7 août 2011

La leçon de la crise : l'argent ne peut pas tout

206e au classement Wikio. Je recule sensiblement. Sans doute est-ce dû à un manque de présence et peut-être aussi au choix de certains thèmes nationaux. Les classements sont intéressants (à la hausse et à la baisse) mais comme celui-là est mensuel, il donne une indication de ce qu'il faut modifier ou améliorer. Évidemment, on vise toujours plus haut, plus loin, plus fort, mais ce blog politique est dépendant des événements nationaux ou locaux. Voire mondiaux.

C'est bien le cas avec la nouvelle crise financière planétaire. Qu'une agence de notation ose abaisser la note des Etats-Unis d'Amérique est une grande première. Ces agences de notation qui avaient noté AAA (le haut du panier) les titres subprimes se sont trompées et elles se tromperont encore. Tout de même, le méli-mélo entre Obama, démocrates et Républicains, pour relever le plafond de la dette américaine a eu de quoi inquiéter les marchés (ceux qui prêtent, banques et institutionnels) même si le président américain est victime du capitalisme effréné, dominant dans le monde entier.
Ils ont l'air malin, les Sarkozy, Merkel, Cameron, Berlusconi…tous farouches défenseurs du libéralisme total voire totalitaire. Ségolène Royal a raison de dire que les belles paroles de 2008 se sont envolées et que les mesures préconisées sont demeurées lettre morte. Chaque expert y va de ses propositions : plus de régulation pour les uns, moins de soutien à la Grèce pour les autres. Et pendant ce temps-là l'austérité frappe. Ah, pas les plus riches qui voient leurs revenus s'envoler chaque année (il y a trente ans, le rapport entre un salarié américain ordinaire et un chef d'entreprise était de 20 à 30, il est de 300 aujourd'hui !). En France, le scandale est identique. Le bouclier fiscal n'avait d'autre but que de permettre aux plus riches de préserver leur richesse « afin qu'elle ne s'évade pas du territoire. » Tu parles, Charles.

Christine Lagarde est dans la nasse judiciaire depuis que la chambre d'instruction de la Cour de justice de la République a décidé d'ouvrir un dossier pour complicité de faux en écritures publiques. Pour Eva Joly, il s'agit d'une chronique de la honte nationale annoncée. Il est vrai que les administrateurs du FMI étaient informés du risque que courait l'ancienne ministre, celle qui a choisi la voie de l'arbitrage dans l'affaire Tapie. Bernard Scemama, président du CDR (consortium de réalisation) déclare aujourd'hui qu'il n'a fait qu'appliquer les directives ministérielles par la voix de Stéphane Richard, directeur de cabinet de Mme Lagarde. Ce dernier use même d'un euphémisme remarquable en assurant qu'il était en contact avec des conseillers de l'Elysée mais que « jamais les ordres sont venus de la présidence ». Sacré Richard…

Et pourtant, l'argent ne peut pas tout. L'équipe du Paris Saint-Germain rachetée par les Qataris à grands coups de pétrodollars a chuté, hier soir à domicile, contre la modeste équipe de Lorient. Les Merlus ont gagné par un but à zéro. Et à Paris s'il vous plaît. Pour faire une équipe, il ne faut pas seulement de bons footballeurs, il faut aussi un système de jeu avec des joueurs qui se connaissent et jouent « collectif ».