28 avril 2012

mediapart affirme que Kadhafi a financé la campagne de Sarkozy à hauteur de 50 millions d'euros en 2007

Edwy Plenel, directeur de mediapart (photo JCH)
Si les faits rapportés, cet après-midi, par le site mediapart sont exacts, Nicolas Sarkozy est dans beaux draps. Qu'affirment les journalistes dont Edwy Plenel est le directeur de la rédaction ? Tout simplement que Médiapart possède enfin la preuve matérielle et concrète de l'autorisation du ministre des affaires étrangères libyens de verser 50 millions d'euros en faveur de la campagne électorale de Sarkozy en 2007. Le document date de décembre 2006. Evidemment rendu public, il semble ne souffrir aucune contestation. L'Elysée, contacté par le site, a refusé de commenter l'information.
On se souvient qu'interrogé récemment sur ce financement libyen de sa campagne, Nicolas Sarkozy avait fait état d'une rumeur grotesque. S'il perd l'élection le 6 mai, j'ai comme l'impression qu'il devra rendre des comptes dans bien des affaires. S'il s'avère que Kadhafi a effectivement aidé financièrement Sarkozy, il en sera fini de ses lénifiantes motivations avancées pour aller combattre le dictateur de Tripoli. Le site mediapart précise que la guerre conduite en Libye avait également pour mobile de procéder à la destruction physique des documents et des hommes susceptibles de vendre la mèche.
Serions-nous devant une immense affaire d'Etat ? Si mediapart dit vrai, la dernière semaine de campagne risque d'être animée et plus qu'intéressante. Peut-on imaginer un débat entre Sarkozy et Hollande sans que cette question soit, à un moment ou à un autre, abordée frontalement d'autant plus que mediapart évoque le rôle important de MM. Hortefeux et Takiedine ? J'espère que les journalistes sauront poser les bonnes questions au bon interlocuteur.
mediapart.fr (site payant)

27 avril 2012

Sarkozy ne sera qu'une tache dans l'histoire de France

Le nouveau positionnement de Sarkozy n'en est pas un. Voilà cinq ans qu'il manie les idées du Front national avec une aisance regrettable et un objectif constant : marcher sur les brisées de Marine Le Pen. Lors des divers drames et faits divers qui ont fait les unes des journaux, Sarkozy en a constamment rajouté sur les « monstres » les « voyous » et autres « racailles. » Toutes les lois proposées allaient dans le même sens : toujours plus de sanctions, toujours plus d'agressions contre les juges coupables de ne pas comprendre la nécessité de punir sans excuser et surtout enfermer sans espoir de sortir. Peines planchers, double peine rétablie, volonté de modifier l'ordonnance de 1945 sur les adolescents, peine de sureté rallongée, enfermement des suspects de récidive, toute la panoplie des mesures y est allée, aussi dangereuse pour les droits de l'homme que pour la possibilité de se réhabiliter. Et pour quel résultat ? Les prisons n'ont jamais été aussi pleines et les agressions contre les personnes jamais aussi nombreuses après 10 ans de sarkozysme !
Je voyais cet après-midi dans les rues de Rouen, un homme encore jeune faire la manche avec un pannonceau sur lequel on pouvait lire : « je sors de prison, je suis sans moyen. » Sans formation, sans issue, comment empêcher la récidive ? Qu'on ne se méprenne pas, je n'oublie pas les victimes (je l'ai été moi-même) mais un état civilisé, policé, un gouvernement respectueux de la séparation des pouvoirs doit se doter d'un arsenal législatif réaliste et conforme à l'idée qu'on se fait de l'homme et de sa capacité à changer. La droite accuse la gauche de déterminisme. C'est tout le contraire. La gauche croit en la possibilité d'évoluer grâce à l'éducation, l'apprentissage, la formation. Nul ne doit se résigner. La société doit aider, encadrer, sanctionner au besoin puisqu'il s'agit de défendre l'intérêt général, mais elle ne doit jamais pencher du côté de la vengeance. Le visage du Sarkozy d'aujourd'hui est hideux. Il nous fait honte. Bien sûr qu'il n'est pas fasciste. Bien sûr qu'il n'est même pas pétainiste. Il est seulement sarkozyste et frontiste compatible.
Tous les sondages fort heureusement donnent François Hollande gagnant. Il rassemble toutes les voix de gauche, tant mieux, et mord sur les électorats de François Bayrou (majoritairement !) et sur celui de Marine Le Pen à hauteur de 20 % ce qui n'est pas rien eu égard au score de la fille de son père. Ces électeurs-là sont d'anciens électeurs de gauche, pour partie, et des anti-sarkozystes absolus. Ce n'est pas un débat de deux heures à la télé qui y changera quoi que ce soit. Comme l'ont dit tant de commentateurs, Sarkozy faute d'avoir accepté l'alternance après une campagne digne, perdra et l'élection et l'honneur. Et sa trace dans l'histoire ne sera qu'une tache.

26 avril 2012

Sarkozy : pas de limite, pas de principe…

Laurent Fabius à Val-de-Reuil : S'il est réélu, Sarkozy n'aura plus aucune limite. (photo JCH)
Lors du grand meeting régional d’entre deux tours organisé la 24 avril dernier au Val-de-Reuil, Laurent FABIUS, devant près de 1.300 militants et sympathisants, a jeté un froid (dans le dos…) :  « imaginez que Sarkozy soit réélu ; n’étant plus soumis à réélection, il n’aura plus aucune limite… » Franchement, la perspective est en effet effrayante ! Et il en prend déjà le chemin : en témoigne sa stratégie vis-à-vis du front national, sa provocation autour du « vrai travail », sa proposition de présomption de légitime défense…encore trois semaines de campagne au lieu de deux, et il nous proposera le rétablissement de la peine de mort et de la Cour de Sureté de l’Etat !

Après son fiasco du premier tour et devant la perspective de la défaite, l’encore Président dévoile toute la mesure de son tempérament et en particulier son intolérance absolue à la contradiction et à la critique, en particulier lorsqu’il s’agit de son positionnement vis-à-vis de l’extrême droite ; alors, du cynisme politicien il passe à la morgue et à l’outrance : interdiction est faite de critiquer le rapprochement avec le FN.
Dans l’esprit malade du sortant, « les extrêmes se rejoignent ». Quelle idiotie ! Pour plusieurs raisons, qu’il faut rappeler autour de nous pendant ces quelques jours à venir :
— D’abord, la gauche du PS, qui n’a plus grand-chose de très extrême d’ailleurs, quand elle stigmatise, le fait en direction de catégories sociales : feu sur les riches, les privilégiés, les grands capitalistes, les bien-nés. Que l’on partage ou pas cette idée, ce qui justifie cette colère c’est le comportement social ou économique de ceux que pointe le discours. Il s’agit donc de vilipender un comportement volontaire, une volonté en marche, un positionnement librement consenti et recherché. L’évasion fiscale, l’accumulation de richesses, la spéculation sont le fruit de ceux qui veulent bien les commettre, pas un état inné.
— Tout au contraire, l’extrême droite pointe comme ennemis désignés ceux qui ont pour seul stigmate d’être ce qu’ils sont, intrinsèquement, substantiellement, intimement ; celui qui est différent et qui pour cette raison même est suspect : depuis quand choisit-on d’être noir, maghrébin, juif ? Depuis quand est-ce un choix qui intéresse l’Etat d’être chrétien ou musulman ? Depuis quand est-il compatible avec la République de se poser des questions aussi absurdes ?
— Les extrêmes ne se valent pas ! N’en déplaise à l’UMP, s’allier avec le Front de gauche ce n’est pas la même chose que de braconner sur les terres idéologiques du Front national, moralement, éthiquement, politiquement, comparer les deux n’est pas seulement une faute, c’est une mystification totale.
Ensuite, qu’on ne vienne pas nous dire que François Hollande et Nicolas Sarkozy parlent tous les deux de la même manière aux électeurs du FN ! L’honnêteté intellectuelle minimale conduit à constater que le candidat de la gauche, s’il dit comprendre leurs inquiétudes et leurs angoisses, veut leur faire entendre qu’ils se trompent de cible, que leur colère légitime est mal dirigée, que ce n’est pas à l’immigration que l’on doit le chômage mais à la politique économique d’austérité absurde imposée par le libéralisme débridé, que l’insécurité est un facteur social avant d’être le fruit d’une communauté, que la priorité ce doit être l’éducation, la laïcité, le vivre ensemble et pas l’exclusion de telle ou telle supposée communauté ;
Le Président sortant, au contraire, après avoir pendant 5 ans mis l’accent sur les thèmes chers au FN (identité nationale, immigration, laïcité à géométrie variable… ) au lieu de faire venir à lui l’électorat lepeniste, fait le chemin inverse et emprunte directement ses idées et leur donne raison : désormais, ce qui serait déterminant pour l’avenir de la France, ce serait la question migratoire, la défense des frontières, la sécurité, le « vrai travail » (dont on ne sait ce qu’il est, sinon qu’il n’est ni celui des fonctionnaires, ni celui des « assistés »…pas plus que celui des chômeurs et des précaires).
Le dernier coup médiatique en date, cette proposition de présomption de légitime défense de la police (et tant pis pour l’indépendance des juges…mais de ça on a l’habitude) est ainsi directement issue du programme frontiste !
Le rapprochement idéologique avec le FN est tel qu’une précision a même dû être apportée par le sortant lui-même : il n’y aura, parait-il, aucun accord avec le FN en cas de victoire, pas plus que de ministre frontiste dans un second quinquennat Sarkozy : s’il a fallu le dire, c’est que précisément, ça n’allait pas sans dire !
Cet acharnement à briser tous les tabous imposés par les principes républicains pour se maintenir coûte que coûte au pouvoir laisse en effet entrevoir le danger extrême d’une réélection de cet homme qui, alors, ne sera plus tenu par aucun principe, aucune limite. Alors oui, ça fait vraiment peur ! Tous aux urnes le 6 mai ! Votons.
Marc FRANÇOIS

François Loncle : « Sors d'ici Sarkozy ! »


« Le candidat Sarkozy doit désormais substituer à son slogan de campagne le triptyque maréchaliste « Travail, Famille, Patrie ». Il a en effet succombé à la démagogie la plus ringarde, en vantant « le vrai travail » et les « racines chrétiennes ». Prétendant draguer les voix du Front national, il ne recule devant aucune surenchère, aucune stigmatisation, aucun reniement. M. Sarkozy est sans principe, sans morale, sans dignité. En divisant les Français, en les dressant les uns contre les autres, en exacerbant les tensions, il a implicitement renoncé à sa fonction de président de la République. Sa dérive «pétainiste» témoigne de son désarroi personnel et de son incapacité à répondre aux véritables attentes de la population. Il préfère ainsi s'en prendre aux chômeurs plutôt qu'au chômage. En tentant de dévoyer le 1er Mai, il insulte l'histoire et les travailleurs. Il est prêt à tout et à n'importe quoi. Il est prêt, cette fois, à tenir toutes les promesses, même celles de Marine Le Pen. Va lui revenir en ces termes, le 6 mai, l'écho d'une grande voix: « Sors d'ici, Sarkozy! » »
François Loncle, député de l'Eure


Selon Dominique Vidal : « le Front national opère le rassemblement des cocus »


Par C. Thadyre, politologue


S
i l’on en croit Dominique Vidal, chercheur, historien et journaliste au Monde diplomatique, « l’objectif que poursuit le Front national consiste, en simplifiant, à opérer le rassemblement des cocus. Les cocus de François Mitterrand et de Lionel Jospin à gauche et les cocus de Nicolas Sarkozy à droite »*. Les derniers sont particulièrement nombreux ces temps-ci.

Forts de cette affirmation, nous sommes allés consulter les résultats du premier tour de la présidentielle à la Haye-Malherbe pensant y trouver la confirmation de cette hypothèse. En toute logique et si le vieux dicton populaire s’y était vérifié, c’est dans cette commune que le Front national eût dû réaliser son meilleur score. Or, ce n’est absolument pas le cas. Il semble donc bien que la réputation peu enviable des Malherbois soit largement usurpée et qu’il convient à présent de leur rendre justice.

En revanche, avec 32,77% des suffrages exprimés en faveur du Front national, il apparaît que la commune de Vieux-Villez en est la mieux pourvue et d’ores et déjà en mesure de reprendre aux Malherbois le titre de gloire dont ceux-ci se débarrasseraient volontiers. C’est là le record absolu sur notre secteur géographique. Mais plusieurs autres communes concurrentes sont sur les rangs pour figurer au palmarès et obtenir le César : Fontaine-Heudebourg avec 31,77%, Houetteville avec 31,50%, Ailly avec 31,01%, Surtauville avec 30,15% et Saint-Pierre-la-Garenne avec 30,12%. Voilà pour les pourcentages les plus élevés que nous avons relevés.

Curieusement, alors qu’on eut pu s’attendre dans les communes suivantes à des chiffres record, ils ne sont que 21,76 % à Corneville-sur-Risle, 20,94% à peine à Jouy-sur-Eure, atteignent tout juste la barre des 18,14% à Triqueville – mais là on s’éloigne – et moins de 25% dans les deux communes portant le nom de Sainte-Opportune. En revanche et contre toute attente, ils sont quand même, les hypocrites, 19,22% à Saint-Aubin-le-Vertueux.

Alors, à la lecture de ces résultats, la conclusion s’impose d’elle-même comme une évidence. « Tout le monde sait que c’est dans la marine qu’il y a le plus de cocus ».**

C. Thadyre

*   D. Mermet, Là-bas si j’y suis : « On est pas au bout de Le Pen » – Entretien
avec Dominique Vidal du 31 août 2011 – Rediffusion du 24 avril 2012

** Marcel Pagnol, dans Marius

25 avril 2012

La Ligue des droits de l'homme : battre le candidat des droites


(Communiqué de la Ligue des droits de l'homme)
La Ligue des droits de l’Homme se félicite du haut niveau de participation au premier tour de l’élection présidentielle. Elle y voit la volonté du peuple français de restituer à la politique son rôle primordial, sans céder aux injonctions de se plier aux intérêts économiques.

La LDH constate l’ampleur du désaveu qui frappe le Président sortant. Ce qui a été sanctionné, c’est un quinquennat au service des puissants, caractérisé par des choix aggravant les injustices sociales, légitimant la xénophobie d’Etat, multipliant les atteintes aux droits et aux libertés, enfermant les citoyens dans une société de surveillance et dans une démocratie limitée. En s’en prenant à tout-va à diverses catégories de la population, parce qu’au chômage, selon leur origine, et même selon leur religion, en désignant des boucs émissaires et en attisant les peurs et les haines, Nicolas Sarkozy a légitimé les idées du Front national, qui s’en trouve plus fort que jamais.
Parce que notre pays ne peut continuer à se livrer, à lui-même, une guerre civile froide, parce que sa défaite est une étape nécessaire, il faut, le 6 mai 2012, barrer la route à Nicolas Sarkozy.
Mais infliger une défaite au candidat sortant ne suffira pas à répondre aux angoisses et aux espoirs que traduit le premier tour des élections présidentielles.

Ce sera au nouveau président de la République d’impulser une autre politique qui, dépassant l’alternance institutionnelle, ouvre la voie à une réelle alternative politique.
 — Rétablir un fonctionnement démocratique des institutions en supprimant le cumul des mandats, en assurant l’indépendance de la justice et en élisant les membres du Conseil constitutionnel, ainsi que les autres Autorités indépendantes, à une majorité des deux tiers du Parlement.
— Bannir la xénophobie d’Etat en régularisant les sans-papiers qui étudient, vivent et travaillent ici, en ouvrant enfin un réel débat sur l’immigration, en accordant aux étrangers non européens le droit de vote et d’éligibilité aux élections locales, et faire reculer le racisme en cessant de stigmatiser des catégories entières de population en raison de leur origine ou de leur religion.
— Restituer aux citoyens leurs libertés en réformant profondément la justice pénale, en abolissant les lois d’exception, en rétablissant la justice des mineurs dans toute son exceptionnalité, en limitant les fichiers et leur usage à des fins proportionnées, contrôlables et à la finalité établie.
— Reconstruire des services publics qui soient à la disposition de tous et auxquels tous doivent avoir accès, lancer un plan d’action pour l’hébergement d’urgence et le logement social, construire une justice fiscale et sociale qui assure la progressivité de l’impôt et la redistribution des richesses.
— Construire une autre Europe, aux institutions démocratiques, dégagée du dogme de la concurrence, et ouverte sur le monde.

La LDH, au cours des mois à venir, portera ces revendications comme autant de conditions nécessaires pour que notre société cesse de produire de l’injustice et de l’exclusion, pour que se construise l’espoir d’une société plus solidaire et plus libre.

Le message du Parti de gauche : Battre Sarkozy !


Le Parti de Gauche de l’Eure remercie chaleureusement toutes les électrices et les électeurs qui, dans ce département, ont accordé leur confiance à Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de Gauche, en lui apportant leur vote, au total 34.572 voix soit 10,34% des suffrages exprimés.

En votant pour Jean-Luc Mélenchon, elles et ils ont marqué leur volonté d’appartenir à cette grande famille politique qu’est désormais le Front de Gauche. Une famille fraternelle et solidaire qui s’étend bien au-delà des partis politiques qui le structurent. Une famille qui ne distingue pas ses membres en fonction de leurs origines, de leur religion, ou de leur appartenance à telle ou telle communauté. Une famille qui les reconnaît dans leur dignité pleine et entière d’hommes et de femmes libres, de citoyennes et de citoyens responsables et égaux en droit et les appelle à ne compter que sur eux-mêmes et à prendre en mains leurs affaires.

En dépit du combat que le Front de Gauche a mené seul à gauche avec obstination contre l’extrême-droite, le résultat inquiétant obtenu par Marine Le Pen est la conséquence directe de la banalisation des idées racistes, xénophobes, antisociales et démagogiques du Front national orchestrée par Nicolas Sarkozy, Claude Guéant et la frange la plus à droite de l’UMP. Mais de nombreux médias, en ouvrant complaisamment leurs plateaux, leurs colonnes et leurs micros à la candidate d’extrême-droite, ont aussi leur part de responsabilité dans ce résultat.

Dès lors, et dans la perspective politique tracée par le Front de Gauche, pour la Révolution citoyenne, le partage des richesses, la VIème République et une Europe des peuples, allant bien au-delà de la seule élection présidentielle, un seul mot d’ordre s’impose pour le second tour : débarrasser la France de Sarkozy. C’est une condition indispensable pour progresser et briser l’axe libéral européen Sarkozy-Merkel qui s’impose à l’Europe. C’est la première étape que nous nous sommes fixée. Et pour cela, nous ne devons avoir aucun état d’âme. Pas une seule voix ne doit manquer qui risquerait de le faire gagner.

Pour autant, il ne s’agit nullement d’un ralliement à François Hollande. Trop de divergences existent entre le programme du Front de Gauche « l’Humain d’abord » et celui du candidat du Parti socialiste. D’ailleurs, celui-ci a depuis longtemps annoncé qu’il n’y aurait rien à négocier dans son programme. C’est plus clair ainsi. Il n’y aura donc ni accord, ni marchandage électoral d’entre deux tours, et, comme Jean-Luc Mélenchon l’a affirmé place de Stalingrad, nous ne lui demanderons rien.

Le 6 mai prochain, pour battre Nicolas Sarkozy, votons et appelons à voter pour François Hollande puisque les Française et les Français l’ont placé par leur vote en capacité d’y parvenir.

Le Parti de Gauche, membre du Front de Gauche

Laurent Fabius à Val-de-Reuil : on vous le demande avec amabilité, M. Sarkozy, dégagez ! »

Le discours de Laurent Fabius à Val-de-Reuil ? Un grand moment politique. Un grand moment d'émotion, d'exaltation et de prise de conscience pour ceux et celles qui n'auraient pas encore suffisamment réfléchi au sens de leur vote, le 6 mai prochain. Sans aucune note, sans aucun support, Laurent Fabius excelle dans une improvisation d'une heure construite sur l'actualité brûlante, les enjeux de l'élection et illustre abondamment le drame que serait la réélection du candidat sortant.
Après la mise en bouche et les remerciements adressés aux Verts et au Front de gauche pour la présence de leurs dirigeants et leur soutien à François Hollande, Laurent Fabius passe en revue tous les grands dossiers de cette élection présidentielle. Il n'oublie rien : le financier, l'économique, le politique, l'intérieur, l'extérieur, dresse un bilan redoutable et terrible du quinquennat de Sarkozy précisant au passage : « on vous le demande avec amabilité, dégagez M. Sarkozy. » La dette, le chômage, le commerce extérieur, le déficit, la loi TEPA, le bouclier fiscal, la retraite, le code du travail, imaginons un seul instant que Sarkozy soit réélu et non rééligible puisque les institutions ne le permettent pas : il agirait en toute impunité, sans risque, décomplexé. C'en serait fini des conventions collectives, de la sécurité sociale, des services publics et des acquis sociaux, il en serait fini d'une France que nous aimons.
Le débat dans le débat : « François Hollande a utilisé la bonne expression. Un élève mal noté à l'écrit sollicite souvent un oral de rattrapage. Sarkozy en veut un, deux, trois, contrairement à toutes les règles habituelles. » Il sera certainement collé à l'examen mais Laurent Fabius ajoute cette remarque : « Sarkozy devrait se méfier de François Hollande. A trop le sous-estimer, il court des risques. »
Le vote Front national ? Une colère, un désarroi. La majorité de ceux qui ont voté Le Pen ne sont pas des fascistes ou des racistes. Ils expriment à leur manière, maladroite et contestable, un ras le bol. Sans compter que Sarkozy a tout fait, depuis des années, pour alimenter le discours xénophobe qui plaît tant à ceux qui ont peur, peur de tout, des autres, d'eux-mêmes.
Sur le résultat du 6 mai, Laurent Fabius se dit confiant. Mais sa confiance est mesurée, conditionnelle. L'élection de François Hollande est non seulement possible, elle est indispensable pour que notre pays ne soit plus saigné aux quatre veines. Il y faut une condition : la mobilisation massive des militants, des élus, des sympathisants. Le programme de François Hollande est connu depuis le Bourget. 60 propositions, 60 engagements qui n'ont pas varié, pas bougé d'un iota et qui seront mis en œuvre durant le quinquennat.
Dans une conclusion flamboyante, Laurent Fabius salue les 1200 personnes serrées dans la salle d'entraînement de la halle Jesse Owens. Il les invite à s'égayer pour faire campagne. Dès maintenant et jusqu'au 4 mai à minuit. Marc Antoine Jamet, François Loncle, Jean-Louis Destans, Michel Champredon, et tant d'autres élus de l'Eure et de la Seine-Maritime ont reçu le message cinq sur cinq.

24 avril 2012

Sarkozy était favorable au vote des étrangers !

En 2001, dans son livre, Libre, il écrivait : «A partir du moment où ils [les étrangers non communautaires, ndlr] paient des impôts, où ils respectent nos lois, où ils vivent sous notre territoire depuis un temps minimum, par exemple de cinq années, je ne vois pas au nom de quelle logique nous pourrions les empêcher de donner une appréciation sur la façon dont est organisé leur cadre de vie quotidien.»
En 2001, dans il répétait qu'à titre personnel, il demeurait favorable à ce vote considéré comme un élément d'intégration. Mais la campagne de 2012, orchestrée par le dénommé Buisson, a conduit Sarkozy, l'auteur de ces lignes, puisqu'il s'agit bien de lui, à renier son point de vue et à s'opposer au vote des étrangers dont il fait aujourd'hui un épouvantail pour s'attirer les voix d'une partie des électeurs de Marine Le Pen. Il est évident que François Hollande saura le lui rappeler lors du débat qui opposera les deux hommes le 2 mai prochain sur les chaînes de télévision.
Il s'agit d'un trait de caractère de Sarkozy. Il est changeant, inconstant, velléitaire, imprévisible. Et quand il accuse François Hollande de finasser et d'être une anguille (n'est-ce pas M. Copé ?) il suffit de les renvoyer aux 60 engagements de François Hollande, engagements écrits noir sur blanc et rendus publics à des millions d'exemplaires. Comment peut-on ignorer le programme de la première année de François Hollande à l'Elysée quand on est, comme M. Copé, responsable de l'UMP, parti du candidat en perdition ? Il y faut une forte dose de mauvaise foi, une propension au mensonge et un élan pour la propagande portée à un haut degré d'indignité.
D'ailleurs, François Hollande tiendra, demain une conférence de presse qui lui permettra de répondre à toutes les questions et sur tous les sujets. « Ça changera » a-t-il remarqué avec ironie.

Louviers et Val-de-Reuil vues par Jean-Laurent Cassely de slate.fr


Jean-Laurent Cassely (à droite) interroge Alain Lefeez, délégué syndical CGT Cinram. (Photo JCH)

Je vous invite à lire, toutes affaires cessantes, les deux excellents articles de Jean-Laurent Cassely, sur le site slate.fr. Profitant de la venue à Louviers du barnum de TF1 et de son journaliste du repas de midi, Jean-Pierre Pernaut, Jean-Laurent Cassely a souhaité constater sur place le « comment du pourquoi » du choix de la ville de Louviers comme ville test du premier tour de l’élection présidentielle. Une ville à droite lors des élections nationales et à gauche aux élections locales.
Ville test est quand même un bien grand mot dans la mesure où l’unité de compte retenue par les analystes de TF1 ne s’appuyait que sur les résultats de 2007, année qui vit Sarkozy se détacher au premier tour des présidentielles d’alors. Les législatives de juin suivant furent ensuite très favorables à François Loncle, le candidat PS à nouveau candidat cette année.
Le journaliste de slate.fr, au concret du quotidien de Louviers s’est d’abord rendu compte qu’il était impossible de comprendre cette ville aujourd’hui en la sortant de son contexte géo-politico-économique et en la vidant de ses problématiques d’agglomération. A écouter (ou à lire) les deux maires des deux villes de Louviers et de Val-de-Reuil, leur commune serait la plus belle du monde. Mais comme toutes les plus belles, elles ne peuvent donner que ce qu’elles ont : son passé industriel et politique glorieux pour Louviers avec le textile, PMF et le CAG, son avenir démographique, son architecture futuriste et ses équipements collectifs ainsi que ses zones d’emplois pour Val-de-Reuil. C’est déjà beaucoup, direz-vous et vous aurez raison. Et vous saisirez alors que le choix de TF1 ne fut qu’un choix circonstanciel, artificiel, peu efficace si l’on en juge par les audiences de la soirée.
Revenons à slate.fr. Jean-Laurent Cassely a pris l’option, excellente de mon point de vue, de traiter différemment les deux villes et de montrer, en quelque sorte, l’envers du décor. Comment imaginer une émission télévisée, en direct, sans donner la parole aux salariés de Cinram menacés dans leur emploi puisque l’usine doit fermer dès cet été ? Pernaut l’a fait. Comment comprendre le conflit entre les deux maires sans évoquer leur histoire, leur culture et leur manière de concevoir la politique ? Louviers, ville moyenne avec un moyen maire (comme le titrait Libération) Val-de-Reuil, ville moyenne également avec un maire isolé mais visionnaire dont le territoire et les projets sont indispensables aux autres.
Dans ses articles, Jean-Laurent Cassely prend pour fil rouge un livre récent de Jean Viard, sociologue et fin connaisseur des comportements. Il appuie sa démonstration sur les conditions de vie des urbains et des rurbains, sur leurs angoisses et leurs peurs. Leurs fantasmes et leur repli, tout ce qui se joue dans le vote Le péniste de dimanche dernier.
Se limiter à ce constat serait désespérant. Mais heureusement, l’agglomération Seine-Eure possède des atouts même si je crains que les électeurs de Surtauville — ils ont voté à 35 % pour Marine Le Pen — n’en aient aucune conscience et n’en tirent aucune confiance.
Et à vous donc de lire les deux sérieux articles d'un journaliste étonné par une foison de personnalités, de bouillonnement, de vie…en un mot. Mon petit doigt me dit que nous ne serons pas sans revoir Jean-Laurent.

Les articles de Laurent Cassely sur Slate
 http://www.slate.fr/story/53735/presidentielle-louviers-france-tf1
 http://www.slate.fr/story/53749/presidentielle-val-de-reuil-louviers-tf1 


Alors au boulot, on vote tous et toutes Hollande


Le verdict du premier tour va tomber. A Louviers, François Hollande tient la tête. (photo JCH)

Avec 28,63 % des voix contre 27,08 % à Sarkozy, le challenger François Hollande crée le « choc » du premier tour et l’emporte sur le sortant Sarkozy. C’est un score qui le met en « pôle position » pour le 6 mai. La gauche obtient un total de 43,7 % des voix. Un record, depuis 1988, au premier tour d’une élection présidentielle. Elle peut gagner le 6 mai si elle s’unit et rassemble.
François Hollande a tenu une ligne de crête, avec une campagne prudente mais obstinément calée à gauche. Il a annoncé un Premier ministre socialiste et un gouvernement de la gauche. François Hollande a cité, pour les associer, dès le 22 avril au soir, Jean-Luc Mélenchon et Eva Joly. Il a pris pour cible la finance et écarté l’austérité ; il a fixé comme objectif des négociations sociales avec les syndicats sur les retraites et les salaires ; il a appelé à une grande réforme fiscale ; il a appelé à une nouvelle branche de la sécurité sociale pour la « dépendance » ; il a défendu un encadrement des loyers ; il a proposé de rompre avec le système Sarkozy qui a affaibli le pays. Il a défendu une réorientat ion de l’Europe face au lourd passif de celle-ci placée dramatiquement sous le joug des néolibéraux.
Bien sûr, le second tour n’est pas joué, mais on entrevoit la possibilité de protéger le pays d’un second mandat de Sarkozy qui serait terrible pour tous les salariés. Sarkozy est un menteur grossier, manipulateur, cynique au service des 1 % les plus riches. C’est le pire président de la Ve République, le plus systématiquement antisocial depuis 5 ans. Sarkozy, annonçant au passage qu’il écraserait les syndicats (son appel à un « très grand rassemblement du vrai travail » le 1er mai montre même qu’il recherche l’affrontement avec les syndicats sur leur propre terrain), n’hésiterait sur rien : austérité et chômage organisés, services publics détruits, droit du travail démantelé. Nous achèverions de perdre les hôpitaux publics, l’école publique, les services publics, EDF, la SNCF. Le Smic serait supprimé, la 5e semaine perdue, la RGPP serait poursuivie et la garantie de l’emploi pour les fonctionnaires s’envolerait…

23 avril 2012

François LONCLE appelle à la victoire de François Hollande le 6 mai


Le dépouillement au bureau numéro 6 de Louviers (photo JCH)

Lors du 1er tour de l’élection présidentielle, les Français ont exprimé une volonté profonde de changement. En témoignent :

- La participation très élevée : en démocratie, c’est le peuple qui décide.
- Le score de François HOLLANDE qui est en tête du premier tour, notamment dans la 4ème circonscription de l’Eure dont je suis le député (les villes de Louviers, Val-de-Reuil, Gaillon, Pont de l’Arche, Bourgtheroulde, Aubevoye, Pîtres, Le Manoir et Saint-Pierre-du-Vauvray, etc… ont placé nettement en tête François HOLLANDE) : c’est l’adhésion à un projet de redressement et à une personnalité de rassemblement.
-  Le désaveu massif du candidat sortant : pour la première fois, un Président sortant n’est pas en tête du premier tour. 3 électeurs sur 4 ont désavoué le président des promesses non tenues et des injustices accrues. La sanction de cette dégradation, c’est aussi un Front National dont le score a doublé en 5 ans de présidence SARKOZY.

Le 6 Mai, il y aura deux bulletins qui correspondent à deux chemins : la continuité en pire avec SARKOZY ou le changement avec F. HOLLANDE.

- Soit l’abaissement économique aggravé avec le candidat sortant, soit le redressement industriel, agricole, éducatif et financier avec F. HOLLANDE.
-  Soit les inégalités et les privilèges amplifiés avec le candidat sortant, soit la justice sociale, fiscale et territoriale avec F. HOLLANDE.
- Soit l’Europe de l’austérité à perpétuité décidée et approuvée par le candidat sortant, soit la réorientation de l’Europe portée par F. HOLLANDE avec la renégociation du traité budgétaire et l’exigence de réciprocité commerciale contre la concurrence déloyale dans les échanges.
- Soit l’oubli du sens de l’État et la présidence du Fouquet’s favorable aux puissances d’argent qui soutiennent le candidat sortant, soit le rassemblement autour des valeurs de la République et de l’État impartial proposé par F. HOLLANDE.

Le changement, c’est le 6 mai : rassemblons-nous le plus largement possible autour de François HOLLANDE pour le redressement de la France et pour la justice qu’attendent les Français.
                                                           François LONCLE
                                                           député de l'Eure

A Louviers et Val-de-Reuil, François Hollande vire en tête


Tous les militants socialistes actifs et motivés se réjouiront des résultats obtenus par François Hollande à Louviers et surtout à Val-de-Reuil. Dans ces deux villes de la CASE, le candidat socialiste arrive en tête, démontrant ainsi aux analystes de TF1 que l'ancienne ville du textile ne vote pas toujours à droite lors des élections nationales. Mais cela on le savait déjà puisque la circonscription de Louviers, en 2007, a accordé plus de 53 % des voix à François Loncle quand Sarkozy avait dépassé 54 % un mois avant.
Il est évident que pour être importants localement, les résultats de Louviers et de Val-de-Reuil n'indiquent qu'une tendance heureusement confirmée au niveau national. Que François Hollande soit le favori du second tour est une évidence. Que le combat doive être acharné contre Nicolas Sarkozy en est une autre. Car pour gagner le 6 mai, le candidat sortant UMP a besoin d'un renfort (hypothétique) d'une immense majorité des électeurs de Marine Le Pen et de la quasi totalité des suffrages de François Bayrou, le maillon faible de ce premier tour.
Pourquoi des électeurs venus de tous les milieux votent-ils pour la fille du créateur du Front national ? Parce qu'elle a privilégié un discours hostile à l'Europe et un autre discours, plus ancien, hostile aux étrangers. Le FN demeure un parti xénophobe. Toute ouverture aux autres lui semble un crime. En ce sens le vote FN est un vote de repli, de peur, d'angoisse. A dire vrai, les responsables des autres partis ne savent pas très bien comment lutter contre Marine Le Pen. Et quand Sarkozy reprend les thèmes chers à ce parti, il favorise la montée d'un vote extrémiste et dangereux dont il a été la première victime. En ce sens, le vote d'hier est un vote moral.
Les instituts de sondage avaient bien anticipé les résultats du premier tour (excepté sur le thème de l'abstention sauf IPSOS). La plupart donnaient Hollande en tête de un à deux points devant Sarkozy. Bayrou et Mélenchon étaient prévus à un point ou deux au-dessus de leur score réel. Marine Le Pen était projetée à 17 %, elle a fait 18. Le score des autres candidats est conforme aux sondages.
Pour le second tour, les instituts avancent tous une victoire de François Hollande par 54-46 pour les moins favorables certains allant jusqu'à 56 voire 57 % en faveur de Hollande devenu le candidat de toute la gauche et au-delà puisque des centristes appellent à le soutenir dès ce matin.
La mobilisation et la présence des militants et sympathisants socialistes sur le terrain est un élément indispensable pour la victoire finale de François Hollande. Les socialistes l'ont appris avant ce premier tour, notamment à Louviers : ils ne doivent compter que sur leurs propres forces. Il n'empêche que tout coup de main, tout apport militant sous quelque forme que ce soit seront les bienvenus. Les législatives approchent à grands pas et la dynamique engagée maintenant servira également au soutien de la candidature de François Loncle.