15 mai 2011

Dominique Strauss-Kahn est dans de beaux draps


L’inculpation de Dominique Strass-Kahn pour agression sexuelle et tentative de viol sur une femme de ménage de l’hôtel SOFITEL de New York est évidemment l’information du jour. Que sait-on ? Peu de chose en vérité. On sait qu’il a dormi dans une suite luxueuse de ce grand hôtel, qu’il a pris une douche vers 13 heures, on nous dit que la femme de ménage a vu Dominique Strauss-Kahn sortir de la douche, nu, qu’elle aurait peu après raconté aux policiers du 911 et à quelques collègues de l'hôtel que le directeur du FMI a voulu avoir des relations sexuelles avec elle, d’abord dans la chambre et, devant l’insuccès de sa tentative, dans la salle de bains. Fait bizarre : DSK aurait oublié dans cette chambre son téléphone portable et quelques effets personnels avec cette interprétation de la police : il a quitté la chambre précipitamment…sous-entendu car il avait quelque chose à se reprocher. A l'heure où j'écris ces lignes, DSK est accusé.

L’étonnement et l’amertume, la surprise et le constat déplorable : les responsables socialistes demandent tous qu’on privilégie la présomption d’innocence avant de tirer quelque conclusion que ce soit. Martine Aubry appelle les socialistes à rester unis. Pourquoi se diviseraient-ils ?

A droite, les remarques sont ou acerbes (Bernard Debré) ou cyniques (Pierre Lellouche) ou distantes (Elysée). Comment la droite ne se réjouirait-elle pas, publiquement ou sous le manteau, de la mésaventure qui atteint l’honneur et la crédibilité du principal opposant de gauche, favori des sondages. Imaginons un instant qu’une affaire pareille atteigne un candidat de droite, président potentiel, je n’aurais pas manqué de lui faire sa fête à condition, évidemment, que les faits soient avérés.

Que peut-on dire à ce stade ? Trois versions (au moins) sur la vérité des faits sont possibles. La première est que Dominique Strauss-Kahn ait été victime d’un coup monté (si je puis dire). On connaît des officines capables de mettre n’importe qui dans l’embarras. Dominique Baudis en sait quelque chose. Il est aujourd’hui innocenté. Le  penchant de DSK pour les dames est connu mais rien n’indique qu’il ait, dans le passé, obligé quelqu’un à quoi que ce soit notamment dans une affaire de mœurs. On peut même imaginer que DSK a les moyens financiers de s’offrir « une call girl » dans l’attente d'un prochain départ aéroporté pour l’Europe.

La seconde hypothèse est que DSK ait tenté « sa chance » (sans violence) auprès de cette dame de 32 ans et qu’elle ait pris peur face à cette entreprise osée dans des conditions qui resteront à déterminer. Que sont ses blessures superficielles dont parlent les agences de presse ?

La troisième solution est la plus terrible, la plus sordide. Elle est que DSK, prisonnier de ses pulsions, ait voulu contraindre par la force ou la menace, cette employée du SOFITEL à une relation sexuelle non consentie. Dès lors, il en serait fini de sa réputation et de sa candidature à la primaire socialiste de l’élection présidentielle.

DSK plaidera non coupable a indiqué son avocat New Yorkais. Ce qui laisse entendre une opposition des deux personnes en cause sur le déroulement des faits. Les militants socialistes de base, dont je suis, sont effarés devant le récit de la femme victime, selon elle, des agissements du responsable du FMI. Ils se demandent comment un candidat putatif ayant une vraie chance de gagner l'élection présidentielle française pourrait prendre le risque insensé de se ridiculiser et de mettre à mal la dignité et l'intégrité corporelle d'une personne du sexe opposé. Passé l’instant d’émotion et en analysant froidement la catastrophe, on doit donc positiver, comme Jacques Attali, et se dire que personne n’est irremplaçable.

L’autre semaine, j’avais écrit un billet (sur ce blog) sur l’histoire de la Porsche parisienne et j’écrivais : « Il ne s'agit pas d'une condamnation définitive mais d'un coup de semonce. Si DSK veut vraiment devenir président de la République et recueillir les suffrages de la majorité des Français, il va devoir respecter une certaine discipline. Il doit trouver un style et une manière de faire : authentique et spontanée, cordiale et distante. Le contraire de « casse toi pov'con » comme dirait Edwy Plenel. » Je persiste et je signe.

Dans l’attente, je réitère mon soutien à Martine Aubry et l’invite à envisager sérieusement d’être candidate à la primaire, d’abord, et à l’élection présidentielle, ensuite. Elle ne doit pas craindre le suffrage des sympathisants de gauche, elle doit porter elle-même le projet que les socialistes vont adopter à 90 % jeudi prochain. Ainsi je ne regretterai pas d'avoir préempté solferino2012.fr.

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