13 octobre 2012

Courez au musée de Louviers pour découvrir la superbe exposition sur la vie de Pierre Mendès France que François Hollande visitera bientôt

Michel Mendès France au micro : émotion et souvenir. (photo JCH)
Courez toutes affaires cessantes au musée de Louviers (1). Depuis hier soir et jusqu'au mois de janvier 2013, les Lovériens, les Eurois et toutes les personnes intéressées par la vie politique française et par la vie de Pierre Mendès France pourront y apprécier le parcours de l'ancien président du Conseil de la 4e République. A l'occasion du 80e anniversaire de son élection comme député de l'Eure dans la circonscription de Louviers et du 30e anniversaire de sa mort, Michel Natier, directeur du musée de notre ville et Claude Cornu, membre de la Société d'études diverses ont eu la très bonne idée de proposer à la municipalité une exposition retraçant la vie et la carrière de l'ancien maire de Louviers.
Au cours de l'inauguration de cette exposition, différent(e)s orateurs(trices) ont évoqué avec des mots justes la démarche, les valeurs, les principes sur lesquels PMF a construit son parcours.
Évidemment, la présence de Michel Mendès France, l'un des deux fils de PMF, réhaussait l'intérêt des différentes communications orchestrées par le préfet Sorain et le député François Loncle sans oublier les paroles frappées au coin du bon sens mendésiste de Franck Martin, actuel maire lovérien. On sait presque tout de PMF, élu local, président du conseil général de l'Eure, de PMF condamné de manière inique par Vichy, évadé de sa prison pour entrer dans la Résistance pour partir combattre au sein des escadrilles anglo-françaises et devenir ministre de l'économie du général de Gaulle à Alger. On sait aussi beaucoup sur ses 7 mois et 17 jours de gouvernement, laps de temps suffisant pour imposer une pratique du pouvoir autour de la vérité, de la dignité du citoyen, du courage politique, d'une certaine intransigeance confinant au suicide « anticarriériste ». Quel homme politique, battu par le suffrage universel serait capable, aujourd'hui, de démissionner de tous ses mandats considérant que le désaveu des citoyens est aussi un désaveu de la personne ? Ou que l'orientation du gouvernement (2) n'est plus en adéquation avec ses idées ? Quel homme politique aura porté plus haut les notions de contrat, de calendrier, de mandat et d'exemplarité ? Quel homme politique aura, en si peu de temps, semé tant de projets et suscité tant d'espérance ? Pierre Mendès France demeure un phare pour beaucoup d'entre nous et en ces temps de rigueur, voire d'austérité, il n'est pas vain de relire ses ouvrages et d'en apprécier la pertinence des analyses.
L'exposition montre comment un jeune élève bien doué s'est transformé en une intelligence exceptionnelle et un homme d'Etat de gauche qui a marqué l'histoire de notre pays et le marque encore tant l'actualité de sa pensée est moderne dans son exigence citoyenne. Elle évoque PMF, enfant juif, PMF maire obsédé par le cadre de vie et les conditions de vie de ses concitoyens, PMF homme d'Etat capable de faire la paix et forcément de susciter la haine de ses adversaires parmi lesquels, déjà, un certain Jean-Marie Le Pen.
Les documents de campagne électorale nous montrent, malheureusement, le visage hideux des antisémites et des proto-fascistes, comme dirait le maire, démontrant que l'antisémitisme hier vivace demeure aujourd'hui un élément structurant de certains racistes ayant pignon sur rue.
Eric Roussel et Claude Cornu (à droite au premier plan). (photo JCH)
Michel Mendès France s'est interrogé pour savoir si son père avait échoué dans sa politique comme Noë et sa fameuse arche sur le mont Ararat. Rassurons-le. A voir la diversité du public présent au musée, à relire les discours sur la jeunesse et l'engagement, à écouter les messages radiodiffusés lors des causeries du samedi soir, Michel Mendès France doit savoir que la voix de son père porte loin dans les esprits et dans les cœurs.
(1) Franck Martin nous a appris la mort d'Anne-Marie Rothiot, ancien conservateur du Musée, embauchée par Pierre Mendès France et personnalité très appréciée à Louviers et ailleurs.
(2) Il s'agissait du gouvernement Guy Mollet et de la politique algérienne conduite par son gouvernement.


Deux informations : François Loncle a assuré que François Hollande, président de la République et auteur de la préface du livré édité à l'occasion de l'exposition, viendrait bientôt dans notre ville pour saluer la mémoire de PMF.
Eric Roussel, président de l'Institut Pierre Mendès France, a affirmé que le général de Gaulle aurait souhaité un redécoupage de la circonscription du député de Louviers, afin qu'il soit réélu en 1958 et devienne ainsi le chef de l'opposition. L'appareil gaulliste en a décidé autrement.

11 octobre 2012

Le grand Rouen de Laurent Fabius s'impose à nous…

Laurent Fabius a accompagné l'ancienne ville nouvelle et ses élus. (photo JCH)
Dans La Dépêche de ce jour, le président de la CASE, appelé à commenter la situation de l'emploi, affirme que les entreprises situées sur le territoire de la CASE créent plus d'emplois qu'elles n'en détruisent et que la CASE elle-même, sur ses parcs industriels, fait face à un afflux de demandes de terrains obligeant les responsables élus à trouver de nouveaux débouchés.
J'ignore si les salariés de CINRAM, de M-Real ou de Sanofi le croient sur parole. Si c'est le cas, ils ont tort. D'ailleurs, le témoignage du président de la CASE ne s'appuie pas sur des statistiques chiffrées incontestables mais plutôt sur un ressenti confiant qui n'est pas celui des chômeurs ou des pré-retraités involontaires. Loin de moi la volonté de peindre un noir le bilan économique de la CASE sans doute parmi les plus positifs. On ne peut nier l'évidence mais on ne peut pas nier, non plus, que les entreprises de logistiques mangent beaucoup d'hectares et créent peu d'emplois et peu de valeur ajoutée. C'est pourtant le cas de plusieurs entreprises implantées sur les Ecoparcs 2 et 3.
Franck Martin a donc raison quand il se félicite de l'extension de la CASE à la communauté de communes Seine-Bord puisque des projets importants seront liés à la présence de la Seine, ainsi qu'à l'existence d'un tissu industriel appelé à se rénover. Il a également raison de vanter le pôle métropolitain créé avec la CREA de Rouen. L'expression qu'il utilise, d'ailleurs, « je veux jouer dans la cour des grands », exprime bien son obsession personnelle…
Il est simplement dommage qu'il ait fallu tant de temps pour le convaincre de la nécessité de se tourner vers le Grand Rouen, lui qui pendant des années se servit de la forte personnalité « socialiste » de Laurent Fabius pour justifier son refus de travailler la main dans la main avec l'actuel ministre des Affaires étrangères. Le principe de réalité l'a emporté sur un comportement partisan. C'est tant mieux car la résolution de la crise économique nécessite, à tous les échelons, un travail collectif supérieur aux états d'âmes et aux « carrières » électives individuelles.

10 octobre 2012

L'affaire des sondages de l'Elysée rebondit

L'affaire des sondages de l'Elysée rebondit. L'association ANTICOR (anti corruption) vient de déposer une nouvelle plainte pour détournement de fonds publics en l'étayant avec les dossiers récupérés à l'Elysée suite à la victoire judiciaire d'un conseiller régional EELV, M. Avrillier, lequel avait déjà eu la peau d'Alain Carignon, ancien maire UMP de Grenoble.
Il s'agit bien d'une affaire dans la mesure où les sondages commandés par l'équipe de Nicolas Sarkozy l'ont été sans appel d'offres et surtout l'ont été auprès du même cabinet ou officine, un cabinet dirigé par le célébrissime Patrick Buisson. Pour ceux et celles qui ne le connaissent pas Patrick Buisson est un ancien journaliste de Minute et de Valeurs actuelles, journaux connus pour leurs idées «progressistes ».  Ces journaux diffusent la pensée — la pensée ? — de l'extrême droite et de la droite dure. Il a fallu que la Cour des comptes et René Dosières, un député vigilant apparenté PS dénoncent le système mis en place avec des centaines de sondages de tous ordres pour qu'un semblant de rétablissement intervienne. M. Sarkozy voulait tout savoir sur le PS, sur ce que pensaient les Français de son mariage avec Carla, des candidats potentiels à la présidence de la République, etc. etc. Faut surtout pas se gêner. Et le tout pour 3, 3 millions d'euros d'argent public ! Une première plainte d'ANTICOR s'est retrouvée devant la Cour de Cassation, les tribunaux ayant estimé que l'immunité présidentielle interdisait toute enquête. Le 21 novembre prochain, la Cour dira si M. Sarkozy est protégé ou plutôt si Mme Mignon, ancienne collaboratrice du président battu, bénéficie de l'immunité présidentielle, elle qui a signé les marchés avec Buisson.
Les Français devraient ouvrir les yeux sur ces pratiques scandaleuses. Au-delà de l'aspect judiciaire des choses, il faut bien reconnaître que Sarkozy en prenait vraiment à son aise avec l'argent des contribuables. NKM (Mme Kosciusko-Morizet) peut bien moquer les bedaines des socialistes, elle devrait s'attarder sur les pratiques de son mentor et ami, pratiques qu'une belle bourgeoise papiste (comme M. Buisson) devrait trouver bien peu catholiques.

8 octobre 2012

Je ne regrette ni Sarkozy ni ses ministres

Notre adversaire : la finance. (photo JCH)
Il va falloir ressusciter l'association « la Mémoire courte » de toute urgence. Un sondage paru dans Marianne indique que 49 % des personnes interrogées préféreraient aujourd'hui que Sarkozy soit président contre 46 % qui opteraient pour François Hollande. Les raisons de ce rapide désamour sont faciles à trouver : le chômage, la crise économique et financière. Après huit mois de pouvoir, les Français considèrent que le gouvernement Ayrault ne va pas assez vite dans les réformes et que les résultats concrets se font attendre.
Cela ne vous surprendra pas mais je ne fais pas partie des gens qui regrettent Sarkozy. La personnalité Sarkozy me donnait des boutons : hâbleur, prétentieux, vulgaire et dans bien des domaines, incompétent. Qu'on ne vienne pas nous dire aujourd'hui, que les affaires Bettencourt-Takiedine-De Maistre, que les agressions contre les juges, que le débat sur l'identité nationale, que le flirt avec les vilaines propositions du Front national, que l'état de l'économie de notre pays, sont le fait de François Hollande. La droite a été au pouvoir pendant dix ans sans discontinuer : pour quel résultat ! L'actuel président de la République et son gouvernement ont besoin de temps pour redresser la maison France. Il y faudra des lois, des décrets, des règlements et aussi la volonté des cabinets et des hauts fonctionnaires dont la plupart sont hérités du Sarkozysme. Je suis d'accord pour qu'il n'y ait pas de chasse aux sorcières mais à condition que chacun joue le jeu loyalement et dans la durée.
Je ne regrette ni Sarkozy, ni Joyandet, ni tous ces ministres plus épris de pouvoir que d'action, plus attirés par les avantages que par l'intérêt général. Pour remettre le paquebot France en marche et dans le bon sens, il faudra faire preuve de patience. Une vertu rare mais pourtant indispensable.

7 octobre 2012

Christiane Taubira va dans le bon sens

Au palais de justice de Paris. (photo JCH)
Les informations qui émanent du ministère de la Justice sont bonnes. Tout d'abord, il a été décidé au plus haut niveau de cesser toutes les poursuites engagées par Sarkozy contre le juge d'instruction Van Ruymbecke. Celui-ci, ayant interrogé Gergorin (le corbeau de l'affaire Clearstream) anonymement, s'était vu accuser de collusion avec l'ancien dirigeant d'EADS par l'ancien président de la République. Les syndicats de magistrats, les juges d'instruction ont vu dans l'attaque contre le juge intègre non seulement une volonté de le dénigrer et de décrédibiliser ses enquêtes mais en plus de signaler au monde judiciaire le désir de Sarkozy de supprimer les juges d'instruction, des juges libres et indépendants.
Le juge Van Ruymbecke était donc convoqué, cette semaine, devant le Conseil supérieur de la magistrature afin de justifier sa conduite. Le président du CSM ayant entendu la représentante du ministre assurer qu'elle retirait sa plainte, on ne voit pas comment le juge pourrait être inquiété ou sanctionné.
Seconde bonne nouvelle, Christiane Taubira a rendu public un sondage IPSOS commandé par l'ancien gouvernement Fillon (I) attestant que les Français, dans leur immense majorité, ne croient pas que l'emprisonnement contribue à favoriser la réinsertion dans la société des condamnés. Ils sont même 64 % à encourager les peines de substitution. On comprend bien pourquoi la droite n'a pas souhaité rendre publics les résultats de ce sondage qui allaient à l'encontre du discours jusqu'auboutiste de Sarkozy et du Front national. Les Français savent bien que pour la majorité des délinquants, la prison demeure l'école du crime et favorise la récidive eu égard au manque de moyens matériels, financiers, psychologiques, éducatifs…
Troisième bonne nouvelle : Christiane Taubira a affirmé, aujourd'hui, devant la conférence des barreaux qu'elle allait supprimer (en 2014) la taxe de 35 euros ou 150 euros (en appel) rendue obligatoire par la droite pour ester en justice. cette taxe était considérée comme un obstacle réel à l'accès juridictionnel de tous quels que soient leurs moyens financiers. Il faudra évidemment compenser le manque à gagner (55 millions d'euros) afin que tout justiciable ait accès à un avocat.