24 février 2013

Bernard Tapie à Marseille, François Hollande au salon de l'agriculture, Marcela Iacub et DSK, acte III de la loi de décentralisation

Un sondage donne 40 % des suffrages à Bernard Tapie s’il se présentait aux élections municipales de Marseille en 2014. « Je divorce » a d’ores et déjà déclaré son épouse mais rien n’indique que le nouvel homme de presse du sud de la France a tiré un trait définitif sur sa candidature. Un sondage n’est qu’un sondage et à un an du vote, bien des événements locaux et nationaux peuvent se passer aboutissant à une modification des cotes d’amour. Surtout, c’est exclure l'importance de la campagne électorale dont on sait qu’elle influence grandement les électeurs appelés à choisir.
Si j’évoque le cas de Tapie, c’est pour m’étonner de constater que les tricheurs conservent souvent les faveurs du public. Tapie et l’affaire OM-Valenciennes, ce n’est pas si vieux. Tapie et les 403 millions attribués par arbitrage, après accord de l’Elysée, c’est hier. Nombreux (Balkany, Melick) sont les hommes de gauche et de droite condamnés par la justice et finalement blanchis par un suffrage universel transformé en machine à réhabiliter. Cela prouve une chose : la politique et la morale ne sont pas toujours compatibles.

Au salon de l’Agriculture, François Hollande n’a insulté personne. Pas de mépris, pas de « Casse toi pov con » mais plusieurs déclarations à l’adresse des éleveurs, des producteurs céréaliers et des consommateurs. Le président a passé 10 heures à la Porte de Versailles. Il a eu le temps de tâter le cul des vaches et de prendre le pouls de ces agriculteurs rassérénés après que l’accord européen récent a sauvé la PAC (politique agricole commune). Un bémol, toutefois. François Hollande souhaite que la répartition des crédits soit plus équitable et que les éleveurs de bovins, de porcs, d’ovins, de volailles, reçoivent plus qu’ils ne reçoivent actuellement. Les grands céréaliers doivent s’attendre à quelques réductions de subventions.

Quant aux consommateurs, ils ont appris deux choses qu’ils ne pourront qu’apprécier. Le président veut exiger de la Commission européenne qu’elle impose l’étiquetage de l’origine des viandes dans les plats cuisinés. C’est déjà le cas pour la viande crue. Et François Hollande confirme que la France n’autorisera pas l’utilisation de farines animales pour nourrir les poissons d’élevage.

Marcela Iacub, chroniqueuse au journal Libération, grande prêtresse iconoclaste de la cause des femmes mais sans les féministes, a entretenu une liaison amoureuse avec Dominique Strass-Kahn pendant quelques mois en 2012. De cette expérience volontaire elle a tiré un libre « Belle et bête » que les éditions Stock vont se faire un plaisir de vendre à plusieurs milliers d’exemplaires. Aidées en cela par le Nouvel Observateur qui a publié les bonnes feuilles du livre avant sa vente publique.
Les critiques fusent car Marcela Iacub a poussé le bouchon jusqu’à interviewer Anne Sinclair, épouse séparée de DSK, la faisant apparaître avec son mari comme les « maîtres du monde » des maîtres dominateurs et surs d’eux-mêmes. Yves Thréard, du Figaro, n’est pas ma tasse de thé. Sur une chaîne télévisée, hier, il a pourtant eu un mot qui ne manque pas de m’interpeller : « le principal défaut de ce livre est de faire de DSK une chose. Comme il est une chose, il n’est rien. » Coup éditorial, machine à fric, voyeurisme ?

L’Assemblée nationale a adopté, avant-hier, le projet de loi du gouvernement visant à diviser le nombre de cantons par deux, à changer le nom des conseillers généraux qui deviennent conseillers départementaux et à imposer des candidatures en binôme (homme-femme ou femme-homme) au scrutin majoritaire à deux tours. Les cantons redécoupés le seront sur des bases démographiques pour éviter les énormes disparités actuelles.
Les prochaines élections cantonales auront lieu en 2015 en même temps que les élections régionales ; D’ici là l’Eure comptera 22 nouveaux cantons dont la population oscillera entre 20 et 20 000 habitants. Les futurs conseillers départementaux verront également leurs compétences évoluer puisque l’acte III de la décentralisation en préparation va modifier celles existantes. Le conseil départemental continuera de s’occuper d’action sociale, de construire des collèges mais pour ses autres actions, il devra se coordonner avec la Région laquelle devient chef de file dans des domaines aussi variés que le développement économique, les transports, les lycées, la transition énergétique, la formation…



Les Amis de Timia écoutent Michel Bellevin, le président de l'association lovérienne. (photo JCH)
Les Amis de Timia peuvent rester amis en France et en Afrique mais ils ne peuvent plus se rendre à Timia. Le village de Timia est situé à quelques dizaines de kilomètres d’Arlit (les mines d’uranium d’Areva) et figure dans le périmètre rouge considéré à risques par les services du quai d’Orsay. Rien n’empêche les amis de Timia de Louviers et d’ailleurs de continuer à apporter leurs aides sous toutes les formes à leurs collègues africains mais seuls ces derniers pourront voyager et venir en France. Moussana Alkabouss, l’un des fondateurs de l’association était d’ailleurs présent à Louviers, la semaine dernière. En déplacement à Paris pour signer au nom de l’Etat du Niger et de la société qu’il préside des contrats dans le domaine de l’énergie, il n’a pas manqué de saluer ses amis lovériens et de découvrir le barrage de Poses et les méandres de la Seine. Un peu de tourisme éloigne des soucis quotidiens.

Un mot sur les élections italiennes. Pepe Grillo et son mouvement cinq étoiles aux atours anarchistes montent dans les sondages. Berlusconi grimpe aussi ! Monti ne monte pas et Bersani serre les fesses. Ce sont pourtant les démocrates de gauche qui détiennent la clé d’une future majorité capable de restaurer une certaine confiance. Les Français feraient bien de s’intéresser aux résultats de ce qui se joue au-delà des Alpes.
Car aujourd’hui, pas une élection européenne dans un seul des pays  de l’Union ne peut laisser indifférent l’ensemble des autres partenaires. Bersani élu et majoritaire, ce serait un appui de poids pour François Hollande face à Merkel et Cameron.Un soutien bienvenu pour peser en faveur de mesures de relance et de croissance.

Au cours de la rencontre entre la section PS et Franck Martin, hier, le maire sortant a précisé qu'il choisirait les candidats socialistes — si union il y avait — en fonction de leurs idées novatrices, de leurs qualités créatrices et de leur engagement. Je n'ai pas réagi mais je regrette de ne pas l'avoir interpellé pour l'interroger sur les personnalités qui l'entourent. Il est de notoriété publique que certains membres de son équipe d'aujourd'hui sont usés, souvent absents lors des conseils municipaux, très éloignés du quotidien et de la résolution des problèmes concrets. Il est de notoriété publique que les relations de Franck Martin avec certains partis de gauche (PC, EELV, NPA) sont mauvaises et qu'il se trouve contraint de discuter avec des individualités et non plus avec des mouvements ou des partis. C'est pourquoi il adopte la stratégie qu'il souhaite imposer à ses futurs (?) partenaires. Ce qu'il demande aux candidats PS, qu'il l'impose d'abord à ses colistiers. 

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