29 juin 2012

François Hollande obtient un premier succès à Bruxelles

Quand Alain Juppé déclare que les résultats du sommet européen sont un petit pas en avant, on peut considérer qu'il s'agit d'un progrès sensible. Il serait étonnant qu'un leader de l'opposition aille un peu plus loin dans les louanges à l'égard du travail entrepris par François Hollande depuis son élection. Il est vrai que le front uni de l'Italie, de l'Espagne et de la France ont pesé lourd et obligé Angela Merkel à reculer sur plusieurs fronts. Ceux qui s'interrogeaient sur la méthode Hollande et sur ses capacités de conviction ont aujourd'hui, un début de réponse et il est positif.
Depuis le 17 juin, date du second tour qui a vu une majorité de gauche arriver à l'Assemblée nationale, François Hollande a les coudées plus franches. Il peut se permettre d'insister plus fermement sur ses exigences concernant le pacte de croissance (Juppé assure qu'il était lancé sous son ministère !) et le mécanisme européen de stabilité. Les banques en difficulté pourront accéder directement à l'argent commun. Un fonds d'investissement devrait donner lieu à des travaux structurels financés par l'Europe.
Angela Merkel déclarait, il y a quelques jours encore, que les propositions françaises étaient médiocres. Elles ne l'étaient pas tant que cela sinon, elle ne les aurait pas acceptées. Il se trouve que le sommet européen des chefs d'états et de gouvernements a prouvé, une fois encore, que la détermination de certains et notamment du nouveau président français peut infléchir les gouvernants les plus obstinés. Quand on lit « Le Monde diplomatique » et les extraits d'articles de presse allemands concernant la Grèce et les Grecs, il y a du mouron à se faire. Les clichés y abondent sur la paresse des Grecs, leur faculté à jouir, leur propension à ne pas payer d'impôts, leur départ en retraite à 50 ans, tous arguments aussi pitoyables et faux les uns que les autres. N'oublions pas que les excédents allemands se construisent sur les déficits des autres pays européens et que ce grand pays emprunte à des taux si bas que l'argent ne coûte pas cher ! Angela Merkel le sait qui ne veut pas tarir la source…

28 juin 2012

Montaure et Alizay ont raison de vouloir entrer dans l'agglomération Seine-Eure

Les délégués des communes appartenant à la CASE (communauté d'agglomération Seine-Eure) se réunissent ce soir pour la dernière fois avant les vacances. Parmi les 41 sujets abordés, il en est un qui touche à l'essence même de l'esprit coopératif et de la réalité géographique et économique de notre immédiate région. Depuis toujours, Franck Martin affirme que le bassin d'emploi et de vie comprend les quatre cantons de Louviers (nord et sud) de Val-de-Reuil et de Pont-de-l'Arche. Il assure que ces quatre cantons forment une unité et qu'à ce titre, il est extravagant qu'Hondouville ait choisi la communauté de communes du Neubourg et que des communes du canton de Pont-de-l'Arche sauf le chef-lieu de canton, aient choisi de créer une communauté de communes indépendante.
Paulette Lecureux, ancien maire de Pont-de-l'Arche avait fait le même analyse mais elle dût suer sang et eau pour parvenir à convaincre le préfet Klinger de la pertinence de son option d'adhérer à la CASE. A l'époque, bien peu nombreux furent ceux qui la félicitèrent de son choix et elle perdit les élections municipales de Pont-de-l'Arche quand son concurrent en fit l'axe de sa campagne de dénigrement.
Aujourd'hui, Alizay et Montaure, deux communes de la communauté Seine-Bord, demandent au préfet de rattacher leur commune à la CASE. Les autres élus de Seine-Bord reprochent à MM. Levitre et Fleith, maires d'Alizay et Montaure de jouer perso. Et si les deux maires (PCF) avaient raison. Et s'ils avaient bien raison de vouloir profiter de la fenêtre de tir que leur offre la révision des limites communautaires permise par le plan préfectoral à présenter dès cet automne. On les critique parce qu'ils veulent aller vite mais la suite ne leur permettrait pas de défendre les intérêts de leurs habitants.
Adhérer à la CASE leur permettra de profiter de la puissance de feu d'une communauté importante aux moyens techniques et financiers bien supérieurs à ceux de Seine-Bord. Il est évident que la réhabilitation du site de l'usine M-Real en cas d'échec des projets de reprise, la réalisation d'un port fluvial et d'une plateforme multimodale sont bien plus à l'échelle de la CASE et du pôle métropolitain formé avec la communauté de Rouen que de celle de Seine Bord.
Une réunion récente de cette communauté a démontré la largeur du fossé séparant les progressistes des conservateurs. Ce n'est pas faire injure à M. Delamare et ses amis que de reconnaître une certaine frilosité à l'égard d'un avenir qu'ils ne maîtriseraient plus totalement. Peut-être Franck Martin s'y est-il mal pris avec eux, aussi mal, sans doute qu'avec Jean-Claude Rouland (maire d'Hondouville) qui conserve un très mauvais souvenir de ses relations avec le maire de Louviers. Il fallait voir et entendre ce dernier, lundi soir, à Louviers lorsqu'il interpella les habitants du quartier des Monts pas d'accord avec lui sur le plan local d'urbanisme proposé par la municipalité. C'était à prendre ou à laisser…
Il est des réalités incontournables. La décentralisation donne de vrais pouvoirs aux élus locaux. Ces pouvoirs devraient être renforcés par un nouvel acte futur si François Hollande tient ses promesses et il les tiendra. Il est donc du devoir des élus de faire passer l'intérêt global avant leurs soucis étroits. La CASE a vocation à fusionner avec Seine-Bord. Le mieux n'est il pas d'en discuter dans un intérêt mutuel bien compris ?

26 juin 2012

Mme Nathalie Kociusko-Morizet devra monter au front et livrer bataille

Pendant des semaines et des mois, ils se sont tu. Pendant des jours et des nuits, ils ont couvert les propos extrémistes du candidat Sarkozy, se souciant comme d'une guigne, des valeurs républicaines soi-disant communes à la gauche et à la droite. Nathalie Kociusko-Morizet affirme que « Patrick Buisson, l'un des conseillers du président battu, n'a pas fait campagne pour la victoire de Nicolas Sarkozy mais pour celle des idées de Charles Maurras. » L'ancienne ministre était tout de même la porte-parole de Nicolas Sarkozy ! Peut-on à la fois porter la parole du candidat UMP et contester en son for intérieur cette même parole sans se discréditer gravement et finalement se trouver dans l'incapacité de convaincre puisque étant soi-même non convaincue.
Vous me direz : ce sont les problèmes de la droite. Certes, mais ces problèmes concernent la vie démocratique de notre pays. Quand un parti dit de gouvernement décrète un « ni-ni » entre le Front national et le parti socialiste sous prétexte que des candidats du Front de gauche appellent à voter pour lui sans accepter, d'ailleurs, le projet socialiste ni le programme du président François Hollande, on ne peut manquer d'être inquiet sur la dérive à l'ultra droite de l'UMP. Quand on sait que 50 % des électeurs de l'UMP sont prêts à passer des accords « locaux » en bonne et due forme avec les candidats de Marine Le Pen, on voit bien que le Rubicon est franchi et que les digues ont cédé.
Pendant cinq ans, Sarkozy a fait du Le Pen mais pas une voix ne s'est élevée dans les rangs de l'UMP pour regretter, déplorer, corriger cette énormité en contradiction totale avec l'engagement de Jacques Chirac et les 82 % des suffrages obtenus au second tour de 1982 avec le soutien de la gauche. A cette époque, nous n'avions pas joué les bégueules ni les « ni-ni ». Nous avions voté pour Chirac même s'il nous en coûtait. Les cinq années de Sarkozysme ont effacé ce pacte républicain.
« L'erreur est humaine, persévérer est diabolique. » Nathalie Kociusko-Morizet assure qu'elle sera candidate à la présidence de l'UMP, cet automne, si ses idées ne sont pas reprises par un des grands…Elle pense à Copé, Fillon, Juppé mais elle devrait savoir que l'UMP n'est pas tendre avec les femmes et encore moins avec celles qui ont des valeurs à défendre. Les livres de Roselyne Bachelot, de la directrice de cabinet de Patrick Devedjian…éclairent les pratiques d'hommes agissant dans la fièvre du pouvoir et le sentiment d'impunité absolue. Si Mme Kociusko-Morizet veut se faire entendre, elle sait bien qu'elle devra monter au front…et livrer bataille.

25 juin 2012

La vidéosurveillance refait surface à Louviers

Le conseil municipal de Louviers, réuni ce soir, examinera à nouveau un dossier concernant la vidéosurveillance. A nouveau on entendra les arguments du maire…sentiment d'insécurité, prévention de la délinquance, demande des habitants…et à nouveau l'opposition lui rétorquera que les études sérieuses conduites en France et à l'étranger sur les effets de la vidéosurveillance démontrent que les résultats concrets et réels ne sont pas du tout à la hauteur de l'importance des investissements engagés.
Il es très difficile de se dédire. Plus difficile encore que de se contredire et pourtant ce serait au service de l'intérêt général. La mise en place de la vidéosurveillance à Louviers, notamment dans le quartier des Acacias, a répondu au climat global d'insécurité et à l'indifférence à peu près générale des citoyens face aux fausses évidences. Il est évident que la politique du tout sécuritaire suivie par Sarkozy-Guéant a influencé les modes de pensée autant à droite qu'à gauche d'ailleurs et c'est bien pourquoi la porosité avec les idées du Front national est devenue si ténue.
Il ne faut jamais lâcher sur les principes. Droit personnel à l'image, droit d'aller et venir sans espionnite ou crainte d'être filmé, droit simple de vivre librement dans une démocratie réelle. Autrement dit, les inconvénients de la vidéosurveillance sont infiniment supérieurs aux avantages. On peut comprendre que des systèmes électroniques soient implantés dans des grandes surfaces commerciales ou près de bâtiments sensibles ou encore dans les transports publics. La société a le droit de se défendre contre les vols, les agressions et si l'effet dissuasif n'est pas prouvé, il est possible que la peur des caméras influence le comportement. Mais dans les rues et les quartiers, tous espaces ouverts, les données sont très différentes. Elles concernent tout un chacun.
L'adjoint lovérien à la sécurité, stalinien reconverti dans le radicalisme de gauche, sait tout cela mais il est devenu un adepte de la vidéosurveillance, un farouche supporter des idées démagogiques du maire. Pourtant, les pétitions que le comité ad hoc a fait signer à des centaines de citoyens à Louviers, démontre qu'une fois informés, les gens préfèrent d'autres méthodes et d'autres moyens. Des moyens humains, par exemple : policiers de proximité, éducateurs de rues, médiateurs…Evidemment, si les caméras peuvent tomber en panne, elle ne syndiquent pas et ne prennent pas de congés payés. La tranquillité assurée pour les élus.
Pour les citoyens, la note sera sensible. Neuf caméras pour le centre ville, douze caméras pour le quartier Maison rouge. Où tout cela s'arrêtera-t-il ?

24 juin 2012

Olivier Poivre d'Arvor au Moulin d'Andé

Olivier Poivre d'Arvor, écrivain et directeur de France Culture, était présent au Moulin, samedi dernier. (photo JCH)
Le cinquantième anniversaire de la création de l'Association culturelle du Moulin d'Andé s'est déroulé sous le signe des contrastes. Superbe temps samedi, pluie diluvienne, dimanche. Mais il en aurait fallu beaucoup plus pour freiner les ardeurs des amis du Moulin, des amis des amis du Moulin et du public régional très heureux de découvrir ou redécouvrir un lieu magnifique chargé d'aventures individuelles et collectives.
On ne répétera jamais assez combien l'engagement de Suzanne Lipinska et de Maurice Pons, combien leur sens de l'échange, du dialogue entre les hommes ou les civilisations, combien leur volonté de promouvoir une idée du beau, du juste, de l'égal ont compté et comptent encore tellement dans la vie culturelle régionale voire parisienne.
Si, aujourd'hui, le Moulin d'Andé est surtout le rendez-vous des musiciens, il fut un temps où la polyvalence culturelle permettait à tous les arts de s'exprimer. Littérature avec Maurice Pons, Clara Malraux ou Georges Pérec, cinéma avec François Truffaut ou Alain Cavalier, sans oublier la musique avec les académies d'été, les multiples concerts de jazz, de musique classique…et aussi le théâtre et les compagnies d'Ariane Mnouchkine à la Pie Rouge.
Stéphane, Christine, deux des enfants de Suzanne Lipinska, Charlotte, l'une de ses petites filles, ont été les chevilles-ouvrières de ces deux jours de fête estivale au cours desquels tous les lieux du Moulin ont été ouverts au public. Le programme offert, somptueux, a donné l'occasion à Olivier Poivre d'Arvor, Andéen venu en voisin, de lire quelques pages d'un de ses romans choisies en l'honneur de l'internationalisme historique, de la lutte pour l'intégration des sans papiers ou de l'universalité de notre condition.
Suzanne Lipinska souhaite que l'action du Moulin perdure tout en se renouvelant. Les mécènes, donateurs, légataires, seront les bienvenus.