2 février 2012

Enfin ! Des délégués de l'agglomération Seine-Eure refusent de se faire marcher dessus

Des élus de la CASE osent hausser le ton et protester contre l'autoritarisme du président (photo archives JCH).
Enfin ! Il aura fallu attendre plus de trois années pour que certains élus de la CASE (communauté d'agglomération Seine-Eure) protestent publiquement contre la méthode Martin. La Dépêche d'aujourd'hui, rend compte de la dernière réunion des délégués avec adoption de la liste des seize élus appelés à représenter la CASE au sein du pôle métropolitain formé avec la CREA (communauté d'agglomération de Rouen).
Pour créer ce pôle, l'information a été a minima. Martin, comme le fait le gouvernement avec le Parlement, a en quelque sorte décrété l'urgence en invitant précipitamment Laurent Fabius au siège de l'agglomération et en faisant voter la création du pôle métropolitain à toute allure.
Un mois après cette création, la liste des délégués de Seine-Eure devait être adoptée. Compte tenu des compétences de ce pôle métropolitain et de la complémentarité géographique autant qu'économique, on aurait pu penser qu'un certain équilibre présiderait à la composition de la liste des délégués. C'est là que le bât le blesse. Fidèle à une méthode qui lui a assez bien réussi jusqu'à maintenant, Martin a imposé plutôt que proposé. Il a édicté ses règles et ses principes sur une base simpliste : ceux qui ne sont pas avec moi sont contre moi. Un vieux principe gauchiste totalement inadapté à l'harmonie qu'on peut attendre d'un président fonctionnant au consensus.
Ainsi, Marc-Antoine Jamet, maire de Val-de-Reuil, deuxième commune de l'agglomération, première en espaces industriels et de loisirs, a été écarté, a priori, de la liste soumise au vote des délégués tout comme Jean Carré maire de Pîtres qui, empêche, si je puis me permettre ce jeu de mots, la CASE de tourner rond. Pour justifier ces mises à l'écart, Martin invente un système alambiqué sur le thème : je ne peux pas me permettre d'avoir des «opposants» (1) sur ma liste. C'est exactement ce que nous avons dit en 2008 lors des municipales. Martin ne veut voir qu'une tête. La sienne. Tout ce qui n'est pas lui doit être inscrit sur la liste des nuisibles.
Heureusement, des délégués commencent à juger cet extrémisme comme étant regrettable et préjudiciable au bon fonctionnement de l'outil intercommunal. Ils sont quelques-uns à considérer que le centre de gravité géographique de la CASE se déplace au nord mais que le centre de décision demeure la mairie de Louviers. Ne cherchons pas ailleurs le choix du terrain pour construire le nouveau siège de la CASE (2). Ne cherchons pas ailleurs la volonté de gommer toute velléité de discordance ou de désaccord ponctuel parfaitement légitimes en politique ou en gestion quotidienne. On entend mieux, aujourd'hui, les élus récalcitrants, on comprend mieux qu'ils n'aient plus envie de se faire marcher dessus. Ainsi, Jean Carré a-t-il «fracturé» la porte d'entrée de la liste des seize grâce au courage d'une majorité de délégués. Ainsi, Martin a dû avaler la pilule. Il faudra confirmer cette médication qui ne peut que guérir l'agglomération de ses maux antidémocratiques. Nous y contribuons, pour une part modeste, en demandant à la CADA (commission d'accès aux documents administratifs) des pièces et des documents que le président de la CASE nous refuse.
(1) Un opposant, selon Martin, c'est quelqu'un qui résiste à son autoritarisme.
(2) L'Îlot Renault de Louviers, dont le sous-sol est pollué, n'est pas prêt de donner le jour au nouveau siège de la CASE.

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