27 mai 2011

Deux ministres dans la tourmente

Deux ministres du gouvernement Sarkozy-Fillon traversent une période de turbulences. Christine Lagarde a beau nier tout abus d'autorité, affirmer qu'elle a toujours agi pour défendre les intérêts de l'Etat dans l'affaire Tapie, elle a face à elle un procureur général de la cour de Cassation qui ne se laisse pas impressionner. Son opinion à lui, c'est que Christine Lagarde a usé de son pouvoir pour avantager Bernard Tapie, ancien ministre de François Mitterrand devenu un supporteur de Nicolas Sarkozy lors de la dernière élection présidentielle. Pour un radical de gauche, le mot «gauche» est donc de trop.

La candidate à la Direction générale du Fonds monétaire international est sous le coup d'une menace d'instruction la mettant en cause et même si Mme Lagarde elle-même juge cette instruction inévitable et même si Matignon affirme que le dossier est vide, il est bien évident que la saisine des neuf députés socialistes représente pour elle une épée de Damoclès bien dangereuse. Alors ? Le stratégie des amis de Mme Lagarde est d'assurer qu'il s'agit d'un coup politique destiné à lui nuire. A cette aune là, toutes les actions de l'opposition sont des coups politiques car le rôle de l'opposition c'est de s'opposer. Le contraire serait étonnant. J'imagine que les représentants des états membres du FMI vont y regarder à deux fois avant de la désigner ce qui ne préjuge évidemment pas du résultat final compte tenu de l'engagement libéral de Mme Lagarde et du rôle des Etats-Unis.

L'autre ministre en difficulté est Georges Tron. Ce n'est pas parce que DSK est dans les ennuis que nous allons taire les plaintes déposées contre le secrétaire d'Etat à la fonction publique pour harcèlement sexuel. Cet adepte de la réflexologie « qui permet de faire plus ample connaissance » (tout commence par un massage des pieds…) invoque des turpitudes morales de la part des deux ex-employées de la mairie de Draveil et il accuse Marine Le Pen de tirer les ficelles. Autrement dit il est innocent et comme DSK, il doit bénéficier de la présomption de non culpabilité.

Je pense au journaliste Ivan Roufiol, du Figaro, qui tenait absolument à identifier le comportement de DSK au parti socialiste. Aura-t-il l'audace et la bêtise d'identifier le comportement (éventuellement délictuel ou criminel) de Georges Tron à l'UMP. Ce serait aussi idiot !

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