25 mai 2012

Les naturalisations, l’immigration et l’asile toujours sous la coupe du ministère de l’Intérieur

« L’attribution, au ministère de l’Intérieur, de l’essentiel des pouvoirs en matière d’immigration, d’asile et de naturalisation s’inscrit dans la droite ligne de la politique antérieure. La LDH déplore profondément que le gouvernement aborde lui aussi la question de l’immigration sous un angle purement policier, y compris lorsqu’il confie « l’intégration » des étrangers au ministère de l’Intérieur.
Alors que les naturalisations étaient, avant la présidence de M. Sarkozy, de la compétence du ministère de la Justice, celles-ci restent aussi sous la tutelle du ministère de l’Intérieur, à l’inverse de ce que toutes les associations et tous les spécialistes souhaitaient. On verra donc se perpétuer l’arbitraire qu’entraîne l’éclatement des dossiers de naturalisation par préfectures ainsi que des motivations qui relèvent parfois d’une xénophobie avérée.
La gestion de l’asile par le même ministère atteste que c’est la même logique policière qui sera en œuvre, alors qu’aujourd’hui tout le monde s’accorde à dénoncer les conditions d’accueil des demandeurs d’asile, et les conditions dans lesquelles leur statut est déterminé.
La LDH constate qu’en reproduisant les schémas antérieurs, le gouvernement semble ainsi s’interdire de les remettre en cause, au risque de reproduire les mêmes errements. Ce n’est pas de cette manière que l’on apaisera les tensions artificiellement créées sur ce sujet, et que l’on construira une autre politique, plus efficace, mais aussi plus respectueuse des droits de chacun. »

(communiqué de la Ligue des droits de l'homme)

24 mai 2012

9,4 millions de sondages pour Sarko !

9,4 millions d'euros de sondages sous la présidence Sarkozy ! Voilà le lièvre que Raymond Avrillier, élu grenoblois, a débusqué. Pendant cinq ans, l'ancien président s'en est donné à cœur joie avec l'argent public. Des centaines de sondages ont été commandés à des amis et pour toutes sortes de raisons n'ayant que peu à voir avec la conduite du char de l'Etat. DSK, le PS, tel ou tel projet, tout est passé dans la moulinette des agences des conseillers de l'Elysée.
Ils sont gonflés les députés UMP de s'en prendre à M. Montebourg et Mme Taubira quand l'ardoise qu'a dû payer la République est à ce point lourde pour le contribuable. Raymond Avrillier, l'homme qui a eu la peau de Carignon, a plus d'un tour dans son sac. Il vient de saisir la Commission des comptes de campagne pour qu'une partie, au moins, de ces frais de sondages soient imputés sur le compte de M. Sarkozy.
Il aura fallu bien de l'obstination à cet élu du Dauphiné pour parvenir à ses fins. Depuis des mois et des mois, il a sollicité le tribunal administratif pour que l'Elysée lui remette (au compte-goutte) les pièces originales concernant ces sondages. Et il a eu gain de cause. On sait maintenant ce qui se tramait dans les arrières cuisines de l'Elysée et ces 9,4 millions d'euros sont bien difficiles à digérer.

Montebourg doit évidemment rester ministre

La condamnation pour injure d'Arnaud Montebourg doit-elle conduire Jean-Marc Ayrault, premier ministre, à lui demander sa démission du gouvernement ? Arnaud Montebourg était poursuivi par les patrons de SeaFrance après qu'il les avait qualifiés d'escrocs lors d'un mouvement social puissant conduite par une intersyndicale active. A cette époque, le nouveau ministre était député. Il agissait évidemment dans le cadre de ses fonctions parlementaires et avec la liberté de ton qui sied à un tel mandat. Que les patrons licencieurs aient choisi de poursuivre l'élu de la nation plutôt que d'entendre les doléances des salariés menacés est un choix que leur permet notre démocratie.
Mais que cette liberté aboutisse à la condamnation (provisoire puisque M. Montebourg a fait appel) d'un élu dans l'exercice de ses fonctions et pour l'euro symbolique ne doit pas conduire à le mettre au ban du gouvernement. Jean-Marc Ayrault a raison de souligner que les motifs visés par la « loi » Hollande ont trait à des attitudes d'enrichissement, de corruption, d'abus de bien social, et non à un excès verbal. Ce qui est visé par la jurisprudence Hollande c'est une attitude morale contraire à l'évidente honnêteté des ministres ou un comportement manifestement en contradiction avec les valeurs de la République.
D'ailleurs, les Français ne s'y trompent pas. Des sondages indiquent qu'ils sont largement majoritaires à souhaiter le maintien d'Arnaud Montebourg à son poste. Les rencontres qu'il mène actuellement avec les artisans semblent indiquer un sens du dialogue qui a fait défaut aux précédent gouvernement et pourrait déboucher, à terme, sur des créations d'emplois très attendues dans le pays. C'est autre chose — comme le fait Rachida Dati — d'invoquer un quelconque manquement à la parole donnée. Elle qui avait promis un combat sans merci à Fillon — « j'irai jusqu'au bout »—et qui vient lâchement de céder sous la pression de ses amis. Elle devra se contenter de son siège d'eurodéputé.

23 mai 2012

Christiane Taubira, une gauche en bonne santé…

Je me demandais s'il existait quelqu'un à droite de plus dangereux que Sarkozy. J'ai trouvé. Copé est nettement plus inquiétant car nettement plus malin et matois que le sortant battu. Il a l'art des formules alacres et incisives. Après avoir voulu passer François Hollande « à la tronçonneuse », Copé a trouvé un argument fort pour inciter les électeurs à voter pour les candidats de l'UMP : « quand on vote FN, a-t-il déclaré, on a la gauche et Taubira. » Mme Taubira, ministre de la justice, cristallise la haine des droitistes extrêmes de l'UMP. Christian Jacob (président du groupe UMP à l'Assemblée nationale) qui s'était déjà illustré par des attaques à la limite du racisme et de l'antisémitisme contre DSK, en remet une louche contre Christiane Taubira qu'il accuse, évidemment, d'angélisme et de laxisme.
Elle n'a pas encore réellement agi qu'elle est déjà sous les feux des critiques de la droite. Cela me rappelle les premiers pas de Robert Badinter, autre grand ministre de la Justice. Il fut attaqué, sali, honni pour avoir défendu l'abolition de la peine de la mort jusque dans les restaurants qu'il fréquentait ou les salles de concerts auxquels il assistait. Robert Badinter raconte souvent les insultes dont lui et son épouse étaient abreuvés tout comme nombre de grands hommes de gauche qu'il s'agisse de Léon Blum ou Pierre Mendès France. Pour la droite les hommes de gauche sont surtout grands quand ils sont morts. Sinon, ils sont au pouvoir par effraction comme le répète le stupide Alain Minc, visiteur sarkozyste du soir ou Séguéla l'amateur de Rolex.
Christiane Taubira est connue pour son immense talent d'oratrice, elle est également réputée pour être un défenseur farouche de la dignité des hommes et des femmes. Députée, elle fut à l'origine de la reconnaissance de l'esclavage comme crime contre l'humanité. Elle est à sa place…place Vendôme et sera un grand ministre de la justice. Elue de Guyane, Christiane Taubira ne peut d'ailleurs pas s'étonner du mépris et de l'arrogance d'un Copé. Le maire de Meaux, secrétaire général de l'UMP, contestera toujours la légitimité de la gauche au pouvoir. Il refusera toujours l'alternance au nom de ses valeurs rétrogrades qui ont pour noms : frontières, fermetures, boucs émissaires, stigmatisation…Au fond, Christiane Taubira devrait être flattée de l'obsession qu'elle représente pour la droite. C'est un signe de bonne santé de la gauche.

20 mai 2012

La droite est dans une impasse

Laurent Fabius lors d'une fête de la rose à Val-de-Reuil (photo JCH)
Les anciens snipers de la droite n'ont pas grand'chose à se mettre sous la dent. Il y a quelques semaines de cela on entendait les Morano, Bertrand, Coppé, Fillon, moquer les socialistes et leur tête de file, François Hollande. Oh mon Dieu qu'ils étaient nuls, incompétents, inexpérimentés, oh mon Dieu, ils ne prendraient pas une nouvelle fois le pouvoir par effraction, comme diraient Baroin et Mins réunis !
Et voilà que la gauche prend le pouvoir avec une grande sérénité et un grand sérieux. Le gouvernement est superbement dosé, divers, paritaire, animé par des élus de terrain solides et conduits par des hommes et des femmes d'experience. On est heureux de revoir Laurent Fabius dans un ministère des Affaires étrangères où il pourra donner son immense talent et sa grande intelligence des hommes et des situations. On est heureux de revoir Marylise Lebranchu, ancien ministre de la Justice autrement engagé qu'un Michel Mercier dont on avait oublié jusqu'à l'existence.
A Camp David, François Hollande est parvenu à convaincre ses partenaires du G8 que l'austérité de Merkozy conduisait les peuples et les Européens en particulier dans une impasse mortelle pour la démocratie sociale et et la démocratie tout court. La croissance n'est plus un gros mot. Alors que la droite revancharde et toujours aussi arrogante sorte ses petites phrases et avance ses petits bras renforce la nécessité d'un changement profond à la tête de l'Etat (c'est fait) et à l'assemblée nationale (c'est à faire).
Deux bonnes nouvelles enfin. Jean-Luc Mélenchon serait facilement élu — selon un sondage récent — dans la circonscription de Hénin-Beaumont devant Marine Le Pen qu'il est allé provoquer dans son soi-disant fief. 55-45, tel serait le résultat d'un second tour opposant le chef du Front de gauche à l'égérie du Front national. Même s'il n'est plus socialiste, Mélenchon réunit le vote de toute la gauche.
Autre bonne nouvelle : François Loncle n'a que huit adversaires au premier tour et face à lui, un candidat UMP-Nouveau-Centre très proche d'Hervé Morin, le centriste qui a connu le débarquement et qui ne fait pas son âge. Ce qu'il n'a pas dit, c'est qu'il avait rêvé. Comme rêve le conseiller régional désigné pour affronter le député sortant dans la 4e circonscription. Il a pris Pierre Aubinais, maire de Poses, comme suppléant, pour faire plus local mais rien, pour l'instant, ne le relie à un territoire qu'il parcourt au GPS. On félicitera au passage M. Aubinais qui, lors d'un meeting de la droite à Andé, n'a pas hésité à amener la sono que lui a offert François Loncle, dans un moment de générosité excessive. En politique, il n'y a pas d'amis, que des relations…
Une mauvaise nouvelle encore : un député UMP accepte de se présenter sous l'étiquette de Marine, la fille de son père. Ils seront sans doute quelques-uns, peu regardant sur la marchandise, à se laisser aller à cette coupable récupération, le tout pour ne pas perdre un siège et ce qui va avec. En politique, il y a des gens désintéressés. Mais pas que…

Jean-Paul Rappeneau présent au Cinéma Les Arcades de Val-de-Reuil

Le Moulin d'Andé fête ses cinquante ans d'existence. Suzanne Lipinska et son équipe d'animation ont concocté un programme destiné à marquer l'événement d'une pierre blanche de sorte que cet haut lieu culturel régional puisse s'appuyer son son prestigieux passé pour assurer un non moins magnifique avenir.
On le sait, le Moulin d'Andé, son théâtre, son parc, ont été souvent utilisés par de grands cinéastes pour les besoins de leurs créations. Fabienne Aguado, responsable du CECI (centre d'écritures cinématographiques) nous adresse le programme des projections. Dès le 1er juin au cinéma Les Arcades de Val-de-Reuil, Jean-Paul Rappeneau sera présent pour commenter la projection de son film « La vie de chateau » dont il écrivit le scénario au Moulin d'Andé.
J'évoquerai les autres événements, notamment ceux des 22, 23 et 24 juin, dans les semaines à venir.