14 mai 2011

Le centre est à droite…et à droite

Je lis que les adhérents du Parti radical (le plus vieux parti de France) ont voté à plus de 90 % pour leur indépendance à l'égard de l'UMP. Le problème avec les radicaux, de gauche et de droite, c'est qu'on ne sait jamais très bien à qui l'on a affaire. Comme disait Mitterrand, les radicaux sont au centre, ils sont donc à droite et…à droite. Autrement dit, on ne rencontre que très rarement des radicaux de gauche même s'ils s'obstinent à se présenter comme tels.

Aujourd'hui, les radicaux affirment qu'ils sont l'autre pilier de la majorité de droite. L'UMP serait le pilier libéral et le Parti radical ou plutôt l'Alliance, nouveau nom choisi par Borloo et les siens le pilier social. Il ne faut pas se fier aux apparences. Il suffit d'entendre Wauquiez (la droite sociale) pour comprendre que derrière ce mot un train libéral peut en cacher un autre, plus dur avec les pauvres et horrible avec les titulaires des aides sociales.

Quand on regarde la situation en face, on sait que Borloo a été au gouvernement pendant des années et qu'il y serait demeuré en cas de nomination à Matignon. Il a donc cautionné la politique conduite par Sarkozy dans tous les domaines (écologie, fiscalité, politique étrangère etc.) et il lui bien difficile de convaincre les Français de sa sincérité. Borloo est dans la situation que nous avons connue aux municipales de Louviers. Nous sommes restés trop longtemps sous la coupe du maire de la ville et quand nous nous sommes séparés de lui pour des raisons politiques, démocratiques et financières, nous ne sommes pas parvenus à convaincre les électeurs de notre bonne foi (1). Les mêmes causes produisant les mêmes effets, Borloo ne parviendra pas, lui non plus, à devenir le premier à droite. Il lui faudra donc manger dans la main de Sarkozy si celui-ci veut bien lui laisser des miettes.

Elément non négligeable, la présidentielle a deux tours oblige les candidats à y réfléchir à deux fois puisque seuls les deux premiers du premier tour sont qualifiés pour le second. Borloo devra prendre le risque de voir Sarkozy derrière Le Pen et en porter éventuellement la responsabilité devant les Français. Les radicaux ne sont pas des idiots et ils sont même hyper-calculateurs. C'est une de leurs forces : savoir passer entre les gouttes et tirer profit de la moindre faiblesse de l'adversaire ou de l'allié-concurrent. J'imagine les trésors d'invention dont a dû faire preuve le président de la fédération de l'Eure du PRG pour attirer Champredon, maire d'Evreux, dans ses rets. Le fait est qu'il a été pris et pas pour un jour.

Un ami qui connaît bien les radicaux ne croit pas du tout à ces hypothèses de candidature Borloo. Pour lui, le Borloo d'aujourd'hui est en service commandé pour barrer la route à Bayrou et de Villepin. Il serait une sorte de leurre destiné à fixer un électorat plus docile. Autrement dit, l'UMP et les radicaux seraient plus unis qu'on le dit. Alors pourquoi Yves Jego s'en prend-il si violemment à Wauquiez qu'il compare à Marine Le Pen ? Car même si les Français sont à 70 % en faveur des propositions Wauquiez, cela ne prouve pas qu'ils aient compris le sens du RSA ni sa fonction.

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