25 juin 2011

Les années pré-électorales rendent les hommes intelligents

Ce n'est qu'un sondage mais tout de même. Près des deux tiers des Français se disent favorables au mariage homosexuel et une forte majorité d'entre eux considèrent qu'il ne serait pas anormal de permettre aux couples homos d'adopter des enfants. Une fois encore, malgré quelques voix isolées, la droite est en retard d'une guerre. Les Fillon, Vaneste et consorts, s'opposent avec virulence à ces évolutions sociétales que d'autres pays démocratiques ont déjà mis en œuvre.

Ils sont pourtant nombreux, les parlementaires UMP, à reconnaître qu'ils ont eu tort de s'opposer au PACS quand Lionel Jospin l'a proposé au vote du Parlement. Souvenons nous des débats violents, brutaux, qui opposèrent la majorité de gauche d'alors à la droite la plus réactionnaire. On vit même Christine Boutin fondre en larmes et des députés insulter Roselyne Bachelot qui se déclarait d'accord avec le PACS. Les déclarations catastrophées de l'opposition de l'époque n'ont jamais été suivies des faits. Il n'y a eu aucune incidence sur le nombre de mariages et encore moins sur la natalité. Simplement, ce qui devait, au départ, favoriser les couples homosexuels est utilisé à 95 % par les hétérosexuels hostiles aux contraintes du mariage.

La droite a de gros problèmes avec la liberté individuelle. Et l'évolution des mœurs. Elle fut longtemps farouchement hostile à l'abolition de la peine de mort. Si Jacques Chirac et plusieurs élus RPR (à l'époque) l'ont votée, ce fut bien grâce à une majorité de gauche que cette barbarie fut supprimée. La droite fut également longtemps opposée à la contraception, à l'interruption volontaire de grossesse, à l'abaissement de la majorité (merci VGE !) à certaines lois sur la procréation médicale assistée. Aujourd'hui, elle continue de freiner ce qui, demain, sera considéré comme normal, admis, simple : le mariage homosexuel et sa conséquence, l'adoption des enfants.

On connaît le moyen de la faire céder : créer des groupes de pression. En cette veille d'élection présidentielle, le président Sarkozy lâche du lest sur les fermetures de classes, par exemple. Ses conseillers ne vont donc pas manquer de commenter les sondages à son intention et le sieur Patrick Buisson ou le discoureur Guaino vont peut-être lui suggérer de se mettre au diapason du temps et de la société. Les années pré-électorales rendent les hommes plus intelligents.

24 juin 2011

Le Parti socialiste mobilisé pour défendre le programme européen d’aide alimentaire aux plus démunis

« La Commission européenne a annoncé la nécessité, motivée par des considérations juridiques, de réduire de manière drastique l'enveloppe financière dédiée au Programme alimentaire européen d’aide aux plus démunis (PEAD). Il serait désastreux, tant  pour les populations concernées que pour la crédibilité et l’image de l’Europe, que les difficultés techniques et juridiques constatées par la Commission conduisent au démantèlement de ce dispositif quasiment vital pour des millions d’européens en situation de précarité, a fortiori en période de crise.
Le niveau de développement d’une société se mesure au degré d’attention que celle-ci porte aux plus fragiles et aux plus démunis des membres qui la composent. Il est clair que dans cette affaire l’Europe n’est pas à la hauteur de la situation. La faute n’en incombe pourtant pas aux institutions européennes, mais à quelques chefs d’Etat et de Gouvernement de pays membres, idéologiquement allergiques à toute forme de solidarité européenne.
Aujourd’hui, l’Union européenne consacre seulement 1€ par habitant et par an pour défendre le principe fondamental du droit à l’alimentation de ses citoyens. La remise en cause de ce programme illustre la faillite morale et politique de la Droite européenne. Ce sont en effet des gouvernements libéraux et conservateurs qui, au sein du Conseil, font obstacle au changement de base légale de ce dispositif rendu nécessaire par un arrêt de la Cour européenne de Justice. Or, cette modification juridique, à laquelle la Commission et le Parlement sont favorables, est indispensable pour maintenir le programme à son niveau financier actuel.
Le Parti socialiste demande au Président de la République et au Gouvernement de faire pression sur leurs partenaires, à commencer par Angela Merkel et David Cameron, dans le but d’infléchir leurs positions et de les ramener à la raison. La France doit faire entendre sa voix et jouer un rôle moteur sur ce sujet lors du Sommet de l’Union européenne qui s’ouvre le 23 juin, puis lors du prochain Conseil des ministres de l’Agriculture qui aura lieu le 28 juin à Luxembourg.
Contrairement à ce que laissent entendre les ministres français qui se sont exprimés sur ce dossier, ce ne sont pas les instances européennes qu’il faut convaincre, mais bien les alliés politiques européens du Président de la République française. »

Estelle Grelier, Députée européenne, Stéphane Le Foll, Député européen, Germinal Peiro, Secrétaire national du Parti socialiste en charge de l’agriculture, de la ruralité et de la mer

Réforme de la justice des mineurs : un projet de loi dangereux et inadapté

L’assemblée nationale examinera, ce soir, le projet de loi sur la participation des citoyens au fonctionnement de la justice pénale et le jugement des mineurs. Le gouvernement a choisi d’engager une procédure accélérée pour l’examen, par le Parlement, de ce texte ce qui a nui à la qualité des travaux et des débats, en particulier pour le titre 2 qui ne répond en aucune façon aux attentes des professionnels de la Justice des mineurs et des associations.
La Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH) ayant souhaité mener un travail approfondi, n’a pu se prononcer sur la première partie du projet de loi, préférant s’arrêter et se prononcer sur les dispositions relatives à la Justice pénale des mineurs, dont l'impact en terme de respect des droits de l'homme sera beaucoup plus important.
Réunie ce jour en assemblée plénière, la CNCDH a adopté un avis dans lequel elle souligne que ce projet de loi met gravement en péril les principes de l’ordonnance du 2 février 1945, et propose des solutions inadaptées aux problèmes de la délinquance des mineurs. De plus, ce texte rapproche droit pénal des mineurs et droit pénal des majeurs sans aucune considération des spécificités de l’enfance.
En conséquence, la CNCDH demande au Gouvernement de retirer ce projet de loi.
L'avis est disponible ici :
http://www.cncdh.fr/IMG/pdf/23.06.10_Avis_sur_la_reforme_de_la_justice_penale_des_mineurs.pdf

23 juin 2011

La fuite du bac S : une élève du lycée Marc Bloch prête à rédiger un manifeste !

« Ça y est, c'est fini le bac ! Ou presque... Vous n'êtes pas passée à côté normalement : la fuite du bac de maths S sur Internet. Sérieusement, c'est n’importe quoi ! Être noté sur trois exercices, en plus qui étaient plus difficiles, surtout un sur 7 points à l'origine qui est maintenant à 9... L'exercice de probabilité était de loin le plus facile ! C'était 4 points offerts presque (pour ceux qui avaient travaillé du moins).

Personnellement, je trouverais ça plus juste de repasser une épreuve avec un sujet nouveau, surveillé et secret jusqu'au jour de l'épreuve, dans les règles quoi ! Je pense que c'est principalement pour des raisons économiques que M. Chatel refuse d'annuler l'épreuve et la faire repasser, mais quand on écoute son boss, il dit toujours que l'éducation est un des plus gros budgets de l'état, que c'est important etc... (la preuve aujourd'hui, M. Sarkozy est je ne sais où pour l'éducation) Bah, qu'il applique ce qu'il dit, que le ministère de l'éducation mette les moyens pour réorganiser ce bac maths S 2011 correctement ! Je pense que beaucoup sont prêts à revenir, du moins, la majorité des S de Marc Bloch sont prêts, trouver des surveillants je pense que ça peut aller aussi et les profs aussi sont d'accord... Madame H… est avec nous au moins. Il est vrai que ça pourrait pénaliser certains de refaire une épreuve car ils pourraient rater le second, mais là, je trouve que ce n'est pas égalitaire du tout, et que c'est pire.

Et puis, avoir son bac S à 9/20 de moyenne, c'est une blague... Ça arrangerait beaucoup d'entre nous, mais pour les autres filières alors ? Les pauvres L, ES, STG et autres qui se font recaler parce qu'ils ont 9 ? C'est complètement injuste ! Il y a aussi fraude par SMS apparemment sur les sujets d'anglais, de SVT et
de chimie, mais je n'y crois pas trop, c'est facile de bidouiller les SMS... Enfin bref je suis vraiment indignée par cette histoire...

Bref, je voulais vous demander ce que vous en pensiez, et si vous pouviez m'aider à faire quelque chose ? J'ai bien envie de rédiger un manifeste qui pourrait être diffusé sur Internet ou dans les journaux ou quelque chose du genre, en plus de ce qui se fait maintenant... Pensez-vous que c'est faisable ? J'espère que vous serez avec nous pour soutenir la cause des petits terminales S frustrés ! »

L'eau, bien public et bien commun : pour une gestion démocratique et durable

Danielle Mitterrand et Jean-Luc Touly (photo JCH)
Deux ans de travail. Deux ans de discussions, d'écoute, de dialogue entre militants, experts, élus, du privé et du public. Deux ans pour aboutir à la rédaction d'un rapport épais, détaillé, duquel émanent une trentaine de propositions considérées comme autant de pistes pour l'avenir. Le laboratoire des idées du Parti socialiste porte bien son nom. Ses responsables rendaient publics, hier, en exclusivité pour les membres du PS, mais pas seulement, les travaux du groupe « eau, les bonnes pratiques » animé par Jérôme Royer, Marc Laimé pour rapporteur et Anne de Hauteclocque pour coordinatrice.

Parmi les membres de ce groupe, nous avons retrouvé avec infiniment de plaisir Anne Le Strat, adjointe de Bertrand Delanoé, maire de Paris, Jean-Luc Touly, président de l'association pour un contrat mondial de l'eau, membre du conseil régional d'Île de France, et Danielle Mitterrand, présidente de la fondation France-Libertés venue prononcer quelques paroles bien senties sur la nécessité d'élargir nos frontières et nos modes de pensée. Daniel Leho, conseiller général de l'Eure, avait tenu à assister à ce compte rendu, lui qui s'est tant impliqué dans des solutions novatrices au bénéfice des usagers.

L'intitulé du rapport « l'eau, bien public, bien commun, pour une gestion démocratique et durable » dresse d'abord le diagnostic des textes, lois, circulaires, directives concernant l'eau et le traitement des eaux usées indissociables l'une de l'autre. Il formalise très bien les deux problématiques de l'eau : la protection de la ressource dans un contexte climatique changeant et les bonnes pratiques agricoles, la gouvernance des acteurs de la gestion du service public de l'eau avec un constat alarmant : la maîtrise locale de l'eau est très insuffisante. Même si une prise de conscience s'opère sous l'effet conjugué de la sécheresse et des efforts de certains élus et associations (comme la nôtre) les rapporteurs se sont accordés pour reconnaître que le retour en régie publique demeure très difficile compte tenu des obstacles juridiques ou financiers. Et de l'opacité qui règne à la fois en matière de fichiers informatiques et de bilan des investissements. (1)

Anne Le Strat a bien expliqué que le retour en régie peut être couronné de succès. C'est le cas à Paris :  « Il ne s'agit pas de retirer tout rôle au privé, leurs compétences techniques étant toujours utiles, mais d'une fonction de gestionnaire exécutif, il est souhaitable de passer à un rôle de prestataire dans le cadre de marchés publics sous contrôle et maîtrise d'ouvrage de la collectivité. » Pour elle, il est temps de montrer la nécessité et la modernité de la gestion publique dans sa fonction de garant de l'intérêt général. Constat a été fait également, pour le déplorer, de la faible implication des élus dans des dossiers techniques « trop complexes » qu'il faut réserver aux spécialistes ! Grave erreur ! Comment assurer un contrôle efficace et moins coûteux pour la collectivité si les élus délèguent, en plus du service public, leur responsabilité d'élu ?

Le rapport conclut : « la maîtrise de la politique de l'eau et de l'assainissement est un défi auquel la puissance publique ne peut se soustraire sous peine de laisser ce secteur essentiel aller vers une marchandisation de plus en plus poussée et de perdre tout pouvoir d'inflexion et de contrôle sur son territoire. Il est donc indispensable d'éclairer les collectivités, les élus et les usagers sur les multiples enjeux de la gestion de l'eau et de pallier les besoins créés par le démantèlement actuel de nos services publics. » Nous y contribuons dans la mesure de nos moyens et de nos pouvoirs de conviction.

(1) Nous ne parvenons pas, par exemple, à connaître le montant des investissements réalisés par Véolia depuis la signature des conventions avec les différentes communes de la CASE concernées, pourquoi ?

22 juin 2011

La violence scolaire s'accroît considérablement depuis 2004 !

La mort de la jeune collégienne de 13 ans sous les coups d'un autre collégien de 14 ans illustre le degré de violence qui règne dans les établissements scolaires ou à leurs abords. Interrogée, hier soir, dans le grand journal de Canal Plus, Ségolène Royal y voit le résultat de la politique d'abandon prônée par le gouvernement actuel notamment avec les nombreuses suppressions de postes (enseignants, médecins scolaires, psychologues scolaires) entraînant une baisse sensible des référents adultes. Guéant et compagnies préfèrent nommer des policiers dans les établissements même si l'on sait que l'origine des conflits est due à une multitude de facteurs : l'échec scolaire, le chômage, les familles monoparentales, les jeux vidéos, Internet, la pornographie et aussi l'acceptation de la violence physique comme résolution des conflits. Un policier peut parfois beaucoup et mais sur les causes, il ne peut agir.

Depuis 2004, ces violences (filles et garçons confondus) ont augmenté de plus de 80 % pour atteindre près de 18 000 actes répréhensibles ! Cette violence se déploie sensiblement et rien ne semble pouvoir la stopper. Ségolène Royal, comme d'autres candidats socialistes à la présidentielle va évidemment insister sur l'urgence et la priorité accordées dans le projet socialiste à l'école et à l'éducation ainsi qu'à la culture, à l'art, au sport, aux activités socio-éducatives et d'éveil. Il ne s'agit pas pour autant de nier l'importance et le rôle des parents dont l'exemplarité sert de modèle, souvent, aux enfants.

Pendant longtemps, Nicolas Sarkozy a fait une loi après chaque fait divers. Dans cette dramatique affaire de l'Hérault, que va-t-il encore inventer de provisoire, de tape à l'œil, d'urgent ? Ce n'est pas la visite de Luc Chatel, ministre de l'Education nationale, qui peut servir de politique. La conception répressive des actes humains exprimée par l'UMP-NC ne peut pas, non plus, montrer le chemin à suivre. Et si, tout bonnement, ce gouvernement et sa majorité faisaient la preuve de leur manque d'énergie, d'imagination, d'inspiration.

Il est pitoyable d'entendre le président de la République annoncer le gel des fermetures de classes à la rentrée 2012 alors que la rentrée 2011, des milliers de fermetures sont programmées et effectives. Cette opération électoraliste ne trompera personne et surtout pas les enseignants ni les parents d'élèves. L'éducation, Pierre Mendès France l'avait proclamé dans son célèbre discours à la jeunesse, et la formation doivent être la priorité absolue de tout gouvernement et surtout de tout gouvernement inscrit dans le progrès. Il pensait, bien sûr, à un gouvernement de gauche.

La primaire socialiste se prépare dans la sérénité malgré les attaques de l'UMP

L'UMP et le gouvernement se sont lancés dans une campagne de dénigrement de la primaire socialiste. Leur objectif est double : décrédibiliser cette grande première démocratique en France et susciter une abstention massive permettant de moquer la prise de risque du Parti socialiste. Évidemment, les Copé et Guéant ne peuvent pas affirmer ces objectifs au grand jour, ils doivent donc en appeler à des prétextes et c'est ainsi qu'ils accusent le PS de vouloir établir des fichiers et chercher à connaître l'opinion des fonctionnaires municipaux. Tout cela est évidemment ridicule.

Rappelons, tout d'abord, que cette primaire a été approuvée par 76 % des adhérents du PS ! Que cette importante opération démocratique vise à élargir la base légitime du candidat ou de la candidate choisi(e) pour représenter la gauche de gouvernement au premier tour de l'élection présidentielle. Certains considèrent qu'un parti politique — c'est le cas de Jean-Luc Mélenchon — doit désigner lui-même son représentant (sa candidature émane pourtant de cinq partis différents et après une primaire !) et qu'il est vain de solliciter le peuple pour choisir son porte-parole. Au PS, ce courant existe, il est minoritaire.

D'autres, comme Arnaud Montebourg, s'inspirant d'exemples étrangers, proposent d'associer le plus largement possible les électeurs à la désignation du champion (de la championne) même si cela suscite des candidatures diverses et présentent des difficultés matérielles non négligeables. Tout de même, la CNIL, le Conseil constitutionnel, la Commission des comptes de campagne, le ministère de l'Intérieur ont déclaré que la primaire socialiste était légale. Et qu'il était parfaitement démocratique de mettre des salles à la disposition d'un parti pour réaliser les opérations de vote. Quant aux listes d'émargement, elles seront détruites très rapidement après le vote sans que le PS ou qui que ce soit d'autre, en prenne copie pour je ne sais quel usage irrégulier !

La section socialiste de Louviers projette de créer cinq bureaux de vote dans les deux cantons de Louviers nord et sud. Les électeurs désirant participer à la primaire devront verser un euro (pour les frais d'organisation) signer une charte des valeurs de Gauche et participer au vote les 9 et 16 octobre prochains. le vote aura lieu le dimanche et les bureaux seront ouverts de 9 à 19 heures. Nous préciserons à la rentrée les détails techniques de cette vaste opération qui, si elle est réussie, devrait booster le candidat (la candidate) du PS. En fait, cette primaire lancera vraiment la campagne électorale qui ne devra connaître aucun trou d'air comme l'avait connu la campagne de Ségolène Royal en janvier-février 2007.

20 juin 2011

François Loncle : « il est temps que le gouvernement fixe le calendrier du retrait de nos forces en Afghanistan »

François Loncle, vice-président du groupe PS à l'Assemblée nationale, a déclaré ce dimanche qu'il était «temps de rapatrier nos troupes» d'Afghanistan, au lendemain de la mort d'un 62e soldat français dans ce pays. «En Afghanistan, la guerre continue dans l'indifférence des médias, des partis politiques, y compris de l'opposition, et par conséquent de l'opinion publique française. Cette atonie est inadmissible, révoltante. L'Assemblée nationale doit se saisir d'urgence de cette question», estime l'ancien ministre dans un communiqué.

«Opération beaucoup trop coûteuse en vies humaines»

«Que dire aux parents, aux épouses, aux enfants de nos soldats morts en Afghanistan? Comment justifier notre participation à une guerre qui est manifestement sans issue ? Pourquoi poursuivre un engagement devenu inutile, depuis qu'Oussama Ben Laden a été tué ? Pour quelle raison continuer à se battre, alors que les Etats-Unis ont entamé des négociations avec les talibans?», s'interroge-t-il.
Selon François Loncle, «il est temps de rapatrier nos troupes», de «mettre un terme à une opération, beaucoup trop coûteuse en vies humaines, et qui s'est avérée militairement inefficace et politiquement désastreuse, comme l'a admis l'ancien ambassadeur britannique à Kaboul».
«Il est temps que le gouvernement fixe le calendrier de retrait de nos forces. Il est temps d'annoncer aux familles des 4.000 militaires engagés dans cette guerre quand elles pourront les revoir», insiste le député de l'Eure, membre de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée.
(avec AFP)

En Italie, « ça s'écrit eau mais ça se lit démocratie » ou comment Berlusconi a perdu


« Le 13 juin 2011, nous avons  écrit une belle page d'histoire en Italie. Dans un pays où la  démocratie est continuellement piétinée, où les médias conditionnent la politique depuis plus de 20 ans, dans un pays où le processus de privatisation des biens communs ne connaissait aucun frein ; nous avons réussi à nous réapproprier nos droits en disant non à la marchandisation de l'eau et aux politiques néo-libérales et en disant oui à une démocratie  participative et à la défense des biens communs.
Ce référendum populaire est né de l'initiative des Comités citoyens pour l'eau publique de toute l'Italie, qui depuis 2006 sont coordonnés par le Forum Italien des Mouvements pour l'Eau Publique. Déjà en 2007, ce réseau de comités avait recueilli plus de 400 000 signatures pour proposer une loi d'initiative populaire malheureusement jamais discutée au Parlement.
Fin 2009, le gouvernement Berlusconi approuvait le décret Ronchi qui obligeait les institutions locales à transformer toutes les sociétés qui géraient le Service de  distribution de l'eau en S.P.A mixtes et d'organiser des appels d'offre pour attribuer au moins 40% des actions à des entreprises privées dans chacune de ces sociétés.
Prenant acte de cette  situation, nous avons décidé de proposer un référendum populaire pour l'abrogation des lois qui imposaient la privatisation et d'autres normes qui prévoyaient un minimum de 7% de profits dans les SPA pour la rémunération du capital investi (art.154 du décret environnemental du gouvernement Prodi en 2006).
La Constitution italienne prévoit que pour proposer un référendum abrogatif, il est nécessaire de recueillir 500 000 signatures. Alors, dans chaque région, chaque province, chaque ville, des comités de citoyens se sont organisés pour récolter ces signatures. En moins de trois mois, nous avons recueilli 1 million et 400 mille signatures. Nous entrions déjà dans l'histoire sans qu'aucun journal ne prenne acte de ce grand résultat.

Dès janvier de cette année,  nous avons repris la mobilisation pour nous préparer à la campagne. En mars, nous avons organisé une manifestation nationale qui a vu la participation de près de 500 000  personnes à Rome, et nous avons su la date du référendum : les 12 et 13 juin. Le gouvernement choisissait  d'envoyer les Italiens aux urnes à un moment de l’année où historiquement l'affluence est toujours basse en Italie. La raison était simple, en Italie pour qu'un référendum soit validé, il faut un quorum de 50% de participation.
La solution la plus simple  aurait été de proposer le référendum en même temps que les élections municipales de mai, mais cela aurait signifié une plus grande facilité pour atteindre le quorum.
Début juin, la campagne officielle devait commencer, mais la télévision publique, la RAI, n'avait pas  l'intention de respecter les normes prévues pour une campagne électorale.
Jusqu'au référendum, l'information a été dérisoire. C'est dans les rues, dans les écoles, dans les universités, en participant à tout les événements publics, en organisant des conférences, des débats, des forums, des fêtes, que nous avons conduit cette campagne sans jamais attirer l'attention des grands médias qui, pendant ce  temps, préféraient s’intéresser à tout autre chose.
Nous n'avions aucun doute sur le résultat du vote, le plus dur n'était pas de convaincre les gens de voter OUI pour l'eau publique, mais de les informer qu'il y avait un référendum et  de faire en sorte qu'ils aillent voter.
En Italie, nous votons le dimanche et le lundi jusque 15h ! La fête a commencé bien avant  le dépouillement, parce que nous n'avions aucun doute sur le résultat final. A 15h, nous avons enfin su que 57% des italiens avait voté ! Ce n’était pas arrivé à un référendum depuis 1995.
Nous avons écrit une belle page d'histoire. Le détail des votes n'était ensuite qu'une formalité, parce que nous le connaissions déjà, au plus profond de nous tous : 95% des votant  se sont exprimés pour l'eau publique et contre les profits sur ce bien commun ! 
Le 13 juin, de nombreux partis ont cherché à s'attribuer une victoire qui est celle du peuple. On parle beaucoup de la défaite de Berlusconi, mais ce sont les politiques néo-libérales et les grandes multinationales qui ont été battues ! Une nouvelle ère commence dans ce  pays. Ce que nous répétons depuis le début de cette campagne s'est avéré : “Ça s'écrit EAU, mais ça se lit démocratie”.

Raphaël  Pepe
Attac Italia – Comité  Référendaire pour l'Eau Bien Commun















 

19 juin 2011

Les banques doivent payer leur crise, pas les peuples !

« La colère gagne aussi les salariés des PME » titrait le journal Sud-Ouest le 13 juin dernier. Et de décrire toute une série de conflits dans des entreprises peu habituées à faire grève. Des grèves sur les salaires et sur les conditions de travail. La gauche en général, les socialistes en particulier doivent entendre ce qui monte du pays. Les salaires bloqués depuis trop longtemps, l’inflation qui redémarre, les prix de l’essence et du gaz qui grimpent : c’en est assez pour une majorité de salariés et de retraités.

Bien sûr, « il faut avoir confiance en la démocratie sociale » (titre de l’article de François Hollande dans le Monde du 15 juin). Mais il ne suffit pas de dire que ce qui relève de la négociation sociale est du ressort des « acteurs sociaux ». Avec un rapport de forces rendu défavorable par le poids du chômage, le consentement d’un syndicat à une mesure anti-sociale, n’en est pas une justification. Dans un pays où le Medef refuse obstinément toute vraie négociation, un pouvoir politique de gauche devra être volontariste.

François Hollande propose une conférence sociale au lendemain des scrutins de 2012 mais en omettant de mettre à l’ordre du jour de cette conférence la question des salaires. Le projet socialiste adopté par la PS parle d’une conférence salariale annuelle, la première secrétaire du PS, Martine Aubry, n’a pas oublié de parler des salaires bloqués pour de très nombreux salariés lors de son émission du 16 juin sur TF1. Tant mieux ! Revaloriser le pouvoir d’achat du SMIC, limiter les écarts de rémunération (1 à 20) : voilà ce qui devra être un des axes de la campagne des socialistes.

Fixer le SMIC à 1 600 euros dès le 1er juillet 2012 serait une mesure pesant en faveur d’une hausse de 200 euros pour tous les salaires. 75 % des conventions collectives concernant 8,5 millions de salariés ont des minima inférieurs au SMIC, record historique ! Faire en sorte qu’aucune convention collective ne comporte des minima en dessous du SMIC et, lors de l’extension des conventions collectives (qui relève de l’État), imposer des grilles précises pour les carrières de chaque métier et les actualiser avec coefficients et échelons qui garantiront l’égalité femmes-hommes ainsi que le niveau des salaires et leur évolution : voilà quelques mesures qui s’imposent si l’on veut commencer à rééquilibrer le rapport entre le travail et le capital.

François Hollande et Manuel Valls nous parlent déjà de l’ampleur des déficits publics qui nous empêcheraient toute politique salariale offensive. Mais, pourquoi faudrait-il que les peuples paient pour les dettes contractées par les États pour sauver les banques ? Les banques refont des bénéfices (et continuent à spéculer). Alors assez ! Elles doivent payer ! Le contrôle public sur le secteur bancaire est d’une actualité brûlante ! »
(communiqué de Démocratie et socialisme)