9 avril 2011

La rénovation urbaine du quartier de Maison rouge : ça traine…

C'était au temps où tous les espoirs étaient permis (photo JCH)
La convention de rénovation urbaine du quartier de Maison rouge date du 14 octobre 2008. Deux ans et demi se sont donc écoulés depuis cette date et il est temps de dresser le bilan des actions engagées sous l'impulsion municipale. Impulsion est un bien grand mot quand on constate qu'au 4 novembre dernier, le taux d'engagement financier n'atteint même pas 10 % du montant total des crédits affectés à cette opération essentielle pour le quartier et pour la ville.

Bien des retards ont été pris dont certains ont des excuses techniques ou sont générés par des problèmes de propriétés foncières. On doit quand même s'interroger sur un manque de dynamisme évident à l'égard de cette opération de rénovation urbaine— classée parmi les priorités des priorités — consécutif à
ce qu'il faut bien appeler un manque de volonté politique. Ainsi au budget primitif 2011, le maire projette-t-il d'inscrire à nouveau l'ORU de Maison Rouge dans les projets municipaux. L'inscrire au budget ne mange pas de pain, c'est dépenser l'argent qui est essentiel.

Si l'on compare ce qui se fait ailleurs et pourquoi pas à Val-de-Reuil, le contraste est évident et pénalisant pour les élus lovériens. A Val-de-Reuil, malgré les difficultés financières de l'Etat et des collectivités territoriales, l'opération ANRU est un souci constant et une préoccupation quotidienne. Les programmes de rénovation se succèdent, l'amélioration des quartiers est patente, le développement global de la ville en tire profit. N'était l'absence de progrès commerciaux nécessaires, la ville de Val-de-Reuil s'inscrirait au tableau d'honneur des villes équilibrées et porteuses d'avenir.

Le danger car danger il y a, c'est que les crédits d'Etat affectés à cette opération lovérienne prennent d'autres chemins malgré les signatures engageant les uns et les autres. On a déjà vu, dans le passé, des subventions disparaître et des engagements…se dégager pour moins que cela. Le maire ne dispose plus de beaucoup de temps. Il reste trois ans de mandat dont une année préélectorale peu propice aux nouveautés. 2011 et 2012 vont être les années de vérité.

Quand l’Islande nous donne des leçons de démocratie


Il faut vraiment chercher pour trouver dans la presse française, comme dans les médias internationaux, la moindre nouvelle en provenance de l’Islande. C’est pourquoi il faut rendre hommage à Courrier international, qui, dans son dernier numéro, reprend l’article de Joana Azevedo Viana, journaliste portugaise d’un hebdomadaire qui curieusement n’est pas nommé.

Depuis que son fameux volcan au nom imprononçable a cessé de cracher ses cendres qui empêchaient nos avions de voler, qui se soucie vraiment de cette île austère perdue dans l’Atlantique nord, seulement peuplée de 320.000 âmes, et qui pourtant possède des paysages naturels à couper le souffle.

À peine apprit-t-on d’abord que cette île, dont les habitants disposaient d’un des plus élevés niveaux de vie au monde, avait été l’une des premières victimes de la crise financière de 2008 et complètement ruinée. On crut savoir ensuite que sa population avait congédié le gouvernement en place au moment des faits. Puis on apprit – nous nous en fîmes le relais ici-même –, que les Islandais s’étaient dotés d’une Assemblée constituante afin qu’elle rédige une nouvelle constitution capable de les mettre à l’avenir à l’abri de pareil désastre. Mais dans le détail, peu de choses sur le déroulement des événements.

Pourquoi cette réticence quasi unanime de nos médias à l’égard des nouvelles en provenance de ce petit pays dont il était question un moment qu’il rejoigne l’Union européenne ? C’est que l’attitude de son peuple tétanise les milieux d’affaires au point de leur donner des cauchemars. Pensez donc, d’irréductibles nordiques de la trempe de leurs ancêtres Vikings, qui non contents de s’être faits plumer par leurs banques – qui ont joué et perdu leur argent au casino de la finance internationale –, refusent de payer les pots cassés et de se serrer la ceinture pour les renflouer. Impensable ! Imaginez un seul instant que cela donne des idées à d’autres : aux Grecs, aux Irlandais, aux Portugais au hasard, demain aux Français.

Déjà, contrairement à ce qui s’est fait dans tous nos pays occidentaux lorsque le système bancaire tout entier a menacé de s’effondrer, les Islandais ont commencé par nationaliser leurs trois banques privées. Histoire de leur montrer qui commande dans leur pays.

Mais la crise était si grave que cela n’a pas suffi et que l’économie est tombée en récession. C’est alors que le pompier en chef du FMI, appelé à la rescousse, leur a généreusement accordé un prêt de 1,6 milliards d’euros échelonné sur plusieurs années. Mais, cela va de soi, soumis à conditions. Devinez lesquelles ! L’éternelle rengaine bien sûr : baisse des dépenses publiques et remboursement par l’Islande des fonds versés par la Grande-Bretagne et les Pays-Bas à leurs ressortissants lésés par la faillite de la filiale d’une des trois banques dont ils étaient les principaux clients.

Les Islandais qui ont de la suite dans les idées n’ont pas du tout apprécié le diktat de M. Strauss-Kahn et sont descendus dans la rue. Jusqu’à ce que le chef du gouvernement, qui était prêt à signer le contrat de prêt, démissionne. Ce qu’il a dû faire pour laisser place à une coalition de gauche. Dès le troisième trimestre de 2009, le pays sortait de la récession.

Juste assez pour que les gouvernements britanniques et néerlandais – qui avaient indemnisé comme nous l’avons vu précédemment leurs ressortissants, à hauteur de 3,9 milliards d’euros –, reviennent à la charge et exigent alors de l’Islande le remboursement planifié de cette somme. Par deux fois, ils ont présenté la note avec des modalités différentes et par deux fois ces entêtés d’Islandais, redescendus dans la rue, ont refusé de payer. Sous la pression des citoyens, le président islandais a dû céder, ne pas promulguer l’accord et en appeler à un nouveau référendum.

Mais pendant ce temps, les banquiers, responsables de la déconfiture financière, due en partie à des malversations, ont commencé d’être nommément mis en accusation. Et toujours en raison de la pression populaire sur le gouvernement de coalition de gauche, ce dernier a dû se décider d’enquêter sur ces crimes financiers. Que Jean-Marc Sylvestre se rassure, le gouvernement islandais est jusqu’à présent le seul au monde à avoir eu cette idée saugrenue.

Le dernier acte en date, nous en avons déjà parlé. C’est la mise en place de l’Assemblée constituante que d’aucuns en Europe souhaiteraient voir mordre la poussière. Pensez donc, elle viserait entre autres choses, à faire du pays un sanctuaire pour les journalistes et leurs sources. De quoi affoler par exemple notre va-t-en guerre de président et sa garde rapprochée.

La révolution citoyenne – car c’est ainsi qu’il faut nommer la chose – qui se déroule actuellement en Islande n’est pas le fait d’illuminés ou d’enragés. Elle est le fait d’un peuple responsable qui désire reprendre en mains ses affaires. C’est fou ce que cette brise marine venue du grand large est vivifiante. Puisse-t-elle transporter avec elle jusqu’à nous les pollens printaniers de la nouvelle et vraie démocratie que nous appelons de nos vœux.

Reynald Harlaut
Parti de Gauche

Source :
Courrier international N°1066 du 7 au 17 avril 2011-04-09
« Quand tout un peuple refuse le diktat des financiers », p. 26

8 avril 2011

Gare de Val-de-Reuil : le bout du tunnel

La future gare de Val-de-Reuil rénovée et reconstruite

Le maire de Val-de-Reuil, Marc Antoine Jamet, vient d’écrire à son collègue de Louviers  président de la CASE pour l’informer de l’évolution du dossier en cours relatif à la rénovation de la gare SNCF de Val-de-Reuil. Il s’agit d’un dossier de reconstruction-rénovation associant la direction régionale de la SNCF, la Région Haute-Normandie  et évidemment la mairie rolivaloise.

Dans sa lettre, Marc Antoine Jamet fait remarquer que le coût de l’opération est moins élevé que « nous le pensions » et que « l’installation des escalators est envisagée ainsi que nous le souhaitions. » Il rappelle que lors de la réunion du 29 juin 2009 avec Guillaume Pépy, PDG de la SNCF, il avait décidé de confier à cette dernière « l’initiative du calendrier, des procédures, des réunions sur le dossier. »

Mais, ajoute le maire de Val-de-Reuil, la gare de cette ville étant classé parmi les gares nationales, le drame est qu’elle n’était pas prioritaire. Il a donc fallu les interventions obstinées du président de Région et du maire ainsi que celle, sans doute, du président de la CASE pour « qu’une solution soit trouvée apte à remédier à une situation insupportable depuis plus de vingt ans aux usagers résidant ou travaillant sur le territoire de la CASE. »

Il fut même question de raser purement et simplement cette gare ce qui ne manqua pas d’alerter nombre d’élus de la région. Il conclut : « comme vous, j’éprouve un vrai soulagement à voir, enfin, après dix ans d’efforts, le bout du tunnel. »

Quelques données chiffrées : 3 millions d’euros pour le bâtiment (dont la moitié à la charge de la Région, l’autre moitié par la SNCF) et à 3,2 millions pour l’accessibilité (25 % RFF, les 75 % restant  encore à définir )
La gare perdra 40 % de sa surface mais accueillera espaces, mis à disposition par la SNCF et gérés par la Ville, pour le public (café, presse). La commune gérera le parking (dont 110 nouvelles places ont récemment  vu le jour) avec éclairage et sécurité dont caméra de vidéo vigilance.
Fin des travaux prévus en 2013 




 

Le prix élevé de l'eau est injustifié


Une rencontre fortuite à Paris au cours d’un voyage récent. L’homme est artisan. Il s’est mis à son compte il y a quelques années. Il est à la tête d’une entreprise de 24 salariés. Son originalité est ailleurs. Il s’agit d’un ancien directeur départemental du groupe Véolia. Il y a fait ses armes pendant deux ans. Il sait tout des manières d’opérer pour faire grossir les profits.

Notre conversation prend rapidement un aspect concret. Comment la société Véolia gagne-t-elle autant d’argent avec l’eau ? C’est très simple : les abonnements et les locations de compteurs, les provisions sur travaux (jamais réalisés pour certains) les frais de siège et les frais d’agence. « J’ai quitté ce groupe quand il m’a fallu signer un document comptable que je récusais. » Je ne peux évidemment en dire plus sans risquer un procès et mon interlocuteur ne serait pas prêt à témoigner sous serment.

Au fond rien qu’on ne sache déjà. Mais dans la bouche d’un ancien responsable d’agence départementale Véolia à la tête d’une petite centaine de salariés, ces propos éclairent d’un jour cru les affirmations que nous avançons depuis des mois. Le prix élevé de l’eau est injustifié. Il est le résultat de l' aveuglement de certains élus et de la volonté politique de certains autres.

7 avril 2011

« Sortir du tout nucléaire » n’est pas « sortir du nucléaire »


« Cela démarre très mal au Parti socialiste et n’augure rien de bon pour la suite. Dans les vingt propositions phares qui ont été dévoilées cette semaine et constituent les bases d’un futur programme de gouvernement, le ver est déjà dans le fruit. Au moins à propos d’un sujet brûlant : la sortie du nucléaire. Que propose le Parti socialiste ? Il propose de sortir du tout nucléaire.

À la première lecture, on se dit : très bien, le PS est enfin en train d’évoluer sur la question. Mais à y regarder de plus près, on commence à s’interroger. Car, si les mots ont un sens, « Sortir du tout nucléaire » ne veut rien dire dans le contexte actuel. D’abord parce que même comme aujourd’hui, avec 80% de l’énergie électrique d’origine nucléaire, la France n’a jamais été le pays du tout nucléaire. Sortir du tout nucléaire serait donc sortir d’une situation qui n’existe pas. Si l’on considère la situation actuelle, avec 20% d’électricité renouvelable d’origine hydraulique, éolienne, photovoltaïque, et fossile non renouvelable (gaz et pétrole), on peut déjà affirmer sans être démenti que la France est sortie du tout nucléaire, vu qu’elle n’y est jamais entrée. On voit donc immédiatement où se trouve le piège.

Demain, on continuera comme hier avec, pour ne pas avoir l’air totalement cynique, quelques points de plus d’énergies renouvelables, et on nous dira dans les yeux qu’on est sorti du tout nucléaire. La belle affaire ! Déjà Europe Écologie – Les Verts montent au créneau pour dénoncer avec raison la supercherie. On peut être certain qu’ils ne seront pas les seuls.

Incorrigible, le Parti socialiste veut à nouveau nous faire prendre les vessies pour des lanternes. Et tente une fois de plus de tricher avec les Françaises et les Français. Il commence en effet à exprimer un des premiers éléments forts de son futur programme par une formule d’une totale ambiguïté. Comment ensuite accorder le moindre crédit aux personnalités politiques issues de ce parti qui auront la charge au cours des primaires, de défendre de telles positions ? Comment accorder la vision d’une Martine Aubry, probablement sincère – accordons-lui le bénéfice du doute – quand elle évoque la sortie du nucléaire, avec le point de vue d’un Dominique Strauss-Kahn ? DSK, qui, lorsqu’il fut ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie, fut la cheville ouvrière du rapprochement entre Framatome et Cogema pour aboutir à la création d’ARÉVA, le groupement électronucléaire français de taille mondiale ; et cela va de soi, partisan inconditionnel du nucléaire, tout comme Sarkozy. Sauf à s’en sortir par cette pirouette sémantique.

À la vérité, le Parti socialiste, à force de ratisser large, rassemble en son sein depuis trop longtemps des points de vue inconciliables dans beaucoup de domaines. Et c’est pourquoi, à ne vouloir froisser personne et marier la carpe et le lapin, rue de Solférino, ne coule plus au robinet idéologique qu’un filet d’eau plate, tiède, incolore, inodore et sans saveur. Pas vraiment ce qu’il faut pour relever les défis qui nous attendent.

Reynald Harlaut
Parti de Gauche

Note du publicateurReynald est dans son rôle. Les militants du front de gauche ont raison d'être exigeants avec le PS, futur parti de gouvernement. Je comparais ce matin le PS à un lourd paquebot doté d'une certaine inertie et le Front de gauche à un Zodiac virevoltant sur les flots tempétueux. L'un tire au canon quand l'autre use de la Kalach. Pour conduire la guerre contre la droite, les deux sont utiles car complémentaires. 

6 avril 2011

Le journal « l'Expansion » aligne les écrêtés dont le maire de Louviers

Le maire de Louviers est, on le sait, le meilleur en tout. La ville de Louviers ? Première pour l'action culturelle dans l'Eure. La future piscine ? la future plus longue de toute la région. L'architecture contemporaine ? les projets se bousculent au portillon. Il y a même un film pour ça. Les impôts ? Parmi les plus élevés pour des villes de strate identique mais de cela on ne peut se vanter.

 Certains comportements de ce maire ne passent pas inaperçus. Alors que son père avait droit à des pages entières dans « Le Nouvel Observateur » et « Libération » pour l'exemplarité de sa politique et le désintéressement de son engagement, son fils aussi a droit aux colonnes de la presse nationale mais pas dans les mêmes rubriques. Le journal « l'Expansion » N° 762 consacre un long article aux écrêtés, ces élus atteints par le plafond maximum autorisé dans le cadre du versement des indemnités consécutives au cumul des mandats.

Pour mémoire, rappelons que le plafond maximum autorisé par la loi est d'une fois et demi l'indemnité de base d'un parlementaire soit la somme de 8 272 euros. Ils peuvent reverser le trop-perçu au bénéfice d'autres élus. Le maire de Toulouse reverse ainsi 5 500 euros à ses adjoints chaque mois. « Mais, écrit le journaliste de l'Expansion, pour joindre l'utile à l'agréable, l'élu peut choisir comme bénéficiaire son compagnon ou sa compagne. Patrick Balkany attribue ainsi à son épouse Isabelle 2000 euros par mois, élue de la ville. Franck Martin, conseiller régional et maire radical de gauche de Louviers — la ville de l'irréprochable Pierre Mendès France — choisit comme bénéficiaire sa compagne Ghislaine Baudet. »

Irréprochable Pierre Mendès France ! Eh oui, on peut se réclamer du Mendésisme et ne pas en appliquer les préceptes ! Figurer dans le même paragraphe d'un journal national et pour les mêmes causes que le couple Thénardier-Balkany, ainsi surnommé par nombre d'opposants des Hauts-de-Seine, voilà un privilège dont le maire de Louviers et sa compagne auraient sans doute souhaité se passer. Quand on est les meilleurs…

Le racisme et la discrimination à pas de Guéant

Le ministre de l'Intérieur a quelque peu amélioré la formule de son prédécesseur Brice Hortefeux : « quand il y en a un ça va c'est quand il y en a plusieurs que ça pose des problèmes. » Lui il fait carrément dans la démesure : « Quand il y en a un ça va, c'est quand il y en a six millions que ça pose des problèmes ». Hortefeux a fait appel de sa condamnation pour injure raciale c'est donc que le tribunal de première instance a jugé que la formule favorisait la discrimination. Les associations MRAP et SOS racisme ont donc raison de poursuivre Claude Guéant, l'homme lige de Nicolas Sarkozy, qui ne se pose pas de question : on me dit de faire, je fais. On me dit de traquer les musulmans, je les traque. Si on me dit un jour de les matraquer, je les matraquerai.

Guéant n'a pas sorti sa phrase innocemment. Certains journalistes avaient évoqué son inexpérience après ses premières saillies. Mais Guéant a vite rectifié. Comment, moi inexpérimenté ? Vous plaisantez : ce que je dis, je le pense, ce que je pense, je le dis. Il suffit d'ailleurs pour s'en convaincre de scruter le chemin suivi depuis qu'il occupe la Place Beauveau. Ce chemin pourtant court est jalonné de petites phrases, toutes plus scandaleuses les unes que les autres, toutes favorisant l'exclusion, la peur, le racisme et la discrimination.

Il s'agit donc bien d'une stratégie de campagne présidentielle. Elle vise à siphonner le vote en faveur du front national et de tenter le face à face de second tour entre Sarkozy et Le Pen. Le clan Buisson-Guéant, du nom des penseurs de ce calcul immoral et politicien, n'est absolument pas certain de son coup. Il a suffi de voir dans quel méli-mélo s'est engagé la convention sur la laïcité hier intitulé débat sur l'Islam. Il a suffi de constater que Fillon n'avait pas souhaité mêler sa fonction ni sa morale à cette affaire Copé-Sarko. Il suffit, enfin, de lire les 26 propositions de l'UMP qui ne font que reprendre des textes existants et ne touchent pas à la sacro-sainte loi de 1905.

Il appartient à Claude Guéant de mettre en musique, si j'ose dire, les conclusions de la convention UMP. La grosse caisse y aura un rôle dominant. Je rappelle à Claude Guéant que « ceux qui veulent absolument un trou dans leur grosse caisse parce qu’il trouve que le look est ainsi plus fun, il faut réellement être conscient que ce trou a un impact non négligeable sur le son car la grosse caisse produira moins de basses ! » Même avec une grosse caisse on ne peut pas faire n'importe quoi.

5 avril 2011

Retour sur les cantonales


« Ce qui est clair, net et incontestable à l’issue du scrutin des cantonales, c’est que Sarkozy et son parti l’UMP subissent un désaveu massif, rarement connu dans de telles proportions par un parti au pouvoir.
Ses choix sont sanctionnés sur tous les terrains. D’abord ses grandes promesses sur la revalorisation du travail, la croissance, la « moralisation » du capitalisme, sur l’Europe protectrice ou encore la sécurité, sont autant d’engagements non tenus, de tromperies que ceux dont la vie ne cesse de se dégrader ne lui pardonnent. Déjà sanctionné aux élections régionales, Sarkozy a tenté de déplacer le débat en  reprenant les idées, les mots et les propositions de l’extrême-droite. De l’insécurité au fumeux concept d’identité nationale, de l’immigration, assimilée à la délinquance, voire même à une invasion, ou en stigmatisant une religion tout en accordant à une autre un statut quasi officiel en bafouant les valeurs de notre République laïque.
Les valeurs d’égalité de notre République sont bafouées par sa fréquentation ostentatoire des milieux d’affaire en France et à l’étranger, alors que seize millions de personnes ont du mal à boucler les fins de mois et que six millions vivent avec mois de 750 euros par mois. Mécontentement, indignation et parfois colère se sont ainsi exprimés pour une part dans l’abstention et pour une autre part dans l’inquiétant vote pour l’extrême-droite de la famille Le Pen.

Entre les deux tours des élections cantonales, une nouvelle inflexion, lourde de menaces pour l’avenir a été donnée. Alors que le Général de Gaulle avait dressé un mur étanche entre la droite et l’extrême-droite, pour la première fois la ligne jaune a été franchie. En renvoyant les candidats de gauche et d’extrême-droite dos à dos, Sarkozy, son équipe et avec eux de nombreux commentateurs ont laissé entendre que le parti d’extrême-droite était devenu un parti comme les autres, avec une dirigeante se faisant  « avenante ». Que d’efforts déployés pour masquer qu’elle est l’héritière fidèle d’une tradition construite dans le refus de la République ! Ses pairs ont choisi en 1940 la défaite avec une partie des élites de la bourgeoisie française. Antisémite en 1930, de la même manière, elle rejette aujourd’hui les musulmans. Eux étaient colonialistes, elle fait de l’étranger un bouc émissaire privilégié. Comme Hitler à la fin des années 1930, elle prospère sur la crise et s’accapare les urgences sociales pour tromper un électorat qui n’en peut plus des violences du capitalisme et de l’incapacité des institutions et de la politique, telles qu’elles sont,  à résoudre ses difficultés. Nous sommes malgré tout heureux dans notre canton de Louviers-Nord qu’Olivier Aubert candidat UMP battu au premier tour n’ait pas suivi cette voie et je salue son courage pour son attitude du deuxième tour.
Depuis des années, une partie de la droite extrême et souverainiste s’est acharnée à brouiller les repères, à effacer les leviers d’actions nécessaires  au peuple pour poursuivre dans le sens du progrès. En créant ouvertement les conditions de passerelles entre l’UMP qui s’extrémise et le FN, Sarkozy tente de préparer une nouvelle recomposition politique au service des classes possédantes et dirigeantes. Si les résultats de ces élections sont plutôt bons pour le Front de Gauche et EELV qui progressent et pour le Parti socialiste qui demeure  plutôt stable en comparaison des élections du même type de 2004, ils doivent être relativisés par le haut niveau d’abstention. 

Cela nous appelle la gauche, les progressistes à la réflexion et à la responsabilité. Je n’ai pas encore consulté le projet socialiste pour la présidentielle de 2012. Je ne sais s’il est cohérent, mais j’attends surtout celui que nous présentera le Front de Gauche avec ses projets de transformation de la société et la mise en avant des valeurs de solidarité, d’égalité et de fraternité qui seront les meilleures réponses à la montée du F-haine.

Alain Lefeez

4 avril 2011

L'inculture de Frédéric Lefebvre éclate au grand jour

Les internautes les plus aimables à son égard parlent d'un lapsus. D'autres, dont je suis, ne sont pas d'accord. Le lapsus est une erreur commise en parlant (lapsus linguae) ou en écrivant (lapsus calami) et qui consiste à substituer à un terme attendu un autre mot. Ce qu'a répondu Frédéric Lefebvre, ministre du tourisme, à un lecteur du salon du livre politique qui l'interrogeait sur le livre qui l'avait le plus marqué dans sa vie, est d'une tout autre nature. Frédéric Lefebvre est tout simplement d'une grande inculture. « Le livre qui m'a le plus marqué, a-t-il assuré c'est Zadig et Voltaire. Et je m'y replonge assez souvent » sans doute pour s'y noyer. Le conte de Voltaire s'intitule en effet Zadig mais il ne porte pas le nom d'une maison de prêt à porter dont il existe plusieurs magasins à Paris et dans lesquels Mme Lefebvre doit avoir ses habitudes.

Cette nouvelle preuve des limites culturelles de M. Lefebvre atteste le peu de cas accordé à la formation et à la culture générale nécessaires pour devenir ministre. Je sais bien que tous les titulaires d'un maroquin ne peuvent être des encyclopédistes. Je sais bien aussi qu'on ne peut pas reprocher à quelqu'un de ne pas connaître Zadig ou Voltaire. Tout de même, Voltaire est des auteurs préférés de Lagarde et Michard et il est aussi l'un des philosophes du XVIIIe siècle les plus connus pour être un ardent défenseur de la justice et de la liberté de penser.

J'ai publié, sur ce blog, le 1er avril dernier, une question écrite de François Loncle adressée au ministre de la Culture et relative au jugement que porta naguère Nicolas Sarkozy sur La Princesse de Clèves. Il devrait peut-être en poser une nouvelle pour éviter à M. Lefebvre de répondre, s'il est de nouveau interrogé : « Le livre qui m'a le plus marqué, c'est Zadig et Ferney Voltaire »

Pour le retour de l’eau en régie publique


L
e retour de l’eau en régie publique sur le territoire de la Communauté d’agglomération Seine-Eure (CASE) est le premier objectif que s’est assigné l’Association pour l’Amélioration du Cadre de vie et de l’Environnement dès sa réactivation en 2009. Il entre dans un combat plus général pour la défense des services publics et l'amélioration de la qualité de vie des habitants du territoire de la CASE qui regroupe actuellement, rappelons-le, 29 communes.

Cette association rassemble en son sein, sans exclusive, des représentants de plusieurs partis politiques : Nouveau parti anticapitaliste (NPA), Parti communiste français (PCF), Parti de Gauche (PG), Parti socialiste (PS), d’associations (ATTAC), ainsi que des personnes de la société civile qui, à titre individuel, se reconnaissent dans son objet, soit en la soutenant, soit en participant activement à son action.

Cet objectif a été prioritairement choisi en raison de la symbolique qui s’y attache. Rappelons que l’échéance du contrat qui lie la CASE à la multinationale Veolia se situe en 2015 et qu’il convient dès à présent de s’y préparer afin que l’avenir de l’eau sur le territoire de la Communauté d’agglomération ne soit pas le résultat de la décision de quelques uns sans que la population n’y ait été associée de quelque manière que ce soit.

Depuis 2009, l’Association a invité pour des conférences sur la question de l’eau Jean-Luc Touly de l’Association pour un Contrat mondial de l’Eau (ACME), à Val-de-Reuil, puis récemment Anne Le Strat, présidente d’Eau de Paris, la nouvelle régie publique de la capitale, à Louviers. Elle a permis le visionnage en avant-première nationale au cinéma Forum de Louviers du film « Water makes money » des réalisateurs allemands Leslie Franke et Herdolor Lorenz, dernièrement diffusé sur la chaîne ARTE. Elle a aussi rendu visite à Daniel Leho, président du Syndicat des Eaux du Roumois et du Plateau du Neubourg (SERPN), promoteur d’une nouvelle régie technique, et a visité la Maison de l’Eau à Thuit-Signol, remarquable outil pédagogique dont il a été l’initiateur ainsi que la station d'épuration de Val-de-Reuil-Léry.

Par ailleurs, l’Association rencontre les élus des différentes communes de la CASE afin de les informer et de les sensibiliser à la question de l’eau et des enjeux du choix de sa gestion, soit comme c’est actuellement le cas, en délégation de service public à un prestataire privé, soit comme elle le préconise, en régie publique.

Dans ce même temps, traduire sur le papier le discours de ses membres et formaliser l’argumentaire en faveur du retour de l’eau en régie publique devenait une nécessité. C’est à ce travail que s’est employé le bureau de l’Association, qui, au terme de plusieurs mois de rédaction et de concertation, est parvenu à la mise au point d’un document de 15 pages intitulé « Pour le retour de l’eau en régie publique ». Il a vocation à être l’outil pratique d’information et de communication à l’usage, non seulement des élus, mais également de toutes les citoyennes et citoyens que la question de l’eau intéresse, et qui sont désireux d’être informés sur le sujet.

Édité sous forme de fichier pdf, il est désormais accessible à toutes et à tous Il suffit pour cela d’en faire la demande à l’Association.

Le Bureau

Contacter l’Association :
Association pour l’Amélioration du Cadre de vie et de l’Environnement
8bis, route de Pacy
27400 – LOUVIERS
Association Loi de 1901 n° W273001499 - Préfecture de l’Eure
Tél. : 02 32 40 00 68
Courriel : houel2008@free.fr

Adhérer à l’Association :
Il est possible d’adhérer à l’Association, soit à titre individuel, soit comme association, groupe ou parti politique.
Pour l’année 2011, le montant de la cotisation est fixé à deux euros.
Le règlement est à adresser au siège de l’Association.






3 avril 2011

Nouvelle augmentation du prix du gaz le 1er Juillet

Eric Besson, sans rire, annonce une nouvelle augmentation du prix du gaz de 7,5% au 1er juillet. Après les 5 % du 1er avril, sans que ce soit un gag, ce prochain coup de matraque va mettre un peu plus à mal les budgets de ceux qui se serrent la ceinture depuis des mois et des années. Pendant qu'il y était, il aurait également pu confirmer l'augmentation du prix du pain, celui des pâtes, de l'huile, du café et tout ce qui fait le panier de la ménagère. Il y a bien des moyens d'encourager le vote pour le front national, celui utilisé par le ministre de l'Industrie est plus pernicieux, plus rusé que l'attaque frontale contre l'islam qu'un certain Jean-François Copé nous mitonne aux petits oignons rouges.

Il parait même que le fameux Éric Besson apporte tout son soutien à Catherine Lagarde, mise en cause par des députés socialistes dans l'affaire Tapie qui ont saisi La Cour de Justice de la République. Mme Lagarde est blanche comme neige et n'a évidemment rien à voir avec cet acte de sorcellerie qui a permis à la commission d'arbitrage d'accorder à Bernard une coquette somme de plusieurs dizaines de millions d'euros dont 45 millions pour préjudice moral ! Qui ne souhaiterait pas qu'on portât atteinte à son honneur ou sa réputation contre une somme pareille ? Je blague car je ne le pense pas vraiment. Je pense que Tapie appartient à la catégorie de ces politiciens sans scrupules, sans conscience, sans valeurs. Capable de soutenir un candidat de gauche un jour et Sarkozy un autre jour pour peu que les affaires se déroulent selon le scénario établi entre eux.

Je reviendrai en détail sur les 20 propositions du projet socialiste. Il sera dévoilé dans les jours qui viennent et soumis au vote des militants. A la louche, j'ai l'impression qu'il prend en compte les difficultés des temps et s'attaque à la racine du mal. Mais attendons que le bureau national ait délibéré et que les militants aient fait connaître leur avis. J'imagine que l'un des soucis de Guillaume Bachelay, l'un des rédacteurs du texte et élu de Seine-Maritime, a été de prendre en compte le malaise des jeunes, la précarité, et le pouvoir d'achat. Le matraquage des prix par la droite est insupportable pour nombre de Français. Il est vraiment grand temps que cela change. Martine Aubry confirme sa réflexion récente sur la sortie progressive du nucléaire. Voilà un acte de courage. Il y en aura d'autres.

Les cantonales selon Siné : « quatre ou cinq connards sur cent votent FN »


« À 83 balais aux prunes, Siné ne cesse de nous surprendre par sa lucidité et sa clairvoyance. Je ne résiste pas au plaisir de vous livrer l’analyse qu’il fait cette semaine des résultats des cantonales dans son éditorial hebdomadaire qu’il a intitulé « Siné sème sa zone sur la toile ». Il déplore bien entendu le battage médiatique fait autour de Marine Le Pen et la manière dont les journalistes jouent à se faire peur et à nous faire peur.

« Aucun, dit-il, ne prend la peine de faire les vrais comptes afin de rassurer tous les trouillards qu’ils fabriquent avec leurs chiffres alarmants. Le calcul est pourtant simple même sans être particulièrement doué en mathématiques. En additionnant les 55,19% d’abstentionnistes aux 7,10% de ceux qui ont voté blanc ou nul, on obtient 62,30% du total des inscrits (qui sont déjà loin de représenter tous nos concitoyens). En fait seulement 37,70% d’entre eux ont voté et uniquement 11,57% de ces votants ont choisi cette meuf et son parti de merde. Ce qui nous donne, pour finir, un résultat de 11,57% x 37,70% / 100 = 4,36% ! Cela relativise la prétendue victoire claironnée à tue-tête et prouve que seulement quatre ou cinq connards sur cent votent pour l’extrême-droite. Pas de quoi avoir la pétoche ni ne bander que d’une ! Si les journalistes étaient honnêtes, c’est-à-dire de gauche, c’est ce chiffre dérisoire qu’on entendrait en leitmotiv, en insistant sur son côté piteux et minable, plutôt que de seriner sans arrêt le couplet bidonné du danger frontiste. Le seul, le vrai danger, c’est l’UMP et Sarkozy. Personne d’autre ! Autre chiffre rassurant, mais qu’on n’entend pas souvent ces jours-ci, le FN a recueilli 100.000 voix de moins qu’aux dernières cantonales ! De quoi remonter de quelques degrés votre trouillomètre à zéro » !

Voilà qui devrait nous incliner à moins de pessimisme. Rien n’est perdu bien sûr ! Mais que cherchent donc tous ces illuminés du microcosme médiatique à vouloir nous mettre dans des états pareils ? Une seule chose : nous faire voter « utile », comme ils disent, dès le premier tour de la présidentielle. Vous la voyez la ficelle ? Elle est de la grosseur d’une aussière. »

Reynald Harlaut

Note du publicateur : En démocratie, seuls les suffrages exprimés ont une réelle valeur. Ce qui accroît mécaniquement la valeur relative du Front national…et celle des autres partis.