13 décembre 2012

Malaise à la CASE (suite) : quand la détresse conduit à la dépression

Le billet consacré à la souffrance au travail au sein du personnel de la CASE fait du bruit. A lire le nombre de pages vues dans les statistiques de ce blog, je constate un intérêt évident pour un aspect de la gestion managériale méconnu et pourtant très important. Important pour les victimes, puisqu'il faut bien nommer les situations, et important également pour l'encadrement du personnel qui ne semble pas avoir été suffisamment à l'écoute de douleurs morales réelles ni conscient d'un malaise relationnel d'un degré élevé. Les élus, eux non plus, ne doivent pas s'exonérer d'une responsabilité que les statuts leur imposent et que les simples rapports humains devraient commander. Surtout quand on se dit de gauche, comme le remarque un commentateur avisé.
Il existe, heureusement, des membres du personnel plus concernés que d'autres à ces devenirs collectifs. Ils agissent, parlent, se confient. Ils mouillent le maillot pour eux-mêmes et pour leurs collègues. Les relations dans le travail font aussi l'objet de thèses de doctorat, de rapports médicaux, de constats statistiques de plus en plus inquiétants. Reconnaissons-le, les rapports au travail deviennent stressants, la pression y est constante et souvent inutile. Cette pression morale — elle existe — doit être compensée. La reconnaissance des compétences, celle de la productivité, celle aussi qui passe par de meilleurs salaires ou de meilleures conditions de travail sans omettre certains avantages matériels comme les tickets restaurant, les participations aux mutuelles ou, pour faire simple, le dialogue intelligent entre les élus et les salariés, sont des condition indispensables pour créer un climat de confiance.
Quand on voit des agents de collectivités territoriales s'adresser au psychologue de la direction du travail pour tenter de trouver des solutions, c'est qu'une limite insupportable a été franchie. Qu'une incompréhension s'est faite jour et que le dialogue n'existe pas ou plus. Il est paradoxal que ces agents angoissés n'aient trouvé que ce blog — dont l'utilité est bien réelle — pour faire connaître leur ras-le-bol. Ils ont crié mais personne n'a voulu les entendre. Je souhaite sincèrement que l'exécutif de la CASE se montre plus modeste, plus attentif aux autres, plus concerné par une détresse pouvant conduire à la dépression. Si cela est, ce n'est pas parce que les agents sont fragiles. C'est parce qu'on refuse de comprendre le message qu'ils adressent à leurs dirigeants devenus sourds et distants.

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