7 avril 2012

Quand des millions de Français défilaient contre la réforme des retraites


manifestation d'enseignants à Evreux (photo JCH)

Grandpuits & petites victoires  Jeudi 12 avril 20h  cinéma Forum Louviers 4,50€, projection-débat organisée par le NPA Seine-Eure.
Un film qui nous replonge au coeur des grèves pour les retraites, quand les raffineries ont failli faire caner le gouvernement. Discutons-en, préparons ensemble les luttes de demain!
 Grandpuits & petites victoires renoue avec l’Histoire populaire française, nous replonge au cœur du conflit qui a mobilisé des millions de Français opposés à la réforme des retraites. Tout en nous faisant vivre un grève de l’intérieur au côté de personnages attachants, le film met en perspective la lutte en faisant des liens avec l’histoire sociale (Grève générale, réquisition, caisses de grèves...) dont on tire nombre d’enseignements et d’encouragements à l’action. Le film décrypte l’actualité, la propagande, le rôle discrètement crapuleux des principaux médias et le rapport de classe dans un mouvement en train de se construire et la stratégie patronale qui lui répond.

Echos de campagne et de porte à porte

Participant hier avec François Loncle, à du « porte à porte » dans le quartier de la Roquette pour mieux faire connaître le programme de François Hollande, plusieurs éléments m'ont frappé. Tout d'abord, le nombre de personnes non inscrites sur les listes électorales de Louviers sont nombreuses. Il s'agit souvent de jeunes gens venus dans notre ville pour diverses raisons : travail, vie de couple, etc. Et leur préoccupation première n'est pas de changer leur adresse à la mairie. Alors, le 22 avril, certains s'interrogent sur l'opportunité d'aller voter dans leur précédente commune de domiciliation. Le prix de l'essence est tel qu'ils se posent la question !

Par ailleurs, de nombreuses personnes ayant commencé à travailler avant 18 ans ne connaissent pas la mesure phare de François Hollande sur l'âge de départ à la retraite à taux plein. S'ils atteignent l'âge de 60 ans en ayant cotisé le nombre de trimestres requis et surtout en ayant commencé leur vie professionnelle avant 18 ans, les jeunes travailleurs(euses) d'antan pourront partir en retraite dès leurs soixante ans. Nous avons constaté qu'elles ignoraient cette possibilité qui éclaire l'élection sous un nouveau jour. François Loncle va leur adresser les mesures prioritaires du candidat socialiste. Il en profitera pour leur faire connaître les mesures immédiates prises par le président (et donc par décret) par le nouveau président.

Les jeunes — du moins ceux que nous avons rencontrés — sont majoritairement antisarkozystes. Ils en ont assez de la stigmatisation, de cette posture permanente du candidat sortant à leur égard qui les considère comme des suspects, des délinquants en puissance. Il est certain que le 22 avril, ces jeunes-là iront voter. Et pas pour le sortant.

Il y a aussi tous ceux qui manifestent clairement du désintérêt pour la campagne électorale. On sent que la crise économique et sociale a frappé de plein fouet les familles modestes et les classes moyennes au point de créer du doute, du désenchantement. Elles ne veulent pas prendre pour argent comptant les promesses, elles savent que des efforts devront être faits et « que ce seront toujours les mêmes qui les supporteront. » Ce qui n'est pas exact eu égard au projet de François Hollande qui veut faire payer les riches. Cette année, les électeurs ont eu du mal à rêver et il faut bien dire que la campagne ne se prête pas à ce type de pensée. Ce qu'il faut craindre, c'est l'abstention. Celle qui avait coûté fort cher à Lionel Jospin en 2002. 

Il n'y pas cinquante solutions. Celles et ceux qui veulent chasser Sarkozy de l'Elysée doivent se mobiliser en votant Hollande le 22 avril et en suscitant des votes par procuration. Les démarches, je le rappelle, sont simples. 
En cas d'absence, les 22 avril et 6 mai prochains, il vous suffit de remplir une déclaration sur l'honneur expliquant les motifs de cette absence, de trouver quelqu'un de confiance votant dans la même commune, de déclarer les nom, prénoms, adresse et bureau de vote de cette personne de confiance et de se rendre au commissariat ou dans la mairie de la commune de résidence.

Le 15 avril prochain, dans l'après-midi, un grand rassemblement de soutien à François Hollande aura lieu dans le parc de Vincennes à Paris. Soyons nombreux !

5 avril 2012

Les aménagements de sécurité de la route de Pacy seront réalisés en juillet et en août

Que donneront les choix de la municipalité quant aux aménagements de sécurité de la route de Pacy ? Nul ne le sait encore. En tout état de cause, nous étions plusieurs dizaines d'habitants des quartiers Est de Louviers, mardi soir, présents à la réunion de quartier pour découvrir les plans définitifs de modification du carrefour « route de Pacy, route de Paris » et du stationnement dans la route conduisant à Pinterville.
Pour le maire, il s'agit de déplacer le feu rouge-vert de la route de Pacy, de ralentir la vitesse des véhicules, de faciliter la circulation des camions, d'élargir le trottoir côté Est, de sécuriser l'accès à l'école Jean Zay (avec plateau ralentisseur) et de permettre la mise en place d'un système de chicanes obligeant les usagers à ne pas dépasser 30 Km/heure.

Les riverains de la route de Pacy — dont je suis — ont mis en avant certaines difficultés : les sorties de garages, de propriétés vont être rendues plus délicates. Le tourne à gauche au pied de la côte de Paris n'est pas pris en compte dans le projet actuel. Si la solution préconisée par M. Langlois (1) n'est pas adoptée, on risque des bouchons encore plus importants que ceux d'aujourd'hui.
Et la circulation dans la rue Dutens ? Le maire affirme que la rue de l'adjudant-chef Mourad est bénéfique. Sans doute en partie. La fréquentation de cette rue Mourad a quand même amplifié la circulation dans la rue Dutens qui accueille même, au mépris de la signalisation, les camions de livraison du garage Renault habitués à fréquenter les trottoirs !
Un habitant soulève le problème général de la circulation des poids lourds dans le centre de Louviers. De plus en plus nombreux, ils traversent la ville, même sans objectif local. Pour le maire, la liaison est-ouest et le souci d'éviter les péages d'autoroutes conduisent les chauffeurs à emprunter les départementales ou les nationales malgré la saturation de certains axes. Seule la coercition semble avoir quelque influence sur les chauffeurs. Il suggère la création de péages à Criquebeuf et Gaillon puisque la suppression du péage d'Incarville lui semble totalement utopique. Comme c'est la SAPN qui décide (et on connaît la réponse) pourquoi ne pas renationaliser les autoroutes ? Voilà un beau programme pour la gauche au pouvoir !

Profitant de la présence du maire, les habitants du Clos Morlet l'interpellent sur plusieurs sujets : des passages pompiers encombrés, la vitesse des cars de transports d'élèves rue Jules Verne pour se rendre au collège du Hamelet, la nécessité de filets près du terrain de sport du Clos Morlet pour retenir les balles, le besoin de ralentisseurs ici ou là… si le maire est conscient de ces difficultés, il détaille sa feuille de route : « quand un pneu est crevé, il faut tout de suite mettre une rustine pour éviter qu'il s'élargisse. » 
 Dans certaines circonstances, je suggère de changer la chambre à air voire le pneu lui-même.

En préambule, le maire avait évoqué la situation financière de la ville. Les habitants des quartiers Est ne maîtrisent pas forcément les notions suivantes : compte administratif, marges de manœuvres reconstituées, dette en baisse. Disons le tout net, cette vision de l'état des finances de la ville n'engage que le maire. Le niveau des impôts locaux est encore très élevé à Louviers et si la municipalité se lance dans de grands et chers investissements, elle n'assure plus l'entretien nécessaire. Il n'est qu'à constater l'état du gymnase Maxime Marchand ! Quant à l'état des voiries, même récemment refaites, il est plus que discutable. Je n'en prendrai pour exemple que la rue Pierre Mendès France ! Et pourtant, le maire se vante : « 100 rues ont été refaites depuis notre arrivée au pouvoir ! »

(1) Raymond Langlois propose que les conducteurs des véhicules descendant la côte de Paris et désirant tourner vers la route de Pacy soient contraints d'emprunter le rond-point du Béquet pour revenir sur leurs pas et tourner à droite au carrefour. Solution à étudier.

4 avril 2012

Henri Emmanuelli à Evreux le 11 avril


François Loncle : éviter la guerre civile au Mali


« Si rien n'est entrepris rapidement, le Mali risque de se trouver sous la menace d'une partition, de sombrer dans une guerre civile, voire de subir la domination de groupes terroristes. Il est urgent de mobiliser toutes les volontés pour empêcher une aggravation de la situation malienne. La passivité de la diplomatie internationale serait la pire des attitudes.
Que l'Union africaine en général, et la CEDEAO en particulier obtiennent le soutien fort et total de l'ONU et des puissances concernées. Que les pays ayant mené la guerre en Libye, avec les répercussions dramatiques que l'on connaît aujourd'hui, s'engagent à fournir l'aide logistique et politique demandée par les pays d'Afrique de l'Ouest pour rétablir l'ordre et l'unité du Mali. Que le gouvernement français assume, enfin, les conséquences de son intervention en Libye.
Les mercenaires touareg recrutés autrefois par Kadhafi sont revenus au Mali avec tout leur équipement militaire. Les groupes islamistes, notamment AQMI, ont largement pillés les arsenaux libyens: c'est ce que nous dénonçons dans le rapport d'information « Le Sahel pris en otage » que vient de publier la Commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale. Nous mettions en garde contre ces risques multiples et préconisions une série de mesures concrètes pour remédier à la déstabilisation des Etats sahéliens.»

François LONCLE
Député de l'Eure
Vice-Président du Groupe socialiste chargé des questions internationales

3 avril 2012

De Mémoire d'ouvriers au cinéma Forum le 5 avril


Le Front de Gauche propose : Projection suivie d’un débat du film de Gilles Perret : De mémoires d’ouvriers le jeudi 5 avril 2012 à 20H30 aux Cinémas Grand Forum, Boulevard de Crosne
27400 LOUVIERS
Entrée au tarif réduit de 4,50 €

Q
ui connaît encore aujourd’hui le nom d’Ambroise Croizat ? Combien d’entre nous savent quelle fut la vie de ce militant communiste ? Qu’il fut, juste après la Libération, le ministre du Travail qui inscrivit dans la loi notre Sécurité sociale ? Il serait intéressant de faire à ce sujet une enquête dans les rues de notre cité. Quelles sont les raisons de l’effacement de cette mémoire ?

Bien que représentant encore aujourd’hui 6,5 millions de travailleurs, la classe ouvrière n’est présente dans les médias que pour 2,5% des sujets traitant de questions de société. Pourquoi cette absence quasi-totale de visibilité ?

C’est après s’être posé ces questions que Gilles Perret, réalisateur, a décidé de mettre en chantier son dernier film documentaire : « De mémoires d’ouvriers ». (1)

Partant de l’histoire locale et de la tradition métallurgique attachée à sa région, la Savoie, Gilles Perret brosse un large panorama de l’histoire sociale française. Celle de la classe ouvrière. Il analyse son évolution depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, en passant par la période des Trente glorieuses, jusqu’à aujourd’hui. Mais pour cela, il donne la parole aux ouvriers. À ceux qui en furent ou en sont encore aujourd’hui les acteurs. Et à ceux, historiens et sociologues, qui en sont les gardiens de la mémoire.

C’est un grand et beau film, constitué de témoignages forts et émouvants. Mais ce n’est pas seulement un film tourné vers le passé. En interrogeant aussi tous ceux qui sont aujourd’hui confrontés à la mondialisation néolibérale et à ses ravages, il dresse le constat de la situation à laquelle notre pays est confronté et propose des pistes pour y faire face. À celles et ceux qui seraient tentés de baisser les bras et d’accepter avec fatalisme le discours ambiant, il apporte l’espoir et leur dit que rien n’est perdu à condition de se tenir debout, de se battre et de ne rien céder.

Reynald Harlaut
Front de Gauche

(1)  Ce film a été présenté en avant-première en août 2011 à Grenoble, dans le cadre du « Remue-méninges » du Parti de Gauche, son université d’été.


La casse continue : Cinram en danger !

La Droite avec Nicolas Sarkozy et le MEDEF s’est fixé un objectif dès son arrivée au pouvoir en 2007. En finir une fois pour toutes avec le pacte social républicain issu du Conseil national de la Résistance. Denis Kessler, un ancien dirigeant du MEDEF, s’en vantait même. Liquider ce qu’ils appellent par un abus de langage dont ils sont coutumiers « l’État providence », c’est-à-dire un État dont le rôle est de veiller aux grands équilibres. Un État qui assure la cohésion et la solidarité nationale en protégeant les plus faibles. Non pas en sollicitant la bienveillance et la charité des plus riches à l’égard des plus démunis, mais en organisant la redistribution des richesses produites et en veillant au bon fonctionnement du système de protection sociale institué au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale : sécurité sociale et système de retraite par répartition. Un État qui, par le Code du Travail, garantit des droits aux travailleurs dans l’entreprise.

Tout cela leur est intolérable pour deux raisons différentes, mais qui ont ceci en commun : elles constituent un frein à l’hégémonie des puissances d’argent. La première est idéologique. C’est le principe même de solidarité qu’ils exècrent parce qu’il renforce la cohésion du peuple dans la société et des travailleurs dans l’entreprise. La seconde est financière. La protection sociale dans son ensemble, tout comme l’éducation et la santé, constituent une masse énorme de capitaux qui leur échappe parce que soustraite au marché et à la spéculation et sur laquelle ils entendent mettre la main.

Europe Écologie – Les Verts : des boutiquiers qui défendent leur petit commerce


Le Front de Gauche et son candidat Jean-Luc Mélenchon dérangent. Tant qu’ils se situaient autour de 5% dans les intentions de vote, il était de bon ton de les juger avec la condescendance qui sied aux grands. À 15%, il en va tout autrement. De tous côtés, on sort l’artillerie lourde.

C’est ainsi que depuis quelques jours, Daniel Cohn-Bendit et Cécile Duflot, leaders d’Europe Écologie –Les Verts, tirent à boulets rouges sur le Front de Gauche. Ces deux là ont fait de l’écologie leur fonds de commerce et le protègent jalousement. Ils se sont autoproclamés gardiens du dogme. Tout ce qui relève de l’écologie et ne viendrait pas d’eux est donc nécessairement frappé d’anathème.

Que cela soit entendu. Nous n’avons pas besoin de l’imprimatur de Madame Duflot pour défendre l’écologie politique dont le Front de Gauche a fait la colonne vertébrale de son programme avec la planification écologique. En la matière, nous n’avons de leçons à recevoir de personne, sur quelque sujet que ce soit.

Sur la question de la sortie du nucléaire, constatant la diversité des points de vue des organisations composant le Front de Gauche, de même qu’il en est au sein de la Droite et de la Gauche plus généralement – et bien qu’à titre personnel, il y soit totalement favorable –, Jean-Luc Mélenchon propose sur le sujet qui n’a jamais été mis en débat, un référendum national. Cette attitude démocratique, au vu et au su de tous, est de loin préférable à la signature d’un accord électoral de coin de table pour la mise à disposition de quelques circonscriptions. Accord électoral strictement politicien qui met entre parenthèses une des propositions majeures de EELV face à un François Hollande qui s’y refuse et entend poursuivre la construction du réacteur EPR de Flamanville. Où se situe dès lors la cohérence de ces donneurs de leçons ?

Balayez donc un peu devant votre porte Monsieur Cohn-Bendit, et surtout, prenez garde qu’on ne vous voit, comme vous l’avez déjà fait, glisser en douce la poussière sous le tapis !

Reynald Harlaut
Front de Gauche

2 avril 2012

Anne Mansouret risque l'exclusion du Parti socialiste

« Anne Mansouret a confirmé, lors du bureau fédéral du 29 mars qui, à Evreux, l'entendait, qu'elle se présenterait dans la 5ème circonscription de l'Eure. La fédération de l'Eure du parti socialiste ne peut approuver cette initiative. Son bureau fédéral rappelle que la priorité de toute femme, de tout homme de Gauche doit être l'élection à la Présidence de la République de leur candidat François Hollande, que la circonscription de Vernon-Les Andelys a fait l'objet d'un accord politique national, que les militants au premier chef concernés par le devenir de ce territoire ne sont pas ceux d'Evreux, mais ceux des sections qui en animent au quotidien la vie politique.
En conséquence, la fédération de l'Eure du parti socialiste a demandé à Anne Mansouret de revenir sans délai sur une démarche inutile, vouée à l'échec et qui conduirait à l'exclure de ses rangs. Cette situation a été transmise à la Commission nationale des conflits. »
(communiqué de Marc-Antoine Jamet, premier secrétaire fédéral)

Audrey Pulvar, Jacques Séguéla, François Fillon, Bernard Tapie…

C'est terrible. Le principe de Peter nous guette tous. « Avec le temps, tout poste sera occupé par un incompétent incapable d'en assumer la responsabilité. » Ce principe m'est revenu en mémoire, mardi, lors du meeting de soutien à François Hollande organisé par François Loncle, la fédération de l'Eure du Parti socialiste et celle des radicaux de Gauche. Alors que l'invité vedette n'était autre que le numéro 3 de l'équipe de campagne du candidat PS, autrement dit Manuel Valls, on pouvait attendre des intervenants des prises de paroles à la fois courtes et solidement argumentées. Devant 250 à 300 personnes, tout homme politique un tant soit peu digne de son mandat et de son engagement à gauche se doit de susciter sinon la sympathie du moins le dynamisme. Eh bien non.
Si François Loncle s'est montré à la hauteur de la qualité de son invité, une fois encore brillant dans la forme et sur le fond, on ne peut pas en dire autant de l'intervention du maire de Louviers. Visiblement, l'édile local ne l'avait pas travaillée, ce qui serait grave, ou alors s'il l'avait travaillée, il a démontré que la politique à un certain niveau ne peut se satisfaire de dilettantisme ou de clichés de café du commerce. Que retenir de ses vingt minutes de discours ? Pas grand chose. Si, une remarque positive concernant François Loncle « qui se bonifie en vieillissant. » Il faut croire qu'en 2007, le député PS sortant n'était pas assez vieux pour mériter le soutien du candidat PRG dont j'ai conservé les écrits remarquables de mauvaise foi. Pour une fois, les auditeurs étaient unanimes à condamner la prestation ratée de celui qui, un jour, crut qu'il pouvait espérer jouer les premiers rôles à l'Assemblée nationale. Peter, quand tu nous guettes…


François Fillon aurait dû tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de s'étonner de la mise sous écrou de Patrice de Maistre, le mandataire financier de Liliane Bettencourt. Ce dernier a été mis en examen par un juge d'instruction de Bordeaux qui le soupçonne de plusieurs délits, dont celui d'abus de faiblesse. Mais le juge Gentil (cela ne s'invente pas) a en plus la quasi certitude d'un accord entre M. de Maistre et Eric Woerth aboutissant à des versements d'argent liquide des comptes Bettencourt sur les comptes de campagne du candidat Sarkozy en 2007. Suspicion n'est pas preuve. Le juge attend de M. De Maistre qu'il retrouve la mémoire.
Et nous, nous attendons de M. Fillon, premier ministre, qu'il respecte sa fonction et l'indépendance des magistrats. Si la chambre d'appel de Bordeaux a décidé de maintenir M. de Maistre en détention (en attendant un examen médical) c'est qu'il existe des indices fiables et concordants concernant les délits éventuels qu'on lui reproche. Interrogé, l'Elysée est muet. Sarkozy ne parle pas. Ses conseillers ne commentent pas. Eva Joly affirme que si Sarkozy veut à tout prix être réélu c'est pour bénéficier cinq ans de plus de l'immunité présidentielle.

Le coup de filet contre les islamistes radicaux est-il un coup de communication comme les Guéant et consorts savent les mijoter ? Va-t-on rendre publics les reproches adressés à ces imams intégristes ? Préparaient-ils des attentats ? Si oui, où et contre qui ?

Jacques Séguéla a dû se fendre d'une lettre d'excuses adressée à Audrey Pulvar qu'il avait traitée de « salope » lors d'une interview sur RTL. L'homme à la Rolex, farouche supporter de Sarkozy, n'a pas aimé les remarques acides de la journaliste complètement dans son rôle chez Ruquier. Etait-ce suffisant pour l'insulter ? Pour ne pas maîtriser son langage ? Quand on est un homme public engagé, on doit assumer ses prises de positions, ses préférences et ses choix. Séguéla  a ceci de particulier — il n'est d'ailleurs pas tout seul, n'est-ce pas Bernard Tapie ou Eric Besson ? — de préférer aujourd'hui la droite dure à la gauche sociale démocrate. Il est vrai que Sarkozy a été gentil avec eux. Plus qu'Audrey Pulvar en tout cas, qui n'a pas sa langue dans sa poche.

Lors de la dernière réunion du conseil municipal, le maire de Louviers a déclaré que « la CADA (1) avait donné tort » à l'association de M. Houel. Je corrige. L'association que je préside n'est pas à moi. Elle fonctionne démocratiquement et collectivement. La CADA ne m'a donné ni tort ni raison. Elle a simplement indiqué quel document (parmi ceux dont je sollicitais la copie) pouvait être rendu public. S'agissant des demandes insatisfaites, je souligne à l'attention du président de la CASE, que la CADA n'a pas autorisé la consultation des documents listés par mes soins tout simplement parce qu'ils n'existent pas. Et c'est bien là le problème. En exigeant d'obtenir la publicité concernant la liste des investissements réalisés par Véolia et le tableau de leur amortissement dans le temps, nous aurions pu avoir une idée de la compensation à verser à l'opérateur privé en cas de retour en régie publique en 2015. Cela empêcherait le président de la CASE de nous bourrer le mou et d'inventer un montant aussi farfelu qu'invraisemblable. N'a-t-il pas cité le cas de la ville de Castres et ses 40 millions d'euros ! Comme si la CASE allait devoir verser une somme pareille. Nous allons continuer à chercher la vérité, laquelle tôt ou tard, sera rendue publique.
(1) CADA : commission d'accès aux documents administratifs