23 décembre 2011

Les passagers des aéroports ne sont pas des otages

Ils prennent les Français en otage ! Tous, président, premier ministre et ministres n'ont que ce mot à la bouche. Les candidats passagers aux vols aériens seraient « pris en otage » par des grévistes de la sécurité d'embarquement dans les aéroports au prétexte qu'ils veulent des augmentations de salaires parfaitement légitimes compte tenu de leurs conditions de travail et des responsabilités qui en découlent.
Le mot otage est totalement galvaudé et Jean-Claude Mailly, le secrétaire général du syndicat Force ouvrière a raison de protester contre l'usage de ce mot employé à dessein par les gouvernants afin de créer une psychose à l'égard de la grève et des grévistes. Un otage ce n'est pas quelqu'un qui veut prendre l'avion pour passer quelques jours ou quelques semaines sur l'Ile Maurice ce qui est au demeurant parfaitement respectable. Un otage, c'est une personne que l'on arrête et que l'on prive de liberté comme gage pour obtenir ce que l'on exige. Un otage c'est quelqu'un qu'on veut échanger contre une rançon. C'est quelqu'un dont on menace la vie et qu'on terrorise. Je sais bien qu'il est devenu d'usage d'utiliser ce mot pour exprimer le fait qu'un groupe ou quelqu'un exerce une pression ou un chantage politique. Dans l'esprit des Français un otage c'est Jean-Paul Kauffman ou Jean-Louis Normandin. Dans leur esprit, des otages ce sont les cinq employés d'Areva enlevés dans l'Aïr (Niger).
En plus, quand le gouvernement fait appel à la police de l'air et des frontières et aux CRS pour casser la grève et se placer du côté des patrons des sociétés privées, il est bien évident que les grévistes se trouvent dans une situation défavorable pour négocier. Le gouvernement va même proposer un texte de loi pour imposer un service minimum dans le transport aérien. Une fois de plus, Sarkozy-Mariani choisissent le camp des plus favorisés. La prise d'otage étant punie de la réclusion criminelle à perpétuité, on peut imaginer que les grévistes risquent la prison à vie…sans rire.

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