28 janvier 2013

Les prochaines élections municipales de Louviers se joueront sur le matraquage fiscal


Tout l'art de la communication consiste à mélanger réalisations municipales et intercommunales…et les casquettes. (photo JCH)
Le sondage IFOP paru dans « La Dépêche » sur l’action de la municipalité lovérienne me laisse perplexe. Le maire met en avant les réponses aux questions qui lui conviennent et que, visiblement, il a inspirées. Il s’en prévaut pour anticiper la constitution des futures listes aux municipales de 2014 et annoncer les résultats : quoi que vous fassiez, vous êtes mort ! Vous voyez bien qu’il est inutile de vous présenter. Je serai élu avec 61 % de suffrages. Qui dit mieux ?
Comme d’habitude, Martin fait preuve d’arrogance en assurant que le match est plié sans même avoir été joué. Mais, j’en suis de plus en plus certain, Il se montre imprudent voire inquiet. Sa fausse placidité cache une profonde angoisse comme celle qu’il manifestait à la barre du tribunal correctionnel d’Evreux, jeudi dernier. 

Pas une seule question sur le niveau d'imposition !
Car enfin, s’il est sans doute de bon ton d’amuser la galerie en faisant poser des questions sur les transports en commun (compétence de la CASE) sur les travaux de voirie (compétence de la CASE)…ou de se satisfaire ( il n’y a pourtant pas de quoi) des réponses sur la participation des habitants (50 % d’avis négatifs) le stationnement (59 % d’avis négatifs) la création d’emplois (72% d’avis négatifs) je trouve absolument aberrant qu’aucune question n’ait été posée par les sondeurs sur le niveau des impôts locaux ou sur l’état de la dette (faramineux). Alors même que le sujet sur lequel il faut agir prioritairement, selon les réponses des habitants, c'est « la stabilisation des impôts locaux. » Je dirais même plus, sur la baisse des impôts locaux.
Franck Martin sait bien qu’il s’agit là du principal défaut dans sa cuirasse. Les impôts à Louviers sont nettement excessifs. Le montant des impôts locaux par habitant était estimé à 507 euros en 2011 soit 2028 euros pour une famille de quatre personnes à comparer à la moyenne des impôts locaux des communes françaises de la strate de Louviers. Elle était de 479 euros par habitant. Les impôts locaux par habitant ont augmenté de 42,02 % à Louviers entre 2000 et 2011 alors que pendant la même période ils n’ont augmenté que de 7,16 % en moyenne pour les communes similaires à notre ville. Cela devrait inciter à plus de modestie. D'autant plus que l'Etat freine des quatre fers et que les dotations sont gelées.

Plus 15,4 % pour les Lovériens !
Les impôts que nous payons sont calculés sur la base des taux fixés par le conseil municipal. Contrairement à ce qu’affirme Franck Martin — il évoque souvent une stabilité des impôts — les taux ont été augmentés à plusieurs reprises. En 2011 le taux était de 18,06 % pour la taxe d’habitation alors qu’il n’est que de 15,65 % en moyenne pour des villes comparables. Louviers a donc un taux de TH plus élevé de 15,4 % !
Il y a pire : le taux de la taxe foncière était de 34,47 % à Louviers en 2011 à comparer aux 22,89 % des communes françaises de même taille. Nous sommes à Louviers 50,59 % au dessus de la moyenne nationale ! De 2000 à 2011, le taux de la taxe foncière a augmenté de près de 20 % quand les autres communes faisaient preuve de sagesse en ne relevant ce taux que de 12,9 % en moyenne. Pour l’anecdote, compte tenu du rapport de la taxe foncière sur le non bâti, signalons tout de même le taux lovérien de 75,6 % quand il n’est que de 59,39 % en moyenne dans des communes identiques.

Une dette représentant 138,5 % des revenus annuels de la commune
En 2011, le montant total des dettes dues par la commune de Louviers était de 34 183 000 € soit 138,5% des revenus annuels de la commune ! En 2011, la dette par habitant atteignait 1826 euros contre 935 euros en moyenne pour des communes identiques. La dette par habitant est donc plus élevée de 95,29 % par rapport aux autres communes de France de même taille. Cette comparaison fait très mal.
On comprend mieux pourquoi, après avoir regardé ces chiffres de près, le maire n’a pas souhaité qu’on interroge les Lovériens sur le montant des impôts qu’ils paient. Le matraquage fiscal n’est pas un vain mot à Louviers. C’est la raison pour laquelle je suis convaincu que les prochaines élections municipales se joueront sur le matraquage fiscal. Les Lovériens devront répondre à cette simple question : le montant des impôts à Louviers est-il tolérable plus longtemps ?
Nous ouvrirons le débat en temps utile sur la qualité des équipements (eu égard à leur prix notamment) et sur l’état réel de l’existant. Nous présenterons les bilans tant de la ville de Louviers que de l’agglomération Seine-Eure puisque Martin entretient habilement une confusion permanente entre les deux entités. De beaux débats en perspective.

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