19 mars 2012

Avec le Front de Gauche à la Bastille : « Vite, la VIème République ! »



 de Reynald Harlaut, Front de Gauche


Ce fut une grande et belle journée. Une journée de fraternité où se sont retrouvés, venus de toute la France, celles et ceux qu’on vit au cours des dernières semaines, venir de plus en plus nombreux dans les meetings du Front de Gauche à Nantes, à Metz, à Villeurbanne, à Montpellier, à Rouen, à Clermont-Ferrand. Celles et ceux pour qui Jean-Luc Mélenchon incarne à présent à gauche l’espoir d’un véritable changement.
Que nous importent les chiffres de la participation : 50.000, 100.000, 120.000 ? Les photos sont là pour témoigner de l’affluence des grands jours. La place de la Bastille était noire de monde. Une foule compacte débordait largement sur toutes les avenues y menant. Jeunes et vieux, hommes et femmes étaient là, au coude-à-coude, serrés les uns contre les autres.
Partout des sourires. Partout la joie manifestée du bonheur de se retrouver ensemble. Partout la ferveur populaire. Une forêt de drapeaux, où dominait largement le rouge, battant au vent au-dessus des têtes. L’émotion très visible sur le visage de ces vieux militants communistes qui pourtant en ont vu d’autres, mais n’en croient pas leurs yeux de voir se produire ce qu’ils n’osaient plus espérer. L’image, offerte au pays tout entier, du peuple, rassemblé, calme mais déterminé, après des années de résignation, à prendre ses affaires en main.
« Prenez le pouvoir ! » Le slogan du début de campagne prenait tout son sens. Il est temps de tourner la page a dit Jean-Luc Mélenchon. Cinquante ans après la fin de la guerre d’Algérie, alors que les pays du Maghreb abordent un tournant de leur histoire, une page se referme. Celle qui conduisit à l’avènement de la Vème République dont les institutions furent une réponse à ce moment tragique de notre histoire.
Poussé à son paroxysme par le président sortant, le régime présidentiel de la Vème République a réduit la démocratie à une caricature. Craquant de toutes parts, à bout de souffle, il se révèle désormais incapable de faire face aux défis que nous pose le XXIème siècle. Incapable de proposer un autre modèle de société que celui qui asservit l’homme à l’économie et au pouvoir de l’argent. Incapable de relever le plus grand défi que l’humanité a eu à affronter depuis qu’elle existe : celui de garantir son propre avenir en s’opposant au pillage des ressources de la planète au seul bénéfice de quelques uns. Creusant, année après année le fossé de la dette écologique, autrement plus sérieuse que celle financière dont on ne cesse de nous rebattre les oreilles.
Au terme de cette magnifique journée, l’espoir a changé de camp. Qui s’interroge un instant sur ces questions cruciales comprend immédiatement que des problèmes aussi vastes ne pourront être résolus par des demi-mesures constitutionnelles, législatives, sociales et économiques. Et que la France, mère de la Grande Révolution, peut encore à celles et ceux qui dans le monde nous regardent, leur montrer le chemin.

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