29 juin 2011

Eva Joly en tête de la primaire d'Europe-Ecologie-Les Verts

En écoutant Jérôme Bourlet de la Vallée, conseiller régional et conseiller municipal de Saint-Pierre-du-Vauvray, je ne donnais pas cher de la peau d'Eva Joly. Jérôme Bourlet avait été l'un de ses partisans avant, finalement, de rallier Nicolas Hulot, plus médiatique, sans doute, et «plus susceptible de faire des voix». Je me suis dit, si des Verts d'origine sont capables de changer leur fusil d'épaule et de soutenir un candidat dont Reynald Harlaut et moi avons dit le plus grand mal sur ce blog, c'est qu'il se passe quelque chose de grave chez les écolos. En fait, ce n'est pas si grave puisque les résultats définitifs de la primaire placent Eva Joly largement en tête du scrutin avec près de 50 % des suffrages. Elle est donc logiquement la favorite du second tour qui départagera Joly et Hulot.

La douche est froide pour Nicolas Hulot, le champion de la notoriété, mais Eva Joly n'avait-elle pas déclaré qu'il existe une grande différence entre « notoriété et compétence ». La déclaration d'Hulot sur Borloo a certainement mis la puce à l'oreille des militants de base attachés à l'union de la gauche et peu enclins à soutenir un candidat plus que modéré. Stéphane Lhomme, autre candidat écolo, a construit toute sa campagne sur l'imposture Hulot, venu selon lui, en opportuniste chez les Verts. Il est vrai que le vote par Internet risquait de modifier la donne, un peu comme l'adhésion à 20 euros au PS qui permit à Ségolène Royal de rallier des suffrages par wagons entiers alors que les adhérents PS de longue date avaient choisi DSK ou Fabius en 2006 ! Mais, finalement, le vote sur la toile a été presque identique au vote par courrier.

La leçon à tirer de cette primaire ? Une fois encore le favori des sondages n'a pas été le favori des militants. Les adhérents du PS devraient méditer le résultat. La primaire ouverte aux sympathisants peut donner bien des espoirs à des candidats comme Arnaud Montebourg, pour ne citer que lui. La campagne des Martine Aubry, François Hollande, Ségolène Royal ou Manuel Valls va devoir être une vraie campagne avec des arguments de fond. Le choix n'en sera que plus clair et plus évident. Ainsi, il s'imposera à tous. Vive la démocratie et le débat démocratique !

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