7 mai 2011

DSK et le voyage en Porsche : le coup de semonce

Je suis navré de le reconnaître mais l'histoire du voyage en Porsche de Dominique Strauss-Kahn et d'Anne Sinclair fait tache dans le paysage. Quand on s'apprête à devenir le candidat socialiste à la présidentielle (si les poissons ne le mangent pas…) on doit veiller à son image et à l'image qu'on veut donner. Non pas par hypocrisie, non pas par souci de cacher quoi que ce soit mais par égard pour ceux qui « se lèvent tôt » (comme dirait Sarkozy) ou ceux et celles qui ne gagnent que 950 euros par mois.

Dominique Strauss-Kahn, pour ce qu'on en sait, gagne 550 000 euros par à la direction du FMI (Fond monétaire international). Il a une maison à Marrakech (on dit un Ryad) Anne Sinclair est l'héritière d'une famille à l'aise. Nul ne songerait à le leur reprocher. Il n'est pas nécessaire d'être pauvre pour être de gauche, il n'est pas nécessaire d'être riche pour être de droite. Les exemples affluent tous les jours et on connaît bien des ouvriers qui votent Le Pen ou Sarkozy, contre leurs intérêts, contre leurs aspirations, contre la justice sociale. On connaît aussi de riches familles connues pour leur engagement solidaire et leur combat pour plus d'égalité et de fraternité. Et qui votent à gauche !

Le voyage en Porsche (elle appartient à un ami) illustre plutôt l'absence de réflexion de la part de DSK. Il vit dans une bulle, il fréquente des milieux favorisés, il ne soupçonne même pas qu'il puisse y avoir un problème à circuler dans une voiture de 100 000 euros et faire preuve d'une certaine ostentation. Il ne s'agit pas d'une condamnation définitive mais d'un coup de semonce. Si DSK veut vraiment devenir président de la République et recueillir les suffrages de la majorité des Français, il va devoir respecter une certaine discipline. Il doit trouver un style et une manière de faire : authentique et spontanée, cordiale et distante. Le contraire de « casse toi pov'con » comme dirait Edwy Plenel.

6 mai 2011

Edwy Plenel ou le courage de dire Non

Edwy Plenel (à droite) est venu fêter la promotion Sciences Po du lycée Marc Bloch
Une bouffée d'air frais. Un appel à l'indignation, à la mise en mouvement, au courage de dire non et de rendre publics tous les actes, toutes les actions de ceux qui nous gouvernent localement ou nationalement puisque le peuple a le pouvoir d'agir. La visite d'Edwy Plenel à Val-de-Reuil, cet après-midi, faisait honneur au journalisme et aux journalistes. Pas à ceux de la presse people ou ceux de la presse de caniveau, mais aux professionnels qui ont fait de l'investigation et de la révélation un art de vivre.

Edwy Plenel c'était Le Monde hier (pendant 25 ans), c'est Médiapart aujourd'hui. Un site Internet payant, permettant l'interface entre les journalistes et les lecteurs, un site qui sait faire parler de lui et des autres quand il sort l'affaire Bettencourt et les enregistrements de M. De Maistre et Mme Liliane, quand il évoque les quotas de joueurs Noirs ou Arabes en équipe de France de football. Là-dessus, Edwy Plenel est intarissable. Il en appelle à la Révolution française à Bailly, à Montaigne, à Victor Hugo, à Camus, qui tous inspirent la nécessité de la liberté de la presse, condition essentielle à l'exercice de la démocratie. Que serait un peuple non éduqué, non formé, non informé ? Que serait un électeur laissé dans l'ignorance des projets, des personnalités, des orientations ?

Edwy Plenel a raison, ce n'est pas la censure que les journalistes doivent craindre mais l'autocensure, celle, non mesurable, inconsciente ou consciente, qui conduit les professionnels de la presse à taire, recéler, cacher des informations d'intérêt public. Ce n'est pas le cas des salariés de Médiapart. Ils doivent chercher et trouver. Ils doivent sourcer et recouper. Ils doivent inspirer la confiance et le respect chez le lecteur.

Devant 300 personnes dont de nombreux lycéens, Edwy Plenel s'est fait le chantre d'une presse découplée du capital, des marchands d'armes et des bâtisseurs. Il a évoqué, sans trop y croire, une grande loi garantissant le secret des sources, la liberté totale mais régulée (comme dans toute bonne démocratie) et fondatrice de nouvelles pratiques plaçant l'information à l'abri des conflits d'intérêts et loin de la surface des pensées et des faits. Heureusement, l'existence d' Internet, des blogs, de Wikileaks, de Médiapart, permet une circulation locale et mondiale de l'information, celle qui aide à comprendre le monde et à forger des opinions.

Oui, les salariés de M'Real doivent conserver leur emploi

L’annonce faite mercredi 4 mai par la direction de M-Real à ses salariés, lors d’un comité d’entreprise extraordinaire du groupe finlandais, que le site d’Alizay était mis en vente et qu’il fermerait si aucun repreneur ne se manifestait d'ici septembre est inacceptable. 330 emplois directs et au moins autant d’emplois indirects sont menacés. Ce serait un drame pour ces femmes et ces hommes, pour leur famille, comme c’en est un pour l’activité de notre région, un drame que nous souhaitons tous éviter.

Après quatre heures de dures négociations à la Préfecture de l’Eure, les salariés de M-Real avaient obtenu la suspension du plan social. C’était le 27 janvier de l’année 2010. Il n’aura donc pas fallu longtemps pour que la direction du groupe revienne à la charge, alors même, aux dires des syndicats, que M-real ne se donnerait pas les moyens commerciaux nécessaires pour réussir.

Le gâchis serait d’autant plus grand qu’avec Alain Le Vern, François Loncle, Richard Jacquet, avec le collectif pour le maintien de l’emploi, nous avions formulé trois propositions alternatives pour sauver durablement le site. D’abord, l’installation d’une unité de pâte désencrée. Ensuite, la mise-en service d’une chaudière neuve à cogénération dont l’électricité serait vendue à EDF. Enfin, l’ouverture d’une production de granulés de bois pour chauffage. Cette piste n’avait pas même été sérieusement examinée par l’actuel ministre de l’agriculture, tête de liste de la droite aux élections régionales, ayant annoncé en pleine campagne un repreneur dans sa poche. Avec beaucoup d’autres promesses il y est resté.  Ces alternatives seraient encore valables aujourd’hui. La direction, comme les futurs repreneurs, ne devraient négliger aucune piste.

Au lendemain de cette annonce, qui tient du soin palliatif industriel et de l’anesthésiant social, je tiens, avec l’ensemble des élus de la majorité municipale, à assurer les salariés et leur famille de notre solidarité la plus totale et de notre détermination à envisager avec eux toutes les solutions possibles pour assurer la pérennité de l’activité à Alizay.  

Marc-Antoine Jamet, maire de Val-de-Reuil

5 mai 2011

Etre grands chez les petits

Henri Fromentin, PMF, Ernest Martin et François Loncle (photo JCH)
La vidéo de Franck Martin, courant avec son chien dans la propriété de Pierre Mendès France, aux Monts, relevait du grotesque. Le voir, aujourd'hui, s'afficher dans La Dépêche aux côtés de Michel Champredon, maire d'Evreux avec, en mains, la photographie de l'ancien président du Conseil, relève d'une forme d'obscénité. D'ailleurs le (ou la) journaliste de l'hebdomadaire départemental use d'une phrase que je fais mienne : plutôt que d'être petits chez les grands, ils préfèrent être grands chez les petits.

Si on a bien suivi le cheminement du maire de Louviers, habile manœuvrier et authentique anti-socialiste primaire, on ne comprend pas pourquoi le PS l'a ménagé et continue de le ménager notamment en lui permettant de devenir conseiller régional avant qu'il s'empresse de tenter de faire chuter Leslie Cléret sans doute en guise de remerciement. Car sans le PS, le PRG de l'Eure n'aurait jamais eu accès à l'assemblée de Haute-Normandie ni à la présidence du FRAC. On ne comprend pas très bien non plus le positionnement de Michel Champredon qui n'a rien d'un radical de gauche même s'il n'est plus (après tant de décennies) tout à fait un socialiste. Son désir de devenir maire d'Evreux l'a même conduit à des attitudes pour le moins surprenantes de la part d'un homme qui dit, aujourd'hui, partager les valeurs de l'illustre Lovérien.

Alors ? Etant admis qu'en politique on ne cultive pas l'amitié pour servir seulement des intérêts, on comprend mieux la farce que nous propose Olivier Taconnet, secrétaire départemental du PRG. Parce que son maire a adhéré au PRG, « la ville d'Evreux est devenue une ville radicale, comme Louviers. » Et ils disent cela sans rire. Du moins publiquement car on les imagine se fendant la poire croyant avoir joué un bon tour à Yves Léonard, secrétaire fédéral du PS, et à son entourage. Evreux n'est pas une ville radicale, pas plus qu'elle n'était communiste avec Roland Plaisance ni UMP avec Jean-Louis Debré. Les électeurs des villes se dotent des élus qu'ils croient utiles de désigner à tel moment et dans tel contexte. L'élection est le résultat d'une alchimie souvent subtile, jamais évidente.

On verra lors des prochaines élections municipales comment Michel Champredon composera sa liste d'union. On verra lors des prochaines élections législatives (vraie raison de son adhésion au PRG) comment le PS acceptera (ou non) de lui laisser une circonscription. On verra d'ici quelques mois comment il règle l'affaire des suppressions de délégations et d'indemnités de plusieurs élus socialistes, communistes et…PRG puisque Claude Behart a été sanctionné.

Revenons à la photo de PMF. Les hommes morts ne peuvent ni dire ni contredire ni médire. Depuis 1982, année de la disparition du plus célèbre maire de Louviers, ils ont été des dizaines à vouloir récupérer l'œuvre, la méthode, l'humanité de Pierre Mendès France. A Louviers, plus qu'ailleurs, on connait son histoire et sa légende. Il ne suffit pas de se dire mendésiste pour l'être.

« Que faisiez-vous le 10 mai 1981 ? » Un document rolivalois exclusif

François Mitterrand à Gaillon (photo JCH)
« Que faisiez-vous le 10 mai 1981 »? Marc-Antoine Jamet, maire de Val-de-Reuil et Catherine Duvallet, secrétaire de la section PS de cette ville, apportent des réponses. Mais pas n'importe lesquelles puisque le service communication de la ville a interviewé des grands témoins de cette grande époque de la gauche au pouvoir. Le 10 mai prochain, à 20 heures, sur l'esplanade de la mairie rolivaloise, sera projeté le film exclusif intitulé « que faisiez-vous le 10 mai 1981 ? »

Pour répondre à cette question Philippe Méoulle et son équipe ont rendu visite à Jean Daniel, Henri Weber, Marie-Noëlle Lienemann, Lionel Jospin, Jean Glavany, Ivan Levaï, Laurent Fabius, Edwy Plenel, Jerôme Clément, Dominique Jamet, Elisabeth Guigou, Henri Emmanuelli, Hubert Vedrine, Jack Lang, Paul Quilès, François Loncle et Frédérique Bredin. Après leurs témoignages inédits, un grand pique-nique républicain avec musique, stands, exposition, feu d'artifice, réunira tous les présents, élus, militants, citoyens heureux de rappeler le souvenir de cette victoire historique puisqu'après François Mitterrand, aucun(e) candidat(e) de gauche n'a pu lui succéder.

4 mai 2011

De Chevènement à M'Real…

Jean-Pierre Chevènement annonce sa candidature à l'élection présidentielle. A 72 ans, le président du Mouvement républicain et citoyen a encore des choses à prouver. En 2002, avec ses 5 % il a coûté cher à Lionel Jospin et à toute la gauche. En 2012, que faut-il attendre de cette candidature de témoignage, comme d'autres candidatures vouées à quelques pour cents. C'est la drame et la logique de l'élection présidentielle. Élection pivot de la vie politique, elle focalise tout. Formidable caisse de résonance, elle attire tout et tous. Chevènement, s'il ne dépasse pas 5 % devra taper dans son épargne. Ne nous en faisons pas pour lui.

En apprenant que les forces spéciales américaines avaient donné le nom de Géronimo à la cible Ben Laden, je me suis dit que les descendants des Indiens d'Amérique ne seraient sûrement pas flattés. Effectivement, ils se sont plaint publiquement de ce choix. Geronimo, comme Cochise, a été un grand chef indien qui a lutté contre le génocide des colons blancs et tout tenté pour éviter de finir dans des réserves. Je suis surpris que Barack Obama ait accepté ce nom de code. Lui qui connaît l'histoire de l'Amérique et est sensible aux expressions des minorités aurait dû prêter attention à cette faute. Il lui reste à fumer le calumet de la paix avec les Amérindiens irrités.

L'affaire des quotas de joueurs de couleur ou arabes empoisonne le monde du football. Lilian Thuram n'y va pas par quatre chemins : Il faut sanctionner ceux qui tiennent des propos pareils et font des propositions aussi extravagantes. Derrière le problème des binationaux se dresse le mur d'un racisme qui ne dit pas son nom. Frêche et Le Pen ont dit tout haut ce que certains dirigeants du football français ont dit tout bas. Ce n'en est pas moins honteux pour cela.

A la déchetterie de La Haye-Malherbe, une sonnette d'alarme a indiqué au gardien qu'une barre de métal radio active avait été déposée. Une enquête a été aussitôt entamée pour découvrir l'origine de la barre et inviter les deux hommes chargés du transport à se faire examiner. Je vous en dirai plus quand j'en saurai plus.

Idem pour les salariés de M'Real. Si, d'ici le mois de septembre aucun repreneur n'est trouvé, l'usine d'Alizay fermera ses portes. On imagine les craintes et inquiétudes des salariés qui ne se faisaient pas beaucoup d'illusions sur l'avenir du site. Tout de même, pour ceux qui ont connu la SICA, Modo Paper etc. ce serait un drame régional si par malheur cette usine de pâte à papier devait cesser son activité. Il est vrai que la filière bois comme bien d'autres filières françaises, n'est pas à la fête.

Nicolas Hulot pas encore de gauche

Nicolas Hulot était l'invité du Grand journal de Canal Plus, hier soir. Allions-nous apprendre du nouveau sur l'engagement présidentiel de l'actuel concurrent d'Eva Joly qui a déclaré qu'il ne fallait pas confondre compétence et notoriété ? A dire vrai, les questions embarrassantes de Michel Denisot et de son équipe ont vraiment embarrasser Nicolas Hulot. Ses accointances avec Jacques Chirac, avec les milieux d'affaires, ses proximités avec Nicolas Sarkozy et son pacte écologique signé en 2007 ont permis de situer le présentateur-animateur télé à droite.

Interrogé, hier soir, sur ses rapports avec la gauche et ses choix de second tour, Hulot a été mesuré. Il exclut de soutenir et donc de passer un accord avec Sarkozy et la droite. Considérant les actes et les choix de ce gouvernement, il lui est impossible de passer un contrat politique permettant de prendre en compte les exigences d'Europe-Ecologie Les Verts sur les changements nécessaires qu'il s'agisse de climat, de développement, d'énergie, de justice sociale.

Soutiendra-t-il la gauche au second tour ? Ce n'est pas acquis. Il veut approfondir son programme, le confronter à celui du candidat du PS avant de se faire une idée précise de son choix définitif qui pourrait être une abstention ou un retrait à pas comptés. « Pour les gens de droite, je suis de gauche, pour les gens de gauche, je suis de droite » aime à répéter Nicolas Hulot. Cette affirmation ne contribue pas à éclairer nos choix et ceux des militants écologistes qui devront choisir entre lui et Eva Joly.

Daniel Cohn-Bendit ayant décidé de présenter une motion concurrente de celle de Cécile Duflot, on en saura peut-être plus lors du positionnement de Nicolas Hulot au moment du vote. En attendant, mis à part le fait de sortir du nucléaire, dans des temps raisonnables, on n'en sait pas beaucoup plus sur les options fondamentales de l'ex-présentateur d'Ushuaïa.

Il court, il court, le furet…Champredon


Il court, il court, le furet,
Le furet du bois, mesdames,
Il court, il court, le furet,
Le furet du bois joli.

Il est passé par ici,
Il repassera par là…

C’est à cette chanson enfantine que nous fait aussitôt penser l’adhésion toute récente de Michel Champredon au Parti radical de gauche.

En politique, sans parti, le système est ainsi fait qu’on ne peut raisonnablement briguer au mieux qu’un mandat local, voire régional. Mais dès qu’il s’agit d’aller jouer dans la cour des grands pour être au parlement un représentant du peuple, il devient quasiment impossible d’exister autrement. C’est ce qu’a compris Michel Champredon dès qu’il a quitté le Parti socialiste. Depuis lors, errant comme une âme en peine, il cherchait désespérément un point de chute.

C’est ainsi qu’on le vit en 2009, au congrès constituant du Parti de Gauche de Limeil-Brévannes, venant discrètement prendre la température et serrer au passage quelques mains. Depuis lors, il a pris –, c’est le moins qu’on puisse en dire –, ses distances avec ce dernier. À ce point que rendant hommage en tant que maire d’Évreux à notre camarade Bernard Bonnechère, décédé il y a quelques jours, il a réussi ce tour de force de brosser son parcours de militant sans une seule fois prononcer le nom du Parti de Gauche auquel il appartint jusqu’à la fin après avoir quitté le Parti socialiste. Incroyable personnage que l’idée même d’une gauche qui a le courage de ses idées, rend muet !

Car après avoir rendu visite au Parti de Gauche, il se dit aussi qu’on le vit passer dans les allées d’Europe Écologie. Oh ! Sans doute par simple politesse.

Alors, est-ce par dépit ou en désespoir de cause qu’il a fini par rejoindre les rangs du PRG ? On ne tardera pas à le savoir, mais ce dont nous sommes déjà assurés, c’est qu’il a parfaitement assimilé une certaine manière de faire de la politique dont le ressort est la chasse aux mandats. Comme bien avant lui Franck Martin, il a compris que le plus court chemin qui menait à un mandat électif était l’appartenance à un petit parti. Si petit qu’il n’est guère difficile d’y briller à peu de frais. De préférence centriste, à la charnière, ce qui permet de peser dans toutes les combinaisons électorales en tant que force d’appoint. Et le reste, on s’en arrange : ce ne sont après tout que des mots.

Pas sûr que les électeurs y retrouvent leur compte. Ces « professionnels » — au sens où jadis on parlait des « professionnels » — de la politique, les ont déjà tant et tant embrouillés que les citoyens finissent tout de même par trouver suspects ces ralliements de circonstance. Y compris lorsqu’ils agissent par candidats interposés en tirant les ficelles. Mais d’ici là, tant d’évènements peuvent survenir… Il reste encore suffisamment de temps à Michel Champredon pour se brouiller avec Franck Martin et changer de parti, ou encore adopter le statut de multicartes. Cela s’est déjà vu dans un passé pas si lointain. Ainsi va la vie…

Reynald Harlaut

3 mai 2011

Marc Uzan : de la céramique comme raison de vivre


M
arc Uzan expose à partir du 7 mai chez Denis Goudenhooft à la galerie Complément d’Objet à Martot. Il y sera présent pour le vernissage qui aura lieu ce même jour de 15H00 à 19H00.

Marc Uzan est aujourd’hui un des meilleurs représentants de cet art exigeant qu’est la céramique de grès et de porcelaine. Tourneur exceptionnel – le tournage de la porcelaine dans lequel il excelle est un des exercices les plus difficiles qui soient –, Marc Uzan a développé son art autour de deux axes : la recherche de la perfection formelle qu’il exprime à merveille avec un souci permanent d’épuration, et celle des émaux les plus rares, plus particulièrement les rouges dans lesquels il atteint le plus haut degré de qualité. C’est ainsi qu’il parvient, avec une infinie patience, en associant dans la plus parfaite harmonie, forme, matière et couleur, à une sorte d’ascèse orientale, côtoyant en cela les grands maîtres japonais.

La création artistique s’exerce, selon les tempéraments, de deux manières très différentes. Soit l’artiste est saisi par une sorte de fébrilité créatrice et sa main peine à suivre son esprit – cette forme d’expression, presque instinctive pourrait-on dire, fut la marque de Rubens ou de Delacroix –, soit elle procède d’une démarche hautement intellectuelle laissant place au doute et au repentir, pouvant à la limite paraître laborieuse – et on pense évidemment à Poussin ou à Cézanne. Marc Uzan appartient incontestablement à cette deuxième catégorie d’artistes.

Homme sensible et discret, esprit libre et indépendant, il a installé son atelier, après avoir parcouru le monde, dans le petit village sarthois d’Ardenay-sur-Mérize. En cela il renoue avec la tradition potière de la région qui vit fleurir les grands centres de production de Ligron, de Malicorne, de Prévelles ou encore Bonnétable. C’est dans ce lieu paisible qu’il poursuit inlassablement son travail d’artiste et de chercheur.

Reynald Harlaut

Marc Uzan, œuvres récentes
Du samedi 7 au dimanche 29 mai 2011
Galerie Complément d’Objet, Les Fiefs – 27340 Martot, Tél. 02 35 87 18 25

Ouvert du jeudi au dimanche, de 14H30 à 19 heures, Entrée libre.

2 mai 2011

ben Laden est mort pour l'éternité !

Cela commence ! Et on n'a pas fini de l'entendre. Oussama Ben Laden n'est pas mort ! Il s'agit d'une manipulation des Etats Unis d'Amérique. Il ne faut croire tout ce qu'on vous dit, surtout quand le président des USA vous réveille à 23 h 36 et vous annonce le succès d'une opération militaire des forces spéciales de la CIA. Les Américains ne sont pas allés sur la lune, les attaques contre le World Trade center, contre le Pentagone, contre les civils, les agressions terroristes de Madrid et de Londres, tout cela c'est de l'ordre du fantasme, du complot international…

Soyons sérieux un instant. Cela fait dix ans que les forces américaines veulent la peau d'Oussama ben Laden. Cela fait quinze ans que Clinton, Bush et Obama veulent mettre un terme aux menaces, aux prises d'otages, aux attaques militaires contre telle ou telle installation, telle ou telle ambassade. Les Américains ont travaillé pendant plusieurs mois pour localiser Ben Laden, connaître ses habitudes et ses protections, ils ont élaboré une stratégie, mis au point une action et ils inventeraient je ne sais quelle farce !

Le fait qu'ils aient jeté le corps à la mer répond à une logique simple. Pas d'inhumation, pas de tombe, pas de pélerinage, pas de recueillement. Ben Laden est mort et enseveli. Pour l'éternité.

Edwy Plenel au Théâtre des Chalands vendredi 6 mai à 14 heures

A l’invitation de Marc-Antoine Jamet, maire de Val-de-Reuil, vice-président du Conseil Régional de Haute-Normandie, et de Jean-Pierre Cantrelle, proviseur du Lycée Marc Bloch de Val-de-Reuil, Edwy Plenel, ancien directeur de la rédaction du journal Le Monde et fondateur du site Médiapart, à l’origine de nombreuses informations « libres », vous propose une conférence exceptionnelle « Journalisme, indépendance et citoyenneté » le vendredi 6 mai 2011 à 14 heures au théâtre des Chalands

Un an avant l’élection présidentielle, alors que se découvrent les candidatures et se multiplient les sondages, ce polémiste, que les « affaires » érigent en symbole du journalisme indépendant et critique, aime souvent citer Albert Camus qui considérait que cette « profession est un combat pour la vérité et un combat pour l'indépendance », condamnant « l'appétit de l'argent et l'indifférence de la grandeur, le fait qu’on cherche à plaire plutôt qu'à éclairer ».

Une conférence rare à l’issue de laquelle Edwy Plenel répondra à toutes vos questions !Théâtre des Chalands, rue Grande 27100  Val-de-Reuil
Renseignements : 02 32 59 50 75

1 mai 2011

Fête du travail ou fête des travailleurs ?

Le 1er mai, fête du travail ou fête des travailleurs ? La nuance n'est pas mince. D'un côté il s'agirait de célébrer une nécessité vitale, de l'autre de mettre à l'honneur tous ceux et toutes celles qui, quel que soit leur âge apportent leur intelligence, leur habileté manuelle, leur expérience et leur savoir à une cause aussi vieille que le monde est monde, l'activité.

Compte tenu du rôle longtemps dévolu aux travailleurs considérés comme une force de travail, les syndicats ont heureusement apporté leur écot combatif dans les progrès matériels et humains au service des millions de membres de la classe ouvrière et aujourd'hui, en plus, de ceux de la classe moyenne et de la classe dite supérieure.

A Louviers, la municipalité dite d'Union des gauches a toujours considéré le 1er mai comme une fête à célébrer. Dès 1965, sous l'impulsion du Dr Martin, ancien maire, la municipalité a tenu à ce que le 1er mai soit une fête marquante sur le calendrier. Fête marquante et culturelle avec Francis Lemarque, Marc Ogeret, Monique Morelli, qui tous et toutes, ont chanté la mémoire de la classe ouvrière. Et apporté ce supplément d'âme nécessaire au combat sans fin des salariés. Les événements tragiques chez France Télécom et Renault démontrent que la lutte pour les salaires, l'amélioration des conditions de travail et une vraie reconnaissance sont sans fin.

Que reste-t-il, aujourd'hui, de ces années de prise de conscience ? Que reste-t-il de cette volonté d'afficher un engagement politique sans équivoque, sans ambiguïté ? Que reste-t-il de la fête du 1er mai sinon ces dizaines de vendeurs de muguet, fleur symbole d'un anniversaire autrement chargé d'histoire et de sens ?