17 juillet 2010

Le maire de Val-de-Reuil a rendu hommage au couple Doucet


A l'occasion des cérémonies du 14 juillet, Marc-Antoine Jamet, maire de Val-de-Reuil, a accueilli nombre de Rolivalois, de Lovériens, de personnalités venues entendre le discours d'hommage rendu par le maire à Jeanne et Michel Doucet. Tous deux disparus, Jeanne était Rolivaloise de cœur et de passion et Michel « propagandiste et idéologue du quotidien. »

Du discours de Marc-Antoine Jamet, j'ai retenu les passages suivants :
« Nous avons besoin de leçons et d’exemples pour éclairer notre avenir. Les Doucet n’auraient pas aimé devenir des idoles, des icônes, des héros ou des modèles. Mais ils n’auraient pas dédaigné nous montrer un chemin, celui qui se trace quand existe une volonté. »
« La politique les passionnait comme moyen de changer le monde, de changer la vie. Ils dévoraient les journaux, écoutaient les bulletins radio, demandaient des infos de Solferino, se passionnaient comme au premier jour pour un débat, une polémique, un meeting. L’affaire Woerth/Bettencourt les aurait mobilisés, la réforme des retraites hérissés, la casse sociale indignés. »
…« C’était pour cela qu’ils étaient solides, qu’ils étaient constants, qu’ils étaient loyaux. Ils étaient des militants au sens propre du mot, des militants de la cause, la seule qui mérite de se battre, la cause du peuple. »
…« Nous allons maintenant inaugurer la plaque qui rappellera le nom des Doucet. Nous y avons gravé deux phrases de Jaurès. L’une pour Jeanne : « Il ne peut y avoir révolution que là où il y a conscience ». L’autre pour Michel : « L’abondance est le fruit d’une bonne administration ». Elles sont moins connues que beaucoup d’autres. Elles leur vont impeccablement. »

Laurent Wauquiez « a astucieusement profité de la loi »

Ce qui est indigne c'est que Laurent Wauquiez ne juge pas son comportement indigne. Voilà un ministre de la République, en voyage à Londres, qui profite de sa position au gouvernement pour exercer le même soir sa fonction ministérielle et celle de responsable d'un micro-parti venu récolter des fonds auprès des Français fortunés habitants de la capitale britannique.

Pour sa défense, il assure que le voyage aller a été payé par l'Etat et que le retour, il l'a assumé sur sa bourse personnelle ! Il nous prend vraiment pour des imbéciles. Alors, que faut-il penser d'un ministre donneur de leçons, comme il le fait souvent à l'Assemblée nationale, qui, en pleine affaire Woerth et ses conflits d'intérêts, va quémander des dons et des soutiens en changeant de casquette. Le jour je suis ministre, le soir je suis président d'Oxygène…

Lors de sa prestation télévisée récente, le président de la République a souhaité qu'une commission (il n'a donné aucun détail sur sa composition) réfléchisse aux moyens à mettre en œuvre pour éviter les conflits d'intérêts. Et si on faisait, tout simplement, appel à la moralité publique ?

Le Parti socialiste propose que lorsqu'un ministre ou un parlementaire est membre d'un parti (UMP, PS par exemple) il ne puisse appartenir à une autre formation. cela éviterait à la Commission des comptes de campagnes de signaler ce qu'elle considère comme un détournement de la loi : les dons des mêmes personnes physiques sont autorisés auprès de différents partis. « Nous avons astucieusement profité de la loi » déclarent les responsables de l'UMP. Il est donc temps de la changer.

15 juillet 2010

Véolia : épluchez vos factures

Avec Véolia, ça ne rigole pas. Sur ma facture de juillet, je découvre avec étonnement le prélèvement d'une somme de 12 euros correspondant à de soi disant impayés. Comme je n'ai pas l'habitude de ne pas payer mon eau, je me suis renseigné sur l'origine de cette somme. Il apparait qu'il s'agit d'une pénalité infligée pour retard de paiement après réception de la facture de décembre 2009. Retard de quelques jours.

Ayant été absent de Louviers pendant un certain temps, la facture est arrivée chez moi et est donc demeurée sans « réponse ». Revenu à mon domicile, j'attendais un rappel (comme le font tant de gens, semble-t-il) devenu, aujourd'hui, payant dès l'envoi originel. C'est du moins ce qu'on m'a déclaré au guichet de l'agence lovérienne de Véolia. Je n'ai pas souvenir d'avoir été informé préalablement de cette nouveauté et j'imagine que je ne suis pas le seul à la découvrir.

Ainsi, de manière unilatérale, Véolia fait payer 12 euros de frais (??) pour un retard de quelques jours sur une date arbitrairement fixée par l'opérateur choisi par la CASE. Que représente cette somme de 12 euros ? J'espère que quelqu'un pourra me répondre. Je ne me pose même pas la question de la légalité de cette amende forfaitaire appelée pudiquement « solde antérieur » et non imputée clairement. Quoique…

Je vous invite à lire avec la plus grande attention vos factures Véolia afin d'éviter les bien mauvaises surprises.

14 juillet 2010

Une parcelle de la forêt de Compiègne à prix d'ami

José Alcala m'a mis en garde contre les accusations portées sur les conduites passées et présentes de M. Eric Woerth. Il a affirmé que le ministre du travail et anciennement du budget n'avait rien à se reprocher dans la conduite de plusieurs affaires fiscales. Vu de Vernon ou de Louviers, sans avoir accès au dossier, il est évidemment difficile de se faire une idée précise de ce que fit, ou pas, le ministre de Nicolas Sarkozy. J'avais quand même mis en garde José Alcala sur les révélations possibles eu égard aux comportements connus ou inconnus de l'ex-trésorier de l'UMP.

Outre que le site du Nouvel Observateur nous apprend que Mme Liliane Bettencourt a fait plusieurs chèques à diverses associations aboutissant tous dans les caisses de l'UMP, Le Canard enchaîné (encore lui, toujours lui) fait état cette semaine de la vente par l'Etat de gré à gré et sans appel d'offres d'une parcelle de 57 hectares de la forêt de la Compiègne à la société des courses de compiègne dont le président est également membre de « France Galop » dont l'épouse de M. Woerth est également adhérente. Cette vente a été officialisée six jours avant que M. Woerth ne quitte le ministère du budget. Il fallait faire fissa.

Le journal satirique insiste sur le prix d'ami octroyé par l'Etat à la société des courses de Compiègne puisque les 57 hectares auraient été cédés pour 2,5 millions d'euros alors qu'ils en valent dix fois plus au prix du marché. Le ministère se défend en assurant que la société était titulaire d'un bail, payait un loyer dérisoire…et qu'il aurait été difficile de trouver un autre acquéreur.

Tout de même, cela commence à faire beaucoup. Le conflit d'intérêt entre sa position de ministre du budget et sa fonction de trésorier de l'UMP est parue si évidente que le président a conseillé à M. Woerth de démissionner de son poste ce qu'il a fait dès hier. Tout comme son épouse avait démissionné il y a quelques jours de ses fonctions au sein de la société Clymène gérante des dividendes de Mme Bettencourt. Une dame bien gentille et bien généreuse puisque M. de Maistre, son confident financier a reçu un don de 5 millions d'euros (devant notaire) peut-être pour s'acheter un voilier de 21 mètres…Quand on aime la voile on ne compte pas.

C'est le raisonnement que tient Nicolas Sarkozy. Sur le bouclier fiscal, il ne lâchera rien car il se méfie autant de ceux « qui idolâtrent l'argent que de ceux qui le détestent ». Lui fait partie des gens qui l'aiment bien car il est décomplexé. Que l'Etat fasse un chèque de 30 millions d'euros à Mme Bettencourt au titre du fameux bouclier ne le gêne absolument pas. idem quand il repousse l'âge légal de la retraite à 62 ans et le taux plein à 67 ans…en 2018. Mais il s'agit, pour la plupart des futurs bénéficiaires, de millions de Français «ordinaires » qui n'ont que leur force de travail et des salaires modestes.

Je termine par une information intéressante. Le procureur Courroye (et non le juge Courroye) avait fait appel de la décision de la présidente du tribunal correctionnel de Nanterre qui souhaitait instruire plus avant l'affaire des écoutes chez Mme Bettencourt. La chambre d'appel de Versailles a autorisé, hier, la présidente à conduire ses investigations. Mme Prévost-Desprez peut se mettre au travail. Les 28 CD vont être écoutés et leur contenu disséqué. Qui sait où tout cela nous conduira ?

11 juillet 2010

Affaire Woerth-Bettencourt : Le rapport de l'IGF est cousu de fil blanc…

C'était prévu. C'est fait. L'inspection générale des finances assure ce dimanche qu'Eric Woerth n'est pas intervenu dans le dossier fiscal de Liliane Bettencourt. La belle affaire. J'ai écrit, hier, sur ce blog, que les conclusions de cette inspection seraient celles qu'elles sont. Comment pouvait-il en être autrement ? Quand le ministre du budget demande à des fonctionnaires sous ses ordres de conduire une « enquête » sur un ministre en exercice alors qu'une affaire d'Etat est peut-être en question, comment conclure autrement qu'en le blanchissant ?

Frédo et Dodo les deux porte-parole de l'UMP vont affirmer qu'Eric Woerth est intègre, qu'il était, bien sûr, le trésorier de l'UMP chargé d'aller à la chasse aux dons mais qu'en aucun cas il n'a mélangé ses casquettes. Qui peut les croire ? D'après les sondages, ce sont les personnes âgées qui continuent de soutenir Sarkozy et les siens. Les salariés, les classes moyennes et moins moyennes, les jeunes (chômeurs ou pas) ont une piètre opinion de ce gouvernement. Quand ils liront les mesures prévues à la rentrée (suppression de l'Allocation logement par exemple) ces derniers comprendront que la jeunesse n'a pas d'avenir avec Sarko. Et que les 30 millions remboursés à Mme Bettencourt au titre du bouclier fiscal sont le fruit d'un bien étrange privilège.

Et maintenant ? Il faut absolument dessaisir le juge Courroye de ses enquêtes préliminaires et désigner un ou des juges d'instruction. Il faut se montrer patients et attendre d'autres révélations, ce qui ne saurait tarder. Les 28 CD du majordome de Mme Bettencourt n'ont pas livré tous leurs secrets. Il faut aussi se réjouir de la victoire de la candidate d'Europe Ecologie dans une circonscription dite imprenable par la Gauche et longtemps détenue par Mme Boutin. Cette élection est un vrai avertissement pour le gouvernement et le président de la République. Réjouissons-nous.