4 décembre 2010

Maoïste un jour, maoïste toujours !


Franck Martin aime à rappeler que dans sa folle jeunesse, il a brandi le petit livre rouge du président Mao comme un étendard idéologique exemplaire et qu'il a même manifesté en faveur du sanguinaire Pol Pot au Cambodge. C'est tout dire. La Chine d'aujourd'hui, libérale et capitaliste sur le plan économique, demeure une dictature où les droits de l'Homme sont bafoués, la peine de mort appliquée tous les jours et partout, la censure érigée en système. Certains sites Internet ne sont pas accessibles, d'autre sont fermés par l'autorité policière et la presse, bien évidemment, n'est pas libre. Du Maoïsme moderne !

A Louviers, fort heureusement, le maire ne dispose d'aucuns pouvoirs régaliens sinon celui d'imposer des caméras de vidéosurveillance pour lutter, dit-il, contre le sentiment d'insécurité. L'écrêté de la rue au Coq vient pourtant d'ajouter une corde à son arc autocratique. Il n'est qu'à lire le dernier bulletin municipal. On y apprend, en découvrant un avis de décès encadré de noir, que le maire a décidé, unilatéralement, de faire taire l'ensemble de l'opposition de droite et de gauche ! Cette opposition qui représente près de 60 % des Lovériens ! Excusez du peu.

Prenant prétexte des incidents provoqués par lui-même et son autoritarisme lors de la dernière séance du dernier conseil municipal, Franck Martin s'attribue le droit de censurer la parole d'élus en refusant de faire paraître les articles adressés dans le cadre de la tribune libre ouverte à TOUS les groupes du conseil municipal. C'est révoltant, pitoyable et la preuve d'une infinie faiblesse.

L'écrêté perd son sang-froid. Comme d'habitude. Mais sa décision est un acte gravissime. Qu'il interdise arbitrairement la publication des tribunes libres (?) du NPA, de l'UMP et du PC-PS, voilà qui illustre le comportement d'un homme usé, vieilli, fatigué du pouvoir. Il nous fait le coup de la victime vêtue de lin blanc alors qu'il utilise les bonnes vieilles méthodes gauchistes. Ainsi, répond-il à des arguments connus de lui seul, inventés par lui et produits de ses fantasmes. Il prend à témoin les Lovériens ignorants des opinions de l'opposition à qui il ne permet pas de s'exprimer. Utiliser à ses seules fins partisanes et à ses seuls intérêts propagandistes une page entière du journal municipal démontre enfin un sacré toupet. Pourquoi se gêner quand on a le pouvoir ? Décidément, le pouvoir corrompt et le pouvoir absolu corrompt absolument. Vivement demain !

3 décembre 2010

François Loncle : « laisser le processus électoral ivoirien aller jusqu'à son terme »

« Au lieu de respecter le processus électoral ivoirien, d'analyser sereinement, équitablement et objectivement la situation en Côte d'Ivoire, ainsi que les différents aspects du scrutin, y compris les fraudes avérées dans les régions du nord du pays, la majorité des médias français, relayés, hélas, par un certain nombre de responsables politiques, ont entrepris une campagne de suspicion et de dénigrement à sens unique dirigé contre les autorités ivoiriennes.

Dès qu'il s'agit de l'Afrique, ils sont, une fois de plus, les champions des donneurs de leçons. Concernant, par exemple, le contrôle de la validité des élections par le Conseil constitutionnel, qu'on nous explique en quoi cette institution ivoirienne diffère, dans sa composition, du Conseil constitutionnel français dont les neuf membres siégeant actuellement ont été nommés par la droite au pouvoir.

Il faut laisser le processus électoral ivoirien aller jusqu'à son terme, respecter les règles républicaines et les institutions, éviter tout ce qui pourrait conduire la Côte d'Ivoire au désordre et à la violence, cesser d'intervenir, sans retenue, et de juger de manière péremptoire les pays africains qui aspirent à décider eux-mêmes de leur destin. Il est affligeant qu'une certaine forme de néo-colonialisme tienne lieu de discours aux bien-pensants et au politiquement correct. »

François Loncle, député de l'Eure, membre de la Commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale

2 décembre 2010

« Zéro de conduite » par Alain Lefeez


« J’ai reçu ce week-end dans ma messagerie un lien à cliquer. Ce lien m’envoie sur le site de l’AFEV qui me propose de signer un "appel pour la suppression des notes à l’école primaire".
http://www.afev.fr/appel_suppressionnotes/
Je suis normand, je ne suis pas spécialement pour le système de notation mais pas spécialement contre non plus. De plus au collège, dans les années 70, j’aurais préféré être noté avec des notes chiffrées plutôt qu’avec des lettres de A à E. Bref, je lis le texte de cet appel pour voir ce qu’il y a dedans. Premier souci ; je ne sais pas à qui s’adresse cet "Appel" ni à quoi il est supposé servir. Va-t-il être envoyé à Sarkozy ? A Fillon? A Chatel ? A eux seuls? Dans quel cadre?

Si son but exclusif, c’est d’ouvrir un débat sur le système éducatif en créant un début de polémique, alors là, bravo, c’est réussi. Pas question de le refuser, ce débat! Nous devons tous y plonger. Mais là, cet appel ne parle que "des notes à l’école" comme si c’était le principal problème de l’éducation. Cet appel ne fait preuve d’aucun courage politique, et s’appuie parfois sur des arguments qui frisent le ridicule. Comment peut-on critiquer un système de notation élitiste en s’appuyant sur un classement international en matière d’éducation (Finlande, 1ière du classement) ? La logique du raisonnement m’échappe complètement! Et puis ce "classement international", qui le réalise, pour quoi faire et sur quels critères?

Comment dénoncer un aspect d’un système éducatif sans dénoncer le système global dans lequel il s’insère? Le texte nous dit que "l’école gagnerait à s’appuyer sur une autre logique que celle de la compétition". Très bien, et admettons que telle ou telle action parvienne à faire de l’école un lieu qui ne soit pas celui de la compétition et de l’élitisme, mais celui du plaisir, de la coopération et du développement personnel et collectif. Que va-t-il advenir des élèves qui auront été ainsi formés face à cette chose terrifiante que l’on appelle "la société" quand on aura "supprimé les notes à l’école primaire", si on ne change pas le tout ? Quand les élèves rentreront chez eux le soir et constateront que leur père (ou leur mère) est, lui, dans le cadre de son travail, toujours noté et jugé sur la productivité, la compétitivité, voire, qu’il va être licencié pour ce motif : "pas assez compétitif", ou, quand il va entendre à la télé, à la radio, les élucubrations d’un Sarkozy, d’un Fillon, ou d’un Strauss-Kahn, parler de réduire les déficits publics en supprimant des postes d’enseignants, de RASED pour augmenter notre compétitivité ?

Cependant, je crois que la question soigneusement évitée dans cet "Appel"(ce qui nous vaut peut-être la signature de Michel Rocard) n’est pas tant celle des notes, que celle double, de la qualité de l’enseignement, de la formation des enseignants, et des moyens donnés à l’enseignement d’une part, et d’autre part de la critique du système social global dont le système éducatif n’est finalement qu’une partie, un instrument au service des intérêts de la classe dominante.

L’état de notre système éducatif et de l’enseignement public qui y est dispensé est dramatique. De la maternelle au lycée, et désormais au niveau des facultés. Dans notre pays, l’école publique gratuite et obligatoire remplit de moins en moins son rôle. Nous allons, comme aux Etats-Unis ou en Grande Bretagne, vers un système éducatif à deux vitesses, ceux qui ont les moyens, ceux qui ne l’ont pas. Ceux qui auront les moyens en effet n’auront plus besoin de notes car on jugera globalement sur les circuits qu’ils auront pu se payer. L’école du fric contre l’école publique. N’était-il pas plus urgent, par exemple, de poser la question de la légitimité de l’existence de l’école privée dans ce pays, et de son financement par l’Etat? La question est à peu près la même que celle de la santé. D’un côté l’hôpital public et de l’autre des cliniques privées largement subventionnées par l’Etat.

Aussi, à un appel pour "supprimer les notes à l’école primaire", j’aurais largement préféré et trouvé beaucoup plus courageux, que ces personnalités et sommités, signent aussi et d’abord un appel en faveur des moyens accordés à l’enseignement en France, à l’accessibilité d’un enseignement public et gratuit de qualité pour tous, à l’aide à fournir aux enfants en difficulté, des moyens à donner aux enseignants, à la conception de l’éducation nationale et du service public.

Finalement il est donc bien possible que la suppression des notes contribue à continuer de pénaliser les plus fragiles et les plus précaires de nos enfants.
Supprimons d’abord les notations des salariés par les patrons dans les évaluations annuelles qui déterminent les augmentations et les primes et aussi, le cas échéant, l’ordre des licenciements. Supprimons en effet la compétition et l’élitisme. Et demandons d’abord aux enseignants et aux fédérations de parents d’élèves ce qu’ils en pensent.

Alain Lefeez

1 décembre 2010

Quelques réflexions d'actualité

Il ne faut ni la mépriser ni la sous-estimer. Depuis sa présence au second tour de la présidentielle de 2007, Ségolène Royal bénéficie d'une cote d'amour évidente chez certains socialistes et au-delà du PS. Tout de même. Elle est drôlement culottée de se voir présidente de la République, d'une part, et de proposer le poste de premier Ministre à Dominique Strauss-Kahn, d'autre part, alors qu'on ignore tout (ou presque) des intentions de l'actuel directeur du FMI.
Au cas où la crise financière, donc la crise économique, donc la crise sociale, s'aggraverait, il serait étrange de voir DSK imposer une cure d'austérité à la France avec diminution des salaires des fonctionnaires, hausse de la TVA, échelonnement de la dette… et le toutim. Il ferait ainsi le lit de Marine Le Pen qui n'en demande pas tant. Du moins pas tout de suite !

« Blairiste, admirateur de Chateaubriand, à la droite de la gauche (donc à droite) cumulard assumé…» le portrait du maire de Louviers dans Paris-Normandie-Dimanche confirme tout le mal que, depuis maintenant plusieurs années, nous pensons de lui. On comprend qu'il se sente bien au PRG « un parti sans ligne sans discipline de parti » un parti qui permet donc toutes les combinaisons avec le soutien au MODEM, aux Verts, aux socialistes, le tout en fonction des scrutins et des sondages. Il ose même s'afficher maire «sans étiquette» alors que chacun sait qu'un maire sans étiquette est un maire classé à droite. L'article de Paris-Normandie-Dimanche officialise le positionnement politicien du maire de Louviers. Cet article n'apporte donc aucune information vraiment nouvelle. Ah si, une remarque : « J'ai assumé les valeurs de l'héritage de mon père en les adaptant aux réalités sociales du 21e siècle. »Voilà une adaptation très peu fidèle au scénario d'origine.

Le Malien de 38 ans mort après deux décharges de Taser était, évidemment, « très difficile à maîtriser ». Comme il est mort, il ne démentira pas les témoignages des policiers venus l'interpeller. L'inspection générale des services va quand même enquêter pour savoir dans quelles conditions précises les représentants de l'ordre (?) ont agi.
En France, il s'agit du premier mort (dit-on) à la suite de l'utilisation de cette arme destinée à obtenir l'immobilisation des récalcitrants ou présentés comme tels. Depuis qu'elle a pénétré dans les commissariats, nombre d'organisations de défense des Droits de l'homme annoncent ce type de bavures selon elles, parfaitement prévisibles compte tenu du voltage du Taser. M. Hortefeux (à volonté) va devoir maîtriser son discours pour assurer à nouveau que le Taser n'est pas dangereux.

Wikileaks se lâche. Des dépêches classées ou classifiées pour reprendre le langage diplomatique, se promènent sur Internet et dans cinq grands journaux (dont le Monde). Les gouvernants actuels ou anciens crient au scandale. Ils protestent contre des informations à usage interne telles que le mauvais caractère de Sarkozy, la haine des Arabes pour les Iraniens, celle des Iraniens pour les Israéliens. Rien qu'on ne sache déjà.
Est-ce vraiment grave ? Est-ce dangereux ? Ce n'est pas si grave mais c'eût pu être dangereux pour les sources et les informateurs si les responsables des Journaux et du site n'avaient pas pris soin de masquer leurs noms et leurs motivations. Nul n'est dupe. Depuis les vidéos d'Hortefeux et de ceux qui parlent en pensant ne pas être écoutés ou enregistrés, on sait bien que pas un homme et pas une femme se retient de se laisser aller dans les couloirs des ministères, de l'Assemblée nationale. La récente saillis de Sarkozy sur les journalistes pédophiles est de ce tonneau-là.

Une affaire d'Etat ? Je n'en sais rien encore. Souhaitons simplement qu'aucun obstacle judiciaire ou policier n'empêche les deux juges d'instruction du dossier Karachi d'aller au bout de leurs investigations. S'il est maintenant acquis que les 11 millions de francs en espèces déposés sur le compte de campagne d'Edouard Balladur (en 1995) ne peuvent provenir de la vente de gadgets ou de tee-shirts, il reste à établir la réalité du versement de ces rétrocommissions en sa faveur suite à la vente de sous-marins au Pakistan.

Je n'ai pas encore eu le temps d'exprimer publiquement ma reconnaissance aux membres de l'association pour l'amélioration de l'environnement et du cadre de vie. Elle re-fonctionne depuis une année et en un an on peut affirmer que le bilan est très positif. Nous avons aujourd'hui la certitude absolue et étayée que le retour en régie publique s'impose pour plusieurs raisons.
La plus importante d'entre elles concerne la défense de l'intérêt général. Une eau moins chère, une gestion transparente, des investissements programmés, un personnel technique et administratif mieux traité, voilà ce qui compte et compte vraiment. Nulle idéologie gauchiste là-dedans. D'ailleurs notre association compte de nouveaux membres (sans carte de parti) séduits par notre objectif et les moyens de les atteindre.


La prochaine séance du conseil municipal de Louviers devrait donner l'occasion à Mme Baudet, adjointe à l'urbanisme, de présenter le PADD (projet d'aménagement et de développement durable) réalisé par le cabinet Extra-Muros. Espérons que le maire assistera à cette séance en sachant tenir sa place (1) et être à la hauteur de sa fonction. Lors du futur exposé de Mme Baudet, il serait souhaitable qu'il ne l'interrompe pas (comme d'habitude) et qu'il laisse les conseillers municipaux s'exprimer sans qu'il abuse du micro et de son autoritarisme. Enfin, ayant l'intention d'assister à cette séance côté public je lui demande de ne pas lever le bras dans ma direction de manière ostentatoire et provocatrice. Ainsi, aucune interprétation d'aucune sorte ne sera possible. A bon entendeur…

(1) Le rôle du maire est de permettre l'expression démocratique de l'ensemble des groupes ou élus composant le conseil municipal. Et non d'imposer son seul point de vue.

30 novembre 2010

Crise financière en Europe: en finir avec le rafistolage

« Encore un mauvais dimanche pour les Ministres des finances européens. Ballotés au gré des humeurs des marchés financiers, ils ont bricolé le 28 novembre avec le FMI un nouveau plan de sauvetage des banques, rebaptisé « plan d’aide à l’Irlande ».

Le plan de 85 milliards d’euros mis en place par l’Union européenne et le FMI vise officiellement à sauver de la faillite les banques irlandaises. Il s’agit en fait d’un nouveau geste désespéré pour repousser le moment de vérité. A la différence toutefois des épisodes précédents, il ne se trouve plus guère « d’experts » pour proclamer que cette fois-ci la crise est jugulée. Son aggravation est au contraire inéluctable, tant que les marchés financiers n’auront pas été désarmés.

La logique du plan annoncé est transparente : les créanciers des banques irlandaises - banques et fonds d’investissements européens et internationaux - ne veulent pas perdre un centime d’euro. Les autorités irlandaises nationalisent leurs banques pour pouvoir rembourser toutes les dettes et rassurer les milieux financiers. Dans l’espoir affiché de reprivatiser ultérieurement, quand l’orage sera passé.

Pour financer cette assurance tous-risques offerte aux banques internationales, l’Irlande après la Grèce impose à sa population des sacrifices considérables. Le Portugal est lui aussi sur la sellette . Les spéculateurs – à commencer par les grandes banques européennes elles-mêmes – ont déjà en ligne de mire la cible suivante : l’Espagne, ruinée comme l’Irlande par le krach immobilier.

Les rafistoleurs du dimanche vont bientôt être à court d’outils. Il leur faudra tôt ou tard se rendre à l’évidence : les dettes des États, provoquées par la récession et le sauvetage des banques, ne pourront pas être remboursées. Les résistances sociales qui montent en Europe ne permettront pas à l’industrie financière de faire payer toute la note par les populations. L’Allemagne a obtenu de ses partenaires que les créanciers pourraient être mis à contribution lors d’une prochaine crise, à partir de 2013, au cas par cas…et si 85% d’entre eux sont d’accord. Pour enrayer l’effondrement en cours de la zone euro, il faudra aller bien au delà de ces bricolages :
— taxation et régulation stricte des transactions financières, à commencer par les transactions sur l’euro ; interdiction de la spéculation sur les dettes publiques ; fermeture des marchés de gré à gré
— mise en faillite des banques trop endettées, sans indemnisation des créanciers et actionnaires qui ont accumulé les profits en jouant avec le feu ;
— nationalisation des banques renflouées par les fonds publics ; ces banques devront rapidement être socialisées, c’est-à-dire placées sous le contrôle démocratique des salariés, des citoyens et des pouvoirs publics.
— interdiction aux banques de dépôts, qui gèrent l’épargne des particuliers, de prendre des positions spéculatives et d’avoir des filiales dans les paradis fiscaux
— restructuration de la dette, voire défaut partiel pour les États étranglés par la charge de la dette publique : la dette creusée par les cadeaux fiscaux aux riches, la crise financière et le renflouement des banques, est une dette illégitime.
— en complément, monétisation partielle de la dette publique, la BCE achetant directement aux États leurs obligations.

En l’absence de mesures de rupture avec la dictature de la finance, la zone euro et l’Union toute entière s’enfonceront dans un chaos annoncé, source de séismes politiques imprévisibles. »
Attac France,
http://www.france.attac.org/spip.php?article11955

« Les Saisons » de Maurice Pons ou la magie des mots


Maurice Pons et Jean-Claude Dauphin. (photo JCH)

Un livre culte. Pour écouter Jean-Claude Dauphin donner lecture des quelques passages des Saisons de Maurice Pons, toute la confrérie était là hier soir. Assise, tout ouïe, oubliant la froidure du village parisien, engoncée dans des manteaux que Ni Siméon ni Louana n'auront jamais connus. Et pourtant, le village de montagne et ses habitants auraient bien mérité quelque chaleur humaine pour les aider à traverser les aventures inimaginables et pourtant imaginées par notre ami du Moulin d'Andé.

Quelle bonne idée de fêter Maurice Pons et son grand livre. De célébrer un style et donc un homme, l'eau et donc la vie, une amitié et donc une richesse. Ils étaient tous et toutes présent(e)s les membres de la confrérie aussi solidaires que des frères maçons réunis dans « le temple » de la rue de Chevreuse. On revit avec infiniment de plaisir Stella Baruk, Noëlle Chatelet, Agnès Boulloche, Alain Kremski au piano, Christine et Suzanne Lipinska, Marie Noël, et tous ces lecteurs avides de romans, de nouvelles, dans l'attente de « l'île engloutie » à paraître en janvier prochain.

Maurice Pons, s'il travaille lentement et méticuleusement, de ses mains nues — comme un artisan se plait-il à répéter — ne cesse d'écrire. Interpellée par l'organisatrice de la soirée, la réponse de Maurice enveloppa l'auditoire d'une voix inquiète : « moi-même, je me pose souvent la question, comment ai-je pu écrire des horreurs pareilles ? » Mais nul besoin de psychanalyse car les fantasmes sont souvent des cauchemars éveillés. Pour les narrer, le monde a besoin d'artistes. Et Maurice Pons est évidemment l'un de nos très grands écrivains.

Les Saisons (édition Christian Bourgois) à lire sans modération


29 novembre 2010

Merci M'sieur Patrick !


Patrick Du Fau de Lamothe, expert-comptable, élu de la communauté urbaine de Bordeaux, est un spécialiste des finances des multinationales. Il viendra nous aider si besoin. (photo JCH)

Je viens de lire l'article de Patrick Robert sur son blog (voir ma blogoliste) et je dois dire qu'il m'enchante. Non pas tant parce qu'il dit du bien de l'association que j'anime avec un groupe soudé et solidaire mais parce qu'il a compris, comme citoyen, qu'il devenait urgentissime de s'intéresser au contrat liant la CASE et la multinationale Véolia. Et d'aller y voir de très près.

Au cours de l'assemblée générale de l'Association pour l'amélioration du cadre de vie et de l'environnement, j'ai rappelé le contexte juridique et financier dans lequel s'inscrit ce contrat. J'ai souligné combien il était vital que les citoyens s'emparent d'un dossier dont les aspects techniques ne doivent pas rebuter ceux qui souhaitent connaître le fonctionnement de la machine à profits au fonctionnement duquel il convient de mettre un terme.

Patrick Robert est très gentil d'imaginer qu'une association dotée d'un budget annuel de 537 euros pourrait être le grain de sable apte à enrayer une mécanique de 34 milliards d'euros de chiffre d'affaires ! Il s'agit bien là d'un humour raisonné. Comme je l'aime. Spécialiste des budgets des entreprises privées, Patrick nous fera savoir par quels chemins en zigzags Véolia réussit à faire que des élus croient ses dirigeants sur paroles et ne s'inquiètent pas plus que cela de contrôler leurs affirmations.

Notre association n'est pas une pseudo-association comme le voudrait le président de la CASE dans ses délires les plus abracadabrantesques. Elle est composée de citoyens et d'élus responsables, ardents défenseurs des services publics et de l'argent public. Elle lutte pour une eau claire, transparente, dont la facture sera un jour buvable.

28 novembre 2010

Le vent de l'histoire souffle dans notre sens


Deux soirées, deux passionnantes réunions. Avec un objectif commun. Démontrer la nécessité politique, économique, écologique du retour en régie publique des services publics délégués de l'eau et de l'assainissement. Le premier débat a eu lieu à la Halle aux Toiles à Rouen. A l'initiative d'une association de défense de l'eau publique, plus de cent cinquante personnes (dont de nombreux salariés de La lyonnaise des eaux aux côtés de leur directeur régional) ont écouté les arguments des organisateurs de la séance d'information et de leurs invités dont Gabriel Amard, président de l'agglomération du Lac de l'Essonne. Le second débat n'était autre que l'assemblée générale annuelle de l'Association pour l'amélioration de l'environnement et du cadre de vie tenue dans la salle Mendès France de l'Hôtel de ville.

A vrai dire, si les arguments développés par les deux associations sont communs et totalement partagés, il existe une différence notable. A Rouen, les élus de la communauté d'agglomération — avec Laurent Fabius à la présidence — ont fait le choix d'une régie publique depuis le 1er janvier 2010. Il reste environ 25 % du territoire à « conquérir ». les villes de Maromme, Canteleu, Déville-lès-Rouen, Sahurs etc.sont encore en service public délégué avec la Lyonnaise des eaux jusqu'en décembre 2011. Pour la multinationale, le combat est perdu d'avance dans la mesure où elle a déjà dû baisser le prix de l'eau pour l'aligner sur celui de la CREA (1) et on ne voit pas comment une immense majorité d'élus favorables à la régie publique pourraient reculer sur un dossier pareil. Au 1er janvier 2012, 100 % du territoire de l'agglomération rouennaise sera donc en régie publique. Aucun obstacle n'est insurmontable quand le courage politique répond présent !

A Louviers, la situation est sensiblement différente. Nous n'avons pas les élus de la CASE — du moins actuellement — avec nous. Les conseillers d'opposition de gauche à Louviers (2) partagent notre combat pour un retour en régie publique, défendent nos arguments mais les élus de l'agglomération demeurent insuffisamment informés des bienfaits d'une régie publique pour les usagers, d'abord, les personnels administratifs et techniques, ensuite, et les élus, enfin, dont l'un des premiers devoirs est de veiller au bon usage des fonds publics.

J'ai rappelé devant les membres de l'association que notre combat était celui du pot de terre contre le pot de fer puisque le président de la CASE est pieds et mains liés en faveur de la société privée délégataire des nombreux services publics dont la compétence est assurée par l'agglomération. J'ai aussi souligné que tous les moyens seraient utilisés par le maire de notre ville pour tenter de nous discréditer et nous décrédibiliser. Les récents incidents de la dernière séance de conseil (le maire dit pourtant n'avoir rien vu ni rien entendu) montrent qu'il reste un farouche partisan de Véolia. La CASE paie même les loyers du PIMMS dont l'animation revient au directeur local de la multinationale.

La force de nos arguments, le travail opiniâtre que nous conduisons, la formation et l'information de nos membres, la prise de conscience nationale des élus des communes et des associations d'usagers nous encouragent évidemment à poursuivre et accentuer les actions et les réunions d'information. Il nous faut compléter notre maîtrise juridique et financière et développer une communication tournée à la fois vers les élus et vers les usagers.

Le 2 février 2015, le contrat avec Véolia sera caduc. Les élus d'alors (après les élections municipales de 2014) seront confrontés à une équation assez simple : poursuivre la délégation de service public ou reprendre en main un dossier qui n'aurait jamais dû être abandonné par la puissance publique. Le vent de l'histoire souffle dans notre sens.

(1)Communauté d'agglomération Rouen-Elbeuf-Austreberthe
(2)Claudine Duteuil (PC) Nathalie Bellevin et Christian Renoncourt (PS) Philippe Thouement (NPA).