28 janvier 2012

Louviers : manifestation contre les fermetures de classes

Les échecs du Sarkozysme sont pléthore mais il en est un qui touche les Français au cœur de leurs préoccupations : l'échec dans la politique conduite contre l'Education nationale. Luc Chatel peut bien raconter ce qu'il veut, choisir ses mots, traiter Hollande de Babar, les suppressions de postes à l'école primaire porte un coup terrible aux conditions d'enseignement en faveur des élèves et aux conditions de travail des enseignants. Je sais qu'il résume leurs propositions à une équation trop simple pour être honnête : le nombre de professeurs des écoles comparé au nombre d'élèves. S'il s'agissait de diviser le premier par le second, Chatel-Sarkozy auraient inventé la poudre de perlimpinpin.
Pour se rendre compte des dommages causés par cette politique irresponsable, il suffisait de traîner dans les rues de Louviers ce matin. Enseignants, élèves et leurs parents, élus ceints de leur écharpe tricolore, ont défilé dans les rues de notre ville pour protester contre le projet de suppression de quatre classes dont deux situées dans des écoles classées en ZEP (zone d'éducation prioritaire). C'est dans ces quartiers défavorisés que l'effort doit être porté. Que le nombre d'élèves par classe doit permettre un soutien individualisé. Que la lutte contre l'échec scolaire est urgente autant que prioritaire.
François Hollande a bien compris la nécessité de privilégier les écoles maternelle et primaire. Sa volonté de créer 60 000 postes dans l'éducation sur le quinquennat (12 000 par an donc) n'est pas une foucade ni un argument démagogique comme l'affirme Copé. Au contraire, il s'agit d'une preuve de courage et d'audace, une preuve qu'on attendait tous de la part d'un candidat de gauche.
François Loncle, notre député, a notamment pris la parole ce matin, pour critiquer sévèrement la politique de suppressions de postes menée au plus haut niveau de l'Etat. Ni les inspecteurs d'académies, ni les recteurs ne pourront malheureusement revenir sur ces décisions autoritaires déplorables. Pour changer quelque chose à la rentrée prochaine, il faut changer de gouvernement et donc de président.

27 janvier 2012

Le Front de gauche ignoré par les médias


« Dans un récent article sur son blog, mon ami Jean-Charles Houel se fait avec raison l’écho de manquements au pluralisme dans les médias relevés en France par la Commission européenne, associant en cela de manière peu glorieuse notre pays à la Hongrie et à l’Italie. Mais s’il se plaint, au nom du Parti socialiste, du manque de pluralisme dans l’information en France, citant pour exemple l’absence de TF1 et de France 2 au meeting de son candidat au Bourget, que dirions-nous alors du traitement médiatique réservé au Front de Gauche depuis sa création en 2009 ?

En février 2009, pour le lancement du Front de Gauche à l’occasion de l’ouverture de la campagne des Européennes, 6.500 militants et sympathisants remplissaient le Zénith de Paris. Couverture et retombées médiatiques furent quasi nulles. Pas une image le soir même aux journaux télévisés. Seule LCP retransmit les discours de Christian Piquet, Jean-Luc Mélenchon et Marie-George Buffet. Pas un mot sur les grandes chaînes publiques que sont France 2 et France 3. TF1, n’en parlons même pas. Il faut le cynisme et la démagogie d’un Franck Martin pour porter aux nues cette chaîne TV privée comme il l’a fait dans le dernier bulletin municipal « Allez Louviers ». Jusqu’à lui dérouler le tapis rouge pour la remercier de son choix de prendre Louviers comme ville test pour la prochaine présidentielle. Qui peut encore croire que ce média, aux mains de Martin Bouygues, l’un des meilleurs amis de Sarkozy, puisse avoir la moindre raison de faire de quelque manière que ce soit la courte échelle à la Gauche – que le Maire-Écrêté de Louviers prétend pourtant représenter au plan local –, à fortiori de parler de Mélenchon et du Front de Gauche ? TF1 ne le fera que contraint et forcé, pour sauver la face et s’éviter les foudres du CSA.

Hollande domine Jupé de la tête et des épaules

En l'espace d'une semaine, François Hollande a totalement modifié l'image que se faisaient de lui un grand nombre de Français.Dimanche dernier, au Bourget, il a dit-on, ému, touché, convaincu…même ceux qui lui résistaient. Il faut dire que la partition était bonne et l'interprétation juste. Surprenant tous les journalistes et surtout la droite, la candidat socialiste-PRG a énoncé certaines mesures de son projet jugées fondamentales. Par là-même, il a fait montre d'un esprit combatif, d'un courage affirmé et aussi d'une grande habileté, celle que les membres du PS lui connaissaient depuis longtemps.
Ce jeudi, lors de l'émission sur France 2, François Hollande a déroulé. Possédant son projet sur le bout des ongles, il s'est joué de Juppé le contradicteur dont la droite (et Sarkozy ?) attendait beaucoup. Les sondages réalisés après l'émission (et pendant) indiquent que François Hollande a dominé de la tête et des épaules. Ceux qui voyaient en Juppé un succédané de Sarkozy en sont pour leurs frais. Seul Sarkozy semble en mesure de conserver quelque chance à droite. Et encore, il parait qu'ils sont un certain nombre à croire que Bayrou ferait mieux. En tout cas, l'UMP les ménage les Morin, Borloo, Bayrou et compagnie en ne présentant pas de candidats aux législatives contre eux. S'il fallait une preuve de plus de la duplicité de Bayrou, on est servi.

Le 2 février, les socialistes de l'Eure éliront leur nouveau premier secrétaire

Yves Léonard présente les candidats : Marc-Antoine Jamet, Rachid Mammeri, François Bouillon et Richard Jacquet. (photo JCH)
Le 2 février prochain, on connaîtra le nom du nouveau premier secrétaire de la fédération de l'Eure du Parti socialiste. Après la démission (pour raisons personnelles) de Yves Léonard, il fallait impérativement trouver une solution pour engager les campagnes présidentielles et législatives sur de bons rails. François Bouillon, un instant candidat, proposait une direction collégiale provisoire jusqu'au prochain congrès de novembre. Solution intéressante qui avait l'avantage de souder les hommes et non de les diviser.
Le bureau fédéral en a décidé autrement et après l'assemblée générale des militants tenue hier à Evreux, deux candidats restent en lice (1) : Marc-Antoine Jamet et Richard Jacquet. Tous deux avaient été élus dans les instances sur la motion Fabius-Aubry mais chacun estime avoir les qualités et les soutiens qu'il faut pour diriger la fédération. L'un, maire de Val-de-Reuil, élu régional, l'autre maire de Pont-de-l'Arche, soutien des salariés de M-Real, ont bénéficié d'appuis largement explicités. Quand l'un est flamboyant et méthodologique, l'autre fait montre de placidité et de disponibilité . On a même entendu un impotant élu ébroïcien proposer à MAJ de mettre les mains dans le cambouis (discours, tractage, boitage, ce qu'il appelle "l'exceptionnelle puissance de feu de MAJ") et d'élire Richard Jacquet, plus conforme au portrait-type habituel et sans doute plus rassurant pour l'establishment fédéral.
Les militants éliront donc le 2 février prochain l'un des deux protagonistes et sur un seul tour puisque l'un des deux candidats aura forcément la majorité absolue.
(1) Rachid Mammeri et François Bouillon ont décidé de retirer leur candidature, hier soir.

26 janvier 2012

Le principal échec du Sarkozysme : le chômage !

Si, parmi les échecs du Sarkozysme, on devait en mettre un en exergue, ce serait bien évidemment le chômage. Depuis le quinquennat du candidat sortant, le chômage a littéralement explosé pour atteindre un niveau exceptionnellement élevé en cette fin 2011 avec un taux de 5,6% d'augmentation sur l'année soit 152 000 chômeurs en plus. Dans l'Eure et en Haute-Normandie, on est bien placé pour comprendre que les licenciements servent de variables d'ajustement à des industries non modernisées ou à des délocalisations galopantes.
François Hollande à la Maison des métallos à Paris (photo JCH)
M-Real, Azeo, Henkel, Pétroplus…soit des centaines de suppressions d'emplois causant des dommages considérables au tissu économique et industriel et des souffrances morales à des milliers de familles dans l'angoisse. M-Real ? Les propriétaires de l'usine papetière ont refusé de vendre l'outil d'Alizay à la concurrence. Henkel ? Il s'agit purement et simplement de délocalisation. Pétroplus ? En plus d'une surcapacité de raffinage en France, rien n'exclut des irrégularités financières. Les salariés sont totalement victimes de stratégies industrielles dans lesquelles ils sont considérés comme quantité négligeable.
Quand j'entends Prot le PDG de BNP-Paribas, sarkozyste notoire, venir au secours « des banques qui n'ont pas coûté un sou aux Français », j'ai envie de pleurer sur son sort. Prot, quel salaire, combien de stocks options ? Prot, quelle part de la BNP dans la dette grecque, italienne, espagnole ? Prot, quel dividende distribué aux actionnaires de BNP-Parisbas ? Il faudra bien ramener ces gens-là sur terre. Il faudra bien leur indiquer le sens du bien commun qui ne s'identifie pas forcément avec celui des grandes fortunes.
François Hollande, ce matin, a eu raison d'insister sur le chômage, le pouvoir d'achat des familles, la protection des classes moyennes. Bayrou a tort de critiquer ce programme à moins qu'il ne souhaite la victoire de Sarkozy ce dont je le soupçonne de plus en plus. Le Béarnais négocie un virage à droite en vue d'un second tour où il rejoindra sa famille : les Bussereau, Morin, Borloo…

La France épinglée par la Commission européenne sur le pluralisme dans les médias


« La Hongrie, évidemment. L'Italie ? On pouvait s'y attendre mais la France… Un groupe d'experts de haut niveau chargés par la Commission européenne d’analyser les conditions d’exercice du pluralisme dans les médias en Europe épingle pourtant ces trois pays, mardi 24 janvier…» Voilà comment débute un article paru sur le site du journal Le Monde.
La Hongrie, L'Italie et la France sont donc dans le collimateur du groupe d’experts chargés de veiller au respect du pluralisme et de l’indépendance dans les médias. La Hongrie ? On comprend que les décisions de Viktor Orban soient condamnées sévèrement. L’Italie ? Le monopole quasi total de Berlusconi sur les chaînes de télévision pose un gros problème de pluralisme. La France ? Classée 37e sur 179 pays par Reporters sans frontières ! on reproche au gouvernement français sa chasse aux sources des journalistes et la nomination des présidents des chaînes publiques par le président de la République. Il s’agit là d’une régression qui contraste avec les avancées attendues des progrès technologiques. La loi Hadopi, par exemple, contribue à cette régression des espaces de liberté et d’échange. François Hollande veut fort heureusement revoir tout le système et rendre leur indépendance aux médias.
On ne peut que déplorer ce classement lamentable pour une démocratie comme la nôtre. Que la presse, quelle que soit sa forme, soit sous la surveillance des espions de l’Elysée est indigne de notre pays et de son histoire. Il appartient à chaque citoyen d’en être conscient et d’agir pour que cela change.
Lors du meeting du Bourget ni TF1 ni France 2 n'étaient là. (photo JCH)

25 janvier 2012

A la mairie de Louviers, la crise ? Connais pas !

Une fois n'est pas coutume. Saluons l'obstination de Benoit Veyrat, conseiller municipal UMP de Louviers. Il a eu raison des résistances du maire de notre ville qui, depuis 2008, refusait de lui communiquer les factures des dépenses engagées à l'occasion de la cérémonie de vœux de cette année-là. Lors de la dernière réunion du conseil municipal, Benoit Veyrat a rendu publique la liste des factures qu'il a obtenues après être intervenu auprès de la CADA (commission d'accès aux documents administratifs). Elle a contraint le maire à s'exécuter.
Paris-Normandie d'aujourd'hui nous apprend que M. Veyrat a dénoncé « l'opulence et l'orgie » de cette cérémonie…coquillages, crustacés et champagne (1). Il a rappelé que le maire lui avait assuré que le montant total de la dépense avait été de 8 000 euros…pour 700 personnes alors que le total réel est de 21 613 euros soit près de trois fois plus ! On comprend mieux aujourd'hui pourquoi le maire de Louviers souhaitait taire cette dépense qu'on peut qualifier (en année de crise) de somptuaire autant que scandaleuse. Quand il s'agit d'argent public, le maire ne regarde pas à la dépense. Quand il s'agit d'écrêtement, il sait agir pour ne pas perdre un centime. Quand il s'agit de verser 1000 euros de consignation judiciaire sur des deniers personnels, il n'y a plus personne. Décidément cet homme a un gros problème avec l'argent.
Lors du vote des délégués de la CASE (photo JCH)
Pas seulement avec l'argent d'ailleurs mais avec la démocratie. A la lecture du même quotidien, il est indiqué que les délégués de la CASE vont élire leurs représentants au sein du pôle métropolitain formé avec la CREA de Rouen. Croyez-moi si vous le voulez, mais grâce à des contorsions sémantiques…aussi insincères qu'inadmissibles, aucun élu de Val-de-Reuil ne figure (à l'heure actuelle) sur la liste soumise au vote. Question de compétence, affirme Martin. Dans le domaine économique, Val-de-Reuil n'est pas concerné. Dans le domaine touristique et la base de loisirs, Val-de-Reuil n'est pas concerné. Dans le domaine du logement, Val-de-Reuil n'est pas concerné. Sur la liste proposée, on trouve le nom du maire d'Andé bien plus au fait de tous ces problèmes que le maire rolivalois (Marc-Antoine Jamet) qui n'est pas sans défauts mais présente tout de même un ensemble de compétences (au pluriel) et de qualités que lui envient (sans doute est-il coupable de tout cela) bien d'autres élus…

(1) Les factures en détail : 11 212 euros d'agendas, 4 050 euros de charcuterie, 2 301 euros de boissons, 4 054 euros d'affiches, flyers, invitations et bâches…

Un quinquennat à 500 milliards d'euros, le vrai bilan de Sarkozy


Copé a promis de massacrer Hollande à la tronçonneuse. Élégant, non ? Démocratique, non ? A l'usage, les sondeurs nous affirment que cette tactique (on ne peut pas parler de stratégie à ce degré de bêtise) favorise le candidat socialiste-PRG. Plus ils tapent sur lui avec des arguments débiles, plus la crédibilité de François Hollande se renforce. C'est ce qu'on appelle l'effet boomerang ou plutôt : si tu craches en l'air… et Nadine Morano n'épargne pas sa salive.
Evidemment, quand on s'intéresse aux problèmes de la vraie vie, la croissance, le chômage, le pouvoir d'achat, la hausse des salaires, par exemple, Copé a raison de ne pas s'attarder sur le bilan de Sarkozy. Et de ne pas trop se tourner vers l'avenir. Car la croissance de 2012 sera de 0,2 % en France au lieu des 1,5% attendu par le gouvernement. Cela signifie simplement plus de chômage car plus de licenciements, moins de consommation, moins de rentrées fiscales, plus de misère et de précarité et une inévitable hausse des impôts et des taxes. Sarkozy devrait ainsi nous annoncer une TVA sociale du «meilleur» effet à quelques semaines du premier tour, une TVA qui fait même peur à la droite populaire, laquelle la juge suicidaire. Et Môssieu Copé donne des leçons, distribue les bons et les mauvais points, agresse François Hollande « qui serait incompétent car il n'a jamais été ministre. »
Question compétence, on a effectivement un gouvernement qui peut en parler mais en creux eu égard aux résultats catastrophiques de sa politique illustrée par le livre récent de Mélanie Delattre et Emmanuel Lévy : « un quinquennat à 500 milliards. Le vrai bilan de Sarkozy. » Les auteurs expliquent, preuves à l'appui que sur ces 500 milliards de dette publique supplémentaire, 110 milliards seulement sont dus à la crise, les 390 restants étant de la responsabilité politique de Sarkozy ! L'UMP peut distribuer 7 millions de tracts pour justifier son bilan. Mieux vaut faire confiance à des auteurs indépendants et impartiaux.

24 janvier 2012

La ligue des droits de l'Homme refuse l'amalgame « étrangers »-« délinquants »

Le président de la ligue des droits de l'Homme vient d'écrire à la commission des lois de l'Assemblée nationale : 
« Monsieur l’Administrateur, La Ligue des droits de l'Homme a bien pris connaissance de l'organisation d'une table ronde réunissant les « associations intervenant auprès des personnes étrangères et dans le domaine des droits de l’Homme » pour discuter d'une « proposition de loi tendant à renforcer l’effectivité de la peine complémentaire d’interdiction du territoire français et visant à réprimer les délinquants réitérants ». La Ligue ne refuse pas de discuter avec les élu(e)s de toute question relevant de sa compétence. Mais nous avons décidé de ne pas répondre positivement pour les trois raisons suivantes :
— Son fondement est en opposition avec notre conception républicaine du travail législatif. Que signifie une PPL qui devrait servir à rendre effectifs des dispositifs votés dans le cadre d'une loi précédente ? Or de deux choses l'une : ou bien la loi de référence est bien faite et la PPL nouvelle est inutile ; ou bien elle est mal faite et il convient de l'abroger. Dans les deux cas, nous ne percevons pas la place que pourrait avoir la LDH dans ce processus ;—
— Nous avons été par le passé des acteurs de la campagne contre la double peine, considérant qu'il s'agissait d'une négation des droits et des principes de justice sur la peine effectuée. Nous jugeons que la PPL est une volonté d'accentuation de ce système dont nous contestons qu'on puisse même en envisager l'existence et nous ne pouvons y participer. De plus, il s'agit d'une violation de la liberté de circulation telle qu'elle apparaît dans la DUDH. La PPL enfin procède directement d'une campagne politique qui revient à mettre dans la même phrase les mots « étrangers » et « délinquance » ;
— Nous n'avons pas bien saisi s'il s'agissait d'une audition ou d'une table ronde. Les deux termes sont utilisés indifféremment. Le seul élément qui soit sûr est que, quel que soit le nom donné, son existence est limitée à une heure. Le processus se révèle ainsi une consultation pour ordre, donc inutile.
Je vous prie d’agréer, Monsieur l’Administrateur, l’expression de mes salutations distinguées. »

Et si Hollande était le capitaine courageux espéré ?


Valérie Trierweiler joue un rôle important auprès de François Hollande (photo JCH)
François Hollande a frappé un grand coup, dimanche dernier au Bourget. Un coup de maître ? Moi qui ai soutenu Martine Aubry lors de la primaire socialiste et qui avais des craintes sur la qualité des convictions du candidat finalement élu par les Français volontaires, j’ai été bluffé par le discours de François Hollande. Au lyrisme nécessaire, aux envolées verbales utiles, le favori des sondages a ajouté l’indispensable : une série de propositions de gauche destinées à améliorer la vie des Français dans des domaines aussi essentiels que l’éducation, la santé, l’économie, le travail, la sécurité…l'art de gouverner dans l'égalité et la justice.
La droite est encore KO. La gauche de la gauche ne peut qu’admettre l’objectivité des propositions du candidat du PS, les écologistes en voulaient plus, ils en auront pour leurs valeurs un peu plus tard. KO la droite ? Elle se ridiculise en usant d’éléments de langage apprêtés et décalés en une riposte vaine. On sent bien qu’elle s’accroche mais qu’elle lâche prise. On sent bien la fébrilité, la fragilité des Hortefeux, des Coppé, des Morano qui osent reprocher à Hollande d’avoir passé la moitié de son temps à critiquer Sarkozy alors que son nom n’a même pas été prononcé ! Et l’auteur des discours de Sarko, le fameux Guaino. Il a écouté Hollande et n’a entendu qu’un discours «daté». Guaino n’entrera pas dans l’histoire.
Comment Hollande en est-il arrivé là ? Il est parti tôt et de loin. Il a construit son personnage et habillé sa personnalité des attributs de la Ve République : la rencontre d’un homme et d’un peuple. DSK ne lui faisait pas peur, et pour cause. Il a vaincu Aubry à la loyale. Il mène une campagne dosée, constante, sincère. Il suit un rythme, un cap…et ne change pas tous les quarts d’heure. Finalement, le capitaine courageux, si c’était lui ? 
En tout état de cause, les 25 000 élus, militants, sympathisants présents au Bourget sont repartis gonflés à bloc, confiants, pleins d’espoir. Et cette confiance, communicative, va produire ses effets pendant de longues semaines. Le discours du 22 janvier aura été, on le saura le 6 mai, le discours fondateur de celui qui sera, je l’espère, le prochain président de la République.

Les principales propositions de François Hollande dans le domaine économique, fiscal et social
LA FINANCE : adoption d'une loi de séparation des activités spéculatives et de dépôt des banques, interdiction d'implantation des banques françaises dans les paradis fiscaux ; suppression des stock options, sauf dans les entreprises innovantes, et encadrement des bonus ; création d'une véritable taxe sur les transactions financières (« et non pas le retour à l'impôt de bourse ») avec les pays européens qui le veulent ; suppression des produits dérivés lorsqu'ils ne sont pas en lien avec l'économie réelle ; création d'une agence publique européenne de notation.

LA GRANDE REFORME FISCALE :  création d'une nouvelle tranche d'imposition a 45 % sur les revenus supérieurs à 150 000 euros ; rapprochement puis fusion de l'impôt sur le revenu et de la CSG dans le cadre d'un Prélèvement Progressif sur le Revenu (PPR) ; plafonnement de l'avantage tiré des niches fiscales à 10 000 euros ; taxation du capital comme du travail et suppression des allégements de l'impôt sur la fortune ; rappel de l'opposition à la TVA sociale.

L'EMPLOI : création d'un contrat de génération ; 150 000 emplois d'avenir réservés aux jeunes, en particulier ceux issus des quartiers populaires ; réindustrialisation et relance de l'innovation ; création d'une banque publique d'investissement ; création d'un livret d'épargne industrie ; soutien aux PME par un élargissement du crédit impôt recherche et une baisse de l'impôt sur les sociétés, remboursement des aides publiques pour les entreprises qui délocalisent.

L'EUROPE: création d'euro-obligations « afin de mutualiser une partie des dettes souveraines, réformer le fonds européen en lui donnant les moyens d'agir ; mettre la BCE au service de la lutte contre la spéculation ; contribution écologique aux frontières de l'Europe pour lutter contre la concurrence déloyale en matière commerciale ; réforme des traités dans le sens d'une démocratisation des institutions ; renégociation du pacte du 9 décembre 2011 pour renforcer la coordination des politiques économiques, des projets industriels et la relance de grands travaux entre les pays européens ; en janvier 2013, proposition d'un nouveau traité franco-allemand ; de son côté, la France fera des efforts de compétitivité et de sérieux budgétaire .

LA CROISSANCE ET LE RETABLISSEMENT DES COMPTES PUBLICS, CONDITIONS DU REDRESSEMENT : lancement d' un grand effort en faveur de la recherche et de l'innovation ; déficit budgétaire ramené à 0 % en 2017 ; réduction des niches fiscales accordées aux ménages les plus aisés et aux plus grosses entreprises afin de dégager 30 milliards d'euros .
 
LA REFORME DES RETRAITES : permettre dès 2012 à ceux qui ont cotisé 41 ans de partir à la retraite à 60 ans ; au-delà, ouverture d'une négociation avec les partenaires sociaux pour une réforme durable préservant le système des retraites par répartition.

LA TRANSITION ENERGETIQUE : réduction de la part du nucléaire de 75 % à 50 % dans la production d'électricité d'ici 2025 ; faire un grand effort en faveur des énergies renouvelables et des économies d'énergie.

LE LOGEMENT : l'Etat mettra immédiatement ses terrains à la disposition des collectivités locales pour permettre de construire dans un délai de 5 ans plus de logements sociaux ; le livret A verra son plafond doubler pour financer les logements sociaux ; encadrement des loyers dans les zones de tension ; des villes plus équilibrées : multiplication par 5 des sanctions pour les communes qui bafouent les règles sur les logements sociaux.

LA FONCTION PUBLIQUE : création de 60 000 emplois dans l'éducation sans augmentation du nombre de fonctionnaires ; fin de la règle du 1 sur 2 de la fonction publique.

LA REPUBLIQUE IRREPROCHABLE : non cumul des mandats pour les parlementaires, introduction d'une dose de proportionnelle à l'Assemblée nationale.

23 janvier 2012

Sarkozy en chiffres : cinq années qui ont abîmé la France

"Inégalités salariales, hausse record du chômage, prix du logement, aggravation de la précarité, création de dizaines de taxes, croissance en berne, déficit commercial abyssal, creusement de la dette... Le bilan du quinquennat est accablant", affirme le Parti socialiste.
"Les mauvais résultats du gouvernement" sont illustrés par des graphiques, avec l'objectif de démontrer "l'étendue des échecs", thème par thème : "Un million de chômeurs supplémentaires en cinq ans, 24 nouvelles taxes, 8.035.000 pauvres en France, 75 milliards d'euros de cadeaux fiscaux aux plus riches, etc.".

Démesure et fuite en avant : les maux du système d’où nous devons sortir


Samedi 14 janvier, sur France Inter, dans son émission hebdomadaire CO2 mon amour, Denis Cheyssou recevait plusieurs invités sur le thème : « Quel sens écologique pour demain ? ». Parmi eux, Patrick Viveret, philosophe et magistrat honoraire à la Cour des comptes ne fut pas le moins brillant. La question qu’il lui posa était la suivante : « Dans cette crise systémique que nous traversons, y a-t-il un point commun à ses différents volets : écologique, financier et social ? ». La réponse apportée par Patrick Viveret nous a paru à la fois si pertinente et si riche d’enseignements, que nous avons choisi d’en faire la transcription pour nos lectrices et nos lecteurs. Ils ne sont pas si nombreux, ceux qui, par les vertus de la pédagogie, rendent accessibles à tous, des problèmes dont on nous dit généralement qu’ils sont affaire de spécialistes et d’experts. La réponse de Patrick Viveret est par ailleurs pleine d’intérêt dans la mesure où elle a le mérite d’élargir le débat et d’offrir sur cette question de la dette une sorte de synthèse de points de vue développés ici ou là depuis la crise de 2008, sur chacun de ses aspects.

22 janvier 2012

François Hollande : « moi j'aime lers gens »

Le projet définitif sera connu cette semaine (photo JCH)
Une organisation professionnelle impeccable. Plus de 10 000 militants, amis, élus, artistes, jeunes, vieux. Un Yannick Noah en super forme excellent ouvreur. Un candidat révélé au grand public sous un jour flatteur. Le meeting d'entrée en campagne de François Hollande a connu une réussite exceptionnelle. Pour en être certain, il suffit de lire les communiqués de dépit écrits par la droite dont une cellule riposte à court d'arguments.
Et encore, François Hollande n'a-t-il dévoilé qu'une partie de son projet. La jeunesse, la santé, l'éducation, le chômage, les emplois d'avenir, le contrat de génération, la laïcité, la dette, l'Europe, l'Afghanistan, la Syrie…tout a été passé au crible des deux obsessions de l'élu des primaires socialistes : l'égalité et la justice. Le tout ajouté à la crédibilité, cela donne un lancement de campagne offensif, convaincant. Je ne saurais passer sous silence sa promesse de faire désigner les présidents de chaînes de télévision et radio par un organe indépendant et d'assurer à la presse une liberté que méconnaît le pouvoir actuel avec ses officines, ses espions et ses relais du parquet.
L'adversaire ? Il n'a pas de nom et pourtant il gouverne : l'argent. Sus aux cupides de tous poils…« moi j'aime les gens, eux ils aiment l'argent. » tout est dit.

Jean Pierre Lavignasse en conférencier de la dette publique


Jean-Pierre Lavignasse au Moulin (photo JCH)

Jean-Pierre Lavignasse, professeur d’économie à l’université de Rouen, Lovérien d’origine, était l’invité vedette de la rencontre annuelle organisée par le NPA (Nouveau parti anticapitaliste) au Moulin. Un professeur pédagogue s’il en est, invité à expliquer « la dette publique », ses causes, ses conséquences et les solutions préconisées par la gauche de la gauche.
Face à un auditoire plus qu’attentif, Jean-Pierre est à l’aise. Il a bien préparé son affaire avec schémas, graphiques, références. Il joue aussi bien avec le PIB (produit intérieur brut) qu’avec les hedge funds (les fonds de pension). Il maîtrise parfaitement les statistiques : détenteurs de dettes publiques (étrangers ou autochtones) et leur influence sur la sécurité des remboursements, vision fausse de la dette « qu’on va léguer à nos enfants » sans faire allusion aux actifs importants de l’état, des collectivités, des entreprises et des ménages.