15 juin 2012

Jean-Christophe Cambadélis à Pont-de-l'Arche : L'UMP n'a ni leader ni programme

Bruno Questel, François Loncle, Jean-Christophe Cambadélis et Guillaume Bachelay, venu en voisin et ami. (photo JCH)
Avant de narrer la soirée de Pont-de-l'Arche au cours de laquelle Jean-Christophe Cambadélis a apporté son soutien à François Loncle, je vous invite, toutes affaires cessantes, à vous rendre sur le site de Sud Radio pour écouter l'interview-piège qu'a réalisée l'humoriste Gérald Dahan avec le concours de Nadine Morano. Se faisant passer pour Louis Alliot, vice-président du Front national et compagnon de Marine Le Pen, Gérald Dahan amène Nadine Morano là où il veut en venir à savoir les valeurs communes partagées par la candidate UMP (1) à Toul et le Front national. Sans se faire prier Nadine Morano dit tout le bien qu'elle pense de Marine Le Pen, de ses électeurs et ajoute même : « je ne veux pas que mon pays devienne le Liban. »
Après cette interview-culte ou appelée à le devenir, Nadine Morano accuse Gérald Dahan de rouler pour le Parti socialiste alors que Dahan avait piégé Ségolène Royal, alors candidate à l'élection présidentielle, en se faisant passer pour le premier ministre du Québec. Elle avait évoqué l'indépendance de la Corse ! En fait, Dahan choisit ses victimes en fonction de l'actualité et, cette semaine, il est évident que le fait politique marquant restera pour longtemps la proximité politique enfin avouée publiquement des élus UMP envers les thèses du Front national.

Hier soir à Pont de l'Arche, François Loncle tenait sa dernière réunion publique en présence de 200 personnes rassemblées dans la salle des fêtes, à l'invitation de Richard Jacquet, maire de cette commune. Ce fut l'occasion pour François Loncle de remercier les autres candidats de Gauche (Front de gauche, Europe-Ecologie les Verts, NPA) qui ont appelé à voter pour lui ou à battre le candidat de la droite, ce dernier s'étant particulièrement distingué, cette semaine, en distribuant un tract nauséabond comme seuls des gens de la droite extrême sont capables d'en écrire. On sait mieux dorénavant qui sont vraiment MM. Aubinais et Moglia, maires de Poses et Andé, complices actifs de cette opération scélérate.
Avec Marc Antoine Jamet, premier secrétaire fédéral de l'Eure
Jean-Christophe Cambadélis, peut-être futur président de la Commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale, joue un rôle important au sein du Parti socialiste. Secrétaire national chargé des affaires étrangères, il sait la qualité de l'action conduite par François Loncle au cours des dernières années. Il n'a pas manqué de souligner l'importance de sa présence à l'Assemblée, laquelle va voir débouler de jeunes élus novices forcément à l'écoute de députés aguerris.
JC Cambadélis assure que François Hollande a besoin d'une majorité cohérente et solide. Face à la gauche, quel est le paysage ? Une droite sans leader et surtout sans programme. Copé à Matignon, ce serait une hérésie. Ce serait d'autant plus lamentable que la crise a maints visages : moral, économique, social, culturel même…et que seule une majorité de gauche pourra rétablir un début de confiance entre les politiques et les citoyens.
Dimanche prochain, la réélection de François Loncle contribuera à renforcer son équipe de terrain qui a rendu tant de services individuels et suscité tant de mobilisation collective. N'en doutons pas, les électeurs en sont convaincus dans leur grande majorité.

14 juin 2012

Front national et Front de gauche : ne mélangeons pas les torchons et les serviettes

Imagine-t-on Marine Le Pen venir à Alizay pour soutenir les salariés de M-Real en lutte pour conserver leur emploi ?
Jean-François Copé, François Fillon et Alain  Juppé, tous animateurs de la campagne de l'UMP se sont mis d'accord avec Nadine Morano sur un élément de langage. Pour éviter d'appeler à la constitution d'un front républicain contre les candidats du Front national, il suffira d'affirmer que le PS ayant le bénéfice du désistement des candidats du Front de Gauche jugés infréquentables, il est impossible d'appeler à voter pour un candidat socialiste. Est-ce réaliste ? Est-ce admissible ?
Evidemment non. Le Front de gauche comprend des partis républicains : le Parti communiste, le Parti de Gauche et la Gauche unitaire. Ces partis sont animés par des élus connus de longue date, ancrés depuis des lustres dans la démocratie française et n'ayant comme références idéologiques que des valeurs républicaines. Le général de Gaulle, faut-il le rappeler, nomma des ministres communistes alors qu'il laissa exécuter Brasillach, écrivain français convaincu de collaboration avec l'ennemi nazi et antisémite notoire. C'est Jean-Marie Le Pen qui, récemment, cita cet auteur, rappelant sa mémoire pour mieux inscrire le Front national dans la légende d'extrême-droite née de la Révolution nationale de Pétain.
Marine Le Pen porte des habits neufs mais le corpus idéologique du Front national est toujours le même. Il réunit les nostalgiques de Vichy, les partisans du fascisme autoritaire, les anciens combattants de l'Algérie française et coloniale membres de l'OAS. La fille Le Pen veut jeter les immigrés à la mer, supprimer l'euro, réhabiliter la peine de mort, ériger des frontières. Jamais les supporteurs du Front de Gauche n'ont proposé de telles inepties.
Jean-Luc Mélenchon est un tribun talentueux. Il est certes sans langue de bois et parfois brutal. Mais ses propositions s'inscrivent dans le cadre des principes et des lois de la République. On a vu, à Vitrolles ou à Orange, ce que valait la gestion des membres du Front national : la préférence dans les crèches, la censure dans les bibliothèques, le coup de force permanent dans les réunions de conseil municipal pour museler les oppositions. On sait ce qui nous attend avec ces gens-là.
Alors, Copé-Fillon et Juppé sont gonflés d'inventer des prétextes fantaisistes pour amener leurs électeurs vers l'abstention ou le vote blanc. Les socialistes sont des démocrates sincères et des réformistes. Ils ne soutiennent ni la violence ni la dictature. Ils ne vont pas à Vienne, comme Marine Le Pen, pour danser avec des fascistes. Les électeurs feraient bien d'y réfléchir à deux fois avant de voter pour le FN.

13 juin 2012

Quand le mouton Priollaud se transforme en loup

Je ne connais pas (mais qui le connaît ?) le candidat UMP de la 4e circonscription de l'Eure, celle de François Loncle. Rien, jusqu''à maintenant ne le distinguait de ces sans grades et de ces obscurs contraints de se dévouer pour faire de la figuration. Les rares occasions qui m'ont permis de voir son visage l'ont été au bureau de vote du Moulin où M. Priollaud tenait les listes d'émargement…à moins qu'il ne donnât le coup de tampon dateur.
Sur le marché de Gaillon, hier, les chalands ont eu un aperçu de ce dont il est capable. Avec son compère Aubinais, maire de Poses, il distribuait un recto verso bleu blanc rouge dans lequel on reconnaît le style, les arguments, les mauvais procès, et où l'on retrouve toutes les thématiques du Front national. La digue est tombée. La droite est dorénavant gangrenée par Marine Le Pen. En une semaine, le gentil mouton s'est transformé en méchant loup.
Évidemment, cette littérature malodorante ne changera rien au résultat final dimanche prochain. Mais cela en dit long sur le personnage Priollaud, Nouveau centre à Paris, UMP à Louviers et extrême droite à Gaillon. Souhaitons lui donc de retrouver, dès lundi, son travail de porte serviette auprès d'Hervé Morin qui pourra lui narrer ses exploits lors du débarquement du 6 juin 1944…

12 juin 2012

Grosse tête ou naïveté ?

La grosse tête ? La jalousie ? La naïveté ? On ne sait trop pourquoi Valérie Trierweiler, compagne de François Hollande s'est lancée dans le grain bain de la politique, aujourd'hui, en apportant son soutien au rival de Ségolène Royal à La Rochelle. La journaliste de Paris-Match aurait dû se méfier et prendre son temps avant de tweeter. Le tweet c'est comme l'écriture d'un blog. Il faut se relire, peser ses mots, prendre garde à la solitude des réflexions et à la soudaineté des arguments.
C'est d'autant plus navrant que son compagnon, le président de la République, soutient officiellement Ségolène Royal son ex-compagne il est vrai et mère de leurs quatre enfants. Valérie Trierweiler, interrogée ces dernières semaines sur son rôle de première dame, hésitait à le définir clairement. Elle aurait dû pousser plus avant ses réflexions et se fixer des règles de conduite à tenir en toute occasion. Ne pas se mêler des élections législatives, par exemple, même si ça la démangeait et si son métier de journaliste avait tendance à reprendre le dessus.
Xavier Bertrand, l'ancien ministre en difficulté dans l'Aisne, souhaite que cette affaire devienne la TVA sociale de la gauche. Du calme M. Bertrand, il s'agit d'une affaire interne à la gauche et au couple présidentiel. Il ne s'agit pas de taxer les Français ou de leur administrer une potion empoisonnée. Souhaitons que cet avertissement sans frais soit une leçon de réalité concrète pour Mme Trierweiler, laquelle devrait à l'avenir s'abstenir d'entrer dans le débat public autrement que sous une forme préalablement définie avec son compagnon.

La droite va-t-elle devenir une ennemie de la gauche ?

Martine Aubry au meeting du Bourget. (photo JCH)
Martine Aubry et Cécile Duflot jouent les pompiers à la Rochelle pour tenter de sauver Ségolène Royal dont l'élection n'est plus du tout assurée après le maintien d'Olivier Falorni, l'ancien secrétaire fédéral du PS exclu pour ne pas avoir accepté le parachutage imposé d'en haut (forcément) de l'ancienne candidate à l'élection présidentielle. La seule certitude du second tour est qu'une personnalité de gauche sera élue dimanche prochain à la Rochelle. Si c'est Ségolène Royal ce sera avec des voix de gauche, si c'est Olivier Falorni ce sera avec un mélange de suffrages venus de gauche et aussi de droite.
Comment en est-on arrivé là ? Une fois de plus les états majors n'ont pas du tout pris en compte les aspirations de la base et le travail accompli localement par des militants ou des élus engagés de longue date dans le combat contre la droite. En imposant Ségolène Royal à La Rochelle sans passer par le vote des militants, Martine Aubry a certes fait acte d'autorité mais elle a surtout braqué l'ancien premier secrétaire fédéral lequel a décidé de ne pas accepter ce diktat. La visite de Martine Aubry, ce jour, en Charente-maritime vise peut-être à réparer cette erreur, une erreur qui pourrait coûter très cher à Ségolène Royal mais aussi au PS contesté dans des pratiques dirigistes abusives.
Le cas de Jean-Luc Mélenchon, dans de Pas-de-Calais ressemble à la situation de la Rochelle. Alors que le sortant était socialiste et que François Hollande avait atteint 60 % des suffrages au second tour de la présidentielle, le leader du Parti de gauche a décidé de confirmer sa candidature dans la circonscription de Marine Le Pen pour venger sa défaite de la présidentielle. Bien que réticents, au début, les communistes de la région ont accueilli JLM les bras ouverts et n'ont pas caché qu'ils allaient manger le candidat PS tout cru et Marine Le Pen avec. Les électeurs en ont décidé différemment. JLM se plaint aujourd'hui du traitement que lui auraient réservé les socialistes et notamment Martine Aubry. Jean-Luc Mélenchon a tort, lui qui n'a pas eu de mots assez durs contre François Hollande, le fameux capitaine de pédalo, et contre les socialistes en général.
Et pourtant, on ne peut se satisfaire de ce retrait obligé de Jean-Luc Mélenchon. Il a donné confiance à des milliers de salariés, de gens modestes ou écrasés par la suffisance de certains patrons. Il a lutté farouchement contre le Front national et celle qui, dorénavant, l'anime. On ne peut pas passer par pertes et profits le travail qu'accomplit Jean-Luc Mélenchon. Il aurait été une voix forte à l'Assemblée nationale. On ne l'entendra pas. Parler de la tribune de Strasbourg n'a pas la même portée que parler du Palais-Bourbon. C'est d'autant plus dommage que JLM aurait pu choisir une circonscription de droite et partir à l'assaut d'un bastion conservateur. Je suis sûr qu'il aurait gagné.
En tout cas, la droite se fonde sur les propositions de Jean-Luc Mélenchon pour dénoncer « l'extrêmisme » du PS et ne pas choisir entre le FN et les socialistes. Copé est décidément le roi des faux culs. Comme Estrosi qui dit n'avoir aucune valeur commune avec le PS…sans parler du FN évidemment. La Fondation Terra Nova va sortir prochainement une étude d'où il ressort que la porosité idéologique entre le FN et la droite est aujourd'hui acquise. Le travail de Sarkozy paie. Guéant n'a-t-il pas été fait citoyen d'honneur du FN ? Le combat contre la droite s'avère d'autant plus urgent. La droite était une adversaire. Va-t-elle devenir une ennemie de la Gauche  ?

11 juin 2012

L'Eure peut envoyer deux députés au Palais-Bourbon

François Loncle et Christian Renoncourt dimanche au Moulin. (photo JCH)
Le score de François Loncle, dans la 4e circonscription de l'Eure, confirme la bonne forme de la gauche gouvernementale depuis la victoire de François Hollande à la présidentielle. Avec près de 40 % des suffrages, le député sortant, candidat à sa réélection, capitalise sur sa notoriété et sur le bilan du gouvernement depuis un mois. Jean-Marc Ayrault, premier ministre, et le Président de la République ont fait un sans faute depuis le 6 mai. Ils ont tenu ce qu'ils avaient promis de faire dans les premières semaines d'action sans parlement et surtout ont rassuré (ou détrompé) tous ceux et toutes celles qui avaient cru, l'espace d'une campagne, que la gauche avait pris le pouvoir par effraction.
Dimanche dernier, les Français ont été cohérents et sages. Le message envoyé par eux est simple : nous voulons que le président ait la possibilité d'appliquer son programme et donc de mettre en œuvre les 60 propositions qu'il a soumises à l'approbation des électeurs. Les ministres obtiennent tous de bonnes notes dans les différentes circonscriptions où ils se présentaient avec le risque d'être battus et de devoir ainsi abandonner leurs responsabilités gouvernementales. J'imagine que Najat Vallaud-Belkacem doit regretter de ne pas avoir couru sa chance à Lyon dans l'ancienne circonscription de M. Perben.
Dans l'Eure, François Loncle est le meilleur à gauche mais Jean-Louis Destans, président du conseil général a une sérieuse chance de battre Jean-Pierre Nicolas (sortant UMP) qu'il devance de quelques dizaines de voix. Hervé Morin, avec 38 % des suffrages, a perdu des plumes lors de ce premier tour et laisse un mince espoir de victoire à Mélanie Mammeri, la candidate socialiste.
Navrant et pitoyable est le score des trois candidats de gauche (EELV et PS dissidentes) dans la circonscription des Andelys-Vernon. Face à Franck Gilard, député de la droite populaire ou, si l'on préfère, de la droite extrême, il ne fallait pas se tromper et s'engager dans une stupide bataille interne qui laisse la gauche sur le carreau puisqu'aucun des trois postulants ne franchit les 12,5 % des inscrits. Il faudra bien chercher les responsables de cet incroyable fiasco alors que le siège de Gilard était prenable puisqu'en cas de triangulaire (c'eût été le cas avec un seul candidat PS) la gauche avait la possibilité de rééditer l'exploit de Catherine Picard.
Je n'ai pourtant pas envie de jeter la pierre aux jusqu'auboutistes. Pour avoir été dans une situation similaire, je sais ce qu'il en coûte d'être victime des jeux d'appareils. Il est utile, parfois, que ceux et celles qui trahissent votre confiance — ou se croient tout permis — trouvent sur leur route des candidats déterminés, ne serait-ce que pour leur indiquer les limites à ne pas franchir !
Le 17 juin, une majorité confortable d'élu(e)s de gauche devrait faire son entrée à l'Assemblée nationale. Il est possible que l'Eure envoie deux (voire trois) députés au Palais Bourbon. Pour ce faire, la mobilisation à gauche doit être forte.