12 juin 2012

La droite va-t-elle devenir une ennemie de la gauche ?

Martine Aubry au meeting du Bourget. (photo JCH)
Martine Aubry et Cécile Duflot jouent les pompiers à la Rochelle pour tenter de sauver Ségolène Royal dont l'élection n'est plus du tout assurée après le maintien d'Olivier Falorni, l'ancien secrétaire fédéral du PS exclu pour ne pas avoir accepté le parachutage imposé d'en haut (forcément) de l'ancienne candidate à l'élection présidentielle. La seule certitude du second tour est qu'une personnalité de gauche sera élue dimanche prochain à la Rochelle. Si c'est Ségolène Royal ce sera avec des voix de gauche, si c'est Olivier Falorni ce sera avec un mélange de suffrages venus de gauche et aussi de droite.
Comment en est-on arrivé là ? Une fois de plus les états majors n'ont pas du tout pris en compte les aspirations de la base et le travail accompli localement par des militants ou des élus engagés de longue date dans le combat contre la droite. En imposant Ségolène Royal à La Rochelle sans passer par le vote des militants, Martine Aubry a certes fait acte d'autorité mais elle a surtout braqué l'ancien premier secrétaire fédéral lequel a décidé de ne pas accepter ce diktat. La visite de Martine Aubry, ce jour, en Charente-maritime vise peut-être à réparer cette erreur, une erreur qui pourrait coûter très cher à Ségolène Royal mais aussi au PS contesté dans des pratiques dirigistes abusives.
Le cas de Jean-Luc Mélenchon, dans de Pas-de-Calais ressemble à la situation de la Rochelle. Alors que le sortant était socialiste et que François Hollande avait atteint 60 % des suffrages au second tour de la présidentielle, le leader du Parti de gauche a décidé de confirmer sa candidature dans la circonscription de Marine Le Pen pour venger sa défaite de la présidentielle. Bien que réticents, au début, les communistes de la région ont accueilli JLM les bras ouverts et n'ont pas caché qu'ils allaient manger le candidat PS tout cru et Marine Le Pen avec. Les électeurs en ont décidé différemment. JLM se plaint aujourd'hui du traitement que lui auraient réservé les socialistes et notamment Martine Aubry. Jean-Luc Mélenchon a tort, lui qui n'a pas eu de mots assez durs contre François Hollande, le fameux capitaine de pédalo, et contre les socialistes en général.
Et pourtant, on ne peut se satisfaire de ce retrait obligé de Jean-Luc Mélenchon. Il a donné confiance à des milliers de salariés, de gens modestes ou écrasés par la suffisance de certains patrons. Il a lutté farouchement contre le Front national et celle qui, dorénavant, l'anime. On ne peut pas passer par pertes et profits le travail qu'accomplit Jean-Luc Mélenchon. Il aurait été une voix forte à l'Assemblée nationale. On ne l'entendra pas. Parler de la tribune de Strasbourg n'a pas la même portée que parler du Palais-Bourbon. C'est d'autant plus dommage que JLM aurait pu choisir une circonscription de droite et partir à l'assaut d'un bastion conservateur. Je suis sûr qu'il aurait gagné.
En tout cas, la droite se fonde sur les propositions de Jean-Luc Mélenchon pour dénoncer « l'extrêmisme » du PS et ne pas choisir entre le FN et les socialistes. Copé est décidément le roi des faux culs. Comme Estrosi qui dit n'avoir aucune valeur commune avec le PS…sans parler du FN évidemment. La Fondation Terra Nova va sortir prochainement une étude d'où il ressort que la porosité idéologique entre le FN et la droite est aujourd'hui acquise. Le travail de Sarkozy paie. Guéant n'a-t-il pas été fait citoyen d'honneur du FN ? Le combat contre la droite s'avère d'autant plus urgent. La droite était une adversaire. Va-t-elle devenir une ennemie de la Gauche  ?

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