9 septembre 2011

Péchenard n'est qu'un maillon faible

Frédéric Péchenard, directeur de la police nationale, endosse la responsabilité des illégalités commises à l'occasion de l'examen des fadettes (1) des journalistes du Monde. La stratégie gouvernementale est bien en place. Elle vise à exonérer Nicolas Sarkozy et Claude Guéant d'une responsabilité pénale embarrassante à la veille d'une campagne électorale décisive pour l'avenir du pays. Elle se cache derrière l'excuse de la recherche d'une source inquiétante puisqu'il s'agirait d'un haut fonctionnaire appartenant au cabinet de Mme Alliot-Marie ayant bavé.

De fait, ce n'est pas la source éventuelle qui a été espionnée mais bel et bien un journaliste d'investigation réputé pour la qualité de ses enquêtes et la solidité des arguments développés. Depuis la loi de janvier 2010, ces comportements sont illégaux et M. Péchenard devra sans doute en répondre devant un tribunal correctionnel d'autant plus qu'il est passé aux aveux.

On aurait tort, cependant, de se contenter de ses déclarations de responsabilité. Il est à l'évidence un maillon faible d'une chaîne plus vaste car on n'imagine pas un policier s'adresser aux services secrets sans l'aval des plus hautes autorités de l'Etat, celles-ci étant connues pour leur interventionnisme et pour leur proximité avec Liliane Bettencourt. Car c'est toute l'affaire Bettencourt qui est en cause et tous ceux et toutes celles (dont M. et Mme Woerth) qui gravitent autour. Il est question de financement de campagnes électorales, d'enveloppes et d'espèces, d'enregistrements, de visites…

Et Guérini, direz-vous ! Le PS a une vilaine épine dans le pied. Et pas une épine de rose. Arnaud Montebourg avait sans doute raison d'alerter la première secrétaire de l'époque après son enquête dans la fédération dont le siège est à Marseille. Association de malfaiteur ! Pour un sénateur, cela la fout mal.
Le personnage s'est mis en congé de PS. Et si le PS lui donnait son congé…

(1) Factures détaillées d'appels et de messages téléphoniques.

Marie de Hennezel : un chemin d'espoir

J'ai assisté, hier, à une conférence de Marie de Hennezel sur l'art de bien vieillir. Cette psychologue clinicienne a été une pionnière dans la création des unités de soins palliatifs et continue de beaucoup travailler sur le vieillissement, la dépendance, l'amélioration de l'espérance de vie et finalement sur la nécessité de faire de l'inéluctable parcours vers la mort un chemin semé d'espoir et d'optimisme.

Marie de Hennezel (photo JCH)
Marie de Hennezel a écrit plusieurs livres dont l'un a été préfacé par François Mitterrand qu'elle a accompagné pendant son agonie. Elle a beaucoup réfléchi sur elle-même et sur les autres. Née en 1946 (très belle année) elle entre dans le 3e âge armée d'un bagage léger malgré les vicissitudes et les malheurs qui accompagnent chaque destin. Car vieillir n'est ni infamant, ni révoltant. Il s'agit d'une période de l'aventure humaine qui attend tous ceux et toutes celles qui ont bénéficié d'une bonne hygiène de vie, d'un système de soins parmi les meilleurs du monde et d'une santé morale et physique comparable à celle des Japonais parmi lesquels de nombreux centenaires.

Marie De Hennezel explique très bien quelles sont les peurs des sexagénaires. La peur de la dépendance avec cette maladie d'Alzeimer terrible pour l'entourage des malades, la peur de la mort qui concerne chacun d'entre nous, la peur du vieillissement avec les rides, les pertes de mémoire…Tout cela peut être surmonté puisque l'immense majorité des personnes âgées vivront une vieillesse de plus en plus heureuse. Mais il y faudra certaines conditions.

Une volonté de vivre, une ouverture de l'esprit et du cœur, une soif de transmettre et de continuer d'apprendre, une vie sociale et affective riche, dense, variée. Même s'il nous est impossible de réfuter en totalité les trois R : reproches, regrets, rancunes, il est possible pour tous et toutes d'apprécier le verre demi-plein plutôt que demi-vide. Notre vieillesse n'est pas synonyme de déclin. Elle doit être enrichie de découverte, de créativité, d'action. Althusser disait que dans « faire de la philosophie ce n'est pas le mot philosophie qui est important. » Il faut donc faire, agir, peser sur son avenir et (dans le bon sens du mot) sur l'avenir de ceux qui nous sont proches.

Marie de Hennezel assure aussi qu'il faut anticiper. Rien n'est plus difficile à surmonter que l'imprévu pourtant prévisible. Anticiper c'est se préparer et se préparer permet d'avoir moins peur, d'accepter d'affronter les situations les plus angoissantes. La journée organisée par le groupe Audiens, hier à Giverny, m'a réconcilié avec l'intelligence et l'échange. D'ailleurs le titre d'un des livres de Marie de Hennezel « la chaleur du cœur empêche le corps de rouiller » n'est-il pas un programme aussi généreux que réconfortant ?

Vers la nationalisation du système bancaire français ?

De plus en plus de voix s'élèvent pour annoncer la prochaine nationalisation des banques françaises. Face aux montant énormes des dettes souveraines de la Grèce, de l'Espagne, du Portugal, de l'Irlande, de l'Italie et bientôt de la France, nombre d'économistes affirment que l'état français va devoir nationaliser le système pour l'empêcher d'exploser. Les 14 milliards d'euros votés à l'Assemblée nationale et au Sénat vont alimenter un puits sans fond et ne seront jamais remboursés à la France. Et pourtant, les Grecs connaissent une rigueur sévère et un plan de privatisations comme autant d'aubaines pour les hommes d'affaires de toutes nationalités.
Quand on aura tué le malade, il sera guéri définitivement. Les plans d'austérité mis en place ici et là vont mettre à mal la croissance et accroître le chômage. C'est ce remède qu'ont trouvé les Diafoirus des gouvernements qui visent tous les mêmes cibles : la classe moyenne aux revenus acceptables, les mutuelles de santé et donc les malades, mais on se garde bien de toucher à la TVA dans la restauration qui rapporterait à l'Etat près de trois milliards d'euros en année pleine. A quelques mois de l'élection présidentielle, le candidat Sarkozy couve ses ouailles.
La situation économique et financière est donc très grave. Elle est le fruit de la crise de 2008 et ses titres pourris, de l'action de ce gouvernement avec ses mesures inconséquentes (bouclier fiscal, paquet fiscal…défiscalisation des heures supplémentaires…suppression de certains droits de succession…etc.) toutes mesure qui pèsent lourdement dans la facture globale.
La hantise de la notation des agences du même nom circule dans les allées du pouvoir. C'est la panique à bord. La banque centrale européenne n'en peut mais. L'Euro fort fait très mal aux exportations. Bruxelles s'arrache les cheveux. Les Allemands continuent d'ignorer les pays du sud. Il est plus que temps de retrouver un (ou une) capitaine à la barre du navire France. Quelqu'un qui travaillerait dans le long terme, sur des sujets précis (éducation, santé, justice sociale, etc.) et ne pondrait pas une loi (inappliquée ou inapplicable) par problème quotidien.

7 septembre 2011

Siné Hebdo ressuscité devient Siné Mensuel


« Alléluia ! Alléluia ! Enfin une bonne nouvelle pour apporter dans cette rentrée morose un rayon de soleil. Siné est de retour.
Au numéro 86, le 28 avril 2010, il avait dû mettre un terme à la publication de Siné Hebdo, faute de disposer de moyens financiers suffisants, à la grande tristesse de ses fidèles lecteurs. Depuis lors il nous manquait, lui et son équipe. Mais il ne nous avait pas abandonné en rase campagne. Il continuait, avec assiduité et impertinence, de semer sa zone chaque semaine sur le net.
À 82 balais, et en dépit de ses problèmes de santé récents, il repique au jeu et nous propose désormais Siné Mensuel dont le premier numéro vient de paraître. Bouffeurs de curés, de militaires de banquiers et de milliardaires, réjouissez-vous ! Siné est de retour, accompagné de sa cohorte de chroniqueurs et de dessinateurs talentueux. Et ça décape ! Âmes sensibles s’abstenir. Siné Mensuel en 32 pages est en vente dans toutes les Maisons de la presse au prix exorbitant de 4,80 €. Qu’est-ce qu’il va pouvoir bien faire de tout ce fric, ce vieux salaud sinon s’acheter de bonnes bouteilles de pinard ? »

Reynald Harlaut
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5 septembre 2011

Expulsés cinq minutes avant la décision du tribunal de Rouen

« A Saint-Amant, à Clermont-Ferrand, à Rouen, à Saint-Denis, à  Roissy,... partout où des mobilisations ont eu lieu pour empêcher l'expulsion de  la famille Ajeti-Hasani, nous sommes pleins de rage et de dégoût. Ce  matin cette famille kosovar a été expulsée.
Un avion privé a été affrété  pour emmener 6 enfants, leur mère et la grand-mère de Rouen vers Belgrade. Deux autres adultes étaient dans un vol Air France. Jusque dans l'aéroport, nous  avons tenté d'empêcher le départ, de faire intervenir les passagers, le  Commandant de bord...La Police rétorquait cyniquement qu'annuler ce  départ... ce serait séparer la famille. 

Leur situation était examinée à 10h ce matin au tribunal de Rouen... qui a  ordonné leur remise en liberté !
Mais l'avion avait décollé à 9h55.
Les nouvelles lois le permettent. Comme elles ont permis l'enfermement  d'enfants de 2 à 11 ans. Comme elles interdisent à un petit village  d'Auvergne de loger et scolariser une famille et des enfants qu'il avait  pourtant choisi d'accueillir. Comme elles permettent l'expulsion de roms vers  un pays qui n'est pas le leur et où ils sont en danger. Ces lois ne pourront jamais être les nôtres.

Pour les amis de la famille Ajeti-Hasani, habitants de  Saint-Amant-Roche-Savine et Compagnie Jolie Môme. Merci à tous ceux  qui se sont mobilisés. Merci aux 1250 signataires de la pétition  réunis en moins de 4 jours.
Plus que jamais il va falloir s'opposer aux  expulsions, aux lois racistes et aux injustices. »

Le site www.cie-joliemome.org <http://www.cie-joliemome.org/>
pour nous  écrire courrier@cie-joliemome.org La  compagnie Jolie Môme est accueillie par la ville de Saint-Denis

4 septembre 2011

L’UMP prépare un programme anti-social pour 2012

Le responsable du programme UMP, Bruno Le Maire, a le toupet de dire qu’il coûtera « zéro euro au pays ». La politique de Sarkozy coûte pourtant très cher au pays. Deux tiers du déficit public de la France, c’est la Cour des comptes qui le dit, sont dus à cette politique (exonérations et cadeaux fiscaux pour les plus riches) ! Bruno Le Maire va plus loin. Il provoque et menace en s’interrogeant sur la capacité de la France à « garder un dispositif d’indemnisation chômage parmi les plus généreux au monde ». Cela vise à opposer les salariés privés d’emploi à ceux qui en ont un, voire même les chômeurs entre eux ! Plus fondamentalement, pour la droite et le Medef il faut sans doute en finir avec une indemnisation du chômage basée sur les cotisations sociales, pour ne conserver qu’une aumône versée aux chômeurs !

Dure cette rentrée pour des millions de salariés !

Le plan d’austérité Sarkozy-Fillon n’est qu’un avant goût de ce que serait la politique gouvernementale après 2012 si par malheur Sarkozy était réélu. La droite fait les yeux doux aux spéculateurs et à leurs agences de notation, ce qui a pour conséquence une hausse du chômage et des salaires bloqués. L’intersyndicale CGT, CFDT, UNSA, FSU, Solidaires appelle à une journée d’action interprofessionnelle le 11 octobre. Pas étonnant que, outre les exigences prioritaires « emploi et pouvoir d’achat », le texte commun intersyndical exige « l’abandon de la taxation des complémentaires santé, la suppression des exonérations et de la défiscalisation des heures supplémentaires ; la conditionnalité de toute aide publique à son efficacité sociale et économique, aux politiques sociales dans les entreprises, et la mise en œuvre de la taxe sur les transactions financières ».

Mai 2012 se prépare maintenant

La mobilisation du 11 octobre contre le plan de rigueur est un enjeu immédiat. Elle doit marquée la rentrée. La campagne des présidentielles est essentielle pour en finir avec la droite. Mais la question sociale est encore insuffisamment au cœur des primaires socialistes. Martine Aubry a raison de dire que « les gouvernements de droite ajoutent de l’austérité à l’austérité et donc de la crise à la crise », que la gauche n’est pas seulement là pour gérer, que la gauche doit conserver sa volonté de transformer la société. « Il va falloir préparer l’après-crise et ne plus se contenter de rustines, l’ambition c’est d’être l’architecte d’un nouveau système » a-t-elle rappelé à La Rochelle. Cela doit se traduire par des propositions concrètes notamment en matière salariale. Cela doit amener à mettre an avant des mesures qui montrent aux salariés et aux retraités de ce pays ce que la gauche changera concrètement dans leur vie : 35 heures réelles, droit à la retraite à 60 ans sans décote, 1600 euros mini, 20 fois le Smic maxi !

Les élections présidentielles et législatives de 2012 auront d’autant plus de chance d’être gagnées par la gauche que le mouvement social fera entendre sa voix dans cette campagne… et que la gauche saura répondre aux aspirations sociales exprimées.

(communiqué de Démocratie et socialisme)