27 octobre 2012

Le maire de Louviers chante faux

Le nouveau conservatoire de musique de Louviers (photo JCH)
Le scandale du dopage est partout. Je passe rapidement sur les exploits de Lance Armstrong et sur ses sept victoires du tour de France annulées par l'USADA et confirmées par l'UCI dont on dit qu'elle porte une grosse part de responsabilité dans les contrôles arrangés d'hier et d'avant-hier alors même que l'EPO (un produit dopant) avait été repérée dès 1999. Je pense plutôt à un dopage plus sournois, moins visible, pas toujours détectable : le dopage à l'EGO.
Ce produit n'est malheureusement pas rare d'utilisation en politique. Si certains parviennent à y échapper, il en est de plus fragiles, de moins stables que d'autres eu égard à leur formation ou plutôt à leur déformation et qui en abusent. Cet EGO, certains s'en gavent. Une grosse tête, un regard permanent dans la glace, des dents qui traînent par terre, une absence totale de mauvaise conscience. Avec le temps, l'EGO remplace la fraîcheur des débuts et finit par faire oublier le respect des engagements collectifs.
Il en est ainsi du maire de Louviers. Dans son éditorial du journal municipal, on lit que la nouvelle école de musique serait le fruit exclusif de son imagination créatrice et de son équipe. Moi, moi, dis-je et c'est assez ! Cette nouvelle école de musique inaugurée en grande pompe avec buffet pour 500 personnes méritait sans nul doute un hommage singulier. Mais à le lire, les représentants de la Région, du Département, de l'Etat — qui ont pris une part non négligeable dans le financement — n'existent plus. Le nom de l'architecte ? Disparu dans les caves du cloître des pénitents. Les oppositions municipales ? Toutes à jeter aux chiens. Tous et toutes contre.
Il se trouve que parmi ces oppositions, les membres du PS ont pris une position constante et cela, depuis l'ouverture du dossier : soutenir ce projet au bénéfice des 450 élèves et 22 professeurs de cette école. On pourra toujours reprocher au maire de n'avoir jamais cherché à mutualiser les dépenses (elles ont grossi au fil des ans et des surprises) à refuser de tendre vers une intercommunalité des équipements culturels, à systématiquement faire du neuf avec du vieux…avec tous les risques attenants. Il reste que cette école était utile voire nécessaire et que le résultat est à la hauteur des espoirs des utilisateurs. C'est avant tout ce qu'il faut retenir.
Alors, pourquoi exclure bêtement ceux qui ont approuvé ce projet sans suivre aveuglément le maire ?  Pourquoi ne pas reconnaître un apport objectif ? Pourquoi cette volonté obstinée de rabaisser, de dénigrer, d'humilier ? Ce culte de la personnalité est la marque des régimes vieillissants. Quand les équipes de dissolvent, quand les contradictions internes se font jour, les despotes s'appuient sur leurs illusions.

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