16 avril 2011

Une fois, ça va, deux fois, bonjour les dégâts

Depuis ce matin, les gardés à vue peuvent garder le silence et surtout, les avocats ont la possibilité d'assister leur client durant l'interrogatoire. La Cour de cassation a en effet pris la décision, hier, de rendre applicable le droit européen d'ailleurs transposé en droit français par le Parlement et d'obliger policiers, avocats, magistrats à s'adapter à la nouvelle donne.
Il faut évidemment se réjouir de cette avancée du droit et des libertés. La France n'a que trop tardé pour appliquer ce qui semble évident dans tant de démocratie : la présence d'un avocat pour assister les mis en cause. Les policiers y voient une difficulté majeure pour obtenir des aveux. Ils déplorent également qu'on suspecte leurs méthodes d'investigation. Au fil du temps ils s'apercevront qu'au contraire la présence de l'avocat est une garantie du sérieux de leur enquête et de son efficacité. Devant un tribunal correctionnel ou une cour d'assises, les dossiers ne recèleront pas d'ambiguïtés ou d'aveux forcés. On ne dira jamais assez que dans toute affaire criminelle ou délictueuse, la présence d'un avocat est le signe d'une bonne santé démocratique.
Encore aurait-il fallu que le gouvernement prenne toutes les dispositions nécessaires pour que le texte soit applicable matériellement. Or, rien n'est prêt. Les postes de police et les gendarmeries vont aménager dans l'urgence des salles d'accueil, les magistrats vont devoir eux aussi s'adapter dans l'instant. Quant aux cabinets d'avocats, ils s'obligent, d'ores et déjà, à assurer des permanences pour répondre aux impératifs de la loi. On saura dans trois mois, quel bilan tirer de cette nouveauté.

« Je la sens bien cette campagne à venir ». Question méthode Coué, le président de la République est un champion. Au plus bas dans les sondages, de plus en plus rejeté, Nicolas Sarkozy fait celui que rien n'effleure ni n'effraie. C'est le propre des chefs de troupe de ne pas voir la vérité en face et de surjouer la confiance. Il est dans son rôle : «en campagne je suis le meilleur, vous allez voir ce que vous allez voir.» Les annonces de Villepin, les humeurs de Borloo, la ténacité de Bayrou, devraient tout de même entamer sa confiance.
La lecture du livre de Franz Olivier-Giesbert, « M. le président » va achever de nous convaincre des travers et des torts du président actuel. Il a des amis, il s'en fait des ennemis, il a des ennemis, il les conserve. FOG décrit un Sarkozy immature, trop pressé, velléitaire, colérique, rancunier, parfois séducteur mais jamais durablement. Une bête politique, en somme, comme la monarchie démocratique qui est la nôtre, permet d'en élire. Une fois, ça va, deux fois, bonjour les dégâts.

15 avril 2011

Le parrain de Marine Le Pen mis en examen pour proxénétisme aggravé

Comment taire la mise en examen du parrain de Marine Le Pen pour proxénétisme aggravé. Certes, nul ne peut être tenu pour responsable d'actes commis par d'autres. Tout de même, il est amusant de constater les fréquentations de papa Le Pen lequel n'est pas pour rien dans le choix du parrain de sa fille. On sait depuis longtemps que le lieutenant Le Pen n'est pas un ange, on sait aussi que sa virilité affirmée à maintes reprises, notamment lorsqu'il frappa une élue socialiste de la banlieue parisienne, ne laisse que peu de place aux femmes féministes. Amateur de formules oiseuses, auteurs de calembours déplorables car racistes et xénophobes, Jean-Marie Le Pen devait avoir de bonnes raisons de choisir l'homme qui devint le parrain de Marine. Le dit-parrain semble avoir bien mérité ce nom puisque des inspecteurs de la mondaine ont des témoignages précis de l'implication de Henry Botey, 77 ans, plus connu dans le monde de la nuit parisienne sous les surnoms de "Monsieur Éric", ou "Rase-Mottes" en raison de sa petite taille. Il a été interpellé, le 4 avril, par les policiers de la brigade de répression du proxénétisme de Paris et mis en examen pour "proxénétisme aggravé". Il a été placé en détention provisoire à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis. Gageons que Marine ira lui faire un petit coucou.

Claude Guéant fait machine arrière. Il a fustigé les musulmans pendant des semaines, a défendu le débat sur l'Islam (pardon la Laïcité) au sein de l'UMP, a promis que plus personne ne prierait dans la rue…et aujourd'hui même, après une rencontre œcuménique avec les responsables des différents cultes, il décide…de ne rien décider et propose la création d'une commission de réflexion…pour mieux enterrer des mesures que le président Sarkozy a décidé de laisser au fond du tiroir.
Aujourd'hui, à la terrasse du Fouquet's à Paris, deux femmes voilées ont pris un pot avec un ami pour provoquer des réactions policières. Les policiers sont bien venus, au bout de plusieurs dizaines de minutes mais de verbalisation, point. Comme dirait Claude Guéant, « la loi va être difficilement applicable » d'autres assurant qu'elle est inapplicable. C'était bien la peine de faire tout ce ramdame…

François Loncle a interpellé le ministre de la Défense Gérard Longuet au sujet de l'intervention de l'armée et de la force Licorne en Côte d'Ivoire. Il a accusé le gouvernement français d'avoir manifesté une ingérence manifeste dans les affaires internes de ce pays indépendant et d'avoir, notamment, interprété les résolutions de l'ONU. Il accuse la France de ne pas respecter les règles de la vie internationale et de refuser de privilégier le soutien à des actions menées par les Africains eux-mêmes. L'action de l'exécutif français, en matière militaire, est discrétionnaire et échappe à tout contrôle. François Loncle et ses amis députés PS proposent donc de renforcer le contrôle parlementaire sur les actions guerrières de la présidence actuelle. Avec la Libye, l'Afghanistan, la Cote-d'Ivoire…les sujets d'inquiétude ne manquent pas.

Olivier Py licencié du Théâtre de l'Odéon

Le licenciement d'Olivier Py (photo), directeur du Théâtre de l'Odéon (Europe) par Frédéric Mitterrand, est le fait du prince. Alors qu'Olivier Py a entièrement donné satisfaction depuis sa nomination en termes de création, de fréquentation et de gestion, le ministre de la Culture a décidé de le remplacer par Luc Bondy dont le talent n'est pas en cause. Face aux nombreuses contestations de cette décision ministérielle, Frédéric Mitterrand a été obligé de trouver un nouveau point de chute à Olivier Py. Ce dernier prendra donc, dans quelques mois, la direction du festival d'Avignon…ce que tout homme de théâtre digne de ce nom, ne saurait refuser.

Tout de même, cette décision du ministre de la Culture démontre que sa marge de manœuvre est totale dans la nomination des principaux acteurs de la vie théâtrale, de la vie chorégraphique et aussi de la vie artistique au sens large. La compétence de Frédéric Mitterrand est reconnue. Ce n'est pas lui qui affirmerait que le livre de sa vie est « Zadig et Voltaire. » Ce n'est pas lui qui oserait insulter La Princesse de Clèves, lui qui s'est fait le spécialiste des têtes couronnées et des couronnements eux-mêmes.

Avouons qu'un peu de collégialité ne ferait quand même pas de mal dans un monde, certes élitiste, certes très minoritaire dans l'opinion publique mais un monde important qui laissera des traces de notre époque et de nos interrogations. Frédéric Mitterrand aurait pu prolonger le mandat d'Olivier Py pendant trois années. Il a interrompu une action qui s'inscrivait dans la durée et créait un public. J'ose souhaiter qu'aucune animosité personnelle n'a joué de rôle dans cette décision arbitraire mal vécue par Olivier Py, d'abord, et tous ceux et toutes celles qui comptent dans la vie culturelle française.

14 avril 2011

Sortir du nucléaire, c’est aussi sortir du Traité de Lisbonne


La centrale de Penly (Seine-Maritime)
« En France, des voix s’élèvent depuis longtemps pour exiger la sortie du nucléaire. Mais pour beaucoup de nos concitoyennes et concitoyens, Tchernobyl, c’était déjà très loin – un quart de siècle – et on n’en parlait plus guère dans les médias. Et puis, Tchernobyl, c’était au temps de l’URSS, un temps où dans les pays du bloc communiste, le pouvoir étant aux mains d’apparatchiks irresponsables et du conglomérat militaro-industriel, on faisait peu de cas de la sécurité nucléaire et encore moins des risques qu’on faisait courir aux populations.

Un accident nucléaire aux conséquences de l’ampleur de celui de la catastrophe de Tchernobyl n’était donc même pas envisageable en France, nous affirmait-on. D’ailleurs – et cela est vrai – nous n’utilisions pas le même procédé et le même type d’installations, et qui plus est, le nuage radioactif avait été prié par le fameux professeur Pellerin de ne pas franchir les frontières de notre beau pays.

Vingt-cinq ans après, le cauchemar nucléaire est de retour. Et pas dans n’importe quel pays ; pas dans un de ces improbables pays aux régimes imprévisibles. Au Japon, l’un des pays les plus avancés dans le développement et la technologie. Un pays qui compte une des plus fortes densités d’ingénieurs au monde. Un pays sérieux, quoi ! L’argument développé selon lequel l’accident de Tchernobyl était un cas isolé a donc fait long feu.

Il faut se rendre à l’évidence. Quelle que soit la sophistication des systèmes de sécurité, le risque demeure et, pour cette raison, au vu des conséquences dramatiques et irréversibles qu’elle fait courir aux populations de la planète, il faut cesser d’avoir recours à la technologie nucléaire.

Ceci étant posé, aucun des problèmes n’est résolu. Et à cela plusieurs raisons. La sortie du nucléaire, choix hautement politique, ne pourra se faire, quand bien même elle serait décidée et mise en œuvre par un prochain gouvernement issu de la présidentielle de 2012, que progressivement, dans une fourchette de temps de vingt à vingt cinq ans. En attendant, il faut faire fonctionner le parc existant jusqu’à son remplacement par d’autres formes d’énergie, renouvelables. Et prendre soin d’arrêter au plus vite les réacteurs nucléaires les plus anciens ou situés dans des zones dont on sait à présent que les risques naturels ont été sous-évalués.

Se pose aussi, au regard de la catastrophe de Fukushima, le problème de la gestion du parc nucléaire. Il apparaît que la gestion privée a totalement failli et par conséquent qu’il est de la plus haute importance d’établir partout, ou de conserver quand c’est le cas, une gestion publique des centrales électronucléaires, seule manière de garantir que la sécurité ne sera pas sacrifiée sur l’autel du profit et pour le seul bénéfice des actionnaires.

Et là, apparaît un très grave problème en Europe. En effet, par la directive du 19 décembre 1996 sur la libéralisation du marché intérieur de l’énergie (1), l’Union européenne a décidé, au nom du dogme qu’elle a fait sien de la concurrence libre et non faussée, de soumettre l’ensemble du marché de l’énergie à la concurrence sur l’ensemble du territoire de l’Union. Pour le gaz, c’est déjà fait, et après la privatisation de GdF au profit de Suez, on voit le résultat. Plus de 20% d’augmentation du prix du gaz aux particuliers en un an. Mais pourrait-on dire, ce n’est hélas là que le moindre mal ! D’autres acteurs privés se sont mis sur les rangs : Poweo et Direct-Énergie pour ne citer que les plus connus en France. Déjà GdF-Suez se positionne pour acheter des réacteurs nucléaires à AREVA.

Quant à EdF, son sort est déjà probablement scellé. La Loi NOME l’oblige à vendre 20% de sa production d’électricité d’origine nucléaire à prix coûtant à ses concurrents directs que sont GdF-Suez, Poweo et Direct-Énergie. Afin qu’ils puissent réaliser des bénéfices… Une histoire ubuesque tout droit issue de la pensée stratosphérique de nos crânes d’œufs libéraux européens.

Sauf à augmenter de 25% à 30% le prix de vente de l’électricité aux particuliers, ce que Pierre Gadonnex, le précédent président d’EdF avait déjà réclamé et qui lui avait valu de se faire débarquer au bénéfice d’Henri Proglio – et priver ainsi les Français de la « rente nucléaire »(2) -, EdF ne disposera bientôt plus des moyens financiers suffisants pour entretenir correctement son parc nucléaire. Déjà envisage-t-on de faire entrer des actionnaires privés dans le capital. Et ainsi, progressivement, de la privatiser. C’est ce que Sarkozy s’apprête à nous vendre.

Faire barrage à cela pour maintenir EdF dans le giron public, c’est s’opposer à Bruxelles et au Traité de Lisbonne, garant des politiques libérales. On voit donc ainsi clairement la conséquence de l’adoption par le Congrès de la France du Traité de Lisbonne, version à peine modifiée du Traité constitutionnel européen de 2005, rejeté à 54% par les Françaises et les Français. Rappelons-nous, qu’en dehors de Laurent Fabius et de Jean-Luc Mélenchon qui, bien que minoritaires au sein de leur parti, avaient courageusement défendu le non au Traité constitutionnel européen, le Parti socialiste est encore très largement favorable au Traité de Lisbonne, comme il le fut au TCE. Ça n’est pas là la moindre de ses ambiguïtés.

Comment sortir du piège libéral ? Le Parti de Gauche a déjà une idée précise de la manière dont il serait possible, sans le dénoncer en totalité, de sortir partiellement du Traité de Lisbonne, en raison que les Français, par leur vote souverain, auraient refusé certaines de ses contraintes. Comme par exemple, en maintenant EdF dans le secteur public et en conservant les tarifs réglementés. Il va donc falloir enfin clarifier les discours. Et que chacun des candidats à la présidentielle explique sans détours, dans le domaine de l’énergie, quelle politique il entendrait mener et quels moyens il mettrait en œuvre pour la faire appliquer. À nous d’être vigilants.

Reynald Harlaut
Parti de Gauche

(1) En France, sous le deuxième gouvernement Juppé.
(2) En France, le programme électronucléaire a entièrement été financé dès le début des années 70 par les deniers publics. Ce choix dont nous, Françaises et Français, supportons le risque majeur, nous permet aujourd’hui de disposer de l’électricité la moins chère d’Europe (d’environ 30%). C’est ce qu’il est convenu d’appeler la « rente nucléaire ». Cet avantage qui n’est qu’un dû, représente aux yeux de l’Union européenne, une distorsion de concurrence intolérable vis-à-vis des

13 avril 2011

Les animaux de Fukushima voués à une mort certaine


La diversité des événements m’oblige à rédiger des billets courts afin de couvrir l’ensemble de l’actualité. Commençons par la publicité faite aux membres du cabinet de Gérard Larcher, président du Sénat. La moyenne des salaires y est de 8 500 euros avec un cadre à 19 000 euros ! Le président justifie ces salaires mirobolants par la nécessité de disposer de «neurones» à ses côtés. Ça fait chère de la synapse amicale ! Mais comme il s’agit d’argent public, M. Larcher ne compte pas et dépense autant que de besoin pour tenter d’être réélu en septembre-octobre prochain dans le siège qu’il occupe aujourd’hui. Pourvu que ça dure, se dit-il…

Suppression du bouclier fiscal, nouvelles règles pour l’ISF, Nicolas Sarkozy n’est pas allée au bout de sa démarche. Il souhaitait supprimer totalement l’ISF mais face à la grogne de certains députés UMP il a dû reculer un tant soit peu. Les tranches seront modifiées pour exonérer 300 000 contribuables parmi les plus aisés. Les exilés fiscaux seront paraît-il taxés d’une forme de punition financière pour mauvais comportement antinational. Il se trouve que les personnes susceptibles de quitter la France sont peu nombreuses et sont surtout des amies du président. Attendons de voir comment cette taxe sera calculée et qui elle visera vraiment.

Nadine Morano, ministre sarkozyste, confond Renaud et Renault. Quand on lui parle de Carlos Ghosn, elle répond qu’elle ne connaît pas cette chanson. Frédéric Lefebvre aime bien « Zadig et Voltaire » tandis que notre président déteste « La princesse de Clèves » que je le soupçonne de ne pas avoir lue. Tous ces dirigeants font preuve d’une rare inculture. Si l’on ajoute les lapsus à caractère sexuel de Rachida Dati, on complète le tableau sur le mode vulgaire des ministres d’un gouvernement finissant.

La présence de jurés populaires dans les tribunaux correctionnels fera-t-elle avancer la justice et l’équité ? Cette loi à venir est un évidemment un acte de suspicion à l’égard des magistrats (les petits pois du président) mais n’est pas forcément un gage de bonne justice. D’ailleurs, les dossiers délicats (Chirac, Kerviel…) ne seront pas confiés aux jurés populaires. Trop complexes ! On leur servira de la bonne petite délinquance, avec récidive c’est encore meilleur, en espérant que ces jurés (comme vous et moi) cogneront plus fort que les juges professionnels.

Il paraît que la place de Grève était couverte de monde lors des exécutions capitales. Etonnez-vous que les téléspectateurs soient avides de regarder en boucle la pendaison de Saddam Hussein ou Laurent Gbagbo en Marcel, humilié aux yeux du monde. Je déteste, comme vous j’imagine, les tyrans et les dictateurs. Je souhaite qu’ils soient jugés pour leurs crimes mais je suis farouchement hostile à la peine de mort ainsi qu’aux scènes publiques d’humiliation. J’ai devant les yeux les images de lynchages et de tonte lors des épurations d’immédiat après-guerre. La vengeance est décidément un plat indigeste.

Décidément Roland Dumas aggrave son cas jour après jour. Depuis qu’on sait que c’est sa voix (au Conseil constitutionnel) qui a permis à Jacques Chirac d’être élu président de la République, plus rien ne nous étonne de la part de cet homme qui n’en finit pas de dilapider le crédit qu’il avait acquis au fil des décennies. Après avoir permis à Louis Aliot (compagnon de Marine Le Pen) de devenir avocat, voilà que Roland trouve « du charme » à ladite Marine. Et puis quoi encore ? Tu gagates mon Roland. Tu n’as pas dû lire les propositions économiques du FN et encore moins ses rodomontades contre les immigrés et contre l’Europe…De Gaulle avait raison : la vieillesse est un naufrage. 
A Fukushima, la situation se stabilise, déclarent les autorités japonaises. Qu’est-ce que cela veut dire quand on apprend que la zone d’exclusion est élargie de plusieurs kilomètres et que les taux de radioactivité ne baissent pas ? Un ami s’interrogeait, ce matin, sur le sort des animaux (vaches, porcs, chevaux, chiens, chats…) abandonnés à leur triste sort et à une mort certaine dans cette zone où l’homme n’aura plus ni le droit ni le goût d’aller pendant 20 ou 30 ans ! Il faut sortir du nucléaire si on veut pouvoir retourner chez soi.

« Accueillir dignement les migrants du monde arabe »

Combien de disparitions tragiques en mer Méditerranée faudra-t-il encore pour que l’Union européenne se décide à assumer ses engagements internationaux et à accueillir les migrants qui, venant du Maghreb, se présentent actuellement à ses frontières ?

L’AEDH déplore la disparition des centaines de migrants somaliens et érythréens après que leur embarcation a chaviré près de l’île italienne de Lampedusa le 6 avril dernier. Elle reconnaît que l’Union européenne n’a, certes, pas pu anticiper le flux de migrants que généreraient les révolutions du monde arabe, mais elle estime que les états membres n’en ont pas moins la responsabilité d’accueillir dignement les migrants arrivés en Europe ces dernières semaines et de proposer des solutions pour contribuer à la réinstallation des dizaines de milliers de réfugiés qui, tentant de fuir la Libye, n’ont pas d’autre issue que de rejoindre la Tunisie ou l’Égypte.

La politique de sécurisation des frontières de l’Europe s’avère lourde de conséquences puisque, contraints de prendre toujours plus de risques pour éviter les contrôles, nombre de migrants trouvent chaque année la mort en tentant de déjouer les barrages dressés devant eux. Que l’Union européenne, par la voix de la Commissaire chargée des questions d’immigration, Cecilia Malmström,  envisage de renforcer, une fois de plus, les moyens de Frontex témoigne du peu de prix que l’Europe attribue à la vie des « étrangers ».

Qu’en cette période - difficile mais réjouissante - de reconstruction démocratique et économique de la Tunisie, elle s’obstine à vouloir lui imposer le contrôle de ses frontières et le retour de ses ressortissants montre le peu d’ambition qu’elle accorde au partenariat euroméditerranéen.

L’Aassociation européenne pour la défense des droits de l'Homme (AEDH) rappelle que nul ne peut être privé du droit à quitter son pays. Migrer, quitter son pays, quel qu’en soit le motif est toujours un choix douloureux, mais un choix personnel qu’aucune mesure étatique, y compris d’enfermement, ne pourra empêcher dans un monde où circulent librement marchandises, services et capitaux et où la liberté de circulation des personnes est et doit rester un droit.

L’AEDH considère que l’Europe ne peut se décharger de sa responsabilité d’accueil des requérants sur les pays tiers et doit garantir un accès au territoire européen des migrants en quête d’asile ou de protection, du fait de la situation dans leur pays d’origine. L’accueil des migrants par les états membres ne doit pas se limiter à tolérer leur présence sur leur territoire mais doit concrètement engendrer l’octroi d’un titre de séjour. Dans ce contexte, elle estime choquant et indigne le jeu de poing-pong auquel se livrent certains États.

L’AEDH demande, en conséquence, au Conseil de l’Union de mettre en œuvre et sans délai le dispositif permettant d’accorder la protection temporaire prévue par la directive du 20 juillet 2001[1] à toutes les personnes pouvant s’en prévaloir.

L’AEDH appelle également l’Union européenne et les États membres à témoigner de leur solidarité internationale et de leur engagement à faire vivre la convention de Genève par l’accueil des réfugiés sub-sahariens ainsi qu’à la solidarité entre états membres dans l’accueil des migrants.

« Les carences de Monsieur Hulot »


« Qui a tué l’écologie ? ». C’est le titre du dernier livre de Fabrice Nicolino. L’auteur s’est intéressé aux quatre grandes associations environnementales : le WWF (Fonds mondial pour la nature), Greenpeace, la Fondation Nicolas Hulot et FNE (France Nature Environnement), la bande des quatre... C’est une enquête très documentée qui nous en apprend de bien belles sur ces organisations au-dessus de tout soupçon défendant la planète chacune à leur façon, et qui pourtant entretiennent des rapports troublants avec les pouvoirs politique, économique et financier – ce qu’on regroupe sous le terme d’oligarchie –, dans les pays occidentaux. Il était récemment l’hôte de Daniel Mermet dans son émission « Là-bas si j’y suis », pour présenter son ouvrage.

C’est la partie de cet entretien consacrée à la Fondation Nicolas Hulot dont nous vous donnons à lire la retranscription légèrement résumée. En raison de l’actualité politique du personnage. Nous reviendrons un peu plus tard sur les autres partenaires de cette bande des quatre : WWF, Greenpeace et FNE. Car ce qu’il en dit vaut vraiment la peine d’être entendu.

« Nées pour la plupart il y a une quarantaine d’années, leur action d’aujourd’hui n’a plus guère grand-chose à voir avec l’idéal qui les animait à leur création. Sur fond de connivences, de décorations, de cocktails, de tapes sur l’épaule et de copinage ». Voilà par quoi commence l’entretien entre Fabrice Nicolino et Daniel Mermet.

Venons-en maintenant à Nicolas Hulot et à la fondation qui porte son nom. Que faut-il penser de Nicolas Hulot ? D’abord que Nicolas Hulot n’est pas naïf au point de ne pas se rendre compte du rôle qu’on lui fait jouer. Et qu’il a fait le choix de rester lié à l’univers de la grande industrie. Au conseil d’administration de sa fondation siègent TF1 – pas vraiment l’ami des grands espaces –, EdF, acteur majeur de l’électronucléaire, L’Oréal et autres entreprises de ce genre. Ensuite que Nicolas Hulot se complait dans le rôle du boy-scout interprétant « Si tous les gars du monde voulaient s’donner la main », sauf que tous les gars du monde ne veulent pas se donner la main. Et cela devient grotesque. Des dizaines de fois il a rencontré en tête à tête Jacques Chirac pour tenter de la convaincre que la crise écologique était sérieuse. L’en a-t-il convaincu ? Pas du tout. En a-t-il tiré les conséquences ? Pas davantage, puisqu’en 2007, il a repris la même démarche avec Nicolas Sarkozy.

Sa fondation ressemble à un regroupement censitaire du temps où n’existait pas le suffrage universel. Une femme, une seule, siège à son comité de veille écologique, sorte de comité d’experts chargé de valider ses prises de position, qui ne comprend aucun ouvrier, aucun artisan, aucun paysan, aucun représentant du Sud, aucun jeune. Une représentation censitaire du monde, disions-nous. Comment s’étonner alors que Nicolas Hulot soit embarrassé par la question du nucléaire ? Une mission parlementaire s’est récemment emparée du sujet et s’interroge officiellement sur la relation de cause à effet qui pourrait exister entre la présence d’EdF au sein de son conseil d’administration et la grande modération de la position de la Fondation Nicolas Hulot sur le nucléaire. Jusqu’à présent, Nicolas Hulot est toujours resté très évasif sur sa vision de l’industrie nucléaire. Jean-Marc Jancovici, polytechnicien, expert de Nicolas Hulot pour les questions d’énergie a été consultant pour ARÉVA et EdF. Il déclarait il y a deux ans sur RMC à Jean-Jacques Bourdin qui l’interrogeait : « Oui, j’adore le nucléaire ; je suis farouchement pour le nucléaire ».

Cela fait désordre, mais à l’arrivée, on a cependant une structure tournant autour d’un personnage médiatique qui a eu le mérite de populariser le débat et de rendre intelligible des enjeux comme celui de la biodiversité. Mais comme par ailleurs, il n’a aucune conscience de ce qu’est une société humaine et des rapports de force qui l’animent, de l’existence de classes sociales et d’intérêts sociaux divergents ou contradictoires, ne sait pas comment cela fonctionne et comme nous l’avons dit précédemment qu’il reste lié aux intérêts économiques de sociétés transnationales, il est bien entendu incapable de nous aider à faire face à la crise écologique. C’est pourquoi, s’il se présente, déclare Fabrice Nicolino, « je ne voterai pas pour lui ».

C’est en conclusion ce que Daniel Mermet nomme : « les carences de Monsieur Hulot ».

Transcription et présentation
Reynald Harlaut
Fabrice Nicolino, « Qui a tué l’écologie ? », Éd. Les Liens qui libèrent, Paris, mars 2011, 20,50 € dans les bonnes librairies.

12 avril 2011

La catastrophe de Fukushima classée 7, comme à Tchernobyl !


Les forces de Licorne ont fait le ménage à Abidjan. L’armée française a prêté la main et le pied pour procéder à l’arrestation de Laurent Gbagbo et de sa famille. Les pays africains sont donc prévenus : Nicolas Sarkozy à la fois pour des raisons de politique intérieure et pour bomber le torse a autorisé les chars et les Gazelles (1) à tirer sur la résidence de l’ex-président afin d’installer Allassane Ouatara, le président élu et reconnu par la communauté internationale. Demain, à qui le tour ?
L’affaire est-elle pour autant close en Côte d’Ivoire ? Certainement pas. M. Ouattara est maintenant l’homme des Français, du FMI et des Américains. Sans l’aide financière internationale, il ne pourra pas conduire de politique de «réconciliation» et rien ne dit d’ailleurs qu’il en ait réellement l’intention surtout avec Guillaume Soro à ses côtés. Qu’il ait émis le vœu de l’ouverture d’une enquête indépendante sur les crimes et massacres est une bonne chose dans la mesure où les deux camps ont rivalisé dans la barbarie, le viol, le meurtre. Mais quel président prendrait le risque de se voir accuser de crimes de guerre et accepterait d’être mis en cause pour des raisons ethniques ou tribales ? La commission d’enquête devra être vraiment indépendante. C’est possible ?
(1) Les gazelles sont des hélicoptères armés de missiles.

Alain Juppé considère que l’OTAN ne remplit pas suffisamment son rôle en Libye. Pas assez de bombardements, pas assez d’attaques en piqué. Trop d’armes lourdes demeurent dans les mains des hommes de Kadhafi. Autrement dit, le risque d’enlisement est réel. Une guerre, on sait quand ça commence mais…
Faudra-t-il passer à un stade supérieur et demander à l’ONU une intervention au sol ? On sait que des forces spéciales de la coalition sont déjà à l’œuvre (pour guider les bombes laser notamment) et que donc des forces terrestres font déjà la guerre. La guerre en Libye, combien de morts, combien de blessés… et le tyran est toujours en place !

Ça y est, la catastrophe nucléaire de Fukushima est classée 7 ! Comme à Tchernobyl ! Nous sommes donc dans le scénario du pire avec une zone d’exclusion élargie, des émissions de produits radioactifs répétées, des techniciens dépassés et des politiques affaiblis.
Et en France ? Dormez sur vos deux oreilles, braves gens. Les centrales nucléaires de l’hexagone sont sûres à 100 % ! Les experts jurent qu’on ne court aucun risque. Sauf celui d’être démentis au premier incident-accident majeur qu’évidemment personne ne souhaite. Je signale la création d’un site du PS permettant à tous de s’exprimer sur le nucléaire. Aurélie Filippetti, députée de Moselle, déclare « que la vision du Parti socialiste a changé sur le nucléaire, Martine Aubry et Harlem Désir ont pris des positions personnelles pour la sortie du nucléaire. Les militants du PS ont envie de s’exprimer. »

François Bayrou a flairé le danger Borloo et l’opération Sarkozy…l’ancien-futur candidat à la présidence de la République veut que le centre demeure central et n’aille ni à gauche ni à droite. Pour lui, l’opération Borloo est l’œuvre concertée du président et de son ancien ministre. Il s’agirait de ratisser large au premier tour pour prendre les électeurs centristes dans les filets, comme en 2007 finalement, puisque Bayrou n’avait pas donné de consigne de vote. On sait depuis qu’il a voté blanc ! Quel courage.

L’application de la loi sur l’interdiction du voile intégral sera difficile voire impossible. Ce n’est pas nous qui le disons mais un responsable syndical des officiers de police. On voit la scène d’ici : Les policiers interpellent une femme voilée et musulmane dans la rue, l’oblige à aller se déshabiller et se rhabiller ( ?) la verbalisent le cas échéant, tout cela sous les yeux du public, de ses amis, de ses voisins, de sa famille — au choix — et en toute tranquillité ? Il n’y a vraiment qu’un Jean-François Copé pour inventer des mécanismes aussi imbéciles. Et votés à la majorité des parlementaires !


Les Islandais maintiennent le cap


« Je reviens rapidement sur l’Islande dont j’ai parlé il y a quelques jours dans un article développant plus complètement la situation. C’est pour annoncer que les Islandais ne sont pas prêts à se renier.

Pour la deuxième fois consultés par référendum samedi 9 avril, pour savoir s’ils acceptaient ou non de payer la dette des anciennes banques privées de leur pays – dette dont ils ne sont pas responsables –, ils ont clairement exprimé leur choix. NON, ils ne paieront pas.

Contrairement à ce que croient beaucoup de nos concitoyennes et concitoyens, en pareil cas, c’est-à-dire quand le débiteur – du moins en l’occurrence celui désigné comme tel – décide de ne pas régler sa dette, celui des deux, de l’emprunteur ou du prêteur, qui se trouve dans la position la plus délicate, n’est pas l’emprunteur, mais bien le prêteur. S’il ne veut pas tout perdre, c’est bien le prêteur qui devra faire des concessions. Et c’est l’emprunteur qui le tient à sa merci.

C’est ce qu’aurait dû évidemment savoir le premier ministre socialiste grec Papandreou. Cela lui aurait évité de se coucher devant les banquiers à leur première admonestation et de trahir le peuple grec qui venait de l’élire, en lui faisant subir le terrible plan de rigueur imposé par le FMI. De même pour le premier ministre socialiste portugais démissionnaire José Socrates qui appelle désormais le lui aussi le FMI à la rescousse, avec son cortège de malheur.

Mais dire cette réalité est tellement iconoclaste pour tous ceux qui comptent dans le monde de l’argent roi où nous évoluons, qu’ils préfèrent la taire. Et pensent-ils, agir ainsi les conforte dans leur déni, tellement cela leur est insupportable. »

Reynald Harlaut


11 avril 2011

Qui va sauver la sécu ?


Depuis plusieurs décennies les déremboursements se sont multipliés rendant pratiquement obligatoire l’adhésion à une complémentaire pour pouvoir se soigner et ouvrant là un fabuleux marché aux assurances privées.

Délibérément on plombe les comptes de la sécu, on détruit un système basé sur la solidarité pour offrir aux actionnaires privés un pactole sur lequel ils bavent depuis de nombreuses années. En 2001, la Sécurité Sociale présentait un excédent de 2.5 milliards d’euros. En 2003, elle présentait un déficit de 13 milliards d’euros, pourtant entre 2001 et 2003, ce n’était pas la crise. La masse salariale n’a pas diminué, au contraire, elle a augmenté sous l’effet conjugué des créations d’emplois et de la Rémunération Mensuelle Garantie nées de la loi des 35 heures. Les cotisations sociales ont donc augmenté. Alors pourquoi ce déficit vertigineux ? Simplement par le détournement d’impôts et taxes prélevés au nom du financement de la Sécurité Sociale mais réaffectés au déficit de l’état pour masquer les « frais de bouche du gouvernement, et le train de vie de nos dirigeants »

Entre autres ne serait pas reversées à la Sécurité Sociale par l’Etat, une partie des sommes et des taxes suivantes : - Taxe sur les tabacs - Taxe sur les alcools - Part maladies professionnelles de la TIPP - TVA sur les hôpitaux payée par la Sécurité Sociale - Taxe sur les industries polluantes .A cela s’ajouterait des charges indues supportées par le Régime Général à savoir le déficit des régimes particuliers au nom de la « Compensation Démographique ». Il y a aussi également de gros retards de paiement de la part des entreprises !

Il y a aussi « les escroqueries à la sécu ». Si un assuré social gruge le système et qu’en plus celui-ci est un étranger, cela alimente bien des propos, mais il faut savoir que les plus grosses escroqueries sont à mettre à la charge des professionnels de santé eux-mêmes. Le nombre de contrôleurs étant insuffisant et les sanctions quasi inexistantes, nombre d’actes de chirurgie esthétique sont remboursés sans aucune raison médicale et certains praticiens ont même prescrit des soins à des patients morts depuis deux ans ! Et dans des maisons de
convalescence, nombre de personnes signent en partant des tas de documents sans se soucier de vérifier si les actes décrits ont bien été pratiqués !

L’assurance maladie ne doit plus être la vache à lait de l’industrie pharmaceutique, des cliniques privées, de l’industrie des 3èmes et 4ème âges, des professions médicales libérales… Plus que jamais, la cohabitation entre un système solidaire et une organisation libérale des soins est une énorme contradiction. Les capitalistes veulent liquider un système qu’il faut au contraire amplifier.
Et pour 2012, quel programme pour sauver la sécu ? Sur les trente propositions du PS, dix concernent le social au sens large du terme : l’emploi, le travail, les salaires, la formation, les retraites, la dépendance, la santé. Mais rien ou quasiment rien n’est dit du financement de notre système de protection sociale. Le document du parti socialiste se borne à confirmer le rétablissement de la retraite à 60 ans et à indiquer qu’il serait fait appel à la solidarité nationale pour améliorer la prise en charge des personnes dépendantes. C’est un peu court. Dans ce domaine d’autres formations politiques bien à gauche ne devraient pas avoir trop de problèmes pour nous proposer une courageuse politique sociale.

Alain Lefeez

10 avril 2011

Quelques réflexions au débotté


La convention nationale du Parti socialiste a adopté, hier, à l’unanimité le projet élaboré par Guillaume Bachelay avec l’aide de Christian Paul et des principaux ténors du parti. Les axes majeurs : lutter contre le chômage en créant 300 000 emplois d’avenir, améliorer le pouvoir d’achat, mettre en place une vraie justice fiscale avec la suppression des niches, le rétablissement de la TVA à 19,6 pour les restaurateurs, adopter des mesures environnementales courageuses (1)…sans oublier la santé, la culture, le sport, une nouvelle phase de décentralisation…
Ce projet, soumis au vote des militants en mai prochain, sera sans doute largement approuvé. Il reviendra alors aux futurs candidats à la primaire de s’en emparer et de l’adapter à sa personnalité et son tempérament sachant, comme dirait Guillaume Bachelay « qu’un candidat qui se présente comme socialiste ne pourra pas s’éloigner du projet socialiste. »

Jean-Louis Borloo veut se présenter comme un perdreau de l’année. N’oublions pas qu’il a siégé au gouvernement sans interruption depuis huit ans et que seul un problème de leadership l’a conduit à se marginaliser par rapport à l’UMP. Hier il prenait des arrêtés autorisant l’exploitation de carrières de gaz de schistes, aujourd’hui il demande l’arrêt de tout début du commencement des phases de recherches !!
Que Borloo soit candidat à la présidentielle ou pas, franchement peu nous chaut. Les centristes penchent toujours du même côté, à droite. Sarkozy peut dormir sur ses deux oreilles, il sait bien que Borloo a besoin de l’UMP pour se financer et il sait aussi que le seul candidat centriste-autonome capable d’aller au bout est François Bayrou.

Dans la série, j’avance d’un pas, je recule de deux, notons la médiocre et lamentable décision consistant à baisser le prix de rachat de l’électricité d’origine photo-voltaïque de 20 %. Toute la filière industrielle est frappée de plein fouet et des emplois a priori durables sont remis en cause à grande échelle. Quelle erreur ! A l’heure de Fukushima et des accidents nucléaires, il est irresponsable de remettre en cause si brutalement une filière naissante mais prometteuse. Comment rendre crédible le Grenelle de l’environnement si l’on prive un secteur industriel de toute capacité de développement. Comme dirait Sarkozy : « l’environnement, ça commence à bien faire ! »

Claude Guéant s’est à nouveau distingué cette semaine en remettant en cause l’immigration légale et professionnelle. Christine Lagarde, Jean-François Copé, Laurence Parisot (du MEDEF) l’ont contredit : on aura besoin dans certains secteurs industriels de professionnels étrangers faisant actuellement défaut dans notre pays. Guéant est devenu la caricature de son mentor. Il en dit et il en fait trop si bien que très rapidement, il ne sera plus audible et ne pourra être pris au sérieux. 
Comparons ses prestations avec celles d’Alain Juppé, un vrai professionnel. Sa parole est mesurée, claire, même s’il dit des bêtises sur la Libye ou la Côte d’Ivoire.

Laurent Gbagbo, toujours réfugié dans sa résidence d’Abidjan « appelle à résister contre la France ». Cet appel fait suite à l’intervention des forces de « Licorne » aux côtés de l’ONUCI pour favoriser l’installation du président Ouattara, le seul à être reconnu par les instances africaines et internationales. Cet appel se traduit par la fuite compréhensible de nombreux Français et Franco-Ivoiriens paniqués à l’idée d’être agressés par les jeunes patriotes de l’ancien président.
Je me garderais bien de trancher entre les deux hommes forts de la Côte d’Ivoire. Vue de Louviers, la situation connue est celle dont nous abreuvent les différents médias. Ils n’ont d’ailleurs pas omis de rendre publics les viols et assassinats des troupes de Ouattara à Douéké. On dit aussi que ce dernier est l’homme des Américains. A retenir : la Côte d’Ivoire possède des richesses naturelles, du cacao, du pétrole, du gaz naturel…des enjeux économiques énormes pour l’ancienne puissance coloniale que nous sommes et pour ceux qui voient plus loin que le bout de leur nez.

A Louviers, le maire s’est enfin rangé à l’avis de son opposition de gauche : les taux des bases des impôts locaux n’augmenteront pas en 2012. Faut-il rapprocher cette annonce du lancement de sa candidature aux prochaines municipales de 2014 ? Tant qu’il n’était pas candidat, il pouvait taper sur le cochon de payant. Maintenant qu’il l’est, la campagne est lancée et tout geste intempestif lui sera reproché.
Attardons-nous un instant sur le projet de budget primitif soumis au vote du conseil demain soir. L’endettement demeure toujours très élevé et les capacités d’autofinancement réduites. Au programme de 2011, l’école de musique, l’église Notre-Dame, des travaux de voirie, l’école Jules Ferry et, encore et toujours, la vidéosurveillance pour 100 000 euros ! l’ANRU Maison Rouge est inscrite pour 750 000 euros. Attention, ce ne sont que des prévisions de dépenses, pas des dépenses.