30 avril 2012

Les Inrockuptibles vont dévoiler l'accord Sarkozy-Kadhafi de 2007

Edwy Plenel (au centre) à Val-de-Reuil. Photo JCH)
Edwy Plenel, directeur de la rédaction de Médiapart, mis en cause par Sarkozy, persiste et signe. Accusé d'être l'auteur ou le complice d'un faux (le texte de l'accord des Libyens pour verser 50 millions d'euros en faveur de la campagne de 2006-2007) Edwy Plenel se déclare prêt à affronter la justice en cas de plainte déposée par l'encore président de la République. Lequel n'y va pas de main morte en parlant de « honte » pour les journalistes qui osent lui poser des questions. Il proteste également contre l'infamie, la calomnie. Mais on sent bien que le cœur n'y est pas. Pourquoi ?
Plenel rappelle que Médiapart a plusieurs fois été menacé d'être poursuivi en diffamation. Par Xavier Bertrand, par Claude Guéant. A chaque fois, les soi-disant offensés ont renoncé à poursuivre leur action. Sarkozy peut bien annoncer un dépôt de plainte, il se pourrait que ce ne soit qu'un argument électoral de plus.
Malheureusement pour lui, le journal « Les Inrockuptibles » va publier, mercredi, les documents attestant d'un lien formel entre Sarkozy et Kadhafi. Les deux hommes se sont en effet mis d'accord en 2007 sur un échange de bons procédés : une centrale nucléaire contre la libération des infirmières bulgares. Jamais Sarkozy n'a accepté de livrer au public le détail de l'accord avec le dictateur libyen. Interrogé par la commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale, Claude Guéant n'a pas dit tout ce qu'il savait alors même qu'il témoignait sous serment.
Les relations entre Sarkozy et Kadhafi ne sont pas aussi limpides et aussi simples qu'on voudrait nous le faire croire. Et je parie que quel que soit le résultat de l'élection présidentielle, Sarkozy n'en aura pas terminé avec cette affaire troublante. J'ai croisé Edwy Plenel à Val-de-Reuil où il est venu plancher devant les élèves du lycée Marc Bloch. Sa conception du journalisme, le sens élevé qu'il accorde aux faits, au contexte, à leur mise en perspective me font penser que Plenel et son équipe ne se sont pas lancés dans cette révélation (50 millions d'euros !) sans quelques biscuits en réserve. Jamais ils n'auraient pris le risque d'être désavoués sachant les conséquences de leur scoop. L'affaire d'état se précise.

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