3 février 2012

Sarkozy convoque des ouvriers…au chômage technique

Marc-Antoine jamet, Jean-Pierre Cantrelle et Jean-Hervé Lorenzi (Photo JCH)
Si l'on en croit Jean-Hervé Lorenzi, président du Cercle des économistes, présent à Val-de-Reuil ce matin, à l'invitation de Marc-Antoine Jamet, maire et de Jean-Pierre Cantrelle, proviseur du lycée Marc Bloch, l'augmentation de 1,6 point de la TVA est une mesure aussi inutile qu'inadaptée puisqu'elle va pénaliser la consommation des ménages aux revenus modestes. Il est de ceux qui pensent, par ailleurs, que copier l'Allemagne, dont le taux de croissance, le taux de chômage, le montant de la dette n'ont rien à voir avec ceux de la France, est à l'évidence un argument de campagne électorale pour les gogos. « Chaque année, en France, 150 000 personnes entrent sur le marché du travail. En Allemagne, ce sont 20 000 salariés en moins. La démographie de la France est d'ailleurs un de ses atouts. » Comparons donc ce qui est comparable.

Puisqu'on parle d'Allemagne et que Mme Merkel a décidé de faire la campagne de Sarkozy, attardons-nous un instant sur les actes du président-candidat. La polémique du jour concerne la visite que Sarkozy a effectuée sur un chantier de BTP, hier, au cours de laquelle il a « rencontré » des ouvriers. Europe N° 1 a annoncé, ce matin, que ces ouvriers « au travail » ne pouvaient pas l'être compte tenu des circonstances atmosphériques et que, surtout, on avait fait appel à d'autres travailleurs d'autres chantiers pour faire de la figuration ! Ce n'est pas la première fois que l'Elysée monte des coups. On se souvient des employées triées dans le personnel d'une usine sur la base de leur taille afin que « naboléon » comme dirait Le Pen, ne semble pas plus petit qu'il n'est en réalité.
Ces artifices, ces attrappe-nigaud, sont l'apanage de ce président candidat. Ainsi, il distille petites phrases sur petites phrases devant divers groupes chargés de répercuter la parole sarkozyste sans que l'auteur soit le moins du monde tenu pour responsable des propos et surtout sans que l'on puisse les imputer sur son temps de parole de candidat. Il s'agit là d'un privilège exorbitant loin de l'équité républicaine d'une démocratie normale. Quant aux ouvriers du BTP convoqués pour l'occasion, j'espère qu'ils ont été payés en heures supplémentaires. Voire double.

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