7 octobre 2012

Christiane Taubira va dans le bon sens

Au palais de justice de Paris. (photo JCH)
Les informations qui émanent du ministère de la Justice sont bonnes. Tout d'abord, il a été décidé au plus haut niveau de cesser toutes les poursuites engagées par Sarkozy contre le juge d'instruction Van Ruymbecke. Celui-ci, ayant interrogé Gergorin (le corbeau de l'affaire Clearstream) anonymement, s'était vu accuser de collusion avec l'ancien dirigeant d'EADS par l'ancien président de la République. Les syndicats de magistrats, les juges d'instruction ont vu dans l'attaque contre le juge intègre non seulement une volonté de le dénigrer et de décrédibiliser ses enquêtes mais en plus de signaler au monde judiciaire le désir de Sarkozy de supprimer les juges d'instruction, des juges libres et indépendants.
Le juge Van Ruymbecke était donc convoqué, cette semaine, devant le Conseil supérieur de la magistrature afin de justifier sa conduite. Le président du CSM ayant entendu la représentante du ministre assurer qu'elle retirait sa plainte, on ne voit pas comment le juge pourrait être inquiété ou sanctionné.
Seconde bonne nouvelle, Christiane Taubira a rendu public un sondage IPSOS commandé par l'ancien gouvernement Fillon (I) attestant que les Français, dans leur immense majorité, ne croient pas que l'emprisonnement contribue à favoriser la réinsertion dans la société des condamnés. Ils sont même 64 % à encourager les peines de substitution. On comprend bien pourquoi la droite n'a pas souhaité rendre publics les résultats de ce sondage qui allaient à l'encontre du discours jusqu'auboutiste de Sarkozy et du Front national. Les Français savent bien que pour la majorité des délinquants, la prison demeure l'école du crime et favorise la récidive eu égard au manque de moyens matériels, financiers, psychologiques, éducatifs…
Troisième bonne nouvelle : Christiane Taubira a affirmé, aujourd'hui, devant la conférence des barreaux qu'elle allait supprimer (en 2014) la taxe de 35 euros ou 150 euros (en appel) rendue obligatoire par la droite pour ester en justice. cette taxe était considérée comme un obstacle réel à l'accès juridictionnel de tous quels que soient leurs moyens financiers. Il faudra évidemment compenser le manque à gagner (55 millions d'euros) afin que tout justiciable ait accès à un avocat.

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