23 novembre 2011

Les vilains mots de Sarkozy

Notre président (celui de la France, pas le mien) est en campagne électorale. Cela ne fait aucun doute même si ses déclarations polémiques n'entrent pas dans les compte de campagne ni même si le temps consacré à agresser l'opposition n'est pas non plus comptabilisé sur le temps de parole de la majorité. Voilà encore une anomalie de cette 5e République qui permet au candidat-président d'émarger au budget de l'Etat pour engager le combat électoral sans avoir l'air d'y toucher. Mais personne n'est dupe.

 En écoutant attentivement Sarkozy, on découvre un personnage assez rébarbatif car son choix des mots et des expressions en dit plus long que certains longs discours préparés par Guaino. Ce choix illustre bien sa façon de voir la vie et d'envisager son rapport au monde.
Lors d'une visite récente dans une maternité, Sarkozy a évoqué « Carla qui nourrit sa fille » en s'empressant de préciser que l'allaitement est un « esclavage ». Quel horrible expression ! Allaiter son enfant doit être évidemment un don volontaire de la maman. Elle y met tout son cœur et tous ses soins au rythme de son bébé. Il faut vraiment être bizarre dans sa tête pour considérer que «nourrir » son enfant selon la plus ancienne et la plus performante méthode humaine rend esclave. Esclave de quoi ? De la liberté, du temps qui passe, ou esclave d'un enfant qui prend la place du père ! Sarkozy n'a pas dû être élevé au sein…
Autre mot, autre expression : « ceux qui ne sont pas nucléaristes sont contre le progrès. » La belle affaire ! Fukushima, voilà le progrès ! Des cœurs de centrales en fission, des centaines d'hectares pollués pour des décennies, des animaux condamnés, des populations exilées, un taux de radioactivité toujours trop élevé, des risques non maîtrisés…voilà la sécurité et le progrès vus par notre président. Soutenu par le lobby nucléaire, Sarkozy veut faire passer les Français favorables à la sortie du nucléaire pour des obscurantistes ! Et cela, au moment même où l'autorité de sûreté annonce un problème sur la centrale de Fessenheim, la plus ancienne et la moins fiable. L'accord passé entre Hollande et les Verts est un compromis. Il permet d'envisager l'avenir sous un autre angle. Au PS, il s'agit d'un vrai virage dans la pensée et dans l'action.

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