les pâtes, les déchets de légumes (salades, épluchures diverses) le pain perdu et mouillé, les vers de terre et les insectes volants. Elles disposent d’un grand espace herbu, d’un poulailler où elles se réfugient quand il pleut et quand il fait très froid. Elles y dorment aussi. Et mes amis ainsi que ma famille mangent des œufs frais. Excellents !

Si je vous raconte la vie de mes poules, c’est pour vous encourager à favoriser les circuits courts. A acheter viande et produits d’alimentation le plus près possible des producteurs. A éviter de manger des viandes d’Amérique du sud ou du nord, même si on sait que les producteurs français donnent du soja OGM à manger à leurs animaux. Le samedi à Louviers, les maraîchers de Martot et de Criquebeuf-sur-Seine proposent des produits régionaux, frais, pas trop chers. Non seulement on mange plus sainement mais en plus, on favorise l’activité et l’emploi sur notre territoire. Inscrivez vous dans des AMAP (association pour le maintien d'une agriculture paysanne) regardez les étiquettes, participez par votre acte d’achat à la protection des espèces locales, des emplois et d’une agriculture moins polluante.
     (1) La consommation des Français est de 222 œufs par habitant et par an dont 40 % sous forme d'ovoproduits. 95 % des œufs consommés sont produits en France.

(2) Avant le changement de normes, chaque poule en cage devait disposer de 500 cm2 seulement !

(3) Déclaration de Laurence Plumey, nutritionniste.

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